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Mémoires généalogiques sur la famille BOUTHIER

Jean Baptiste Bouthier châtelain de Semur-en-Brionnais

Famille Bouthier de Rochefort (Semur-en-Brionnais)


Référence : J.-M. Guillard, Les sources de l'histoire du Brionnais (suite), Mémoires de la Société Éduenne (T47, 1935)

Originaires du hameau de la Fay, près la ville de Semur-en-Brionnais et établis en cette ville depuis plus de deux cents ans, ils y ont exercé avec beaucoup de zèle et d'intégrité des offices de notaires royaux, qui, dans ces temps reculés, ne s'accordaient, comme on sait, qu'à gens d'honorable condition et qui avaient bien fait leurs études. Ils ont aussi été pourvus d'offices de procureurs au bailliage, chancellerie et châtellenie royale dudit Semur, de capitaines-châtelains de la dite ville, de contrôleurs des actes et enfin de conseillers procureurs du roi audit bailliage et grenier à sel dudit Semur, chambre de Marcigny et dépôt de Digoin. Ils ont aussi mérité la confiance de MM. les Intendants de Bourgogne, dont ils ont été et sont encore les subdélégués en ce pays de Brionnais. Plusieurs de ces Messieurs ont aussi possédé les dignités de Doyens, Chantres, Chanoines du Chapitre de Saint-Hilaire audit Semur et plusieurs curés dans ces cantons, comme on va le détailler ci-après, par le moyen des actes et titres concernant cette famille, qui ont été soigneusement conservés et qui nous ont été communiqués par l'aîné de la maison (M. le Procureur du Roy actuel), qui a, outre cela, entre ses mains un registre bien exact de tous les mariages, naissances, sépultures, etc., de sa famille, que nous allons inscrire en leur ordre.

De tous ces titres il résulte et l'on voit que la plupart de ces Messieurs ont donné des preuves éclatantes de leur insigne piété et dévotion par les fondations qu'ils ont faites en différentes églises, et que, depuis des siècles, ils font d'abondantes aumônes aux RR. PP. Récollets de la ville de Marcigny et aux RR. PP. Cordeliers du Donjon, qui, par reconnaissance, les ont affiliés et agrégés aux prières et bonnes œuvres qui se font jour et nuit dans leurs Ordres.

Ces Messieurs portent en leurs armoiries : De gueules au lion d'or surmonté d'une trangle de même, au chef d'azur chargé d'un croissant d'argent.

Nous pourrions remonter cette généalogie bien plus haut, mais comme la filiation ne nous a pas parue bien suivie, nous commençons par celui qui suit :

Sébastien BOUTHIER, épousa l'an 1520 (ou 1518) Pierrette ou Pernette Corjonnet, duquel mariage vinrent les sept enfants mis ci-dessous.

1. Jeanne Bouthier, laquelle mourut à Marcigny et fut inhumée en l'église de Saint-Nizier, le 8 juin 1522.
2. Claude mourut jeune et fut enseveli à Saint-Martin-la-Vallée.
3. Autre Claude fut baptisé en l'église de Semur le mardi 16 juillet 1521. Il eut cinq ou six parrains, dont, entre autres, Jean Bouthier, son oncle, et autant de marraines, comme il était d'usage en ces temps-là. Il décéda le dimanche 27 avril 1522, qui se trouva le jour de Quasimodo, et fut inhumé en la chapelle de saint Jean en l'église de Saint-Nizier de Marcigny.
4. Jacques naquit audit Marcigny le lundi 13 juillet 1523 et fut baptisé en l'église Saint-Nicolas dudit lieu. C'est lui qui a continué la postérité.
5. Antoinette Bouthier, née à Semur le samedi 3 février 1525, y décéda le 23 avril 1528 et fut inhumée en l'église dudit Semur devant l'autel du bénitier.
6. Françoise Bouthier naquit audit lieu de Semur, le jeudi 17 septembre 1528 et y mourut le 18 mars 1598, sans avoir pris d'alliance.
7. Et Jean, leur septième et dernier enfant, vint au monde le jeudi 4 mai 1531. Nous ne savons quelle fut sa destinée.

Jacques BOUTHIER, praticien, demeurant à la Fay, épousa en l'église Saint-Nicolas de la ville de Marcigny, le 21 juillet 1549, Sébastienne Rousset, sœur d'Alexandre, avocat en Parlement, d'Hugues, notaire royal et greffier au bailliage de Semur, et de Pierre Rousset, chanoine et chantre en l'église collégiale de Semur, qui par son testament fait devant Jean Polette, notaire audit lieu, le 14 avril 1588, fit un legs à ladite Sébastienne Rousset, sa sœur, pour lors veuve dudit Bouthier, de la somme de 15 écus. Ils étaient tous enfants de François Rousset, de Semur, et de Jeannette de Saint-Maurice. Ledit Bouthier mourut en sa maison de la Fay le 4 avril 1573 et fut inhumé le lendemain en l'église dudit Semur, au devant de l'autel de saint Antoine. Ladite Rousset décéda en la maison des Bouthier, près les halles dudit Semur, le 6 juillet 1597, et fut inhumée au tombeau de son mari. Ils avaient eu de leur mariage les enfants mis ci-après, au nombre de neuf.

1. Sébastien Bouthier naquit à Semur et fut baptisé en l'église Saint-Hilaire dudit lieu le jeudi 1er octobre 1551.
2. Jeannette, née et baptisée audit Semur le 28 mars 1553, mourut jeune.
3. François est celui qui a continué la lignée.
4. Thomas naquit à la Fay, maison des Bouthier, le dimanche 6 novembre 1557.
5. Françoise Bouthier, née le 27 avril 1559, eut pour mari honorable homme Antoine Pallebost, bourgeois, demeurant en la paroisse d'Iguerande, et pour enfants : a) Jeanne Pallebost qui fut l'épouse de M° Etienne Polette. b) François Pallebost. c) Claudine. d) et Anne Pallebost, ainsi qu'on l'apprend du testament de ladite Bouthier, fait en leur maison du Port d'Iguerande, devant Ducellier notaire, le 17 janvier 1610, par laquelle elle rappelle leur fille Jeanne, pour lors femme de M° Etienne Polette, pour une somme de 30 livres, outre et par-dessus la constitution à elle faite par son contrat de mariage ; nomme pour son héritier François Pallebost leur fils, avec réserve de la moitié de l'usufruit, sa vie durant et de son mari, et lègue à Claudine et Anne Pallebost, leurs autres filles, à chacune d'elles la somme de 960 livres, outre leurs habits et trousseaux ; et nomme pour exécuteurs du présent testament noble Blaise de Patural, écuyer, seigneur de Chery, son voisin, et honorable homme François Bouthier, son frère. Cet acte fut insinué au bailliage de Semur le 8 mars 1610.
6. Jeannette Bouthier, fut l'épouse de Philibert Patin, de Charlieu, et y mourut le 22 novembre 1597, et fut inhumée, le lendemain en l'église Saint-Philibert dudit Charlieu.
7. Pierrette, mourut de la contagion à Rochefort.
8. Martine Bouthier, naquit audit lieu de la Fay le 4 juillet 1566.
9. Et Catherine, née audit Semur le 25 février 1569, mourut aussi à Rochefort de la contagion qui désola ce pays-ci cette année 1584 et fut inhumée avec Pierrette sa sœur ci-dessus et Benoite, sa nièce, à Saint-Martin-la-Vallée.

En 1573 et le dernier jour du mois de mars, devant Jean Polette, notaire royal de Semur, le susdit Jacques Bouthier fit donation par préciput à François son fils du tiers de tous ses biens et à Françoise, outre sa légitime, de la somme de 50 livres, sans être tenus de rapporter ce que dessus, et ordonna que ces sommes fussent payées avant que de procéder au partage de ses biens avec ses autres enfants.
Ladite Sébastienne Rousset, pour lors veuve dudit Bouthier, et, de son autorité, M° François Bouthier, Jeannette, Pierrette, Catherine et Françoise Bouthier, ses enfants, vendirent, par acte passé devant ledit Jean Polette le 16 octobre 1584, à M° Hugues Rousset, greffier de bailliage de Semur, un pré situé au lieu d'Hauteval, paroisse de Saint-Julien-de-Cray, appelé Quénet, contenant le siège de trois chars de foin, au prix de 85 écus soleil, pour payer, est-il dit dans cet acte, partie de l'acquisition que ledit M° François Bouthier avait faite de la seigneurie de Rochefort de noble Pierre Thomas et de demoiselle Françoise Le Bel, sa femme, sieur et dame de ce lieu et de la Huchette.
Nota : Jean Coyer était aussi en même temps conseigneur dudit Rochefort et a cette qualité dans le contrat de vente qu'il fit en 1584 et le 7 avril, devant ledit Polette, à Denis Ginet, de Semur, d'un pré situé audit lieu de Rochefort, parti d'avec celui dudit M° François Bouthier, appelé le pré de Rochefort, contenant l'assiette de trois chars de foin, franc et exempt de toute charge, excepté du fief dû au roi, et ce moyennant 22 écus d'or soleil, sous le rachat de deux ans. Il y a apparence que ledit Coyer vendit dans la suite audit Bouthier la part qu'il avait dans ladite seigneurie de Rochefort.

