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Visites pastorales des archiprêtrés de Charlieu et du Rousset
par Mgr de Lort de Sérignan de Valras évêque de Mâcon (suite)

Paroisses :

Saint-Julien-de-Cray
Fleurie-la-Montagne
Saint-Igny-de-Roche
Iguerande (et chapelles de Saint-Marcel, du château de Chassereux et du château de Chéry)
Jonzye
St-Laurent-en-Brionnais
Ligny-en-Brionnais

SAINT-JULIEN-DE-CRAY

Cejourd'hui mardi douzième juillet mil sept cent quarante-six.
Nous, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse et étant arrivé à cet effet, en la paroisse de Saint-Julien-de-Cray, sous le vocable dudit saint Julien, dont la fête se célèbre le 28 août, où, après avoir été reçu et fait les prières accoutumées, en conséquence de la publication de notre mandement de visite, faite au prône le dimanche précédent, ont comparu par devant nous Me François Bourdon, prêtre, curé dudit lieu, honnêtes Claude Vernay, Louis Vernay, François Vernay, Joseph L'Évêque, Jean L'Évêque, Germain Raquin, Nicolas Raquin, Pierre Vernay, Jacques Moreau, Guillaume Vernay, Claude Thevenin, Simon Fayeul, Claude Chassignole, Jean Guillon, Jean Boulegny, Pierre L'Évêque, François Pomier, Pierre Beauchamp, Denis Pegon, Etienne Dessertines, Pierre Gaillard, Claude Pegon, Joseph Raquin, Etienne Barberu, François Moreau, François Lefranc, Philibert Beauchamp, Marc Roux, Jean Jondet, Jean Raquin, Jean Semé, Jean L'Évêque, François Martin, François Peltra, Benoît Martin, Guillaume Decour, Guillaume Langlois, Claude Langlois, Laurent Géedon, Claude Charpin, Jean Pegon, Antoine Berger, Jean Bolery, Claude Robin, Claude Vernay, Simon Raquin, Simon Raquin, sieur Etienne Pesselier, Claude Vignon, Philibert-Jean Chaly.
Tous faisant et composant la plus saine et meilleure partie de leur paroisse, les décimateurs et autres intéressés ne comparant ni personne pour eux, contre lesquels non comparants notre promoteur a demandé défaut que nous lui avons octroyé, et avons ensuite à sa réquisition procédé au procés-verbal de notre visite accompagné de nos vicaires généraux et personnes que dessus, à la forme et comme s'ensuit.
VASES SACRÉS. - Premièrement, quant aux choses nécessaires à la célébration du service divin et à l'administration des sacrements, nous avons reconnu un ciboire d'argent non doré en dedans et du reste en état. Un soleil ou ostensoir d'argent dont le croissant sera doré.
Une custode pour le viatique, d'argent, non dorée en dedans, au-dessus de laquelle il manque une croix. Un calice et une patène d'argent ; le pied est fêlé et rempli d'étain et est en très mauvais état.
TABERNACLE. - Le tabernacle est une caisse carrée accompagnée de deux consoles et un gradin posé sur un second gradin, le tout sculpté et doré en plein. Au-dessus est la niche du Saint Sacrement cintrée, azurée, avec deux colonnes torses, accompagnée de deux consoles, au-dessus de laquelle est une petite statue en relief ; au-dessus, une croix et un globe, le tout doré et sculpté, de quatre pieds de hauteur sur six de longueur, couvert d'un pavillon d'indienne en état.
AUTEL. - L'autel est d'une seule pierre longue de six pieds dans laquelle on a incrusté un marbre en état, il est couvert d'un tapis de cadis rouge usé ; sur ledit autel sont quatre chandeliers de bois dont la dorure est passée, un crucifix de cuivre, six vases de bois à bouquets, quatre chandeliers argentés et un crucifix de même.
La contretable est de bois noir à panneaux, qui revêtissent l'autel de chaque côté. Dans le cadre du milieu est monté un devant d'autel de cuir doré, en état, couvert d'un second à deux faces, l'une de satin rayé usé, l'autre de garence, autre de camelot noir à croix de satin blanche. On y monte par deux marches en bois, en état.
FONTS BAPTISMAUX. - Les fonts baptismaux sont dans une armoire pratiquée dans le mur à côté de la chaire, dans une cuvette de pierre servant de piscine dans laquelle est une seconde cuvette de cuivre, couverte en menuiserie, en état. Une coquille pour verser l'eau.
SAINTES HUILES. - Les Saintes Huiles sont conservées dans trois ampoules bien distinctes en étain, renfermées dans un vase rond de même métal, en état, le tout fermé sous clef dans ladite armoire.
CONFESSIONNAL. - Le confessionnal est de sapin, à deux places, au fond de l'église, décent.
CHAIRE A PRÊCHER. - La chaire à prêcher est de bois peint à dossier et dais de même. On y monte par une rampe de pierre, en état.
CROIX. - La croix processionnelle est de cuivre argenté, en état.
BANNIÈRE. - La bannière est de soie rouge au milieu de laquelle est un tableau représentant d'un côté saint Julien, et de l'autre la Sainte Vierge ; elle est conservée dans un placard à deux battants du côté de l'évangile.
BÉNITIER. - A l'entrée, du côté de l'épître, est un pilier au-dessus duquel est une cuvette ou bénitier de pierre, en état. Autre bénitier de fonte pour l'aspersion, en état.
AUTEL DE LA SAINTE VIERGE. - De chaque côté de la nef, contre le mur de l'arc qui la sépare du chœur, sont deux autels non fondés, construits et ornés à l'uniforme, à l'exception des tableaux qui représentent l'un la Sainte Vierge et l'autre saint Sébastien, dans un cadre de huit pieds de hauteur sur six de large. Il y a un double gradin de bois peint en rouge, un crucifix de bois, deux chandeliers de bois et quatre vases de faïence.
AUTEL SAINT ROCH. - Sur l'autel, du côté de l'évangile, est une statue de saint Roch, de quatre pieds de hauteur, très propre et dorée.
Sur l'autel, du côté de l'épître, l'on doit poser incessamment une statue de la Sainte Vierge de même hauteur à la place d'une petite qui y est actuellement.
L'autel est d'une seule pierre, revêtu en entier de menuiserie et couvert décemment d'un tapis de toile peinte, en état. Il y a deux cartons pour la messe, mais il n'y a pas de marbre sacré.
Les marchepieds ont besoin de réparation ; il y a un devant d'autel de toile peinte et un de cuir doré, en état, une lampe de cuivre devant chacune ; il n'y a point de titulaire, ni service, ni fondation dans les-dites chapelles.
SACRISTIE. - Il n'y a point de sacristie, mais une commode fermant à clef et propre, posée derrière le maître-autel, où nous avons reconnu les ornements suivants.
ORNEMENTS. - Une chasuble de satin à fleurs, à galons de soie, propre et complète.
