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Paroisses de l'ancien diocèse de Lyon dépendantes de l'abbaye de Saint-Rigaud

Source : Adolphe Vachet, Les paroisses du diocèse de Lyon (1899)



Azolette

Village et seigneurie avec haute justice dans le Mâconnais, paroisse sous le patronage de Saint Pierre, archiprêtré de Beaujeu, diocèse de Mâcon. L'abbé de Saint Rigaud nommait à la cure.

Dans l'ancienne église, les seigneurs du château avaient une chapelle. L'église actuelle est de 1820, elle fut consacrée en 1825 par Mgr Devie, évêque de Belley.

Croizet ou Croisel, Crosellus, Croizellus

Village sur les confins du Beaujolais et du Forez, justices de l'Aubépin pour la partie beaujolaise, et de la châtellenie de Néronde pour la partie forézienne ; paroisse sous le patronage de Saint Etienne, dans l'archiprêtré de Néronde. Le prieur (Pouillé de 1743) de Saint Rigaud nommait à la cure. 110 Communiants.

On voit à Croizet une tour et d'épaisses murailles qui lui sont attenantes. On ne sait trop ce qu'elles furent autrefois ; sont-ce les restes d'un château ? ou d'une prison ? ou d'un vingtain ? Ces trois opinions ont cours, peut-être ont-elles raison toutes les trois, car elles ne s'excluent pas.

On voit aussi une maison qui se fait remarquer par une belle corniche et des médaillons ; on dit qu'elle fut la résidence des seigneurs, et l'on ne donne ni l'on trouve d'autres détails. Elle porte cependant des traces de mutilations faites en 1793 ; ces mutilations ont été causées par une raison quelconque qui mettrait peut-être sur la trace de faits importants.

Les Religieuses de Saint Joseph, qui sont venues à Croizet vers le milieu du XVIII° siècle, ont été fondées et dotées par le curé Bouchetal.

Sur Croizet, le fief de La Varizolle.

Jarnosse, Garnossa au XI° siècle, Gernousse au XVI° siècle, est un dérivé du nom gaulois Gernos, propriété de Gernos.

Bourg, château et seigneurie sur les confins du Lyonnais et du Beaujolais, le territoire était du Beaujolais, et le bourg du Lyonnais ; la justice, annexée au marquisat du Sauzey, s'exerçait à Amplepuis pour la partie lyonnaise, et à Coutouvre et à La Varennne pour la partie beaujolaise, sénéchaussée de Lyon. 450 Communiants.

La paroisse, sous le patronage de Saint Pierre-ès-liens, appartenait à l'archiprêtré de Charlieu, et au diocèse de Mâcon. Anciennement l'abbé de Saint Rigaud nommait à la cure ; plus tard ce droit passa au Prévôt de Saint Pierre de Mâcon. Les décimateurs étaient les seigneurs de Jarnosse et de Coutouvre. L'église de Jarnosse est de fondation très ancienne. Le cartulaire de Saint Chaffre du Monastier contient la notice d'un différend pendant, vers le dernier quart du XI° siècle, entre l'abbaye de Saint Chaffre, les chanoines réguliers de Saint Pierre de Mâcon et les religieux de Charlieu, au sujet de l'église de Jarnosse, que revendiquait chacune des parties. Les Chanoines de Saint Pierre étaient en possession du bénéfice en litige, mais les religieux de Charlieu prétendaient y avoir droit en vertu d'une charte des seigneurs du lieu. Sur le conseil de Pierre, camérier du Pape, l'abbé Guillaume III se désista de ses prétentions sur Jarnosse.

L'église ancienne devait dater de ces temps ; le chœur cependant, croit-on, ne fut bâti que sur la fin du XII° siècle, ou au commencement du XIII°. Une bulle en plomb du Pape Innocent III a été trouvée dans les démolitions, lorsqu'en 1895 on a refait l'église. Des réparations eurent lieu en 1716, et en 1830, mais en 1895, l'église fut reconstruite sur un plan agrandi.

L'ancienne sacristie était une ancienne chapelle, laquelle contenait le caveau funéraire de Marc Antoine du Sauzey, seigneur de Jarnosse, ancien prévôt des Marchands et lieutenant particulier de la ville de Lyon, inhumé le 28 janvier 1708. Une confrérie du Rosaire existait depuis le 15 juin 1670. Le château de Jarnosse était une construction de diverses époques, rebâtie presque en entier au commencement du XVI° siècle, et réparée en 1613. II avait une chapelle qui datait de 1248.