François BOUTHIER, sieur de Rochefort, fut notaire royal et procureur au bailliage de Semur, où il était né le samedi 25 avril 1556. Il épousa en 1585 et le ... Jeanne Maquain, née à Marcigny le dernier septembre 1562, fille d'Hugues Maquain et de Gillette Verchère. Elle eut pour parrains Jean Verchère, frère germain de ladite Gillette, et M° Jean Raquin fils, lieutenant au bailliage dudit Semur, et pour marraines dame Antoinette Bailly, mère dudit Hugues Maquain, et dame Perrenette de Saint-Rigaud, aussi mère de ladite Gillette Verchère. Ils firent testament mutuel devant Delamotte, notaire royal audit Semur le 7 octobre 1613, par lequel ils instituèrent pour héritiers, par égale portion, Jean et François Bouthier, leurs fils, et léguèrent à cinq de leurs filles, pour lors vivantes, à chacune 1.200 livres et leurs trousseaux, etc. Le susdit testament fut insinué au bailliage de Semur le 16 mars 1623 et en celui de Mâcon le 1er avril suivant et en la sénéchaussée de Lyon le 27 mai aussi suivant audit an 1623. Leur mariage fut béni du ciel par une nombreuse postérité, et cette même faveur se répandit souvent sur leurs descendants. Ceux-ci furent au nombre de quatorze. Ladite Jeanne Maquain décéda audit Semur, en la grande maison des Bouthier, le 5 janvier 1649 et fut enterrée proche l'autel de saint Jean en l'église Saint-Hilaire dudit Semur, et ledit François Bouthier, son mari, le ... après avoir eu les enfants inscrits ci-après.

1. Antoinette Bouthier, née à Semur le lundi 17 janvier 1583, mourut le même jour.
2. Benoite, née le jeudi 5 avril 1584, décéda de la contagion au lieu de Rochefort et est inhumée avec ses tantes ci-dessus à Saint-Martin-la-Vallée.
3. Jean, né et baptisé audit Semur le jeudi 13 mars 1586, y décéda le 11 septembre 1654. Sa postérité sera déduite en son ordre.
4. Françoise Bouthier, née audit Semur le jeudi 27 août 1587, mourut le 26 décembre 1659, sans avoir pris d'alliance, et fut inhumée en l'église Saint-Hilaire dudit Semur devant saint Jean. Elle avait fait son testament devant Jean Joanin, notaire royal dudit Semur, le 27 août 1638, par lequel elle fit donation entre vifs de tous et un chacun ses biens et droits au profit de Nicolas et Philibert Bouthier, ses neveux, fils de Jean Bouthier et de Jeanne Gregaine, à la réserve de l'usufruit desdits biens, sa vie durant ; à la réserve encore de la somme de 30 livres pour disposer en dernière volonté, et à la charge pour les donataires de payer à dame Jeanne Maquain, sa mère, la somme de 50 livres. Plus, à Anne Bouthier, sa sœur, femme de Georges Polette, celle de 300 livres. Plus, à Antoinette Polette, sa nièce, fille desdits Polette et Bouthier, la somme de 60 livres. Plus, à Jeanne et Jacqueline Bouthier, aussi ses nièces et filles desdits Jean et Jeanne Gregaine, à chacune d'elles aussi la somme de 60 livres. Et enfin veut que ledit M° Jean Bouthier, son frère, demeure quitte envers elle de ce qu'elle avait à prétendre contre lui et les siens à cause de l'hoirie à elle arrivée par le décès de Philiberte Bouthier sa sœur. Ladite donation fut insinuée au bailliage dudit Semur par Hector Terrion, lieutenant audit bailliage, le 16 décembre 1638. Lesdits Georges Polette, Anne Bouthier, sa femme, et Antoinette Polette, leur fille, passèrent quittance, devant ledit Joanin le 6 octobre 1660, des legs à eux ci-dessus faits, et lesdites Jeanne et Jacqueline Bouthier reconnurent aussi avoir reçu leur légat par leurs contrats de mariage reçus Chamoux, notaire, le 3 février 1657.
5. Hugues Bouthier naquit audit Semur le mardi 21 février 1589 et y décéda le 25 septembre 1592 de la petite vérole.
6. Jeanne Bouthier, née le 10 décembre 1590, épousa par contrat du 3 février 1614, passé devant Mounier, notaire, insinué au bailliage dudit Semur le 15 mai suivant, Philibert Lhuillier, fils de Jean Lhuillier, marchand à Digoin, et de Louise Maublanc. Ledit Philibert Lhuillier décéda le 29 juin 1676, à l'âge de 90 ans, ayant demeuré ensemble 64 ans, et ladite Bouthier décéda aussi audit Digoin le 6 novembre 1679, âgée de 80 ans moins quelques jours.
7. Madeleine Bouthier, née audit Semur, le mardi 24 juillet 1592, épousa par acte reçu par Etienne Polette, notaire dudit Semur, le 12 janvier 1619, Jacques Coyer, procureur au bailliage dudit lieu, fils de Paul Coyer et de Claudine de la Garde. Ledit acte fut insinué au greffe dudit bailliage le 26 avril suivant. Ladite Bouthier décéda le 4 septembre 1627, d'un catarrhe qui la suffoqua, et fut inhumée en l'église dudit Semur, tombeau des Coyer, laissant pour enfants a) Laurent, b) et François Coyer, ainsi qu'il appert par le testament de ladite Bouthier, fait le 3 septembre 1527, veille de sa mort, devant Joanin, notaire, au profit desdits Laurent et François Coyer, ses enfants, et leur substitua, pour une moitié, ledit Jacques Coyer, son mari, et pour l'autre moitié, dame Jeanne Maquain, sa mère, et Anne Bouthier, sa sœur, femme de M° Georges Polette. Ledit testament fut registre au greffe à Semur le 10 février 1628. La testatrice se trouva si faible lors de son testament qu'elle ne put faire que trois lettres de sa signature.
8. François Bouthier naquit le jeudi dernier jour du mois de mars de l'an 1594. Il fut bourgeois de la ville de Semur, sieur de Tréval, et y épousa, par acte passé devant Claude Delamotte, notaire royal de ladite ville le 25 janvier 1626, Antoinette Polette, fille de Jean, avocat, châtelain royal dudit Semur, et d'Huguette Baratier, sa seconde femme, de l'avis de Pierre Baratier, marchand de Marcigny, son oncle, de M° Jean Arnaud, avocat, son beau-frère et de M° François Polette, procureur au bailliage dudit Semur, son frère. Ladite Polette fit son testament devant Joanin, notaire, le 18 janvier 1636, insinué au bailliage dudit Semur le 10 octobre suivant, par lequel elle fit différents legs à ses neveux et nièces et institua son mari pour son héritier, à charge de remettre ladite hoirie à Claude Polette, son neveu, fils de François et de Marie Verchère, ce qui prouve qu'elle n'eut point d'enfants. Elle mourut et fut inhumée en l'église dudit Semur le 23 juillet 1636. Ledit François Bouthier fit donation de tous ses biens meubles et immeubles, notamment de son domaine de Tréval, devant Guichard notaire, le dernier août 1662, au profit d'Anne Bouthier, sa sœur, femme de Georges Polette, sous la réserve de l'usufruit des biens donnés pendant le cours de sa vie, et à la charge de payer à Marie Polette, sa nièce, la somme de 400 livres et d'exécuter la fondation par lui faite à l'église dudit Semur. Ladite donation fut ratifiée et insinuée audit Semur le 14 décembre 1662, Il mourut audit Semur le lundi 15 septembre 1670, à l'âge d'environ 77 ans, et fut inhumé près l'autel Saint-Jean, joignant la tombe de Jean Bouthier, son frère qui décéda seize ans avant lui.
9. Sébastienne Bouthier, née le 5 août 1595, décéda le 12 décembre 1602 et fut inhumée devant l'autel Saint-Jean.
10. Nicolas, né le 30 mars 1597, mourut le dimanche 5 janvier 1603. Il fut inhumé devant l'autel Saint-Jean.
11. Pierre naquit le 14 février 1600, veille du mardi gras, et décéda le lundi 6 avril 1609.
12. Anne Bouthier, née le mercredi 24 septembre 1603, épousa par le même acte que François, son frère ci-dessus, passé devant Claude Delamotte, notaire, le 25 janvier 1626, Georges Polette, frère de ladite Antoinette, femme de son dit frère, et fils desdits Jean, châtelain royal dudit Semur, et d'Huguette Baratier, sa deuxième femme, dont des enfants, deux fils et deux filles. Ladite Bouthier décéda le 4 octobre 1674 et git devant l'autel Saint-Sébastien en l'église dudit Semur, sous la chaire du prédicateur.
13. Philiberte Bouthier naquit le 19 avril 1605 et fut baptisée le dimanche 24 dudit mois en l'église Saint-Hilaire dudit Semur. Elle décéda sans avoir pris d'alliance le vendredi 9 avril 1627 ; en présence de M° Jean Polette, chanoine de ladite église et de François Polette, son fils et de M° Christophe Guichard, notaire et procureur, son gendre (1).
Et 14. Bénigne, né le samedi 7 mars 1607, décédé le jeudi 9 août audit an 1607.

(1) Erreur de copiste. Toute cette fin est à reporter à la suite de l'alinéa d'Anne Bouthier, femme Polette.