Autre de satin à galons d'or faux, en état et complète.
Sept chasubles de camelot gaufré, en état, complètes, une noire, une blanche, deux vertes, deux violettes et une rouge.
Une chape de satin à rieurs, à galons faux, usée ; autre de camelot gaufré, noir, en état. Un drap mortuaire de cadis.
Un tour de dais de satin blanc à fleurs, franges et galons d'or faux, propre et en état ; le ciel est de toile rayée, monté sur un cadre à quatre bâtons, en état. Une bourse de corporal pour le viatique, usée, contre laquelle est une seconde fermant à cordon.
LINGES. - Huit nappes simples et deux à la Venise. Deux nappes de communion. Cinq surplis fins et usés, deux aubes, six amicts, deux cordons, dix lavabos, huit corporaux, vingt purificatoires, deux pales.
Une lampe de cuivre en état, un encensoir avec sa navette de cuivre, une clochette de cuivre, deux burettes d'étain, deux falots pour le viatique.
Un lutrin en état, un siège pour le chantre, une représentation, un pupitre.
LIVRES. - Deux missels romains en état et un ancien, un petit pour les morts, un graduel in-folio, couvert de basane, en état ; autre ancien graduel in-4°, deux antiphonaires in-12, en état, deux vieux rituels, un Te igitur, en état.
Il n'y a point de table de communion.
L'église est composée de trois parties, sanctuaire chœur et nef.
SANCTUAIRE. - Le sanctuaire est une coquille [Voûte romane en cul-de-four, supportée par des pilastres] ornée de piliers, qui prend naissance contre le cordon du dôme du chœur, la voûte est fendue en matin considérablement. Il est éclairé de trois vitraux, un en matin et deux en midi, bien entretenus ; il peut avoir douze pieds en largeur sur dix-sept environ de profondeur ; le pavé est en état ; le siège du sieur curé est posé dans l'embrasure de la première fenêtre du côté de l'épître, et vis-à-vis est un coffre à l'usage de la fabrique avec le tronc pour la fabrique.
CHŒUR. - On descend au chœur par une marche en pierre ; il est placé sous la voûte du dôme du clocher, éclairé de deux vitraux en état ; il peut avoir douze pieds de longueur sur dix-huit de largeur ; le pavé a besoin de quelques réparations. Dans l'embrasure des piliers qui soutiennent le clocher du côté de l'évangile est posé le banc des chantres, et de l'autre côté l'échelle qui va aboutir à une ouverture laissée au milieu du dôme susdit, servant d'entrée au clocher qui est une tour carrée, ornée de fenêtres et piliers en ordre d'architecture, fort propre, couverte à tuiles à crochets ; il en manque plusieurs. Le beffroi est en état, et le joug des cloches et la charpente ont besoin de réparations. Nous y avons trouvé deux cloches bien sonnantes.
NEF. - La nef est de plein pied au chœur, bien pavée, le lambris est en mauvais état ainsi que la couverture ; elle peut avoir vingt-cinq pieds de long sur douze de large ; elle est éclairée par six jours en état. Elle est séparée du choeur par une traverse en bois et un crucifix en relief, en état. Il y a un banc appartenant au sieur Louis Vernay dont il sera parlé à l'article de fabrique : on y entre par deux portes, l'une en face du maître-autel, en état, au-devant de laquelle est un grand chapiteau lambrissé, ouvert seulement par devant, porté sur plusieurs piliers en pierre, fort propres [1] ; l'autre, du côté de l'épitre, est en état.

[1] Il est à regretter que l'acte de visite ne signale pas le magnifique tympan sculpté du XII° siècle, qui décore cette porte principale.

MURS. - Visite faite des murs de l'église par le dehors, nous avons trouvé les augives qui butent la coquille du sanctuaire et le pied des murs en mauvais état.
CIMETIÈRE. - Le cimetière environne ladite église de toute part. La croix est de pierre, en état, posée sur le mur en soir. Les murs ont besoin de réparations en plusieurs endroits, et la clôture n'est point régulière, surtout du côté de bise et matin. Sur quoi nous avons invité lesdits paroissiens à le clore incessamment et à défaut d'exécuter la présente ordonnance dans le terme de deux mois, demeurera ledit cimetière interdit. Le tout avec ladite église de la contenue d'environ une mesure de semence, confine de matin les maisons et pourpris de la cure, de bise le chemin de Couroule à la place, de soir accolant midi le chemin de la cure à la place.
Après quoi nous avons interrogé le sieur curé et autres susnommés comme s'ensuit :
NOMINATEUR. - 1° Qui nomme à la cure ?
Répondent que la nomination et pleine collation nous appartient à cause de notre dignité épiscopale.
COMMUNIANTS. - 2° Combien il y a de communiants ?
Répondent qu'il y en a environ quatre cent cinquante.
RESSORT. - 3° De quel ressort, bailliage, élection et parlement ?
Répondent qu'ils ressortissent partie du bailliage de Semur, parlement de Bourgogne, partie de la sénéchaussée de Lyon, parlement de Paris, élection de Roanne.
SEIGNEUR. - 4° Quel est le seigneur haut justicier ?
Répondent que c'est M. le comte de Vichy.
DÉCIMATEURS. - 5° Quels sont les décimateurs et à quelle quotité se paye la dîme ?
Répondent qu'il y a plusieurs décimateurs dans ladite paroisse, savoir M. le comte de Vichy, le sieur commandeur de L'Aunexe [Lisez de Launay, paroisse de Sainte-Foy. Cette commanderie était un membre de la Commanderie de Mâcon (ordre de Malte)], le sieur abbé de Saint-Rigaud, Mme la prieure de Marcigny, le chapitre de Semur et le sieur curé.
M. le comte de Vichy prend seul la dîme dans les hameaux de La Brosse, Clangis et les bois Chevenoux ; il partage avec le susdit commandeur dans le hameau de Tréval.
Dans le Lyonnais, la dîme est partagée entre le sieur abbé de Saint-Rigaud et le sieur curé.
Dans le village d'Hurgues, la dîme est partagée entre Mme la prieure de Marcigny et le sieur curé, excepté un petit canton où la dîme se partage en cinq portions, le sieur curé de Brian a le quart franc et le reste se partage entre le sieur curé de Saint-Julien, le curé de Sainte-Foix, Mme la prieure de Marcigny et le chapitre de Semur.
Dans le hameau de Hanteval, ledit sieur curé lève les trois quarts et l'autre quart est perçu pour ladite prieure.
Dans le village de Chun, la dîme appartient en entier au sieur curé de Saint-Julien.
Dans le hameau de Villeret, Mme la prieure de Marcigny perçoit seule la dîme.
Et se lève la dîme dans toute la paroisse sur le froment, seigle, vin et menus grains qui se lient et sur le chanvre, à l'exception des hameaux d'Hurgues et Molières, où le chanvre ne se dîme point ; les menus grains qui ne se lient point ne sont sujets en aucun endroit à la dîme, la quotité est différente dans ladite paroisse.
