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L'habitat de Mussy-sous-Dun et les propriétaires au XIXe siècle


Source : AD71, Inventaire du patrimoine de Mussy-sous-Dun, Généralités, 74 pages (Inventaire établi dans les années 1990).


Les Bajards et environs (photos pages 2 et 14-22/74)

On évoquera successivement :

1. le domaine rural en bordure et au Sud de la route qui suit le vallon
2. l'ancienne fabrique
3. le domaine rural à mi-chemin entre l'ancienne fabrique et le hameau des Murs
4. le hameau des Murs.

1. Le domaine

Situation : 0,800 km au Sud-Sud-Ouest du chef-lieu ; en bordure et au Sud de la route qui suit le vallon de Mussy, et à l'entrée Ouest du hameau section A 669 à 674 du cadastre de 1829

Historique : Joseph Corneloup, fils de Claude-Marie et de Marie Odin, née à Saint-Germain-la-Montagne (Loire), décédée veuve le 15 avril 1837, aux Forestiers (commune de Mussy), est propriétaire aux Bajards, en 1820 du tènement A 669 à 674. Ayant épousé Louise Verchère, fille de Jean et de Benoîte Lacombe, qui mourut le 5 septembre 1830 à l'âge de 36 ans, il devait lui-même décéder le 24 avril 1843, âgé de 48 ans ; les témoins de l'acte de décès furent Jean-Marie Verchère, son beau-frère, âgé de 32 ans, et Benoît Corneloup, son frère (ci-dessous) ; âgé alors de 50 ans, celui-ci était né le 19 juillet 1793 à Mussy et exerçait la profession de laboureur ; il avait épousé le 15 décembre 1814 Antoinette Ducharne, née le 11 nivôse an 5 à Saint-Igny-de Vers. La descendance de Joseph Corneloup conservera le bien jusqu'en 1887, date à laquelle il passera par mutation à Claude-Marie Gille, domicilié aux Bajards ; ce dernier deviendra également possesseur, et pour partie, des parcelles A 675p et A 676p, autrefois possédées par Jean-Marie Michel, domicilié au Fournay (commune de Mussy), jusqu'en 1841, puis par Benoît Laroche, domicilié au Poizat (1841-1854), et entrées en 1854 dans le patrimoine de la famille Corneloup précitée.
Etienne-Marie Bajard acquitte les taxes afférentes au domaine principal dès l'année 1845-1846. Né à Varennes-sous-Dun le 28 avril 1820, de Philibert et Claudine Plassard, lesquels décédèrent les 28 décembre 1836 et 5 février 1842, il avait épousé à Mussy, le 6 août 1843, Jeanne-Marie Corneloup, née le 11 juin 1819 à Mussy-sous-Dun, fille et unique héritière de Joseph Corneloup, et de Louise Verchère. Etienne-Marie Bajard mourut aux Bajards le 15 décembre 1885, âgé de 65 ans ; Claude-Marie Gille, son neveu, âgé de 23 ans est témoin de l'acte d'état civil.

Description succincte : Situé en face de la croix Bajard-Corneloup et au Sud de la route, le beau domaine des Bajards ordonne ses divers bâtiments autour d'une cour de plan irrégulier, qui s'ouvre sur la route par une large porte charretière percée dans le mur de clôture et couverte d'un toit en pavillon, qui protège également la porte piétonnière ménagée à sa gauche. La maison de maître, en rectangle court et haute d'un étage sur rez-de-chaussée, occupe le côté Est de la cour ; un toit barlong très aigu, partiellement refait en tuiles mécaniques, la couvre. A l'opposé (Ouest), long bâtiment de dépendances sous toiture à deux pans ; implanté en oblique par rapport au logis, il se compose en fait de deux éléments, l'un plein, à l'extrémité gauche, l'autre, en retrait, ouvert en hangar sur la cour, et appuyé, à l'extrémité opposée, sur un bref massif de maçonnerie. Deux bâtiments plus bas ferment celle-ci au Sud ; en décrochement l'un par rapport à l'autre ils sont constitués d'éléments maçonnées et de greniers ouverts. Dans le premier, couvert d'une toiture relativement aiguë à deux pentes, le niveau inférieur est plein sur toute la longueur ; dans le second, que protège un toit plus bas de tuiles creuses, l'élément maçonné n'occupe que la section de gauche du rez-de-chaussée, l'autre étant un hangar ouvert qu'une pile de bois soutient.

2. Note sur l'ancienne filature des Bajards

Situation : 0,350 km environ à l'Est-Sud-Est du domaine précédent, au-delà et à peu de distance du ruisseau ; section A 853 à 857 du cadastre de 1829 (A 854 = bief ; A 857 = maison et filature de coton)

Les bâtiments affectés à la filature de coton des Bajards étaient, selon le relevé cadastral de 1829, la propriété de Jean-Marie Ducharne, domicilié aux Bajards ; Charles Chavanis les posséda de 1832 à 1851 ; Frédéric Thevenin, domicilié à Lyon, à partir de 1851. Charles Thevenin, domicilié à Mussy, acquitte les redevances foncières afférentes au domaine pour l'année 1876-1877 ; Jean-Marie Jugnon, domicilié à la « Fabrique », pour l'année 1889-1890.

Charles Thevenin, né à Neuville-l'Archevêque (Rhône) le 11 septembre 1830, était fils de Jean-François-Louis, décédé le 31 août 1858 à Lyon, et de Marie Frangin, âgée de 50 ans en 1865, « fabricante en soie » demeurant à Lyon, 6, rue Lafont ; il est mentionné comme exerçant la profession de « commis-négociant demeurant à Mussy », lors de son mariage, célébré le 30 mai 1864 dans cette commune, avec Antoinette Jugnon ; celle-ci, fille de Pierre, cultivateur à Saint-Racho, et de Catherine Griffon, qui décéda le 23 mars 1843 à Aigueperse (Rhône), était née à Saint-Racho le 27 avril 1835. Le contrat des époux Thévenin-Jugnon fut passé le 23 novembre 1863 par-devant Me Charles-Henri Blanchard ; parmi les quatre témoins du mariage a figuré Jean-Antoine Bidaud, âgé de 38 ans, aubergiste à Mussy, non parent des époux.