Il était dans une belle situation, il était flanqué de quatre tours dont il ne reste qu'une seule ; le manoir est réduit de moitié. M. Bernard Dutrève y fut nommé curé en 1720 ; il eut pour vicaire M. Barras Grégoire qui y fut curé par la suite, vers 1747. M. Fouilland lui succéda en 1782.

Notre-Dame de Boisset, Beata Maria de Boisseto

Village en Beaujolais, justice de Bussières, paroisse du diocèse de Mâcon, dans l'archiprêtré de Beaujeu. L'abbé de Saint Rigaud nommait à la cure. Le dernier curé, M. Ferrier, y est resté plus de trente ans. Au milieu des forêts qui couvraient anciennement cette paroisse, existait un petit sanctuaire consacré à Notre-Dame du Bois. Les seigneurs de Perreux s'y arrêtaient souvent pendant leurs chasses. Ce fut un lieu de pèlerinage. Pierre l'Ermite l'aurait visité. Ce fut cette chapelle qui, avec ces adjonctions, devint l'église paroissiale.

Boiset était un ancien fief. Le petit castel de Bussières a appartenu aux d'Arcy, aux Rébé, aux Vaurion ; il a conservé sa physionomie primitive du temps de la Renaissance.

Pouilly-sous-Charlieu, Poilliacus

Village dans le Beaujolais, justices de Perreux, du Poyet et de Montrenard, paroisse sous le vocable de Saint Pierre et Saint Paul, dans l'archiprêtré de Charlieu, diocèse de Mâcon. Mgr l'évêque de Mâcon était collateur de la cure. Les abbés de Saint Rigaud et de Belleville, les religieuses de Beaulieu et le curé étaient décimateurs. Dans l'église, mais extra tecta, du côté de l'épître, était la chapelle de Saint François appartenant à M. de Sainte Colombe ; en face, également extra tecta, était la chapelle de Saint Antoine appartenant à M. de Courbeville ; une chapelle de Saint Roch appartenait à M. Petit. Il y eut une confrérie du Rosaire, mais elle fut interdite en 1746, à cause du peu de zèle des paroissiens. 340 Communiants.

Sur le chemin de Charlieu à Roanne, à une demi-lieue de l'église paroissiale, existait une chapelle rurale de Sainte Madeleine, aujourd'hui disparue ; les sociétaires de Charlieu y venaient en procession le lundi de Pâques.

Sur Pouilly, le château du Poyet, où il y avait une chapelle particulière sous le vocable de Saint Laurent.

Sur cette paroisse, le fief, château et seigneurie de Montrenard, du XIV° siècle.

Saint-Forgeux-Lespinasse, Sanctus Ferreolus Lespinaci, ou Espinacia

Village de Bourgogne, justice de Lespinasse, bailliage de Semur, paroisse de l'archiprêtré de Roanne, sous le vocable de Saint Ferréol. Le prieur d'Ambierle nommait à la cure.

L'Espinasse, très vieille ville, station gauloise et romaine, formait une baronnie très étendue, qui existait encore en 1589, année où elle fut brûlée par les huguenots, qui venaient, avec Saux-Tavannes, de piller Marcigny. On a prétendu que l'église de Lespinasse possédait le corps de Saint-Rigaud, le fondateur de l'abbaye de ce nom, près de Charlieu.

Sur cette paroisse, à peu de distance du village, le château de Lespinasse, siège de la seigneurie, a complètement disparu, moins une tour que l'on voit encore. Il avait une chapelle. Le bourg de l'Espinasse a été détruit par un fait de guerre, en 1589.

Il y avait aussi le fief de Longjean.

Saint-Igny-de-Vers, Santiniacus

Village situé en partie en Beaujolais, partie en Bourgogne, justices de Chevagny-le-Lombard pour la première, et de la Garde-Malzac pour la seconde, et il est à remarquer que cette situation sur la lisière de pays où régnaient, au point de vue du droit, des juridictions très différentes, était désavantageuse pour les habitants ; paroisse sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste, Saint-Igny n'existant pas et n'étant que la corruption d'un autre mot, dans l'archiprêtré de Bois-Sainte-Marie, diocèse d'Autun. Le Chapitre d'Aigueperse nommait à la cure. Ce nom de Saint Igny viendrait, selon toute apparence, des feux de la Saint Jean (sanctus ignis).