Dans les hameaux de Couroulles, Parigny, les Crots et les Molières, canton Lyonnais, la dîme se lève sur tous les grains ci-dessus, de onze la douze, et le chanvre de vingt-quatre la vingt-cinq. La dîme ne se lève point de plus le plus, de moins le moins et ne se porte point d'une terre à l'autre [En principe, la dîme se prélève sur la totalité des fruits décimables. Mais les cultivateurs ont introduit dans certaines localités une coutume qui sous trait à l'impôt les gerbes appelées surnuméraires ou nombres rompus. Si dans un canton, par exemple, la dîme se perçoit sur la douzième gerbe, et que dans un champ de ce canton le nombre des gerbes ne soit pas un multiple de douze, les gerbes en excédant peuvent être exemptes de dîme et n'être pas transportées sur une autre terre. En général, les nombres rompus sont soumis à la dîme proportionnellement à la quotité du lieu ; on lève de plus le plus, de moins le moins, suivant l'expression courante, soit en déliant les gerbes surnuméraires, soit en les transportant dans la terre voisine. L'extrême morcellement des terres donnait de l'importance à cette réglementation des nombres rompus. (Note de M. Déchelette.)]
La différence de la quotité dans le Lyonnais pour la dîme vient de ce que le sieur curé est obligé, après la récolte, de donner un dîner aux chefs de maison desdits cantons lyonnais [L'usage du dîner de dîme ne se remarque dans cette région qu'à Saint-Julien-de-Cray et à Jonzy, paroisse voisine].
Lorsqu'il n'y a que cinq gerbes dans une terre, elle ne paye point de dîme ; lorsqu'il y en a six, le décimateur prend une demi-gerbe ; lorsqu'il y en a neuf, il prend les trois quarts d'une gerbe ; à dix et onze la moindre gerbe.
Dans les hameaux d'Hurgues, Hanteval, Chun, Tréval, La Brosse, Clangy, bois Chevenoux et Villeret, canton de Bourgogne, la dîme se perçoit sur lesdits grains de douze la treize, et le chanvre de vingt-quatre la vingt-cinq, mais non de plus le plus ni de moins le moins, ainsi que dans le canton lyonnais ; il faut qu'il y ait six gerbes pour que le décimateur prenne une demi-gerbe et dix pour en lever une moindre.
Il est à observer que dans toute ladite paroisse, tant en Lyonnais qu'en Bourgogne, lorsqu'il y a cent gerbes dans une terre, le propriétaire en lève quatre avant que l'on compte pour le décimateur, ce qui s'appelle le croizon. Cela se pratique dans les chènevières lorsqu'il y a cent poignées de chanvre, et s'il n'y en a pas cent on en lève toujours une avant que de compter pour la dîme.
FONDS DE CURE. - Enquis quels sont les fonds et revenus de la cure ?
CONFINS DE LA DÎME. - Répondent qu'ils consistent :
1° Dans la dîme dans le hameau de Chun, qui confine à commencer depuis les Planchettes en suivant le chemin qui monte à Tréval jusqu'au ruisseau de la Chaume et laisse la dîmerie de M. le comte de Vichy de midi, de là ladite dîme suit ledit ruisseau jusqu'au lieudit Feaupelé, commune du hameau d'Hurgues, laissant la dîmerie du sieur de Vichy de midi et de matin, et dans ledit lieu de Feaupelé ; elle prend le chemin tendant d'Hurgues à Saint-Julien et le suit jusqu'au bout de Sandy aux terres des Bardolières, laissant la dîmerie d'Hauteval de soir, ensuite ladite dîme suit un petit ruisseau qui descend de Sandy à l'Étang jusqu'aux dites Planchettes, laissant la dîmerie des cantons lyonnois de soir et de midi.
2° Dans les hameaux Molières, Parigny, les Crots, Courrolles, cantons lyonnois, la moitié de la dîme, comme a été dit.
3° Dans le hameau d'Hauteval, les trois quarts de la dîme.
4° Dans le hameau d'Hurgues, la moitié de la dîme. Et observent qu'il y a eu dans les hameaux lyonnois un partage de quelques fonds faits entre le sieur abbé de Saint-Rigaud et le sieur curé ; chacun prend la dîme en entier dans les fonds dudit partage, ce qui s'appelle franchise du sieur curé ou du sieur abbé de Saint-Rigaud. Le même partage s'est fait dans quelques héritages du hameau d'Hurgues avec Mme la prieure de Marcigny, sous le même titre de franchises, et comme le sieur curé ni les habitants n'ont pu nous donner un état desdites franchises du sieur curé ni la limite d'icelles, avons chargé le sieur curé d'en dresser un état avec les nouveaux confins, certifié par les notables de la paroisse dans deux mois, pour icelui état être joint au présent procès-verbal.
5° Perçoit ledit sieur curé seul la dîme du chanvre dans le hameau de Villeret.
6° Le droit de suite sur les fonds cultivés dans la paroisse de Jonzye par les habitants de Saint-Julien et sur lesquels le sieur curé prend le quart de la dîme.
7° Un pré dit le pré rond d'environ un char de foin, confine de midi le pré du sieur Duplex, de soir la vigne du sieur Delormes, de bise le pré de Philibert Beauchamp, de matin le pré du seigneur.
8° Une vigne lieu dit en Gouroux à Jonzye d'environ six ouvrées.
9° Une verchère, aujourd'hui pré avec masure attenante, cédées au sieur curé par M. le comte de Vichy, pour les novales qui pouvaient lui être dues dans l'étendue de la dîmerie dudit sieur de Vichy, suivant leur traité de main privée du 1er janvier 1744, lesquels héritages seront confinés ci-après avec un pré de fondation. Coté B. N° 2.
10° Une vigne au territoire de Chun, de quatre ouvrées environ.
NOVALES. - Enquis s'il y a des novales.
Répondent qu'il en y a plusieurs :
1° Une terre appelée Courbe, de la contenue d'environ une coupe.
2° Une vigne de Claude Chassignolles, sise au village de Tréval, d'environ six ouvrées.
3° Une terre d'environ une bichetée, sise aux Molières.
COUPES DE FEU. - Enquis si l'on paye des coupes de feu et des gerbes de passion ?
Répondent qu'ils ne payent point de coupes de feu, mais que les habitants tenant feu qui labourent payent une coupe seigle, mesure de Marcigny, et ceux qui ne labourent point un sol pour la passion récitée par le sieur curé.
DROITS CURIAUX. - Enquis quels sont les droits curiaux ?
Répondent que par usage ils payent pour les mariages et remises trois livres, autant pour la sépulture d'un grand corps, trente sols pour la sépulture des enfants, cinq sols, non compris la rétribution de la messe pour la purification des femmes, et pour le debito de Pâques, un sol par habitant, que le sieur curé déclare nous appartenir et pour lequel il nous fait réfusion chacun an de la somme de quatre livres en argent et de quatre livres de cire, conformément à la visite de M. Colbert, l'un de nos prédécesseurs, en date du 21 mai 1672, lequel droit est confondu dans le droit de patronage.