Ledit François Bouthier, sieur de Rochefort, notaire royal et procureur au bailliage de Semur, et ladite dame Jeanne Maquain, son épouse, pour satisfaire à l'acquêt qu'ils avaient fait d'Antoine Pallebost et de Françoise Bouthier, sa femme, du moulin près la Porte-Dessus de la ville de Marcigny, par acte reçu Hugues Roussel, notaire, le 15 décembre 1583, vendirent par acte passé devant Polette, notaire, le 17 avril 1584, une maison en ladite ville de Marcigny, située en la rue du Four, à Jean et François Gregaine, frères, bourgeois dudit lieu, moyennant la somme de 150 écus d'or soleil.

Jean BOUTHIER, sieur de Rochefort, fut procureur et greffier au bailliage de Semur, et épousa, par contrat passé devant Etienne Polette, notaire royal de Semur, le 6 novembre 1610, insinué audit bailliage de Semur le 10 février 1611, en celui de Mâcon le dernier dudit mois de février, et en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon le 2 mars audit an 1611, Jeanne Gregaine, fille de Jean Gregaine, bourgeois de la ville de Marcigny (1) et de Françoise Joly, sa seconde femme, qui constitua en dot et mariage à sa susdite fille la somme de 2.400 livres, avec ses habits de valeur de 100 livres, outre son troussel. La quittance de cette dot fut passée devant Burnot, notaire audit Marcigny, le 11 juillet 1612 (2).

(1) C'est l'auteur des « Mémoires sur la Ligue en Brionnais » publiés dans le t. XXXVIII des Mémoires de la Société Éduenne.
(2) M. Laurent de la Goutte, curé de Montmegin, passe quittance sous seing privé audit Jean Bouthier le 4 juin 1636 d'une somme de 22 l. 10 s. pour six années d'arrérages de la rente due par ledit Bouthier à l'église de Montmegin, échue à la Saint-Martin 1635.


Ladite Gregaine mourut audit Semur d'une hydropisie le 8 août 1646, et ledit sieur de Rochefort, son mari, le 12 septembre 1654, et sont ensépulturés au tombeau de la famille Bouthier, devant l'autel de saint Jean, en l'église Saint-Hilaire dudit Semur.
Ladite Gregaine avait fait son testament devant ledit Polette, notaire, le 18 juin audit an 1646, étant déjà pour lors indisposée, par lequel elle légua à MM. les Doyen, chanoines et Chapitre dudit Semur la somme de quarante sols de rente annuelle, à la charge par eux et leurs successeurs de dire et célébrer chacun an, à tel jour de son décès, une messe des trépassés, à haute voix, sur l'autel dudit saint Jean, à laquelle assisteront au moins quatre desdits sieurs chanoines, et ce pour le repos de son âme et de celle de ses prédécesseurs, après laquelle messe célébrée ils seront encore tenus de dire le Salve Regina, le De Profundis, et le Libera me sur son tombeau, etc. Plus, elle légua à Jeanne et Jacqueline Bouthier, ses filles et à chacune d'elles la somme de 600 livres, et institua pour son héritier universel ledit Jean Bouthier, son mari, à la charge par lui de payer à M° François Bouthier, prêtre, chanoine dudit Semur et curé de Mailly, à Nicolas, Philibert et Claude Bouthier, procureur au bailliage dudit Semur, et à MMes Olivier et Jean Bouthier, tous ses enfants, leurs légitimes telles que de droit. Lequel testament fut insinué par Hector Terrion, lieutenant civil au bailliage le 7 novembre audit an 1647.
Ledit sieur de Rochefort fit donation entre vifs de tous et un chacun ses biens en faveur dudit Claude Bouthier, son fils, devant ledit Polette, notaire, le 17 janvier 1648, et fixa la légitime de ses autres enfants, qui furent au nombre de onze, savoir :

1. Philibert Bouthier, né le 1er janvier 1612, lequel mourut audit Semur le 23 février suivant et fut inhumé proche l'autel Saint-Jean en ladite église Saint-Hilaire de Semur.
2. François naquit le dimanche 5 mai 1613 et fut prêtre chanoine du Chapitre de Saint-Hilaire de Semur et curé de la paroisse de Mailly, qu'il dirigea pendant trente-six ans ; étant décédé le mardi 29 septembre 1671, âgé de 59 ans, il fut inhumé en l'église Saint-Hilaire de Semur, comme il l'avait désiré, au tombeau devant saint Jean, proche celui de M° Nicolas Bouthier, son frère, en présence de M° Jean Bouthier, doyen, Olivier Bouthier, chantre et Claude Bouthier, notaire et procureur, ses frères, etc. Par la donation ci-dessus faite par le sieur de Rochefort, son père, au profit de Claude Bouthier, il fut réglé que ledit sieur curé de Mailly, aurait pour ses droits de légitime paternelle et maternelle les moulin, bâtiments, étang et dépendances, appelés des Chavanes, à condition néanmoins qu'où ledit François Bouthier, curé de Mailly, décéderait sans en avoir disposé, le tout retournerait et appartiendrait de plein droit audit Claude son frère.
3. Nicolas Bouthier naquit à Rochefort, où résidaient lesdits mariés Bouthier et Gregaine, le mardi 19 janvier 1616. Lui fut légué par la susdite donation de 1648 ou plutôt confirmé le domaine de la Fay, garni de bestiaux et tel qu'il lui avait été donné par son contrat de mariage, avec les prés des Forestiers et les plantées situées au vignoble de Balmont, etc. Il fut stipulé de plus qu'il demeurait quitte du principal de 1.500 livres de réserve, porté par ledit contrat de mariage, en payant néanmoins à Philibert Bouthier, son frère, en déduction de sa légitime paternelle et maternelle la somme 1.100 livres, et qu'au moyen de ce ledit Nicolas ne pourra rien prétendre aux biens et hoirie de Françoise Bouthier, sa tante, et que ses prétentions appartiendraient audit Claude. Ledit Nicolas Bouthier susdit fut procureur au bailliage de Semur et y épousa, par acte du 7 décembre 1642, passé devant Chamoux, Polette et Pelu, notaires royaux, Benoîte Arnaud, fille de Jean Arnaud, avocat en Parlement et de Catherine Polette, dame de Belzerbe. Ladite Arnaud mourut audit Semur de mort subite, le 15 juillet 1661, sans laisser d'enfants. Elle avait été héritière de ses père, mère et frère. Après le décès de ladite Arnaud, il y eut traité de passé devant Guichard, notaire, le 20 juillet audit an 1661, par lequel Antoinette et Madeleine Arnaud, sœurs de ladite Benoîte et femmes de Claude Griffon et d'Antoine Chamoux, firent cession et remise audit Nicolas Bouthier, leur beau-frère, de tous les droits qui pouvaient leur revenir par le décès ab intestat de ladite Benoîte Arnaud, femme dudit Bouthier, pour une somme de 600 livres chacuns, à condition par ledit Bouthier d'acquitter toutes les dettes de la dite succession. Ce traité fut insinué au bailliage dudit Semur le 21 juillet audit an 1661. Par autre acte, reçu ledit Guichard, notaire, le 7 août audit an, Toussaint Desportes, notaire, royal et greffier de Chauffailles, et Pierrette Duperron, sa femme, demeurant en la paroisse de Mussy-sous-Dun, cette dernière, fille de Théode Duperron et de Jeanne Arnaud, aussi sœur de ladite Benoîte, firent aussi cession de leurs droits audit Bouthier, leur oncle, à cause de l'hoirie de sadite femme, moyennant une somme de 700 livres. Cet acte fut aussi insinué et enregistré, au greffe dudit Semur le 20 octobre suivant. Et à Françoise Arnaud, autre sœur de ladite Benoîte, à laquelle appartenait un quart de la succession de sadite sœur, il fut stipulé, par autre acte, passé devant ledit Guichard notaire, le 10 août an susdit 1661, que, pour la remplir du quart à elle, afférent en ladite succession, il lui demeurait en toute propriété la rente annuelle, due sur le prieuré d'Anzy à chaque Saint-Martin d'hiver, de dix bichets de froment et dix bichets de seigle, dûs par ledit seigneur prieur d'Anzy-le-Duc, pour les causes contenues au contrat de la création d'icelle rente, reçu et signé Gregaine notaire, le 8 août 1533 ; et, comme il fut reconnu que ladite rente excédait en valeur le quart qui revenait à ladite Françoise Arnaud, il fut convenu qu'elle payerait, par forme de refusion, à Antoinette Arnaud, sa sœur, une somme de 300 livres en déduction des 600 livres que lui devait ledit Bouthier. Le tout fut traité de l'avis de noble Antoine de Lamotte, sieur de Suilly, conseiller ordinaire de la Maison de Mgr le Prince, receveur des deniers royaux au bailliage dudit Semur, et de noble Hugues Rousset, conseiller, avocat du Roi audit bailliage, leurs proches parents, qui firent l'estimation desdits biens et charges, pour parvenir à la liquidation du quart susdit. Cet acte fut insinué avec les autres ci-dessus le 20 octobre 1661. Le susdit Nicolas Bouthier fit son testament olographe le 6 avril 1662, lequel fut insinué au bailliage dudit Semur le 11 juillet 1669, par lequel, après avoir fait différents legs à plusieurs de ses parents, il institua pour son héritier universel Claude Bouthier, notaire royal et procureur audit bailliage, son frère, et il fonda en ladite église Saint-Hilaire de Semur, par contrat du 17 décembre 1662, la bénédiction du Saint Sacrement tous les premiers dimanches de chaque mois, à l'issue des vêpres, avec un Libera me sur son tombeau. Il décéda audit Semur le mercredi 29 mai 1669 et fut inhumé proche ladite Benoîte Arnaud, sa femme, près l'autel Sainte-Barbe qu'il avait fait faire.
4. Jean Bouthier naquit audit Rochefort le samedi 21 octobre 1617 et mourut le mercredi 9 février 1618.
5. Philibert Bouthier naquit à Marcigny le samedi 9 février 1619 et fut baptisé en l'église Saint-Nicolas dudit lieu. Il fut réglé par la donation de 1648, faite au profit de Claude Bouthier, que Philibert ci-dessus aurait pour ses légitimes paternelle et maternelle la somme de 1.400 livres, à laquelle le sieur de Rochefort, son père, la fixa ; au moyen de quoi ce dernier prétendit qu'il ne pourrait rien demander dans les biens et hoirie de ladite Françoise Bouthier, sa tante. Dans la suite, ledit Philibert Bouthier voulait se pourvoir et faire annuler la donation faite au profit de son dit frère, et étaient en voie d'entrer en procès, pour lequel éviter, ils transigèrent devant Gabriel Maublanc, notaire audit Semur, le 4 août 1650, par laquelle transaction ledit Claude Bouthier, en qualité de donataire de leur père, promit et s'obligea de; payer audit Philibert son frère une somme de mille livres, outre et par-dessus les 1.400 livres à lui léguées, comme sus est dit. Desquelles sommes les quittances ont été passées devant ledit Maublanc les 11 novembre audit an 1650 et 1er juin 1651. Ledit Philibert Bouthier s'établit en la ville de Dijon où il fut procureur au Parlement (1). Il y décéda le lundi 24 septembre 1667, mari de Jeanne Héraud, fille de ... duquel mariage vint Catherine Bouthier, nommée et rappelée au testament de Nicolas Bouthier cy dessus, son oncle, pour un legs qu'il lui fît. Elle fut mariée dans la suite avec M° Bénigne Maillard, aussi procureur au Parlement de Bourgogne, duquel elle était veuve en 1679, ainsi qu'il appert par le testament de Me Jean Bouthier, doyen du Chapitre de Semur, fait cette dite année et le 30 mars, qui la rappela pour une modique somme de 20 livres.