Des constructions nouvelles sont signalées par la matrice cadastrale de Mussy-sous-Dun, en 1853 et 1860, sur la parcelle A 857 (filature), et sur la parcelle voisine, en vis-à-vis de l'autre côté de la route, A 690 (fabrique). Les bâtiments encore existants sur la première parcelle précitée sont à l'abandon ; mais à l'Ouest de la route, après la traversée du ruisseau de Mussy, a été conservé le grand immeuble ayant abrité la fabrique, et divisé en appartements ; à cette occasion, des fenêtres ont été murées et, sur la façade faisant face au vallon, a été plaqué un avant-corps médian.

3. Au bord et au Nord de la RD 316, à peu près à mi-chemin entre le carrefour des Bajards et le hameau des Murs, se voit un domaine rural imposant, agencé en U autour d'une cour intérieure. Non porté encore au relevé cadastral de 1829 (il n'a donc pas été possible d'en relever les propriétaires du XIXe siècle), il n'en est pas moins intéressant par sa belle et robuste facture rurale constituée : 1) d'un vaste bâtiment sous toiture à quatre pans aigus, dont la façade Sud-Ouest donne sur la cour ; il est divisé pour moitié en logis d'habitation (à droite) et en grange (extrémité gauche), avec, s'ouvrant sur celle-ci, une grande porte charretière à linteau droit, que protège un appentis ; 2) à l'extrémité de la grange s'appuie, en équerre, l'alignement de deux bâtiments à usage de dépendances, avec un décrochement des toitures (le moins bas, à l'extrémité), qui n'atteignent pas la hauteur du toit principal ; de ces deux éléments, le plus proche de la grange est un simple séchoir ouvert. Un autre bâtiment de dépendances, en vis-à-vis des précédents, s'allonge parallèlement à la route et s'ouvre sur la cour intérieure.

4. De moindre intérêt monumental, le hameau des Murs (1,450 km environ au Sud-Sud-Ouest de l'église ; section A 706 à 712 du cadastre du XIXe siècle) était, en 1829, selon le cadastre, la propriété de Benoît Auberger. Claudine Auberger, veuve Maillet, domiciliée aux Murs, acquittait les taxes afférentes à la propriété pour l'année 1843-1844 ; François et Jean-Marie Maillet, pour l'année 1848-1849. Dans la seconde moitié du siècle dernier, sont portés dans les matrices cadastrales, et pour partie du domaine, les noms de Jacques Livet père et fils, et de Joseph Delfin, domiciliés au Pont-Chevalier, également propriétaire de la « Combe Jolie » (section A 774 du même cadastre).

Le Bois Ramé (photo page 25/74)

Situation : 0,700 km environ à l'Est-Sud-Est de l'église ; section B 251 à 253 et B 246 à 250 du cadastre du XIXe siècle.

Historique et descriptions succinctes : Le hameau dit « Le Bois Ramé » comporte aujourd'hui deux domaines : l'un, constitué essentiellement d'un logis-bloc quadrangulaire sous toiture aiguë à quatre pans, du XIXe siècle, avec l'entrée à l'Ouest ; l'autre, dont le logis du XVIIIe siècle est construit selon le plan d'un rectangle allongé, sous toiture basse à quatre pans.

- Barthélémy Gille a été propriétaire du premier tènement (B 251 à 253) jusqu'en 1848 ; le nom d'Antoine Gille est ensuite porté dans les matrices cadastrales du XIXe siècle jusqu'en 1874. Le domaine est, à partir de cette date, partagé entre Benoît Delphin-Gille et Benoît Gille-Livet, domicilié au Bois Ramé ; les héritiers de ce dernier lui succédèrent à partir de 1908 ; le nom de Marie Gonachon, domiciliée à Anglure, est mentionné en 1911.

Barthélémy Gille était âge de 74 ans lors du décès d'Elisabeth Verchère, son épouse, décédée au Bois Ramé le 7 février 1852, à l'âge de 70 ans ; Antoine Gille leur fils, âgé de 36 ans, est, avec Benoît Corneloup, témoin de l'acte d'état civil. Barthélémy Gille décédera lui-même à Mussy cinq ans plus tard, le 16 septembre 1857 ; il était fils de Benoît et d'Antoinette Michel.

- Jouxtant le domaine précité à l'Est, le tènement B 246 à 250 a appartenu jusqu'en 1852 à la veuve de Joseph Fayard, à Antoine Fayard de 1852 à 1891, puis à Pierre-Marie Fayard, domicilié au Bois Ramé. Antoine Fayard avait pu augmenter en 1874 son bien-fonds de la part dévolue à Benoît Delphin-Gille lors du partage réalisé entre Benoît Gille-Livet et lui-même à partir des anciennes propriétés de Barthélémy Gille.

L'immeuble correspondant à la parcelle cadastrale B 248 est porté démoli en 1858, et reconstruit en 1861.

La Borcelle (photos pages 3 et 28-33/74)

Situation : 2,200 km environ au Nord-Nord-Est de l'église ; accès par un chemin goudronné qui s'embranche, à la cote 597, à l'Ouest de la route de Saint-Racho à Mussy-sous-Dun.