FONDATIONS. - Enquis s'il y a des fondations dans ladite église ?
Répondent qu'il y en a plusieurs :
1° Fondation de quatre-vingt messes basses et d'un Libera me à haute voix, avant la messe et chaque fête et dimanche de l'année, faite par le sieur Guillaume Perret qui a donné pour la rétribution d'icelle un pré de quatre chars environ, dit de la Perrière ; plus le sieur curé jouit, au lieu d'un poinçon de vin légué par le fondateur, d'une vigne dite la Bardine, lieu dit en Gourrou, sise à Jonzye, de trois ouvrées environ. Plus une rente de six livres due par Charles Delorme, due aujourd'hui par Denis Moreau ; ledit fondateur avait ordonné en outre qu'il serait construit une chapelle aux frais de ses héritiers, sous le vocable de Notre-Dame de Pitié et saint Roch, ce qui n'a point été exécuté, ledit testament reçu Perret, du 22 décembre 1662. Coté A.
2° Fondation de deux messes faites par les seigneurs de L'Etang qui ont donné pour la rétribution d'icelles un pré de six bichettées environ, comme il appert par la reconnaissance du sieur Dutrève ci-devant curé, faite au terrier de M. le comte de Vichy, seigneur de L'Étang, en date du 1er février 1736, dont copie sur papier simple. Coté B. Lequel pré joint aux fonds cédés depuis à la cure par ledit seigneur dont il a été fait mention parmi les fonds delà cure n° 9 ; confine de matin et midi les prés des héritiers Pierre L'Espinasse, de bise les prés du seigneur, de soir les jardin et maison de la cure.
3° Fondation d'une messe basse et d'une bénédiction du Saint Sacrement chaque troisième dimanche du mois avec les litanies de la Sainte Vierge à l'issue de chacune, faite par sieurs Jean et Louis Vernay, qui ont donné pour la distribution d'icelle une terre aujourd'hui pré sise au village de Chun, territoire de Chardonnières, de deux bichetées environ, suivant un traité fait entre les deux parties au sujet d'une ancienne fondation sur laquelle il y avait contestation, du 5 mai 1745. Coté C. Et à la réquisition du sieur curé, nous avons homologué ladite fondation.
4° Fondation de cinq bénédictions aux jours de fêtes de la Sainte Vierge et d'une messe basse faite par Benoîte Beauchamp, sous la rente annuelle de quinze livres au principal de trois cents livres, lequel a été remboursé entre les mains du sieur curé que nous chargeons d'en faire l'emploi incessamment au profit de la fondation et en prenant au préalable notre consentement, ladite fondation reçue Chizelles, du 12 juin 1744. Coté D. Et à la réquisition du sieur curé, nous avons homologué ladite fondation.
5° Fondation de trois messes basses avec un Libera me à l'issue de chacune, faite par Denise Givois, sous la rente annuelle de trente sols, hypothéquée, sur un pré sis à Tréval, dit de Lafond, d'un char de foin, payée aujourd'hui par Philibert Berry comme bientenant, ledit acte reçu Boussand, du 8 juin 1688. Coté E.
Chargeons le sieur curé de faire passer nouvelle reconnaissance de ladite vente, et attendu sa modicité avons réduit ladite fondation à deux messes annuellement.
6° Fondation de quatre messes basses faite par Nicolas Boussand, sous la rente annuelle de deux livres hypothéquée sur ses biens, aujourd'hui payée par Etienne Barberieux comme bientenant, ladite fondation reçue Perret, du 14 février 1699. Coté F.
Chargeons le sieur curé de faire passer nouvelle reconnaissance de ladite rente, et, eu égard à la modicité d'icelle, à la réquisition du sieur curé, avons réduit ladite fondation à deux messes et un Libera me à l'issue des vêpres chaque dimanche de l'Avent.
7° Fondation de sept messes basses faite par demoiselle Jeanne Dutreyve, veuve Nicolas Boussand, sous la rétribution annuelle de trois livres dix sols, hypothéquée sur un pré dit Charmier, de cinq chars de foin, dont le sieur curé peut s'emparer à défaut de payement de la susdite rente, aujourd'hui payée par Etienne Barberieux, comme bientenant. Plus est porté par ladite fondation que les lampes de l'église seront entretenues aux frais de ses héritiers, le jour et le lendemain que lesdites fêtes de la Sainte Vierge seront célébrées, ou lesdits héritiers seront obligés de donner vingt sols ; le tout suivant l'acte reçu Musset, le 28 mai 1718. Coté G.
Avons à la réquisition du sieur curé réduit ladite fondation à quatre messes annuellement avec un Libera me à l'issue de chacune.
8° Fondation d'une messe chaque premier lundi du mois, d'un Salve Regina à basse voix chaque dimanche et d'un Libera me à haute voix, faite par Benoîte Angaigneux, sous la rente annuelle de six livres dix-sept sols, hypothéquée sur un pré dit Desbarates, de huit chars de foin, sis au haut de Saint-Julien, payée aujourd'hui par Claude Vernay comme tuteur du fils de Louis Vernay, bientenant de la fondatrice, ladite fondation reçue Périer, le 5 octobre 1672. Il y a une sentence du juge de Chamrond qui condamne les héritiers de la fondatrice au payement de ladite rente, signée Musset, le 12 septembre 1710, plus une reconnaissance d'icelle de Claude Vernay, reçue Grisard, du 20 mai 1745. Le tout coté H.
Avons à la réquisition du sieur curé réduit la susdite fondation à cinq messes dans l'octave des morts et quatre dans la semaine qui suit l'octave de l'Epiphanie.
9° Fondation de deux messes basses faite par Jacques Galis et sa femme, sous la rente annuelle de trois livres, aujourd'hui payée par Claude Thévenet de Saint-Sernin comme bientenant des fondateurs, ledit acte reçu Jovard, du 1er juin 1682. Coté J.
Avons chargé le sieur curé de faire passer nouvelle reconnaissance de ladite rente, et à sa réquisition avons réduit ladite fondation à une messe chaque samedi des Quatre-Temps.
10° Fondation d'une messe haute avec un Libera me et un De profundis et d'une messe basse au premier jour de chaque mois avec un Libera à l'issue d'icelle faite par Christophle de Bongard, sous la rente annuelle de cinq livres, hypothéquée sur tous ses biens, aujourd'hui payée par M. de Laporte comme bientenant. Le testament reçu Decligny, du 23 mars 1649. Coté L.
Chargeons le sieur curé de faire passer nouvelle reconnaissance et avons à sa réquisition réduit ladite fondation à six messes et un Libera à l'issue de chacune.