(1) Il l'était en 1651 qu'il vint à Semur le 25 octobre pour s'opposer, au nom de M. Gagne de Périgny, conseiller du Roi au même Parlement, et autres, au décret du Pont-à-Mailly.

6. Jeanne Bouthier naquit à Rochefort le 26 octobre 1621 et eut pour parrain Jean Hédelin, apothicaire de Charlieu, son oncle. Sa légitime paternelle et maternelle fut réglée par l'acte ci-dessus de 1648 à la somme de 1.200 livres, y compris les 600 livres à elle léguées par ladite Gregaine, sa mère, sans pouvoir rien prétendre au delà, même au légat à elle fait par ladite Françoise Bouthier, sa tante, qui appartiendra audit Claude Bouthier. Ladite Jeanne Bouthier épousa, par contrat reçu Chamoux notaire, le 3 février 1654, Thomas Duchâtel, procureur au bailliage de Semur, fils d'honorable Guillaume Duchâtel et de Benoite Carron, dudit Semur. Ladite Bouthier y décéda d'hydropisie le 22 novembre 1679, âgée de 58 ans, et fut inhumée au tombeau des Bouthier, proche l'autel Saint-Jean-Baptiste, laissant de son mariage a) François, b) et Jeanne-Françoise Duchâtel, morte fille audit Semur le 5 juin 1753.
7. Jacqueline Bouthier, née audit Rochefort le dimanche 7 janvier 1624, eut, comme sa sœur ci-dessus, pour ses droits légitimaires une somme de 1.200 livres, aux mêmes conditions. Elle épousa, par acte du 3 février 1657 devant ledit Chamoux notaire, insinué à Semur le 1er juin suivant, Antoine Jacquet, aussi notaire royal, demeurant au hameau des Sertines de Brian, fils d'honorable François Jacquet et d'Antoinette Devers. Ledit Antoine Jacquet fut héritier d'Antoine Jaladon, curé dudit Brian, par testament reçu Joanin, notaire, le 10 mai 1639. Ladite Bouthier décéda audit Brian, à l'âge de 65 ans, le 3 mars 1689, et fut inhumée en l'église dudit lieu de Brian. Elle fut fort regrettée, surtout des pauvres, auxquels elle faisait beaucoup de charités et de bien, et auxquels elle donnait des onguents et remèdes. Elle laissa de son mariage : a) Jean Jacquet, né à Semur le 17 juin 1658, mari de Jeanne Polette qu'il épousa à 45 ans, le 19 juin 1703, fille de Claude Polette, avocat, et de Gabrielle Grandjean de Montrouant, morts sans postérité ; b) et Jeanne-Marie Jacquet, née et baptisée à Semur le 25 mars 1662, qui épousa par contrat du 14 juin 1683, passé devant ... notaire, Antoine Durand, marchand de la ville de Paray, qui, dans les suites, fut procureur de ladite ville et communauté dudit Paray. Il était fils d'autre Antoine Durand, marchand drapier dudit Paray et de Philiberte Courtois, dont postérité. Voyez la généalogie des Durand.
8. Claude Bouthier, né audit Rochefort le mercredi 26 novembre 1625, est celui qui a continué la postérité. Il sera mis en son ordre.
9. Olivier Bouthier naquit audit Semur le mardi 12 septembre 1628, eut pour parrain Olivier Gregaine, bourgeois de Marcigny, et pour marraine dame Antoinette Polette, veuve de M° François Bouthier. Il fut prêtre, chanoine et chantre du Chapitre de Saint-Hilaire dudit Semur et y décéda, âgé de 51 ans, le 26 novembre 1679, et le lendemain ensépulturé au tombeau des Bouthier, accompagné de MM. ses confrères, de M° Claude Bouthier, son frère, procureur, etc. Il avait été réglé par le susdit acte de donation de 1648, qu'il aurait pour tous droits de légitime les terres de Narbot, situées en la paroisse d'Artaix, appartenant audit sieur de Rochefort, son père. Il fit son testament devant Guillaume Joanin, notaire royal, le 26 janvier 1679, par lequel il légua à ladite église collégiale Saint-Hilaire de Semur un principal de 200 livres, sous la rente annuelle de 12 liv. 10 s. à lui due par les nommés Jean Roux et Louis Aubret, marchands des paroisses de Mailly et de Saint-Bonnet-de-Cray, à la charge par lesdits sieurs doyen, chanoines et leurs successeurs de célébrer annuellement, à semblable jour du décès du testateur, une messe haute des Trépassés à diacre et sous-diacre, à l'autel Saint-Jean-Baptiste, à l'issue de laquelle sera dit par le célébrant un De Profundis sur son tombeau, avec les suffrages et oraisons accoutumées ; et, après différents légats faits à quelques-unes de ses nièces, il institua pour héritier universel Claude Bouthier, son frère.
10. Jean Bouthier naquit à la Fay, le mercredi 23 avril 1631. Lui fut aussi légué par le susdit acte de donation, pour ses droits légitimaires, la terre à chanvre appelée de Marcigny, située en Borchamp, avec les vignes de Bredeferde et Gros Noyers, situées au vignoble de Balmont. Il y eut traité et transaction passés entre lesdits Mes Claude, Olivier et Jean Bouthier, au sujet de leurs légitimes, devant Guichard notaire, le 6 mai 1678. Le dit Jean Bouthier fut prêtre, bachelier en théologie, curé de Montmegin, chanoine et élu doyen du Chapitre de Saint-Hilaire de Semur, dont il prit possession devant Bouthier, notaire, le .. décembre 1657. Il y décéda le 8 juin 1685, âgé de 54 ans, d'une hydropisie de poitrine. Il fut inhumé sous la grande tombe, proche le grand autel, fort regretté de ses confrères, et pleuré d'un chacun. Il avait résigné en cour de Rome sa dignité de doyen, en faveur de François Bouthier, son neveu, chantre audit lieu.
11. Et N... Bouthier, née le mercredi 30 jour du mois de mai 1635, laquelle fut seulement ondoyée et peu après trépassa.

