L'église de Saint-Martin-de-Lixy

Voir la description de l'église par Jean Virey en 1890

L'église de Saint-Martin-de-Lixy a été édifiée dans la première moitié du XII^e siècle. Elle est placée sous le vocable de Saint Martin, évêque de Tours en 372. La tradition rapporte qu'il fut un grand fondateur d'églises et de monastères, détruisant sur son passage les temples païens, ce qui lui valut le surnom d'Apôtre des Gaules. En Brionnais, une demi-douzaine d'églises sont sous le vocable de Saint Martin, ce qui dénote une ancienneté certaine des paroisses en question.

Historique : L'église de Saint-Martin-de-Lixy est mentionnée, dès le X^e siècle, dans le cartulaire de Saint-Vincent-de-Mâcon. Elle était autrefois du bailliage et du diocèse de Mâcon et faisait partie de l'archiprêtré de Beaujeu. Elle appartenait au chapitre de Saint-Vincent de Mâcon, mais la nomination du curé revenait à celui de Saint-Paul de Lyon.

Description : L'église de Saint-Martin-de-Lixy est orientée. Elle offre un plan simple à une seule nef immédiatement suivie du chœur et de l'abside en hémicycle. La nef est recouverte d'une charpente ancienne ; l'un des entraits est daté de 1607 et marqué au nom de Benoît Petit, maître charpentier. Cette nef qui a été déplafonnée est éclairée, de chaque côté, par deux fenêtres ; celles du côté nord semblent intactes, elles sont très étroites à l'extérieur et fortement ébrasées à l'intérieur. Les fenêtres percées dans le mur méridional ont été refaites et agrandies. L'épaisseur des murs de la nef est considérable : environ un mètre. L'arcade qui fait communiquer la nef et le chœur est en plein cintre. L'abside est voûtée par un cul-de-four en plein cintre ; elle était éclairée autrefois par trois fenêtres en plein cintre, dont une seule reste encore ouverte au nord. A droite du chœur s'ouvre une chapelle construite au XV^e siècle : elle est voûtée d'ogives et éclairée par une grande fenêtre de style gothique tardif. Devant l'autel majeur, on peut observer une pierre tombale datée de 1485. Au-dessus du mur qui sépare la nef du choeur se dresse un clocher-arcade ou clocher-peigne, ajouré par deux baies en plein cintre séparées par deux fines colonnettes surmontées de chapiteaux qui permettent de dater approximativement l'église (1^ère moitié du XII^e siècle). La corniche, sous le toit de l'abside, est supportée par des modillons ornés de têtes grimaçantes et de profils d'animaux que l'on retrouve aux églises voisines de Châteauneuf et de Saint-Martin-lès-Châteauneuf. L'église de Saint-Martin-de-Lixy qui n'a plus aujourd'hui la fonction paroissiale est entourée d'un vieux cimetière dans lequel on peut observer le coin réservé aux anti-concordataires, appelés " Les Blancs " en Brionnais.

Le mobilier : Dans la nef, on peut voir une statue de Sainte Agathe, œuvre en pierre polychrome qui peut être datée du XV^e siècle. Sainte Agathe, Vierge et martyre (morte en 251) est une sainte sicilienne ; elle tient dans la main droite une tenaille, instrument de son martyre, qui a servi à lui arracher le bout de son sein. Parmi quelques statues en plâtre polychrome de style Saint Sulpice, une jolie Vierge à l'Enfant, en bois doré, du XVIII^e siècle et un tableau du XVII^e siècle représentant une sainte inconnue.

Inauguration des travaux de l'église romane de Saint-Martin : La rénovation de l'église s'est achevée en novembre 2001. La commune a profité du 11 novembre, jour de la Saint-Martin, pour inviter la population et les officiels à une fête en son honneur. C'est un véritable petit bijou », a déclaré la députée de Saône-et-Loire, Édith Gueugneau, lors de l'inauguration de l'église romane du XII^e siècle de Saint-Martin. « Votre combat pour obtenir des financement a porté ses fruits et c'est une réussite ! ». Pierre Durix, directeur du Cep, a lui aussi félicité la municipalité pour son acharnement à « maintenir et valoriser le patrimoine vivant ». En présence de Lionnel Martelin, président de la communauté de communes, le ruban tricolore a été coupé. Après une première tranche de travaux en 2008 avec la restauration du chœur et des vitraux, l'état du bâtiment exigeait la réfection des façades, de la toiture, de la nef, et du clocher-peigne, ainsi que le principal vitrail représentant le saint de la commune. Les murs avaient également besoin d'être drainés. Les travaux, financés par la commune, soutenue par l'État, le Feader, la région Bourgogne, le département de Saône-et-Loire, la Fondation du patrimoine, et le CEP, ont été achevé en novembre 2011. En ce jour de commémoration de l'Armistice du 11 novembre 1918, le maire, Gilles Lucarella, ne manque jamais avec toute la population de fêter le saint de la commune : Martin. C'est en Gaule, lors d'une patrouille près d'Amiens, que Martin rencontre un vieil homme grelottant de froid. Avec son épée, il coupe son manteau et lui en donne une moitié. Une nuit suivant l'évènement, Martin fait un songe dans lequel lui apparaît le Christ prononçant ces paroles : « En couvrant ce vieil homme, c'est moi que tu as couvert ». Le père Lapalus, lors de la messe de ce 11 Novembre, assisté du diacre Gilbert, a rappelé cet épisode qui le symbolisera pour des siècles et a encouragé la générosité en toutes occasions et surtout en cette période de situation économique difficile. Les Saint-Martilixois, très attachés à leur village et à leur église, ont fêté cette rénovation autour du verre de l'amitié. [Article rédigé par Évelyne Lussan et paru dans le JSL le 13/11/2012.]