gif

Tourisme à Chauffailles en 1904

Chauffailles en 1904

La place de Chauffailles dans le guide Berlot-Francdouaire de 1904 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Grande et jolie bourgade, qui s'étale dans la vallée, sous sa gare en terrasse.

Cette petite ville est d'une propreté remarquable, encadrée par son cirque de verdure, avec une large éclaircie sur la route de Châteauneuf. Elle mouille ses pieds, la coquette, dans le petit ruisseau du Botoret, frais, ombragé, alimentant moulins et usines, pour se jeter, après de capricieux contours sous les futaies, dans le Sornin, à Saint-Denis-de-Cabanne, près du château de Gatelier.

Chauffailles était, avant la Révolution, une petite commune sans industrie, dépendant du baillage, recette et diocèse de Mâcon, archiprêtré de Charlieu. Aujourd'hui elle compte de nombreuses fabriques de toiles, d'importantes filatures de coton, de riches fabriques de couvertures, des blanchisseries. C'est un centre des plus importants du commerce des toiles.

Aussi respire-t-elle partout le confort et le bien-être ; on y sent l'activité unie au travail, avec l'intelligence.

La grande route d'Autun à Beaujeu traverse la ville, ombragée de loin en loin par de beaux arbres, aux berceaux épais, qui créent, autour de Chauffailles, de nombreuses et jolies promenades.

Sur la place de l'église se tient un important marché que fréquentent les bonnes vieilles montagnardes, aux bonnets blancs tuyautés, et les Charolais aux longues blouses bleues.

Sans avoir aucun monument qui pique la curiosité, Chauffailles présente un ensemble de constructions très intéressantes. Partout les hauts toits glissants qui chassent la neige et défient les tempêtes. Sur la place du Marché, l'église moderne sans grand style, au clocher élégant. Elle fut construite en 1836, à quelques pas de l'emplacement de l'ancienne église, ainsi que l'indique cette inscription un peu effritée, encastrée dans l'un des deux lourds piliers qui soutiennent le porche E loco prioris sacelli quinque vix passibus distantem. Sur l'autre pilier, la dédicace : Sub titulo Sancti Andrea sacrata, prodiit sacellum ante VIII sec. constructum, saepe reparatum et auctum.

La halle est établie précisément sur l'emplacement de l'ancienne église dont il ne reste que la grande nef.

À gauche, l'hôtel de ville, vaste, coquet, avec de jolies moulures.

Plus bas, sur la grande rue, le couvent des Sœurs de l'Enfant-Jésus, maison-mère et pensionnat. Les constructions ont un grand caractère ; dans la cour intérieure s'étend un long cloître. Les premières constructions du couvent datent de 1854. En face, sur la montagne, dans les bois, une petite chapelle sert de lieu de pèlerinage.

Enfin, sur les bords de la rivière, le vieux château, avec ses deux tours en entonnoir, appartenant aujourd'hui à M. Demoulin.

Tous ces monuments sont déjà popularisés par la carte-postale illustrée qui, dans le Charolais, comme partout ailleurs, est plus en vogue que jamais.

C'est un souvenir si agréable à rapporter d'une excursion champêtre !

Rien de plus riant que le panorama de Chauffailles vu de la gare.

J'ajouterai qu'on peut trouver, à Chauffailles, le confort, le repas le plus plantureux et la cuisine la plus savoureuse.

C'est un détail qui a bien son importance pour le touriste qui, souvent, hésite à s'embarquer, redoutant à l'avance les affres de la faim.

[Source : Guide du voyageur et du touriste Berlot-Francdouaire, En Beaujolais (BnF/Gallica)]

gif