Claude BOUTHIER, fut aussi sieur de Rochefort, notaire royal et procureur au bailliage de Semur, et donataire universel de Jean Bouthier, son père, par acte du 17 janvier 1648, reçu Polette notaire, ainsi que nous l'avons dit plus haut. Il épousa la même année, ensuite des articles passés devant Philibert Verchère, notaire à Marcigny le 7 août audit an 1648 et ratifiés devant le même notaire le 14 novembre suivant, après avoir obtenu le 30 dudit mois d'août à Autun la dispense du quatrième degré de consanguinité étant entre les parties contractantes, et en l'église de Marcigny, le 15 novembre 1648, Françoise Verchère de Reffye, née à Marcigny le 9 octobre 1624, fille de feu pour lors Jean-Baptiste Verchère de Reffye, bourgeois dudit Marcigny, et de dame Claudine Picardot. Les susdits articles et contrat de mariage furent insinués et enregistrés au livre des insinuations de la sénéchaussée de Lyon, le 25 février 1649, au bailliage de Mâcon le 3 mars et en celui de Semur, le 11 desdits mois et an.
Ledit Claude Bouthier décéda audit Semur le 28 novembre 1687, à l'âge de 62 ans, et ladite Verchère, sa femme, le 3 février 1713, âgée de 88 ans et 3 mois. Ils avaient fait un testament mutuel olographe, le 9 octobre 1684, lequel fut ouvert, publié et insinué au bailliage dudit Semur le 14 décembre audit an 1687. Ladite Françoise Verchère fit un autre testament le 8 décembre audit an 1687, devant Guichard, notaire royal. Plus, elle fit une donation devant Jacquet, aussi notaire à Brian, le 16 février 1689, de tous ses biens au profit de M° François Bouthier, docteur en théologie, doyen de l'église collégiale Saint-Hilaire de Semur, l'un de ses fils, laquelle donation fut insinuée audit Semur le 10 juin de ladite année 1689. Elle fit encore une disposition devant Guichard, notaire, le 10 novembre 1703. De ce mariage sortirent les enfants mis ci-après :

1. Jean-Baptiste, né le 23 novembre 1649 et décédé le 30 janvier 1650,
2. François Bouthier naquit le 13 novembre 1650 (1), fut docteur en théologie, chantre dudit Chapitre de Semur et célébra sa première messe à Autun au Séminaire le 7 juin 1676. Il fut ensuite pourvu de la dignité de doyen dudit Chapitre, sur la démission et résignation à lui faite par messire Jean Bouthier, son oncle, en cour de Rome le 5 août 1685. Il fit donation entre vifs, devant Jacquet, notaire, le 8 octobre 1689, au profit de Jean-Baptiste Bouthier, son frère, de tous et un chacun ses biens provenant tant de son chef que de la donation à lui faite par M° Olivier Bouthier, curé de Jonzie, son oncle, que de celle faite par ladite Françoise Verchère, sa mère, ci-dessus datée, aux charges portées par icelles, lesquels actes furent registres et insinués audit Semur le 26 mai 1690. Il mourut audit Semur et y fut inhumé le 26 avril 1730, à l'âge de 80 ans.

(1) Il prit possession le 26 décembre 1662, devant Christophe Guichard, notaire, d'un canonicat et prébende en l'église collégiale de Semur, puis, il prit possession de la chantrerie dudit Chapitre devant ledit Guichard le 1er juillet 1679.

3. Claude Bouthier naquit le samedi 1er juin 1752 à Rochefort, fut baptisé le 4 dudit mois et décéda le 19 août suivant.
4. Nicole Bouthier naquit à Semur le 15 septembre 1653, y reçut le sacrement de Confirmation par Mgr de Roquette, évêque d'Autun, le 29 novembre 1669, et épousa, ensuite des articles passés devant Jacques Jobert et Duvernay, notaires royaux, le 14 août 1674, ratifiés par contrat passé audit Semur devant ledit Jacques Jobert, notaire royal demeurant à Changy en Forez et Antoine Jacquet, aussi notaire royal dudit Semur, le 10 septembre 1674, Jean Gonthier, notaire royal et greffier de la Sainte Chapelle du Bois de Vincennes près Paris, résidant en la paroisse de Saint-Forgeux-Lespinasse, en Bourgogne, diocèse de Lyon, fils et héritier de feu pour lors M° Jacques Gonthier, procureur fiscal de la baronnie de Lespinasse, et de demoiselle Gilberte Bouleton, laquelle Bouleton avait eu pour premier mari Jean Bergeron. Fut constitué à ladite Nicole Bouthier la somme de 3.500 livres pour dot et trousseau. Messires Jean Bouthier, doyen, et Olivier Bouthier, chantre en l'église collégiale dudit Semur, ses oncles, lui constituèrent chacun 100 livres au par-dessus desdites 3.500 livres, desquelles sommes quittance fut passée devant ledit Jobert, notaire, le 24 août 1675. Lesdits Gonthier et Bouthier mariés firent testament mutuel devant Duvergier, notaire à Changy, le 23 mars 1675, et codicillèrent devant le même notaire le 13 octobre 1679, lesdits actes insinués au bailliage dudit Semur le 8 août 1680, par lequel appert qu'ils avaient alors pour enfants : a) Claude, b) et Antoine Gonthier. Ladite Nicole Bouthier décéda audit Saint-Forgeux le 23 février 1680 et fut inhumée en l'église dudit lieu le lendemain 24.
5. Antoinette Bouthier, née le samedi 28 août 1655, reçut le sacrement de Confirmation audit Semur, en même temps que sa sœur, ledit jour 29 novembre 1669, et prit l'habit de religieuse au monastère de Sainte-Ursule de la ville de Marcigny, le 28 août 1673, y fit profession le 28 août 1719 (sic) (1) et y décéda le 11 janvier 1708.

(1) La vraie date, remplacée ici par un lapsus du copiste, est le 28 août 1675. « C'était, dit le Livre des professions du monastère, une excellente religieuse, portée à la mortification et pénitence jusqu'à en être insatiable ; très exacte en l'observance des vœux et règles ; d'une piété, dévotion et union avec Dieu singulière, dont elle a donné des preuves jusqu'à sa fin... Elle était bonne, sage, douce, d'un esprit droit, d'un bon cœur, d'une charité universelle, etc. » p. 40.

6. Jean-Baptiste a continué.
7. Philibert Bouthier, né le 18 juin 1659, mourut à Semur le 31 août 1667.
8. Claude Bouthier naquit le 25 septembre 1661, reçut le sacrement de Confirmation audit Semur le 29 novembre 1669, pendant la visite qu'y faisait Mgr de Roquette, évêque d'Autun, des mains duquel il fut tonsuré le dimanche suivant à Marcigny, 22° (sic) novembre 1669. Il fut reçu chanoine du Chapitre de la ville dudit Semur, par acte passé devant Guichard, notaire, le 3 mars 1686, prit possession de la Chantrerie par Bulle de Sa Sainteté, par acte reçu ledit Guichard, et le samedi suivant, l'ordre de prêtrise, qui lui fut donné par ledit seigneur évêque d'Autun en son Séminaire dudit lieu, où, le lendemain dimanche 10 dudit mois il célébra sa première messe. Il décéda audit Semur le 25 octobre 1708, de mort subite, âgé d'environ 48 ans et fut inhumé au chœur de l'église.
9. Jeanne Bouthier naquit le 4 avril 1663 et ne vécut que jusques au 27 février 1664 qu'elle décéda.
10. Marc-Antoine Bouthier, né le 24 janvier 1665, fut jésuite et en prit l'habit à Avignon le 29 septembre 1684. Il mourut à Aix-en-Provence, le 5 juin 1747. Il s'était rendu vénérable par la pratique de toutes les vertus qui font les saints ; c'est l'apôtre de la Provence où on y a une extrême vénération pour lui.
11. Marguerite Bouthier naquit audit Semur le jeudi 21 octobre 1667 et le lendemain fut baptisée en l'église dudit lieu. Le 7 mai 1697, elle fut mise en promesse, par acte passé devant Antoine Jacquet notaire, avec Henri Perreaud, docteur en médecine de la ville de Charlieu, fils de Jean Perreaud, bourgeois de ladite ville et d'Elisabeth Valossière, duquel elle était veuve pour lors et héritière, par testament reçu Nompère, notaire audit Charlieu, le 7 avril 1684. Et le 12 août suivant, audit an 1697, ils reçurent la bénédiction nuptiale. Ladite Verchère, sa mère, disposa en sa faveur devant ledit Jacquet notaire, le 14 juin 1698, de la somme de 500 livres qu'elle s'était réservée par la donation qu'elle avait faite au profit de François Bouthier, doyen, son fils. Elle déclara que, dans le cas où sa dite fille décéderait sans enfants, elle entendait que cette somme de 500 livres revînt à Jean-Baptiste Bouthier, son fils et son héritier, exceptée la somme de 60 livres qu'elle donna aux RR. PP. Capucins de Charlieu et Cordeliers du Donjon. Ladite Bouthier mourut audit Charlieu le 9 mai 1747, ayant eu de son mariage les enfants suivants, entre autres Antoinette-Marie Perreaud, qui, dans la suite, fut l'épouse de Gilbert Tillard, seigneur de Tigny, châtelain de la ville de Charlieu.
12. Huguette Bouthier vint au monde le mardi 8 octobre 1669. Elle prit l'habit de novice au monastère de la Visitation Sainte-Marie de la ville de Paray, le 12 février 1685, et le dimanche 17 février de l'année suivante 1686, elle y prononça ses vœux et fit profession, en laquelle elle fut nommée Marie-Christine. Elle décéda le 17 janvier 1701. Elle a vécu dans une vertu si admirable qu'elle a été extrêmement regrettée de toute sa communauté.

Jean-Baptiste BOUTHIER, sieur de Rochefort, naquit le 25 mars 1657, qui se trouva cette année-là le jour des Rameaux et fête de Notre-Dame. Il eut pour parrain messire Jean Bouthier, chanoine de Semur et curé de la paroisse de Montmegin, son oncle, et pour marraine demoiselle Benoîte Arnaud, femme de M° Nicolas Bouthier. Il obtint des provisions de l'office de notaire royal, réservé pour ladite ville de Semur, qu'avait exercé Claude Bouthier, son père, en la Grande Chancellerie de France, le 12 janvier 1688. Celles de l'état et office de juge capitaine-châtelain royal dudit Semur, obtenues par ledit Bouthier en suite de la démission faite en sa faveur par Jean de Lamotte, dernier possesseur, devant Jacquet notaire, le 17 mars 1690, et sur la nomination faite de sa personne par M. le comte de Coligny, baron engagiste dudit Semur, le 13 avril suivant, sont du 11 mai audit an 1690, signées Boncat. Elles furent enregistrées au bailliage dudit Semur, le 27 juillet suivant, qui fut le jour où il fut installé en l'exercice dudit office (1).