11° Fondation d'une messe basse annuellement, faite par Claudius Givois, sous la redevance annuelle de dix sols, aujourd'hui payée par Antoine Aubret comme bientenant de la susdite, acte reçu Bouthier, le 24 février 1719. Coté M.
TABLEAU DES FONDATIONS. - Avons ordonné que le sieur curé dressera un tableau desdites fondations conformément à notre présent procès-verbal, lequel sera placé dans le vestiaire, auquel les parties intéressées puissent avoir recours pour connaître le jour que lesdites fondations doivent être acquittées.
FABRIQUE. - Enquis s'il y a un luminier ou fabricien et quels sont les revenus du luminaire ?
Répondent qu'il est actuellement administré par François Vernay, nommé verbalement par les habitants en 1744, et que les revenus consistent :
1° En la redevance en huile ou argent dont il a été parlé ci-dessus.
2° Dans le produit des quêtes que nous ordonnons être continuées les fêtes et dimanches dans ladite église, et qui seront déposées dans le tronc, lequel sera ouvert à la fin de chaque mois en présence du curé et des notables de la paroisse, et dans icelui sera mis chaque fois un bordereau de l'argent qui y aura été déposé et remis entre les mains du luminier.
3° Dans les droits qui seront payés au luminaire, par les héritiers de ceux qui seront enterrés dans la nef de ladite église, lesquels nous fixons à quatre livres, non compris la réparation du pavé qui est à la charge desdits héritiers.
4° La redevance que le sieur Louis Vernay paye pour le banc qu'il possède dans l'église, fixée par le sieur curé et habitants à trente sols, laquelle concession nous confirmons. Et attendu que ladite église n'est pas trop spacieuse pour le nombre des habitants de la paroisse, défendons de placer d'autres bancs dans ladite nef.
5° Dans les honneurs de l'église appelés vulgairement royaume, lesquels seront délivrés au plus offrant les jours de la fête du Patron, de l'Assomption et Nativité de la Sainte Vierge, Nativité de Saint Jean-Baptiste et fête de saint Roch, ce qui peut rendre annuellement environ vingt livres de cire.
COMPTES. - Ensuite nous avons demandé au luminier les comptes de son administration.
Il nous a répondu que le revenu du luminiaire consistant en casuel, il n'a point tenu compte de sa recette ni dépense, mais qu'il a employé les deniers qu'il a perçus du consentement du sieur curé, comme il nous a paru par plusieurs quittances qu'il nous a exhibées, et comme ladite administration n'est point conforme à la déclaration de 1695, nous avons ordonné que le luminier ou fabricien tiendra à l'avenir un compte par articles séparés de dépenses et recettes et reprises, lequel il rendra chaque année devant le sieur curé et notables de la paroisse pour être par eux examiné, clos et arrêté.
PRESBYTÈRE. - Enquis s'il y a un presbytère ?
Répondent qu'il y en a un et nous y ayant conduit nous l'avons trouvé en la situation suivante : Deux chambres hautes avec un cabinet et autres aisances ; on y monte par un degré en pierre au milieu dudit bâtiment, des greniers au-dessus. Dans le rez-de-chaussée, il y a quatre pièces, une cuisine au-dessus de laquelle est un autre grenier, un cellier, un petit salon, un bûcher et une écurie, le tout sous le même toit et en bon état. Au-devant des bâtiments, en midi, est une cour où l'on entre par un grand portail, en état ; un jardin et un verger, au midi de ladite cour, bien entretenu, formé partie en palissades, partie haies vives, lesquels avec les bâtiments et cour de trois mesures environ de contenue confinent de soir le chemin de l'église à Chamron, de midi le chemin descendant au pré Gaigneux, de matin le pré de la cure, de bise le cimetière.
Il n'y a point de grange dans ladite cure, et le sieur curé est obligé de déposer ses grains dans des greniers d'emprunt ou de loyer, ce qui lui cause un dommage considérable, son revenu consistant en grains et en foin.
Enquis s'il y a des reliques, indulgences et confréries dans ladite église ?
Répondent qu'il n'y en a point.
Bourdon, curé de Saint-Julien-de-Cray.
INTERROGATIONS AUX HABITANTS SEULS. - Après quoi le sieur curé s'étant retiré, nous avons interrogé les habitants comme s'ensuit :
1° Si le sieur curé fait sa résidence actuelle et ne fait point d'absences préjudiciables au bien de la paroisse ?
Répondent qu'il est exact.
2° S'il visite les malades et si personne n'est mort sans sacrements par sa faute ?
Répondent qu'il n'y manque point.
3° S'il fait les prônes et les catéchismes suivant nos ordonnances ?
Répondent qu'il les fait régulièrement.
4° S'il est exact à exécuter les fondations ?
Répondent qu'ils ne se sont pas aperçus qu'il y manquât, et ont signé avec nous ceux qui l'ont su et non les autres pour ne le savoir de ce enquis.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Pierre L'Évêque ; Paisselier ; Vernay ; Pegut, promoteur ; P. Vernay ; C. Vernay ; Guillaume Vernay ; C. Lévêque ; C. Vernay ; Vernay ; Vernay ; Beauchamp ; Boussand.
INTERROGATS AU SIEUR CURÉ SEUL. - Après quoi nous avons interrogé le sieur curé seul comme s'ensuit.
1° De ses noms, âge, diocèse, ordination, provision et institution de ladite cure ?
Répond qu'il s'appelle François Bourdon, né à Mâcon en 1711, ordonné prêtre à Mâcon en 1736, pourvu de ladite cure par nous et pris possession en 1743, ce qu'il a justifié par titres.
2° Si ses paroissiens observent la sanctification des fêtes et dimanches ?
Répond qu'il n'y a pas lieu de s'en plaindre.
3° S'il n'y a point de fêtes de dévotion ?
Répond qu'il n'y en a point.
4° S'il n'y a point d'inimitié d'éclat, de procès scandaleux ni de divorces ?
Répond qu'il n'en connaît point.
5° S'il y a des sages-femmes en état d'administrer le baptême en cas de nécessité ?
Répond qu'il y en a trois suffisamment instruites.
6° S'il y a un maître d'école ?
Répond qu'il n'y en a point.
CHAPELLE RURALE. - 7° S'il n'y a point de chapelle rurale ou domestique dans l'étendue de sa paroisse ?
Répond qu'il y en a une au château de la Tour-Villeret, sous le vocable de sainte Catherine de Sienne, appelée la chapelle de Celé. Avons commis notre vicaire général pour en faire la visite, ordonner ce qu'il appartiendra pour être le tout joint au présent procès-verbal.
REGISTRES. - Ayant ensuite demandé au sieur curé les registres de baptêmes, mariages et sépultures, il nous a représenté les suivants :
1° Un registre dont le premier feuillet contient un état de fondations, contenant les baptêmes depuis le 28 mai 1662 jusqu'au 4 mars 1665.