Historique et description succincte : C'est en exécution de la loi du 24 avril 1858 que fut distraite de la commune de Varennes-sous-Dun, puis réunie à celle de Mussy , une surface de 34 ha 19 a 20 centiares sise de l'autre côté de la montagne du Dun par rapport à la première. De ce fait, le hameau de La Borcelle, qui s'y trouvait inclus, n'est pas porté en 1829 au relevé cadastral de Mussy-sous-Dun ; depuis le transfert, le territoire cédé correspond aux parcelles B 1438 à 1555 incluse, et au saillant accentué qui permet à la commune bénéficiaire d'atteindre presque le sommet du site historique du Dun, signalé par une chapelle d'origine romane.

La Borcelle se compose en fait de deux écarts distants de 500 mètres environ, et comportant chacun une maison de maître du type traditionnel de ce secteur montagneux. Mais son attrait patrimonial particulier réside dans un petit ensemble immobilier sis à l'extrémité occidentale du second hameau, à gauche et en contrebas du chemin goudronné depuis peu qui relie La Borcelle au hameau des Saignes non loin d'une croix de carrefour aujourd'hui tombée en désuétude.

Ce domaine qui peut remonter au XVIIe-XVIIIe siècle, est constitué de deux éléments disposés en équerre sur les côtés Nord-Ouest et Sud-Ouest d'une courette intérieure. Le logis principal, sous toiture aiguë à trois pans, s'élève en bordure d'un chemin de terre qui, du chemin de desserte générale, descend vers le vallon au Sud-Ouest. La façade sur cour est protégée par la retombée de la toiture qui forme auvent largement débordant; celui-ci prend appui, à l'extrémité Sud-Ouest, sur le mur de refend qui prolonge le petit côté du bâtiment, et est soutenu par un dispositif de poutraison en triangle. Au pignon Nord-Est du logis s'accole une extension plus basse à usage de séchoir ou de débarras, à deux pans coupés d'une maçonnerie pleine épousant à l'Ouest l'angle du chemin qui descend vers la combe ; le côté attenant du Nord, bordant la route, est largement ouvert, lui, et délimité par un muret sur lequel est posée une pile de bois médiane soutenant la charpente apparente du toit à deux pentes, de faible inclinaison.

Le second élément, postérieur à 1826, date du relevé cadastral de Varennes-sous-Dun, est perpendiculaire au précédent, au fond de la cour, mais hors d'œuvre par rapport à celui-ci, dont le sépare une étroite ruelle. Il s'agit du séchoir ouvert qui est traditionnel dans la région; monté sur deux niveaux, il est horizontalement divisé en trois sections ; au rez-de-chaussée, une partie médiane, ouverte, est comprise entre deux espaces maçonnés creusés chacun d'une porte rectangulaire. Le niveau supérieur est entièrement ouvert, et la division tripartite y est marquée par deux piles de bois à chevrons supportant le toit à deux pentes.

L'ensemble du dispositif architectural, solidement appareillé de grès, est tout à fait fonctionnel ; il permet d'évoquer, avec force et poésie, ce que pouvait être la rude vie des montagnards du pays du Dun dans les siècles passés, et jusqu'à nos jours.

Les Branlards (photos page 4 et 37-38/74)

Situation : 0,600 km environ au Sud-Est du chef-lieu ; en bordure de la route qui relie Anglure-sous-Dun au « bas de Mussy », en suivant le vallon, et du côté Sud de l'axe routier ; section B 258 à 263 du cadastre du XIXe siècle.

Historique : Ce beau domaine, comportant moulin (parcelle B 260), « scie à eau » (B 259), « écluse » (B 258) et logis d'habitation (B 263), a été, tout au long du siècle dernier, la propriété de la famille Aulas. Jean Aulas est mentionné dans la matrice cadastrale de la commune de Mussy vers 1829 ; Claude Aulas, à partir de 1838. De 1877 à 1911 sont portés les noms de Jean-Marie Aulas, meunier aux Branlards, puis de Joseph Aulas, « exploitant de machines à battre » (1911).

Claude Aulas, fils de Jean et de Françoise Desmurger (1), né à Vérosvres le 12 vendémiaire an 14, épousa en premières noces Jeanne-Marie Boton, décédée le 29 février 1840, puis se remaria avec Claudine Labrosse, née le 24 septembre 1812 de Philippe et Marie Briday ; cette dernière, décédée le 5 mai 1837 à l'âge de 65 ans, était native de Saint-Igny-de-Vers (Rhône), et avait été domiciliée, ainsi que son époux, au Vignaud (commune de Mussy-sous-Dun). Le mariage Aulas-Labrosse fut célébré à Mussy le 24 mai 1840 ; de cette union procédèrent Marie, qui décéda à l'âge de 18 mois, le 13 décembre 1843, et André-Marie, né le 5 juillet 1846, qui devint meunier comme son père, et épousa à Mussy, le 19 juin 1869, Joséphine Durix, née le 19 octobre 1846, fille d'André et de Claudine-Joséphine Chemier, propriétaire au Chat (commune d'Anglure-sous-Dun). Le contrat de mariage des époux Aulas-Durix avait été signé le 28 mai 1869 par-devant Me Guyot, notaire à Chauffailles ; les témoins du mariage, non parents des époux, sont ainsi mentionnés dans l'acte d'état civil : Jean-Marie Duvernay , cultivateur, 53 ans ; François Laroche, cultivateur, 55 ans ; Simon Laroche, cultivateur, 33 ans ; Louis Ducarrouge, maréchal, 31 ans.

(1) Jean Aulas, père de Claude, était né à Matour, et décéda à Mussy le 10 avril 1837, veuf et âgé de 64 ans ; Françoise Desmurger, son épouse, fille de Louis et de Marie Belleville, était morte à Mussy le 16 mars 1836.