(1) En sa qualité de châtelain royal, il expédiait les causes du bailliage, en cas d'absence, maladie, récusation et légitime empêchement des lieutenants dudit siège ; et, sur ce qu'il fut troublé par quelques avocats, il obtint arrêt le 15 janvier 1689, portant que, par manière de provision, il expédierait, en sa qualité de châtelain, pendant la vacance des charges de lieutenant civil et criminel audit bailliage, à l'exclusion des avocats, les causes dudit bailliage, ce qu'il avait fait dans les occasions depuis sa réception audit office de châtelain. Et comme quelques avocats se jactaient de vouloir encore le troubler en ladite possession, il se pourvut à la Cour, et, par arrêt donné en Parlement à Dijon le 15 décembre 1690, il fut dit que, par provision et conformément à l'arrêt du 15 janvier 1689, ledit Bouthier expédierait, en sa dite qualité de châtelain de Semur, en cas d'absence des lieutenants civil et criminel dudit bailliage, les causes dudit siège, à l'exclusion de tous les avocats, jusqu'à ce qu'autrement ait été ordonné. Lequel arrêt fut insinué à Semur le 15 juin 1691.

Il acquit encore celui de conseiller du roi, vérificateur et rapporteur des défauts en ladite Châtellenie de Semur, créée héréditaire par édit du mois de mars 1691, comme appert par la quittance de finance du 14 octobre 1692, de la somme de 300 livres et 30 livres pour les deux sols par livre, aux attributions de 30 sols pour chaque seing et paraphe de chaque défaut, faute de comparoir en toute affaire excédant 20 livres. Il eut aussi des Lettres de provision de juge châtelain de la baronnie d'Anzy-le-Duc, à lui données par M° Jacques Legendre, docteur en Sorbonne, chanoine de l'Eglise de Paris, prieur et baron d'Anzy-le-Duc, en date du 22 septembre 1694, lesquelles furent insinuées au bailliage le 18 novembre suivant.
Ledit sieur de Rochefort, âgé d'environ 24 ans, épousa par contrat passé devant Jean Gonthier, notaire royal résidant à Saint-Forgeux-Lespinasse, le 25 janvier 1681, Charlotte-Marie Joleaud des Forges, âgée d'environ 26 ans, fille de feu pour lors Jean-Baptiste Joleaud et de Mathie Bouillet, seigneur et dame des Forges et de la Tour, en la paroisse de Varennes-en-Brionnais. Ils reçurent la bénédiction nuptiale en l'église de Semur, le 11 février suivant, par M° Jean-Louis Joleaud, curé de Varennes. Ledit sieur Bouthier décéda audit Semur le 20 avril 1729 et sa veuve, le 14 août 1746. Ils avaient fait testament mutuel et réciproque, devant Maublanc, notaire à Anzy, le 19 mars 1729. De ce mariage sont issus :

1. Jeanne-Françoise Bouthier, née le 23 septembre 1682, laquelle fut l'épouse de Jean Marque du Coin, docteur en médecine de la Faculté de Montpellier, par acte du 17 novembre 1705, fils de Guillaume Marque du Coin, aussi docteur-médecin, et de Nicole Rousset, duquel mariage sont issus six enfants. Ladite Bouthier décéda à la Tuillière, près Marcigny, le 9 octobre 1765 et fut inhumée le lendemain en l'église de Baugy.
2. 3. Claude et Marguerite Bouthier naquirent jumeaux le jeudi 14 mars 1686. Ladite Marguerite mourut le 9 avril 1692 et ledit Claude, le 19 juin 1691.
4. François-Marie a continué la postérité de la branche aînée.
5. Jeanne-Claude Bouthier, née le samedi 25 mars 1689, prit l'habit de religieuse au monastère de la Visitation de Paray, le 1er juin 1704, et le 8 décembre 1705 elle y fit profession avec un empressement et une joie sans égale. Elle est décédée le 25 juillet 1710.
6. Germaine Bouthier, née le dimanche 1er juillet 1691, fut tenue et portée sur les saints fonts de baptême par M° Christophe Sarrazin, conseiller du Roi et son procureur au bailliage de Semur, et par demoiselle Germaine Gaulne, épouse de M° Claude Verchère de Reffye. Elle a été mariée, par acte du 26 octobre 1717, reçu Philibert Polissard, notaire, avec M° Antoine Terrion, avocat en Parlement, fils d'Hector Terrion, aussi avocat, et de Claudine Buchet, sa seconde femme. Ladite Bouthier est morte le 29 octobre 1762 et ledit Terrion le ..., ayant eu de leur mariage trois fils et deux filles.
7. 8. Jean-Baptiste et Claude Bouthier, nés jumeaux le 13 janvier 1693. Ledit Jean-Baptiste décéda le 8 février 1694. Ledit Claude Bouthier embrassa l'état ecclésiastique et y porta les lumières et les vertus convenables. Il fut d'abord chanoine, fait prêtre le 22 juillet 1718 et doyen dudit Chapitre de Semur, sur la résignation faite en sa faveur en cour de Rome par messire François Bouthier, son oncle, le ... 1718, sur laquelle il obtint des Bulles et visa de Mgr l'Evêque d'Autun en date de ... Il mourut le 26 juin 1761 audit Semur, où il a donné pendant tout le temps qu'il a été à la tête du Chapitre et de la ville l'exemple de toutes les vertus aux ouailles qui lui avaient été confiée.
9. Jean-Baptiste Bouthier a fait la branche de Rochefort, qui sera détaillée après celle de son frère aîné.

Branche aînée. François-Marie BOUTHIER est né le lundi 2 février 1688 et fut baptisé en l'église de ... Il eut pour parrain M° François Bouthier, docteur en théologie, doyen de ladite église, et pour marraine, demoiselle Nicole Rousset, femme de M° Guillaume Marque du Coin, docteur en médecine dudit lieu. Il suivit le barreau et exerça pendant quelque temps l'état d'avocat, puis fut pourvu de la charge de conseiller, procureur du Roi au bailliage et Grenier à sel dudit Semur, par Lettres de provision du ...
Il épousa, par contrat passé devant Polissard, notaire de Saint-Martin-la-Vallée, le 18 février 1716 Catherine Marque du Coin, née le 30 avril 1691, veuve sans enfants de M° François Descombes, receveur des impositions du Brionnais et subdélégué de M. l'Intendant de Bourgogne au département du Brionnais, qu'elle avait épousé par acte du 6 février 1713, reçu Bouthier, notaire royal. Il était veuf de Catherine Chanlon. Elle était fille de Guillaume Marque du Coin, docteur médecin audit Semur et de Nicole Rouset.
Ledit M° Bouthier décéda audit Semur le 16 novembre 1759 et ladite Marque du Coin, sa veuve, le 29 septembre 1760. Il est peu de mariages aussi concordants que l'a été le leur et qui ait été béni du ciel par une plus heureuse fécondité, ayant eu les enfants qui suivent :