2° Plusieurs feuilles volantes contenant plusieurs actes de baptêmes mariages et sépultures, deux de 1682, trois feuillets entiers et deux simples de 1692, quelques autres au dos d'une feuille de papier marbré de 1677, deux, l'un double, l'autre simple, de 1700, une simple de 1683, une feuille entière de 1703 et une de 1705.
3° Un cahier où il manque quelques feuilles et dont deux sont séparées, contenant tous les actes depuis le 23 juillet 1674, jusqu'au 23 novembre 1677.
4° Cinquante-trois cahiers contenant tous les actes depuis ledit temps jusqu'au mois courant. Il n'y a de 1705 que les feuilles dont a été parlé ; il n'y a point d'actes depuis le 3 août 1687, jusqu'au 22 septembre 1708. Il y en a plusieurs qui contiennent plusieurs années, quelques-uns doubles, le tout à la réserve de ce qui a été dit est suivi en ordre et clos.
TITRES DE LA CURE. - Enquis s'il y a quelque autre titre concernant ladite cure, outre ceux qui sont mentionnés au présent procés-verbal, il nous a exhibé les suivants :
1° Un billet double entre M. le comte de Vichy et le sieur curé de Saint-Julien, au sujet des novales. Coté n° 1.
2° Un traité de main privée entre ledit seigneur de Vichy et le sieur Bourdon, à présent curé, de Saint-Julien, par lequel ledit sieur de Vichy cède au sieur curé, pour les novales par lui acquises par le passé dans l'étendue de la dîmerie du bois Chevenoux, une petite maison ou masure avec une chenevière attenante, plus décharge de la dîme les vignes que le sieur curé possède en Gournoux, paroisse de Jonzie, et abolit le chemin qui passait auparavant dans le milieu du pré attenant à la cure, l'ayant placé dans son pré ; lequel traité déroge à tous les autres billets ou traités faits au même sujet. Ledit traité du 1er janvier 1744, que nous avons fait ratifier par notre vicaire général. Coté n° 2.
3° Copie de transaction au sujet desdites novales entre le sieur curé et le comte de Chamrond, reçu Peret, du 16 janvier 1695. Coté n° 3.
De tous lesquels titres à nous exhibes le sieur curé demeure chargé et a signé avec nous le présent procès-verbal.
L'abbé de Bussy, vicaire général ; Bourdon, curé de Saint-Julien.

ÉTAT DE LA CHAPELLE DE SAINTE CATHERINE DE SIENNE, PAROISSE DE SAINT-JULIEN-DE-CRAY

Nous, vicaire général, étant transporté dans la chapelle de Sainte-Catherine de Sienne, paroisse de Saint-Julien-de-Cray, au hameau de la Tour de Villeret, où nous étions attendu par le sieur curé de Saint-Julien, nous l'avons trouvée dans la situation suivante : Une chapelle isolée de toute part, composée de trois parties, sanctuaire, clocher, nef.
SANCTUAIRE. - Le sanctuaire est une coquille de douze pieds de large sur quinze de profondeur ; il est orné de piliers en ordre d'architecture, éclairé de deux petits vitraux sans vitres ni grillage ; la voûte et les murs sont fendus en plusieurs endroits ; il est carrelé assez proprement. Au milieu est un autel nu de pierre, posé sur un massif de maçonnerie, sur lequel il y a une statue de sainte Catherine, indécente, qu'il faut ôter.
CHŒUR. - Ce chœur n'est ni voûté, ni lambrissé, carrelé ; on y descend du sanctuaire par une marche en pierre, il est éclairé par deux vitraux ; du côté de l'épitre est un banc de maçonnerie mal entretenu.
NEF. - La nef peut avoir dix-huit pas en longueur sur dix de large ; elle n'est ni voûtée, ni lambrissée, ni pavée ; la charpente est étayée en trois endroits et tout le couvert est tellement rompu qu'il y pleut de toute part, surtout par une grande ouverture faite par la grande vétusté ; elle est éclairée par cinq vitraux sans vitres.
PORTE. - La porte à deux battants ferme par une poutre en dedans sans serrure ni verrou.
CAMPANIER. - Au-dessus de l'arc qui sépare le chœur de la nef est un campanier à deux places ; on nous a dit que la cloche qui y était anciennement avait été transportée au château de la Tour de Villeret.
MURS. - Les murs nous ont paru en bon état ; il n'y a ni linges, ni ornements, ni vases sacrés, ni autre chose nécessaire au service divin.
SERVICE. - Enquis quel est le titulaire et quels sont les revenus et services affectés à ladite chapelle ?
Répond le sieur curé qu'il n'y a ni titulaire, ni revenus, ni service de sa connaissance, excepté une fondation de Mme de Turin qui n'est ni payée, ni exécutée, rapportée néanmoins dans la visite de M. de Colbert, l'un de nos prédécesseurs, qui fait foi que ladite chapelle rurale était desservie par ledit sieur curé qui en est le chapelain né.
Attendu le mauvais état de ladite chapelle, nous avons défendu d'y célébrer.
L'abbé de Bussy, vicaire général ; Bourdon, curé de Saint-Julien.

FLEURIE-LA-MONTAGNE

Cejourd'hui vendredi vingt-neuvième du mois de juillet mil sept cent quarante-six avant midi.
Henry-Constance de Lort de Serignan de Valras, par la miséricorde de Dieu et l'autorité du Saint Siège, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse, et étant arrivés à cet effet en la paroisse de Fleurie-la-Montagne sous le vocable de saint Barthélémy apôtre, dont la fête se célèbre le vingt-quatrième jour du mois d'août, où après avoir été reçu et fait les prières en la manière accoutumée en conséquence de la publication de notre mandement de visite faite au Prone le dimanche précédent, ont comparu par devant nous Me Jacques-Louis Manoury, bachelier en théologie de la faculté de Paris, prêtre curé dudit lieu, Me Laurent Bernaud, prêtre desservant ladite paroisse, sieur Louis Sadoc, sieur Jean-Michel Bourgeois, sieur Jean Quinet, sieur Joseph Fleurie, sieur Hugues Michel, sieur Etienne Pasturaut, honnêtes Claude Bernaud, Jacques Rivolier, Claude Roux, luminiers, Philibert Tachier, Claude Marpaud, Etienne Chevalier, Benoît Aubret, Louis Regnard, Jean Marpaud, Louis Rivet, Laurent Barnaud, François Bray, Marc Buisson, Antoine Bourrus, Jean Cuisenier, Claude Roux de Bassis, Claude Bray, Louis Fongie, Antoine Roux, Claude Butaud, Claude Ginet, Claude Thévenet, Jean Berthier, Benoît Jacquet, Jean Roux, Jean Jacquet, Joseph Bourrus, Joseph Desrez, Antoine Barnaud, Michel Fayard, Philippe Cucherat, Claude Griffon, Simon Fongie, Bonaventure Demont, François Demont, Antoine Burrier, Jean Bray, Louis Griffon, Camille Lemonier, Jean Rigolier, Jean-Marie Bourru, Jérôme Clermont, Henry Desroches, Pierre Chervier, Mathieu Dejoux, Claude Berry, Antoine Pegnet, Claude Butaud, Laurent Cucherat, Louis Thévenet, tous habitants composant la plus saine et plus notable partie de la paroisse, assemblés au son de la cloche, les autres décimateurs que nous et le sieur curé ni personne de leur part fondé de pouvoir ne comparans quoique dûment appelés par la publication de notre mandement de visite depuis plus d'un mois commencée et annoncée dans l'archiprêtré de Charlieu, contre lesquels non comparans notre vice-promoteur a requis défaut que nous lui avons octroyé, et à sa réquisition avons procédé à notre visite en présence des susnommés et dressé procès-verbal comme s'ensuit, assistés de notre vicaire général et vice-promoteur.