J. Aulas, instituteur, auteur d'un ouvrage sur Le canton de La Clayette (Imp. Gaudet, à La Clayette, 1936), précise que ce moulin fut exploité par Claude Aulas, son grand-père, né à Verosvres en 1807, puis par un oncle et par un cousin prénommé Joseph Aulas. Le moulin fut surélevé par Joseph Aulas pour y installer une « bluterrie » moderne.

On accède au domaine en quittant le chemin de Châteauneuf à Anglure, du côté Sud ; le moulin proprement dit et la maison d'habitation sont à droite ; les écuries, la grange, le « sarroir », et, autrefois, le « mola » et l'huilerie sont à gauche, au-dessous de l'écluse (indications données par l'auteur de l'ouvrage précité).

Description succincte du domaine avec ancien moulin : Le domaine des Branlards, proche de la route desservant le vallon de Mussy, et implanté dans l'axe du ruisseau du même nom, est aujourd'hui constitué de deux logis principaux : une maison-bloc d'habitation en rectangle court, élevée sur deux niveaux, et couverte d'une toiture barlongue à quatre pans très aigus de petites tuiles plates ; les percements rectangulaires vont de pair sur les faces les mieux exposées ; la porte du rez-de-chaussée, à l'Ouest, est protégée par un auvent allongé à trois pans. Au logis s'accole au Nord un second bâtiment, plus bas et allongé, dont la toiture est abattue en une petite croupe à l'Ouest. Des constructions adventices accompagnent les bâtiments précédents au Nord et au Sud (ce dernier, en bois, sous toiture à deux pans).

Au Nord et en face du moulin des Branlards, le domaine édifié au carrefour de la route de desserte du vallon et du chemin se dirigeant sur le hameau du Fournay, de l'autre côté d'une croix routière implantée, elle, dans le triangle herbeux que délimitent les deux chemins, appartenait à Simon Feignier en 1829 (section B 38 à 41 du cadastre du XIXe siècle). Le logis d'habitation a depuis lors été entièrement reconstruit, mais l'ensemble du domaine rural a conservé son plan en quadrilatère fermé, investissant une cour intérieure à laquelle on accède par un grand portail à linteau droit.

La Combe (photos pages 5-7/74)

Au Nord du domaine des Murgers, la route d'accès au hameau de La Combe est prolongée, vers le Nord-Est par un chemin de terre qui dessert l'habitat montagnard, en contrebas des Forestiers, du hameau dispersé de pierre-Chèvre ; ces modestes constructions rurales, basses, solidement appareillées pour résister aux rudesses hivernales sont divisées, mi-partie habitat, mi-partie grange ; les percements rectangulaires n'ajourent que la façade la mieux exposée au Sud ; ils comportent toujours une porte charretière ; quand le logis a pu être refait ou agrandi, au XIXe siècle, il est mieux éclairé et pourvu d'un toit à quatre pans ou avec croupe occidentale, et, dans ce dernier cas, le logis est accolé à la grange.

Hameau des Forestiers (photos pages 8 et 42/74)

Situation : sur l'éperon rocheux qui prolonge vers l'Est le chaînon redoutable, au Sud-Ouest la montagne de Dun-Dunet, à 532 m. d'altitude ; 1,650 km au N-N-E de l'église.

Historique et description succincts : Parmi les familles les plus marquantes du hameau des Forestiers, au siècle dernier, doivent être cités les Corneloup, les Monveneur et les Simonard.

Claude-Marie Corneloup est en 1829, selon les matrices cadastrales de la commune de Mussy, propriétaire de l'ensemble rural implanté au milieu du hameau et du côté Nord, caractérisé - comme d'ailleurs les constructions voisines - par un logis d'habitation reconstruit postérieurement (soit à la fin du siècle dernier),sur un plan quadrangulaire et selon une élévation trapue, sous toiture à quatre pans ; il est accompagné d'un bâtiment de dépendances plus ancien, en rectangle plus long et disposé dans un axe différent.

Un autre Corneloup, prénommé Benoît, est à la même époque domicilié en vis-à-vis, de l'autre côté du chemin qui va desservir le hameau du Vignaud. Thomas Simonard est propriétaire du premier de ces domaines en 1863 ; à partir de 1883 sont inscrits dans la matrice cadastrale les noms de Simonard-Monveneur, puis d'Antoine-Marie Simonard pour l'ensemble des parcelles B 1164 et B 1166 à 1172.

Aux Forestiers décédait le 17 décembre 1886 Louis Monveneur, rentier âgé de 80 ans, fils d'Antoine et de Françoise Belleville, veuf de Jeanne-Marie Verchère.

L'habitat du hameau des Forestiers, bien groupé et exposé sur les contreforts méridionaux du système Dun-Dunet, présente un échantillon tout à fait typique des belles constructions locales de la montagne, solidement implantées de part et d'autre de l'unique chemin de desserte, qui se détache de l'axe routier Saint-Racho à Mussy-sous-Dun, et se prolonge, en passant par le hameau du Vignaud, jusqu'au domaine des Bruyères du Haut. Les logis d'habitation proprement dits sont protégés par des toits assez pentus, à quatre pans de petites tuiles plates, tandis que les bâtiments d'hébergeage sont couverts, eux, de toitures à deux rampants.

Les Mathys (photos pages 44-45/74)

Situation : Le dernier domaine au Nord du chef-lieu, inséré entre la route principale et le chemin qui la double un peu plus à l'Ouest et en descendant vers l'église.