1. Françoise-Marie-Charlotte Bouthier, née le 7 août 1717, fut portée sur les fonts du baptême par Guillaume Marque du Coin, médecin, et Charlotte-Marie Joleaud, ses grand-père maternel et grand-mère paternelle. Elle reçut le sacrement de Confirmation par M. de Montcley, évêque d'Autun, en 1727, et épousa, par acte du 19 janvier 1735, reçu par Brenot et Grizard, notaires royaux, François Perrin, seigneur du Lac-lez-Anzy, fils d'Antoine Perrin et de Claudine Billaud, aussi sieur et dame du Lac, demeurant paroisse d'Anzy-le-Duc. Ladite Bouthier mourut à Varennes-en-Brionnais, à l'âge de 30 ans, le 23 août 1746, laissant trois fils et une fille : a) François-Marie, b) Antoine, c) Anne, d) et Guillaume.
2. Jean-Baptiste Bouthier, naquit le 21 juillet 1718, il décéda le 4 août suivant et fut inhumé au cimetière de Saint-Nizier de Marcigny.
3. Jean-François Bouthier, né le 1er mai 1720, eut pour parrain noble Jean Marque du Coin, médecin, son oncle maternel, et pour marraine Jeanne-Françoise Bouthier, sa femme, tante paternelle dudit Jean-François. Il est mort à Saint-Martin-des-Champs, à Paris, religieux bénédictin de l'ordre et de la réforme de Cluny, à l'âge de 25 ans, le ... 1745, disant la messe seulement depuis la Trinité de ladite année 1745.
4. Françoise-Marie Bouthier, née le 20 avril 1721, fut la filleule de messire François Bouthier, ancien doyen du Chapitre de Semur, son grand oncle, et de dame Marie Marque du Coin, sa tante maternelle. Elle méprisa le monde, dans lequel elle aurait pu faire une fortune brillante et un bon établissement par les charmes et les grâces extérieures dont elle était douée, et prit l'habit de la religion aux Dames de la Visitation Sainte-Marie de Paray, le 30 mai 1739, et l'année suivante y a fait profession. Elle y est morte le 10 janvier 1772, en entendant la messe.
5. Anne Bouthier est née le 27 juin 1722, a été portée sur les fonts baptismaux par messire Claude Bouthier, bachelier en théologie, doyen du Chapitre dudit Semur, son oncle, et par dame Anne Marque du Coin, femme d'Hector Cudel, major du régiment de Soissonnais, sa tante. Elle a aussi suivi le parti de sa sœur en prenant l'habit aux Dames de la Visitation de Charolles, le 26 octobre 1749, où elle fit profession le 8 août 1752. Elee a perdu la vue et vit en 1776.
6. Marie-Germaine Bouthier naquit le 17 octobre 1723 et décéda le 29 décembre 1743, sans avoir pris d'alliance. 7. Claude-Marie Bouthier, née le 24 février 1725, eut pour parrain M° Antoine Terrion et pour marraine dame Claude-Marie Pacaud, épouse de M° Jean-Baptiste Bouthier de Rochefort, sa tante. Elle mourut à Lenax en Bourbonnais, le 14 juillet 1762, chez son frère, curé dudit lieu, avec lequel elle demeurait, d'une maladie violente occasionnée par une suppression.
8. François Bouthier est né le 25 août 1726, a eu pour parrain M° Hugues-François Verchère de Reffye, avocat en Parlement, juge bailli de la ville de Marcigny, son cousin, et pour marraine, demoiselle Françoise Duchâtel. Il s'est destiné à l'état ecclésiastique et a d'abord été pourvu d'un canonicat du Chapitre Saint-Hilaire de Semur, duquel il prit possession le 14 février 1745. Il a reçu l'ordre de prêtrise le 19 décembre 1750, a été nommé à la cure de Lenax et annexe de Montaiguët en Bourbonnais par M° Claude Bouthier, doyen du susdit Chapitre de Semur, son oncle, duquel bénéfice il fut mis en possession, par acte du 8 septembre 1751, reçu Polissand, notaire, puis en 1754, et le 18 juin, il fut nommé à celle de la ville de Marcigny par Madame Eléonore du Mayre du Bourg, prieure titulaire dudit Marcigny, dans lequel bénéfice il a demeuré jusqu'au commencement de l'année 1755 qu'il est retourné dans celui de Lenax, qu'il a quitté en 1771 pour venir en celui d'Oyé en Brionnais, où il est actuellement en 1776, en suite de la permutation qu'il a faite devant Brunet, notaire, le 27 avril audit an 1771, avec M° François-Gabriel Rocher. Ledit Bouthier prit possession de la cure d'Oyé devant ledit Brunet le 22 juin dudit an 1771 (1).

(1) Encore curé d'Oyé en 1790, il refusa le serment à la Constitution civile du clergé et fut obligé de se réfugier en Suisse où il mourut le 16 août 1793. Le 6 prairial an 2 (25 mai 1794) le tribunal révolutionnaire de Semur fit vendre à l'encan les meubles et effets déposés chez son frère, Alexandre Bouthier. On envoya au district la literie et les livres : le Dictionnaire de Pontas, la Coutume de Bourgogne, le Dictionnaire de Furetière, l'Histoire de Fleury, 23 volumes in-4° de religion, 160 volumes in-12 estimés 12 francs, 2 tonneaux de vieux livres et bouquins, surtout sur la ci-devant Eglise, estimés 15 francs, etc., etc.

9. Marie Bouthier est née le 26 octobre 1727 et présentée au baptême par Hector Cudel capitaine au régiment de Soissonnais, son oncle, et par demoiselle Marie-Charlotte Marque du Coin, sa cousine, Elle a pour époux sans enfants M° Jean-Marie Cudel, avocat en Parlement, conseiller du Roi, maire de la ville de Semur, son cousin germain, fils du susdit Hector Cudel et de Anne Marque du Coin. Leur contrat de mariage fut passé, après avoir obtenu dispense de leur parenté en Cour de Rome, devant Brunet le 9 novembre 1768.
10. Un fils, né le 3 novembre 1728, mort incontinent après avoir été ondoyé, fut inhumé ledit jour.
11. Jean-Marie Bouthier a continué et sera mis plus bas.
12. Un fils ondoyé à la maison à cause de l'extrême nécessité, né le 22 juillet 1731, inhumé ledit jour.
13. Et Antoine Bouthier, né le 12 juillet 1735, filleul d'Antoine Marque du Coin, docteur en médecine dudit Semur, son cousin germain, et de Marie-Charlotte Bouthier, dame du Lac, sa sœur, qui le portèrent sur les fonts du baptême, est sieur de Belzerbe et l'époux sans enfants de Lucrèce-Françoise de Thomassin, demoiselle, fille de noble Jean de Thomassin, écuyer, et de Jeanne-Louise de Montrichard de la Brosse, dont le contrat de mariage a été passé au Bois-Sainte-Marie, devant Jacquet, notaire audit lieu, le 21 septembre 1768 (1).

(1) Il fut syndic de la ville de Semur et y mourut âgé d'environ 50, ans, le 6 mai 1786.

Jean-Marie BOUTHIER est né le 28 décembre 1729, dont le parrain a été M° Jean François, avocat, demeurant à Roanne, son cousin, et la marraine dame Marguerite Bouthier, veuve de Henri Perreaud, docteur en médecine de la ville de Charlieu, aux lieu et place de madame Antoinette-Marie Perreaud, femme de M° Gilbert Tillard, seigneur de Tigny, châtelain de Charlieu, sa fille. Il fut reçut avocat au Parlement de Paris l'an 1754 et le 7 septembre, puis conseiller procureur du Roi au bailliage de Semur, après son père, par Lettres de provisions données à Paris le 2 avril 1760 et signées par le Roi, enregistrées au greffe dudit bailliage le 21 août suivant, dans laquelle charge il a été installé ledit jour et l'exerce avec applaudissement depuis ce temps-là. Il a épousé, par contrat passé au bourg du Donjon en Bourbonnais, le 23 mars 1757, devant Jaillon notaire royal, réservé par la sénéchaussée du Bourbonnais, demeurant à Marcigny, Jeanne Préveraud de Laubépierre, demoiselle, fille de messire Pierre Préveraudaud, vivant écuyer, seigneur de Laubépierre, Barais et Voumas, ancien secrétaire du Roi, Maison et Couronne de France et de ses finances, et de dame Claudine Jacquelot de Chantemerle. La bénédiction nuptiale leur fut donnée le lendemain, 24 dudit mois de mai, en l'église du Donjon par messire François Bouthier, bachelier en droit, curé de Lenax, frère de l'époux. Il aurait été difficile de trouver des inclinations mieux assorties. Ils vivaient d'une union parfaite, mais, malheureusement la mort de l'épouse, arrivée à Semur le 7 mai 1768, en traversa le cours. Elle fut munie des sacrements de Pénitence et d'Extrême-Onction, n'ayant pu recevoir le Saint Viatique par rapport à des vomissements fréquents qu'elle avait. Elle fut enterrée le dimanche 8 mai au tombeau des Bouthier. L'enfant dont elle était enceinte et qui était une fille, a été ondoyée par M. Dupuy, médecin de Marcigny, qui était auprès d'elle. Voici le nom des autres enfants issus de ce mariage :

1. Claude-François-Marie Bouthier est né le 18 février 1758. Ses parrain et marraine ont été M° François-Marie Bouthier, conseiller du Roi et son procureur au bailliage de Semur, son grand-père paternel, et dame Claudine Jacquelot de Chantemerle, sa grand-mère maternelle, dame de Noumas, veuve de Pierre Préveraud, écuyer, seigneur de Laubépierre.
2. Gilbert-Joseph Bouthier est né le samedi 19 juillet 1760, a été portée sur les fonts baptismaux par Gilbert-Joseph Préveraud de Laubépierre, officier au régiment de Picardie-Infanterie, son oncle maternel, et par dame Catherine Marque du Coin, veuve de M° François-Marie Bouthier, sa grand-mère paternelle. Ledit Gilbert-Joseph Bouthier est mort le 28 novembre 1761, et fut inhumé en l'église dudit Semur.
3. Antoine-Alexandre Bouthier est né le jeudi 12 juin 1766 et a été nommé par Antoine Bouthier, sieur de Belzerbe, son oncle paternel, et par demoiselle Marie Bouthier, aussi sa tante.
4. Une fille, laquelle, après avoir été ondoyée dans le sein de sa mère, mourut un instant après, le 7 mai 1768, et le même jour fut inhumé, ainsi que dame Jeanne Préveraud de Laubépierre, sa mère, femme de M. Jean-Marie Bouthier, conseiller du Roi et son procureur au bailliage de Semur.

Le 25 novembre 1782, MM. Jean-Marie Bouthier, conseiller du Roi et son procureur au bailliage de Semur, veuf de dame Jeanne-Marie Préveraud de Laubépierre, épousa en l'église dudit Semur, demoiselle Marguerite Demolins de la Garde, fille majeure de Claude Demolins, écuyer, seigneur de la Vallée-sous-Semur et de dame Catherine Perrin de Daron.