VASES SACRÉS. - Premièrement, quant aux choses nécessaires à la célébration de l'office divin et l'administration des sacrements, nous avons reconnu un grand ciboire d'argent non doré en dedans.
Item, un soleil d'argent, de hauteur d'un pied, dont le croissant sera doré.
Item, un calice partie vermeil dont la coupe est fêlée sur le bord, avec sa patène d'argent non dorée en dedans.
Item, une custode d'argent en forme de ciboire dans le pied de laquelle on conserve l'huile des infirmes, donnée à ladite église par Me Charles Manoury, ci-devant curé ; l'intérieur n'est pas doré.
TABERNACLE. - Le tabernacle est doublé de toile radoucie rouge ; c'est une caisse ancienne, dorée et peinte en partie, dont la dorure est passée.
Au-dessus est la niche du Saint Sacrement peinte et dorée grossièrement, surmontée d'un dôme et d'une croix dorés.
Les accompagnements du tabernacle sont deux panneaux peints en miniature. L'un représentant la Naissance et l'autre la Résurrection de Notre-Seigneur dans un cadre de bois sculpté peint et doré en partie.
Au-dessus desdits accompagnements deux autres panneaux sculptés en demi-relief peints et dorés grossièrement.
Le tout repose sur un double gradin de bois simple et marbré, sur lequel nous avons trouvé un crucifix de bois et huit chandeliers de bois sculptés et dorés anciennement et quatre vases de même.
AUTEL. - L'autel est de pierre dans laquelle on a incrusté un marbre sacré qui peut à peine contenir le calice et la Sainte-Hostie.
La contre-table est de bois à colonnes dans laquelle on a monté un devant d'autel de cuir doré en état.
Autre de satin blanc à galons d'or faux, en état.
Autre de satin rayé à galons de soye en état.
Autre de calemande rayée presque neuf. Ces deux derniers pour les chapelles.
L'autel joint au mur de chaque côté de la coquille au moyen d'une petite crédence de bois marbré. Le marchepied est de bois.
Pour conserver le tout il y a un rideau de calemande rayée avec sa tringle et un mauvais tapis de cadis vert.
FONTS BAPTISMAUX. - Les fonts baptismaux sont placés au bas de l'église du côté de l'évangile, dans une cuvette de pierre surmontée d'une boiserie en dôme fort propre, au dedans une cuvette de cuivre, en état ; une coquille pour verser l'eau qui tombe dans la piscine joignant lesdits fonts dans un pilier de pierre, en état.
SAINTES HUILES. - Les Saintes Huiles sont conservées dans trois ampoules bien garnies et fermées décemment dans une boîte d'étain ; il y manque une croix et une goupille.
CONFESSIONNAL, CHAIRE. - De chaque côté est un confessionnal très propre à deux places, de même que la chaire à prêcher qui est de bois noyer avec son cul-de-lampe, son dais et dossier ; on y monte par une rampe en bois très propre.
BÉNITIER. - A quelques pas de l'entrée du côté de l'épître est une grande cuvette de pierre sur un pilier de pierre fort propre.
Autre bénitier de cuivre pour l'aspersion, en mauvais état.
BANNIÈRES. - La bannière est très usée. La croix processionnelle est de cuivre. Autre bannière en damas brodé représentant Notre-Dame du Rosaire, pour la confrérie, en état. Autres croix en bois et en fer blanc pour la procession des filles, autre d'aremie.
De chaque côté contre le mur qui sépare la nef du chœur il y a une chapelle ou autel non fondés.
AUTEL DE SAINT BARTHÉLEMY. - L'autel du côté de l'évangile est sous le vocable de saint Barthélémy, représenté dans le tableau qui sert de retable, dans un cadre de bois marbré de cinq pieds en carré, garni de sa tringle et de son rideau de cadis vert, posé sur deux gradins de bois simple dont la peinture est effacée, sur lesquels il y a un crucifix de bois avec un christ d'étain qui a besoin de réparation ; quatre chandeliers et deux vases de bois peints.
L'autel est en pierre, au-dessus est un marbre enchâssé dans un cadre de bois ; il n'y a pas de marques de consécration.
La contre-table est de bois de noyer dans laquelle on a monté un vieil devant d'autel de cuir doré, le marchepied de bois est trop étroit.
Contre le mur en bise est un tableau représentant saint Roch et saint Sébastien, dans un cadre de bois simple, ledit tableau très usé.
Au-devant de ladite chapelle en midi est une balustrade de six pieds, déjà ancienne.
AUTEL DU SAINT ROSAIRE. - Du côté de l'épître est l'autel du Saint Rosaire de la Sainte Vierge, représentée dans le tableau servant de retable dans un cadre de bois ceintre, accompagné de deux colonnes unies peintes ainsi que le gradin sur lequel est posé l'ancien tabernacle, accompagné de deux gradins et surmonté d'une niche à colonnes torses portant un couronnement avec deux consoles ; le tout doré en plein mais écaillé en plusieurs endroits.
Le crucifix est sur la portière dudit tabernacle ; sur lesdits gradins quatre figures d'anges d'un pied de hauteur et dans la niche une statue de la Sainte Vierge de même hauteur, le tout usé peint et doré en partie.
La contre-table est de bois peint dans laquelle on a monté un devant d'autel de cuir doré qui peut encore servir, le marchepied est en état.
Le tapis est de taffetas roux usé. Un Te igitur en état.
Tout autour de ladite chapelle règne une boiserie de huit pieds de longueur sur six de largeur.
SACRISTIE. - Ayant ensuite demandé à être introduit dans la sacristie, nous y sommes entré par une porte pratiquée dans le choeur, du côté de l'épître ; elle est bien voûtée à canne, éclairée en matin par un vitrail en état et carrelée ; elle peut avoir quinze pieds de longueur sur neuf de largeur, nous y avons trouvé trois grandes armoires de sapin et une espèce de commode avec deux coffres fermant à clefs dans lesquels nous avons reconnu les ornements suivants :
ORNEMENTS. - 1° Une chasuble de satin à fleurs de soie et argent fin et galons d'argent faux couleur bleu céleste, complète.