Historique et description succincts : Le logis de maître ferme la cour intérieure du domaine inscrit dans un quadrilatère ; il est accompagné, au Nord et jusqu'à l'aplomb de la route, par l'enfilade des dépendances arrêtée, du côté Est par un séchoir surplombant la route et, à l'opposé, par un pavillon moderne sous couvert à deux rampants. Le bâtiment affecté aux dépendances, massif et solidement implanté est construit en grès ; il est antérieur au cadastre de 1829. Le logis est, lui, très postérieur à cette date ; élevé sur plan rectangulaire et à deux niveaux de percements réguliers, il se trouve quelque peu enterré, du fait de la déclivité du sol et peu éclairé sur la façade opposée (Ouest). Le couvert à quatre pans de tuiles mécaniques épouse la forme du saillant occidental de la construction ; la toiture est agrémentée de trois lucarnes en façade principale donnant sur la cour intérieure. L'ensemble rural est en cours de reprise (nov. 1994).

Le domaine voisin et symétrique par rapport au chemin de desserte qui, de la haute croix de carrefour du hameau des Mathys redescend vers l'église, implanté sur un tertre, a conservé une belle grange disposée dans un axe Nord-Ouest-Sud-Ouest, dont l'arrondi maçonné, couvert en appentis de tôles ondulées sous le pignon Sud du corps de bâtiment principal, est largement ouvert à l'Ouest et dans sa partie haute, au-dessus d'une vaste entrée de fenil. La même façade occidentale de la grange est creusée d'une grande porte charretière sous linteau droit, au rez-de-chaussée, et d'une porte plus petite, rectangulaire, surmontée d'un autre fenil. Toutes les maçonneries sont en grès.

Les Murgers (photos pages 49-52/74)

Situation : 0,120 km environ à l'E-S-E du chef-lieu, à proximité de la route d'Anglure à Châteauneuf par le vallon de Mussy ; sections B 227 à 233 et B 443 à 446.

Historique : Jean-Marie Corneloup, maire de Mussy, était en 1829, date de la levée cadastrale de la commune, propriétaire du moulin et du domaine des Murgers : ce dernier était implanté sur les toutes premières pentes de la « montagne », et en vis-à-vis du moulin établi sur le ruisseau de Mussy.

Le moulin restera dans le patrimoine de la famille Corneloup jusqu'en 1885 ; à cette date est cité dans la matrice cadastrale le nom de « François Augay, meunier, domicilié aux Murgers ». Au moulin s'ajoutait alors une « scie à eau » (section B 444) ; le moulin sera reconstruit en 1895 et converti en maillerie.

Le domaine des Murgers (B 227 à 233), pour lequel Jeanne-Marie Corneloup acquittait les redevances foncières en 1853-1854, est inscrit, quant à lui, au nom de Benoît-Colomb-Elie Sabatin en 1881 ; Louis Sabatin en acquitte les taxes foncières pour l'année 1883-1884.

Jean-Marie Corneloup (17 novembre 1779 - 13 janvier 1852) était fils de Benoît Corneloup, décédé le 7 février 1827 à l'âge de 77 ans, au domaine « Desmurger », chez son fils précité alors âgé de 47 ans ; sa mère, Jeanne-Marie Jugnet, était née à Saint-Igny-de-Vers (Rhône), et décéda le 31 mai 1814, âgée de 65 ans ; Benoît avait lui-même pour parents autre Benoît et Antoinette Gille, Jean-Marie épousa le 19 février 1810, à Mussy, Benoîte Lacombe (16 juillet 1789 - 5 mai 1828), de qui a procédé Jeanne-Marie. Celle-ci, née le 19 octobre 1821, et décédée aux Murgers le 5 février 1888, âgée de 66 ans, avait épousé le 23 mars 1854 Benoît-Colomb-Elie Sabatin, né à Chauffailles le 29 octobre 1815, de Benoît-Marie, avocat, décédé le 14 février 1830, et de Marie-Adélaïde Vallory ; le contrat de mariage fut signé le jour même par-devant Me Ferdinand Chignier, notaire à Chauffailles. Furent témoins du mariage : Jean-Baptiste-Marie-Isidore Gay, notaire, oncle de l'époux, âgé de 65 ans ; Louis Sabatin, 34 ans, frère de l'époux ; François Augros, beau-frère de l'épouse, et Jules Berry, pharmacien, âgé de 43 ans, tous de Chauffailles.

Jean-Louis et Auguste-Jean-Marie Sabatin, fils des époux Sabatin-Corneloup, moururent la même année que leur mère : le premier, âgé de 31 ans, le 29 février 1888 (il avait épousé en juin 1883 Antoinette Cucherat) ; le second, né le 3 avril 1858, sergent à la 7e Compagnie du 2e bataillon du 1er régiment de tirailleurs tonkinois, terrassé par la « fièvre paludéenne, à l'ambulance légère de Ba Khé, le 12 mai 1888. Benoît-Colomb-Élie Sabatin vécut aux Murgers, « rentier et veuf », jusqu'à l'âge de 76 ans, selon son acte de décès en date du 2 juin 1892. La déclaration du décès fut faite par « Benoît Corneloup, meunier, âgé de 52 ans, demeurant audit Mussy, fils du défunt », Claude-Marie Ducarre étant maire de Mussy-sous-Dun.

Quant à Jeanne-Antoinette Corneloup, née le 11 septembre 1790, sœur de Jean-Marie (le père de Jeanne-Marie et de Benoît précités), elle avait épousé à Mussy, le 21 juin 1808, Jean Delphin, fils de François et de Jeanne Lamure, de qui a procédé, entre autres enfants Jeanne-Marie Delphin (9 mars 1811 - 23 mai 1840), épouse en premières noces de Jacques-Marie Durix (voir ci-après : domaine de Pont-Chevalier).

Descriptions succinctes :

- Le domaine des Murgers est essentiellement constitué d'une maison de maître de plan rectangulaire, élevée sur deux niveaux et couverte d'une toiture à quatre pans aigus, légèrement débordante. La façade principale du logis, donnant sur une cour intérieure, est au Nord-Ouest, la façade opposée a vue sur le vallon. En face et de l'autre côté de la cour s'allonge un vaste bâtiment d'hébergeage, sous couvert à deux rampants ; des constructions secondaires, basses et longues, délimitent la cour du domaine à l'Ouest ; autres dépendances un peu en contrebas.