L'église de Saint-Igny est de reconstruction moderne. Le hameau de Vers avait une chapelle, dédiée à Notre-Dame, où venaient de nombreux pèlerins ; elle avait été bâtie, vers le XII° siècle, par le Chapitre de prieuré de Saint Rigaud. A côté de la chapelle, les moines avaient une maison de campagne. Le hameau de Saint-Clément avait aussi une église gracieuse et régulière, qui était également un lieu de pèlerinage.

La peste et les guerres de religion ont fort ravagé ce pays. Sur cette paroisse les châteaux et fiefs de La Brosse et de La Garde-Malzac ; ce dernier porte la date de 1647.

En 1793, le nom de Saint-Igny disparaît, il ne reste plus que le nom de Vers, auquel on ajouta la Montagne, Vers-la-Montagne.

Saint-Just-en-Chevalet, Sanctus Justus in Cabalino, in Chavaleto, ou in Chivaleto

Gros bourg et comté en Forez, justices du château et de Contenson, sénéchaussée de Montbrison ; prieuré sous le vocable de Saint Just, dépendant de l'abbaye de Saint-Rigaud ; grande paroisse sous le vocable de Saint Thibaud, dans l'archiprêtré de Pommiers ; il n'est pas question de ce vocable en 1614, ni en 1662. Eglise prieurale de Saint-Just, église paroissiale de Saint Thibaud vouée à une démolition prochaine. Elle avait plus d'une lieue de diamètre, elle était aussi une des plus nombreuses (sic). Il y avait 2500 Communiants selon le Cahier de Visites de 1662, 1700 selon le pouillé de 1743. L'abbé de Saint-Rigaud nommait au prieuré de Saint-Just, et le prieur de Saint-Just nommait à la cure. Il y avait, pour le service de l'église une communauté de prêtres sociétaires, au nombre de dix en 1614, ils étaient neuf en 1662 ; il fallait, pour en faire partie, être né à Saint-Just et y avoir dit sa première messe.

L'église du prieuré, sur un mamelon, datait du XIV° siècle. Des murs et des tours fermaient l'enceinte de l'église. Cette chapelle du prieuré fut longtemps l'église paroissiale, et là très probablement fut le bourg primitif de Saint-Just.

Dans l'église paroissiale, étaient établies les confréries du Rosaire, de Saint Crespin, de Saint Isidore, de Saint Eloy, de Sainte Marguerite.

Outre l'église paroissiale, il y avait une seconde église près du château, c'était l'église de Notre-Dame. L'ancien château est à peu près disparu ; on suit cependant le tracé de l'enceinte, et l'on voit encore la porte d'entrée. Une chapelle de Sainte Marie-Madeleine, la chapelle de la Confrérie (1626) des Pénitents du Saint-Sacrement, et une chapelle appelée Notre-Dame d'Ormé.

Antoine d'Albon, élu archevêque de Lyon pendant la peste de 1654, (V. Saint-Symphorien-le-Château), fut forcé de se faire sacrer à Saint-Just-en-Chevalet par les évêques de Saint-Flour et de Sarlat.

Sur cette paroisse, les châteaux et fiefs des Chavannes avec rente noble, de Contenson, qui déjà avait un renom de beauté et qui était ancien, de Lafarge et de Trémolin, et l'ancien fief de Montloup.

Saint-Just-en-Chevalet fut la patrie de Jean Durelle, religieux minime, auteur de la Philosophia Christiana, imprimée à Lyon en 1646. En 1793, ce pays s'appela Mont Marat.

Vernay, Vernetum, réuni à la paroisse de Commelle

Village partie en Forez, partie en Beaujolais, justices de Saint-Maurice et d'Ailly, baillage de Montbrison ; paroisse sous le vocable de Notre-Dame, dans l'archiprêtré de Roanne. Le droit de nomination semble avoir appartenu à plusieurs, le prieur de Charlieu, le prieur de Saint-Jean-sur-Saint-Maurice, et la prieure de Marcigny. Le Cahier de Visites de 1660 dit qu'alternativement l'abbé de Saint Rigaud et le doyenné de Montégut nommaient à la cure. Le Pouillé de 1743 dit : le prieur de Saint Rigaud ; plus tard ce fut le prieur de Saint-Maurice. L'église était la dépendance d'un ancien château ; l'entrée en était masquée par un mur épais. Elle avait deux chapelles richement dotées. 100 Communiants.

Des pans de murailles en ruines sont les seuls débris indiquant que Vernay fut une des quatre places fortes du mandement de Saint-Maurice, qui jouèrent un rôle important dans les guerres de religion.

Sur ce Vernay, le fief de Montclair.

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