Branche de Rochefort. Jean-Baptiste BOUTHIER, fils cadet d'autre Jean-Baptiste Bouthier, sieur de Rochefort, notaire, capitaine châtelain royal de Semur, et de Charlotte-Marie Joleaud des Forges, naquit le 13 octobre 1695 et eut pour parrain François Descombes, conseiller du Roi, receveur des consignations au bailliage dudit Semur, et pour marraine, dame Marie Rivalant, femme de Clodion Demolins, seigneur de la Vallée, conseiller secrétaire du Roi, Maison, Couronne de France et de ses finances. Il eut en partage la seigneurie de Rochefort, dont il portait le nom, il fut avocat en Parlement, conseiller du Roi, capitaine châtelain royal en la châtellenie de Semur, juge civil, criminel et de police dudit Semur, contrôleur des actes, etc. Il mourut audit Semur le 8 décembre 1740, laissant de Claude-Marie Pacaud, sa première femme, qu'il avait épousée par acte passé en la ville de Charlieu, le 29 juin 1723, devant M° Chabrier, l'aîné, notaire, deux filles, et de Jeanne-Marie Chamberland, âgée d'environ 35 ans, fille d'Antoine, bourgeois dudit Semur et d'Antoinette Guichard, sa deuxième femme, qu'il avait épousée en l'église de Semur, le 13 novembre 1736, les enfants ci-dessous. Ladite Jeanne-Marie Chamberland mourut, âgée de 82 ans, le 11 mai 1777. Enfants du premier lit :

1. Anne Bouthier, née le 23 septembre 1724, mourut à Semur, le 10 octobre audit an 1724, et fut inhumée en l'église.
2. Claude-Marie Bouthier de Rochefort, née audit Semur le 29 juillet 1725, a eu pour époux, par acte reçu Bardet, notaire à Charlieu, le 17 janvier 1742, M° Jean-Baptiste de Guillermin, officier au régiment de Gâtinais, seigneur des Combes, fils de ... Duquel mariage sont issus huit enfants : a) Anne de Guillermin, morte jeune, était née le ... 1743. b) Claude-Marie, née le 31 janvier 1744, est chanoinesse à Salles. c) Pétronille-Louise, née le 10 mars 1745, est l'épouse de Louis-Eléonor, comte de Sainte-Colombe, seigneur du Poyet, etc., dont le mariage est du 18 avril 1770. d) Marguerite de Guillermin, née le 11 mars 1746, est religieuse aux Dames de la Miséricorde, à Paris. e) Guillaume-Alexandre, né le 15 mars 1747, officier dans Picardie, a épousé le 26 mai 1773 Pétronille Blancheton de la Rochepot. f) Jeanne-Marie de Guillermin, née le 24 mars 1748, est religieuse aux Dames Ursulines de Marcigny. g) Antoinette, née le 15 mars 1749, a épousé le 22 novembre ... Barthélémy de Garnier des Garets, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, ancien major du régiment de Bourbonnais, mort à Tain en Dauphiné, le ... 1775, en revenant de prendre les eaux de Vals, laissant trois fils. h) et Madeleine de Guillermin, né le 19 septembre 1750, laquelle n'a point encore pris d'alliance en 1776.

Enfants du second lit :

1. Françoise Bouthier de Rochefort n'a encore point pris d'alliance en 1776. Elle est née ...
2. Jean-Baptiste, qui suit, né et baptisé à Semur le 22 juillet 1737, eut pour parrain Jean Marque du Coin, son oncle, docteur en médecine, et pour marraine Marie-Germaine Bouthier, sa tante, femme d'Antoine Terrion, avocat.
3. Jeanne-Marie Bouthier de Rochefort, née le 31 mai 1739, fut portée sur les fonts baptismaux par M° François-Marie Bouthier, procureur du roi, son oncle, et par demoiselle Jeanne Polette, sa cousine, veuve du sieur Jacquet des Sertines, de Brian. Elle est religieuse de Sainte-Ursule à Marcigny.

Jean-Baptiste BOUTHIER, sieur de Rochefort, avocat en Parlement, est juge de la baronnie d'Oyé, du marquisat de Maulevrier, de la seigneurie de Sarry, etc., et a épousé, par contrat passé à Charolles le 11 juin 1770, devant ... notaire, Françoise Joleaud de Saint-Maurice, sa parente, fille de Jean-Louis Joleaud de Saint-Maurice et de Catherine Quarré. Ladite Françoise Joleaud lui a apporté en dot le fief de la Tour et autres biens à Varennes, dont elle avait hérité par testament fait à son profit, devant Sivignon notaire, le 6 février 1762, par Claude Joleaud, écuyer, seigneur des Forges et de la Tour, son cousin, gendarme de la Garde du Roi, chevalier de Saint-Louis, auquel elle était promise en mariage, qui ne put s'accomplir à cause de la mort dudit sieur des Forges, arrivée le 8 février audit an 1762, jour pris pour la célébration. De ce mariage sont issus plusieurs enfants : un fils, incommodé d'un bec de lièvre, auquel on a fait une opération à Lyon, qui a mal réussi, l'enfant parlant sans presque pouvoir se faire entendre. - Un autre fils. - Une fille (1).

(1) L'un de ces deux fils fut baptisé à Semur le 22 mai 1772 Jean-Baptiste-Christophe, eut pour parrain M° Christophe Chamberland, procureur au bailliage de Semur, son oncle, et pour marraine dame Catherine Quarré, veuve de Louis Joleaud de Saint-Maurice, sa grand-mère.

A la lecture de ce Mémoire généalogique sur la famille Bouthier, on aperçoit aisément les sources auxquelles Potignon puisait sa documentation. Evidemment, il avait dépouillé les registres de catholicité des paroisses, les minutes et protocoles des notaires, les actes de donation et les testaments insinués au bailliage, en un mot les documents les plus authentiques et les plus précis qu'il soit possible de consulter sur la naissance, les alliances, les acquisitions, les libéralités, la mort de tel ou tel personnage, fût-il des plus obscurs. Titulaire du greffe de Semur, il se trouvait particulièrement bien placé pour utiliser ces matériaux abondants et solides, dont la plus grande partie constituait les archives de son office et qui s'offraient d'eux-mêmes. Les notices qu'il en a tirées restent d'autant plus précieuses que nombre des pièces et des registres dont notre auteur disposait alors sont aujourd'hui perdus ou dispersés.
Mais, en dehors des paroisses, des études notariales et des greffes, on conservait dans les familles, au temps de Verchère et de Potignon, comme de nos jours encore et plus que de nos jours, des titres de propriété, plus ou moins anciens, plus ou moins complets, relégués dans quelque coffre, souvent dédaignés et oubliés sous la poussière d'un grenier. D'autres titres aussi, sortis d'un chartrier ou d'un humble tiroir, à l'occasion d'un procès, avait cessé de présenter une utilité directe pour leurs anciens détenteurs ; c'était des résidus de dossiers, dont les procureurs se débarrassaient volontiers. Nos deux érudits brionnais devaient les quêter, les pourchasser, les recueillir. C'est ce qui explique que tant de pièces originales accompagnaient leurs notices et mémoires manuscrits.

Ici se termine, inachevée, cette généalogie des Bouthier. Il y aurait matière pour un intéressant travail, à la poursuivre pendant le cours du XIX° siècle, jusqu'à l'extinction de la branche de Rochefort dans la personne du député aux Chambres de la 3° République, fondateur, après sa mort, d'un premier asile de vieillards et de diverses œuvres philanthropiques de Semur-en-Brionnais.

Compléments :

- Jean-Baptiste, Augustin Bouthier de Rochefort est né à Semur-en-Brionnais le 8 avril 1814. Il est décédé à Nolay (Côte-d'Or) le 16 juin 1891. Sa carrière parlementaire est retracée sur le site de l'Assemblée Nationale. Conseiller général du canton de Semur, puis député de la 1ère circonscription de Charolles, il lègue ses biens au Département : « Tous les revenus des propriétés devront servir à améliorer l'agriculture et à secourir les nécessiteux du canton de Semur ». Mme de Rochefort meurt en 1899, laissant aussi à la Saône-et-Loire des biens importants, à St-Maurice-lès-Châteauneuf et à Anglure. Évalués à 131,000 F (de l'époque), ils furent vendus et permirent de couvrir les frais de construction de l'asile de vieillards (actuellement EHPAD), achevé en 1905. Les propriétés léguées constituent la Fondation Bouthier de Rochefort, gérée par le Département avec deux délégués des conseils municipaux des 14 communes du canton, présidée par le président du conseil général (Source : Le JSL, 28/02/2012, article rédigé par Fabienne Croze).

info Biographie de M. Bouthier de Rochefort, député de Saône-et-Loire (Le Panthéon de l'industrie, 1890).

info Portrait et biographie de M. Bouthier de Rochefort (Bulletin de la Société d'agriculture de l'arrondissement de Charolles, 1900).

info Décès de M. Bouthier de Rochefort (Le Petit Parisien, édition du 16/06/1891).

info Testament et legs de M. Bouthier de Rochefort (Rapport et délibérations du Conseil Général de Saône-et-Loire, 1889).

info Jean-Baptiste, Augustin BOUTHIER DE ROCHEFORT (1814-1891) sur le site de l'Assemblée Nationale.

- Les Archives départementales de Saône-et-Loire conservent des documents sous la cote 69 J : Famille BOUTHIER DE ROCHEFORT et familles alliées : JOLEAUD et CHAMBERLAND (1409-1838).

Portrait de J.-B. Bouthier de Rochefort
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