- Au bord du ruisseau de Mussy, le domaine du moulin, lequel n'est plus en activité, est constitué d'un beau logis rectangulaire implanté en rive gauche ; c'est une maison-bloc, sous haute toiture barlongue à quatre pans aigus de petites tuiles plates élevée sur deux niveaux ; les trois fenêtres de l'étage, au Nord, sont bien visibles de la route ; elles se superposent à des percements un peu plus petits, au niveau inférieur. Un bâtiment de dépendances en rectangle allongé se voit, détaché, derrière le logis. Le moulin proprement dit, à l'Ouest du domaine, est un simple édicule dont le bâti supérieur en bois, couvert d'un petit toit à quatre pans, surmonte un massif de maçonnerie. Un pont à deux arches en plein cintre franchit le ruisseau, au Nord-Est de la propriété, et donne accès au logis et à ses dépendances.

Pierre-Chèvre (photos pages 54-57/74)

Situation : 1,650 km à l'Est-Nord-Est de l'église

Description succincte : Au Nord du domaine des Murgers, la route d'accès à la croix et au hameau de La Combe est prolongée, vers le Nord-Est, par un chemin de terre qui dessert, en contrebas des Forestiers, les maisons disséminées de Pierre-Chèvre. Ces maisons de caractère populaire basses et solidement appareillées pour résister aux rudesses hivernales, sont, selon l'usage fréquent du pays du Dun, divisées, mi-partie en habitat, mi-partie en grange ; les percements rectangulaires n'ajourent que la façade la mieux exposée, au Sud ; ils comportent toujours une porte charretière. Quand le logis a pu être refait ou agrandi au XIXe siècle, il est mieux éclairé et pourvu d'un toit à quatre pans ou avec croupe occidentale, et, dans ce dernier cas, le logis est accolé à la grange.

Complexe d'habitat du Pont-Chevalier (photos pages 64-69/74)

1. Ancien domaine Ducarre :

Situation : aux parages du pont de ce nom sur le ruisseau de Mussy : 1,400 km environ au Sud-Ouest de l'église ; parcelles cadastrales A 644-645 : domaine ; A 649-650 : moulin (parcelles voisines, A 660- 662 en particulier)

Historique : Etienne Ducarre, marchand domicilié à Saint-Laurent-en-Brionnais époux d'Anne Chaumont,est en 1829 (date du relevé cadastral de la commune de Mussy-sous-Dun) propriétaire au Pont-Chevalier des parcelles A 644-645 et A 649-650 (moulin), qui seront transmises à partir de 1843 à Claude-Marie Ducarre et à la descendance de ce dernier. Le nom d'un Claude-Marie Ducarre est encore inscrit pour les mêmes parcelles en 1907. A partir de 1844, Claude-Marie Ducarre, fils d'Etienne, augmentera son patrimoine immobilier des parcelles A 656 et 660 à 662, anciennes propriétés de Benoit Odin ; la parcelle A 656 est portée démolie en 1857 ; la parcelle voisine, A 663, est acquise en 1877. C'est sur l'ensemble du tènement A 660-663 que sera édifié, à partir de 1877, le domaine encore existant en bordure de la route qui emprunte le vallon de Mussy, du côté Sud, et à l'Ouest du hameau des Bajards.

Claude-Marie Ducarre, né à Saint-Laurent le 31 décembre 1795, fut longtemps maire de Mussy-sous-Dun ; établi comme marchand de toile, il avait pris pour épouse Marceline Mommessin, fille de Claude-Marie et Marie Despierre, laquelle décéda à Mussy le 31 mars 1849 ; Claude-Marie Ducarre était donc âgé de 53 ans à cette date ; leur fille Marie-Antoinette, née le 18 décembre 1822 à Mussy, épousa le 30 janvier 1845, dans sa commune natale, Jean-Baptiste Thomas, né à Fuissé le 25 janvier 1819, de Jean-Baptiste, qui décède le 25 janvier 1844, et de Claudine Lemonon, décédée bien avant lui , le 17 octobre 1819.

Benoît Ducarre, frère de Marie-Antoinette, né le 22 novembre 1825, exerça quelque temps, après son père, les fonctions de maire de Mussy-sous-Dun. Il épousa Marie-Caroline-Joséphine Dumoulin ; de ce mariage procéda Claude-Marie Ducarre, né le 15 juin 1851, qui s'allia à une autre famille Ducarre de Chassigny-sous-Dun, en la personne de Benoîte Ducarre, fille de Côme (1822-1868) et de Jeanne-Marie Laroche (1833-1881). Ce mariage Ducarre-Ducarre fut célébré le 22 novembre 1879 ; le contrat de mariage avait été signé par-devant Me Chignier, notaire à Chauffailles, le 29 octobre précédent ; les témoins mentionnés dans l'acte du mariage civil furent Pierre Charcossat, curé de Chassigny, 53 ans ; Claude Bidaud, 62 ans ; Pierre-Marie Ducarre, 28 ans, demi-frère de l'épouse ; Antoine Quelin, instituteur. Benoîte-Marie, issue de cette union, décéda au Pont-Chevalier, le 3 janvier 1886, âgée de 5 ans.

Antoine-Marie Ducarre, frère de Benoit et de Marie-Antoinette, né le 7 mars 1821, est témoin, à l'âge de 28 ans, de l'acte de décès de Marceline Mommessin, leur mère (31 mars 1849) ; propriétaire

Antoine-Marie Ducarre, frère de Benoît et de Marie-Antoinette, né le 7 mars 1821, est témoin, à l'âge de 28 ans, de l'acte de décès de Marceline Mommessin, leur mère (31 mars 1849) ; propriétaire et marchand, il épousa lui-même, le 10 septembre 1846, à Saint-Laurent-en-Brionnais, une Ducarre, en la personne de Marie ; celle-ci n'avait aucun lien de parenté avec lui ni avec les Ducarre de Chassigny-sous-Dun. De leur union procéda Claude-Marie Ducarre, né le 6 janvier 1849 au Pont-Chevalier (les parents sont respectivement âgés de 27 et 22 ans). Le ménage avait donné naissance auparavant, le 14 novembre 1847 (registres d'état civil de Saint-Laurent-en-Brionnais), à deux jumeaux, prénommés de façon touchante Pierre et Claude-Marie, ces prénoms étant ceux de leurs deux grands-pères, paternel et maternel, parrains de l'un et l'autre enfant. Les jumeaux ne vécurent malheureusement que quelques heures. Un Claude-Marie Ducarre fut, dans la seconde moitié du siècle dernier, longtemps maire de Mussy ; il pourrait s'agir du précité ou de son cousin germain né le 15 juin 1851.

La famille Ducarre de Pont-Chevalier a encore possédé des terres aux Vismats (1,150 km environ au Sud-Ouest de l'église), en particulier la parcelle bâtie A 487, ancienne propriété de Thomas Millier ; l'immeuble fut démoli après son acquisition. Mme Claude-Marie Ducarre (Marceline Mommessin) fit, par testament reçu Sandrier, notaire à Chauffailles, le 12 juin 1843, un legs en faveur du Bureau de Bienfaisance : soit 1200 francs, plus « la première récolte de sa terre de Virimats ».

Description succincte : En bordure de la route longeant le ruisseau de Mussy, à l'Ouest du viaduc, puis du hameau des Bajards, se remarque le beau domaine autrefois possédé par la famille Ducarre. Il est essentiellement constitué par un logis quadrangulaire, aux arêtes verticales soulignées par des chaînages de pierre agencés en façon de grecques ; élevés sur trois niveaux, les percements, tous rectangulaires, de la façade Nord, sont bien visibles de la route, et le bâtiment est couvert d'un toit à quatre pans légèrement débordants de petites tuiles plates, avec girouettes aux extrémités de l'arête faîtière. Un appentis formant auvent s'appuie au petit coté Ouest, sous les deux fenêtres creusées l'une au-dessus de l'autre à l'extrémité Nord-Ouest, mais en ménageant toutefois un espace libre à partir de l'angle donnant directement sur la route ; il forme retour d'équerre sur la façade méridionale, jusqu'au droit d'un pavillon bas à toitures vernissées, qui s'aligne sur le côté Sud du logis principal, en décrochement sur la face opposée, et que couvre un toit à trois pans.

Le jardin en terrasse, au Sud, englobe un bâtiment à usage de grange ou de garage, bien appareillé, et disposé dans un axe Nord-Sud perpendiculaire à celui du logis ; il est couvert d'un toit à deux rampants de petites tuiles plates. L'entrée principale de la grange, ménagée au milieu de la façade Ouest, est protégée par un auvent.

La face occidentale du domaine est fermée par un mur de clôture, interrompu vers l'entrée de la grange ; légèrement biais par rapport à l'axe du logis, il est creusé d'une porte rectangulaire pour piétons, qui donne directement accès à la cour intérieure, tandis que l'accès à la grange s'effectue à partir d'un portail de fer forgé, ancré sur deux pilastres insérés perpendiculairement entre le mur de clôture et son muret extérieur plus bas, qui borde le chemin de desserte de l'ancien moulin.

Le quadrilatère délimitant le domaine est fermé de même, à l'Est, par un mur crépi à neuf et redressé, à son extrémité Sud-Est, par une « guette » d'angle surélevée.

2. L'ancien moulin

Au Sud-Ouest et en contrebas de l'ancien domaine Ducarre a été conservé le logis d'habitation édifié auprès du moulin alimenté par le ruisseau de Mussy, et qui, lui, est détruit. Le bâtiment de plan rectangulaire, bas, est couvert d'un toit aigu à quatre pans, percé de trois lucarnes sur la face Nord ; il est augmenté, au Sud-Ouest, d'une construction basse, sous toiture plate à deux pentes ; les couverts ont été refaits depuis peu.

3. L'ancienne manufacture

Situation : 1, 400 km à l'Ouest-Sud-Ouest de l'église. Ancienne filature et dépendances : section A 638 à 642 du cadastre du XIXe siècle (A 638 = maison, cour, filature ; A 641 = moulin ; A 642 = scie ; A 651 = bief ; A 652 = jardin)

Historique : Frédéric Ravier, domicilié à Chauffailles, est en 1829 propriétaire de ce beau tènement, que la matrice cadastrale porte peu après au nom de Jacques Durix, domicilié au Pont-Chevalier. Jacques-Marie Durix, fils de Benoît et de Jeanne Chevalier, anciens propriétaires à La Chapelle-sous-Dun, était dit « meunier » et âgé de 27 ans en 1840, lors du décès de Jeanne-Marie Delphin (23 mai 1840), fille de Jean et Jeanne-Antoinette Corneloup, qu'il avait épousée le 12 juin 1834 à Mussy. Il épousa en secondes noces, le 29 décembre 1841, Antoinette Fayard, mais décéda peu après, le 4 février 1845, à l'âge de 34 ans ; sont témoins de l'acte d'état civil ses beaux-frères Antoine Fayard, 26 ans, et Thomas Simonard, 30 ans, tous deux de Mussy. Joseph Delphin devient propriétaire du tènement en 1848 et réalise une augmentation de construction sur le moulin (A 641) en 1852 ; ce dernier avait déjà été remodelé en 1843, tandis qu'à cette même date, la parcelle cadastrale correspondant à l'habitation inscrivait une construction nouvelle, qui devait être elle-même remodelée en 1852.

Jean-Marie Desmurger , puis Jean, son fils, deviendront propriétaires du tènement entre 1861 et 1896 ; le moulin (A 641), porté « démoli » en 1872, est reconstruit en 1874. Les bâtiments à usage industriel n'avaient donc cessé d'être modernisés et entretenus dans le cours du XIXe siècle. Jean-Marie Desmurger, né à Chassigny-sous-Dun, de Pierre et Anne Verchère, meunier de son état, décéda au Pont-Chevalier le 4 février 1886, à l'âge de 74 ans. Pétronille Poyet, son épouse, était décédée au même lieu le 11 juillet 1864. Jean Desmurger, fils des époux Desmurger-Poyet, né à Tancon le 20 novembre 1841, épousa à Mussy, le 22 novembre 1864, Françoise-Marie Delphin, née à Mussy le 30 juillet 1841, de Jean-François (+ 13 mars 1843) et de Françoise Lacombe, propriétaire âgée de 49 ans lors du mariage. Pierre Desmurger et Jean-Philippe, son père, avaient eux-mêmes exercé la profession de meunier ; le premier était né à Chassigny-sous-Dun le 6 mai 1780 et avait épousé, en premières noces, Claudine Chevalier ; devenu veuf, il se remaria le 8 novembre 1806 avec Anne Verchère, née le 11 août 1783 de Claude, laboureur, et de Louise Corneloup.

Description succincte : Un peu au Sud du domaine Ducarre, soit au bord du ruisseau de Mussy, non loin de l'ancien pont qui a donné son nom au lieu-dit « Pont-Chevalier », et en limite des communes de Mussy et de Chassigny-sous-Dun, l'ancienne manufacture comporte deux bâtiments principaux : une maison de maître rectangulaire, haute de trois niveaux, protégée par un toit à quatre pans aigus de tuiles mécaniques, d'où pointent, au-dessus de la façade sur cour (Est) trois lucarnes que protègent de petits toits enveloppants à trois pans ; le logis est prolongé, au Nord, et dans le même alignement, par une section plus basse. En équerre au Nord-Est, et hors œuvre, le bâtiment industriel, de plan rectangulaire et couvert d'un toit à deux rampants de petites tuiles plates, est augmenté, sur son côté Ouest, par un large hangar ouvert, que couvre un toit à deux pans et charpente apparente ; celui-ci protège les deux baies en plein cintre des fours, La haute cheminée de briques montée sur plan orthogonal, et qui va en s'amincissant de bas en haut, s'accole à la paroi occidentale du bâtiment.

Les Trouillets

Situation : 1,800 km Nord-Nord-Ouest du chef-lieu

- à l'entrée Nord-Est ; section A 335-336 du cadastre du XIXe s.

Jean-Marie Durix et ses héritiers sont propriétaire du domaine implanté à l'entrée Nord-Est du hameau, avec logis solidement charpenté, de 1829 (date de l'établissement du cadastre de Mussy-sous-Dun) jusqu'en 1902. La matrice cadastrale de la commune inscrit, à partir de 1902, le nom de Claude-Antoine Lachize domicilié aux Trouillets.

- entre les Trouillets et le Ry, sur la droite en montant ; au Nord-Ouest du hameau des Trouillets ; avant la grande croix de carrefour ; section A 321 du cadastre du XIXe siècle.

Ce petit domaine a été possédé au XIXe siècle par la famille Ballandras : Jean-Marie Ballandras le jeune, jusqu'en 1849 ; Thomas Ballandras (1849-1879) ; Jean Ballandras (1879-1881) ; Jacques Ballandras (1881-1892) ; Jean-Marie Durix précité, domicilié aux Trouillets, en devint propriétaire pour partie entre 1892 et 1902.
Guillaume et Jean Ballandras, fils de Jean Ballandras et de Benoîte Lathuillière décédèrent aux Trouillets, le premier, veuf de Claudine Bidaud, le 18 mars 1850, âgé de 81 ans ; le second, veuf d'Antoinette Delphin, le 9 octobre 1849, à l'âge de 87 ans.

Le Vignaud (photos pages 72-74/74)

Le hameau du Vignaud, situé à 450 mètres environ au Nord-Est, offre une exposition analogue dans l'alignement de ses deux ensembles ruraux, où s'harmonisent, au prix de pittoresques décrochements, les parties conservées de l'habitat ancien et les agrandissements et adjonctions postérieurs.

Note sur le Bureau de bienfaisance et les principaux bienfaiteurs de la commune au XIXe siècle

On ne compte plus, au XIXe siècle, les legs testamentaires passés en faveur des personnes déshéritées de la commune, par l'intermédiaire du Bureau de bienfaisance ; ils étaient particulièrement bien venus durant les années 1843-1844, qui comptèrent parmi les plus difficiles et les « plus malheureuses pour les pauvres, tant par suite de la grêle de l'ouragan de 1842, que par cessations de tous commerces » (délibération municipale du 6 janvier 1844 : dépôt d'une demande à l'administration supérieure, afin d'anticiper les autorisations d'acceptation de legs en faveur des plus démunis). Propriétaires fortunés et moins aisés eurent à cœur de venir en aide aux plus défavorisés de leurs concitoyens. Sans qu'il soit question de dresser une liste exhaustive, on citera notamment, les familles de Noblet d'Anglure et Ducarre-Mommessin.

Documentation couvrant l'ensemble de l'habitat

Archives de Saône-et-Loire . Etat civil de la commune de Mussy-sous-Dun. Relevé cadastral de 1829 et matrices correspondantes.

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