Autre chasuble de satin blanc à fleurs à galons d'or faux, complète.
Autre chasuble de damas blanc à croix de satin rouge à fleurs, complète.
Autre chasuble de damas rouge à galon d'or faux, complète.
Trois chasubles de camelot gaufré, noir violet et vert, complètes.
Une chape de gros de Tours broché en argent et en soie à galons et franges d'argent fin, avec un voile, une étole et une bourse assorties.
Autre chape de satin à fleurs, usée.
Une étole de moire d'or et soie rouge à galons d'or faux.
Autre avec son manipule de satin blanc à galons d'or faux.
Deux étoles pastorales de camelot gaufré, en état.
Une écharpe de taffetas blanc à franges d'or faux.
Un tour de dais d'étoffe de laine rouge et blanc.
LINGES. - 2° Trois nappes à la Venise, six unies, six autres à dentelles dont cinq neuves, quatre bandes à dentelles, une nappe de communion, quatre douzaines de purificatoires, dix corporaux anciens et deux neufs, suffisamment de lavabos, quatre aubes unies, quatre à dentelles, quatre cordons, douze amicts, dix-huit tours d'étoles, quatre surplis.
LAMPES. - Trois lampes dont une d'étain, deux encensoirs de cuivre avec leurs navettes, un petit crucifix de cuivre, un fanal pour le viatique, deux burettes avec un plat d'étain et deux de verre, deux clochettes.
LIVRES. - Deux Missels Romains en état et un petit pour les morts, un Graduel et un Antiphonaire in-folio, autre graduel in-4°, deux rituels, un Te igitur.
LUTRINS. - Deux lutrins en état, un pupitre, une représentation et quatre chandeliers de fer.
TRONCS. - Deux troncs, pour la fabrique et les deux confréries, en état.
L'église est composée de trois parties, le sanctuaire, le choeur et la nef.
SANCTUAIRE. - Le sanctuaire est une coquille ornée de piliers, éclairée de deux vitraux sans grillage ; il peut avoir dix pieds de largeur sur autant de profondeur, y compris l'avance dans le chœur, séparée dudit chœur par une balustrade en bois qui a besoin de réparation ainsi que le parquet du sanctuaire.
Du côté de l'épître est le siège du sieur curé.
CHŒUR. - De là on descend dans le chœur par deux marches en bois ; il est sous la voûte du clocher éclairé de deux vitraux en état, pavé proprement.
Du côté de l'évangile est le banc du seigneur, qui incommode la table de communion et qui sera transporté ailleurs.
Il peut avoir vingt pieds de large sur dix de profondeur. Il est séparé de la nef par un arc de blot en bois peint, surmonté d'un crucifix en état.
On descend dans la nef par une marche en pierre.
NEF. - La nef est assez bien pavée en cadettes mais a besoin de réparation, lambrissée fort proprement, éclairée par neuf vitraux en état, bien blanchie ; elle peut avoir vingt-quatre pas en longueur sur douze de large.
Nous y avons trouvé plusieurs bancs appartenant à différents particuliers, dont sera parlé à l'article de la fabrique.
PORTES. - On entre dans ladite église par deux portes, l'une en face du maître-autel, l'autre du côté de l'épître au-devant desquelles il y a des chapiteaux en état.
Visite faite des murs extérieurs de l'église, nous les avons trouvés en bon état, ainsi que la couverture et la charpente.
CLOCHER. - Le clocher est une tour carrée, percée de chaque côté par un double rang de fenêtres, il y a quelques gouttières occasionnées par les morennes qui sont ruinées et qu'il faut réparer. Le beffroi et la charpente sont en bon état, nous y avons trouvé deux cloches bien sonnantes.
On y monte par un degré en pierre pratiqué contre le mur du côté de bise en dehors, en état, l'ouverture est placée au-dessous de la rampe de la chaire.
CIMETIÈRE. - Le cimetière environne ladite église de toute part, les murs ont besoin de réparation en quelques endroits et il sera posé une grille à la porte qui y communique de la maison au jardin d'un particulier. Le tout avec ladite église de la contenue d'environ trois mesures, confine de midi la maison curiale, de soir la maison et jardin de Mme Buinaud, de matin le chemin de Charlieu à Iguerande, et de bise autre jardin et maison de la susdite dame.
Ensuite avons interrogé le sieur curé et autres susnommés comme s'ensuit :
PATRON. - 1° Qui nomme à la cure ?
Répondent que la pleine collation de ladite cure nous appartient à cause de notre dignité épiscopale.
2° Combien il y a de communiants, de quel bailliage et parlement ?
COMMUNIANTS. - Répondent qu'il y a environ cinq cent trente communiants du bailliage et élection de Mâcon, parlement de Paris.
SEIGNEUR. - 3° Quel est le seigneur haut justicier ?
Répondent que le seigneur Descreux a la principale justice dans la paroisse et est seigneur du clocher.
DÉCIMATEURS. - 4° Qui sont les décimateurs et à quelle quotité se perçoit ladite dîme ?
Répondent que la dîme appartient par moitié à nous à cause de notre dignité épiscopale, au seigneur Descreux et au chapelain de Saint-Nicolas des caves de notre église, et pour l'autre moitié au sieur curé de Fleurie, lequel perçoit seul la dîme du chanvre dans toute l'étendue de ladite paroisse.
QUOTITÉ. - Et se lève ladite dîme sur le vin, froment, seigle, orge, avoine, blé noir, fèves et chanvre de douze la treize de plus le plus de moins le moins à la volonté, du décimateur qui a droit d'ouvrir la vendange dans son canton, laquelle ouverture se fait annuellement par voie de justice.
A l'égard du chanvre dont la dîme appartient au sieur curé seul dans toute l'étendue de la paroisse comme il vient d'être dit, prétendent lesdits habitants qu'on ne doit point dîmer le mâle qui se laisse pour graine ainsi qu'il est porté par la visite de M. Dinet, en 1612.
FONDS DE CURE. - Enquis quels sont les fonds et revenus de la cure ?
Répondent qu'ils consistent en un petit pré de la contenue d'environ un char de foin, jouxte de matin midi et soir le chemin tendant de l'église de Fleurie à Dinechin, et de bise partie matin le pré de Bonaventure Jacquet et celui d'Antoine Burtier.
CONFINS DE LA DÎME. -Que les revenus consistent dans la dîme cantonnée dont a été parlé ci-dessus et qui jouxte de bise un chemin tendant de Fretebize au grand chemin qui tend de Fleurie à Saint-Bonnet ; environ les trois quarts dudit chemin est une borne au coin de la terre d'André Deville, appelée la terre del'hirondelle, ladite borne visant à une seconde plantée au-dessus de la tour de Dinechin dans le grand chemin tendant de Fleurie à l'église de Saint-Bonnet, de là traversant les vignes et plantes de Dinechin, elle aboutit au ruisseau de Lentereille qui traverse la terre et prés du seigneur de Dinechin et des Creux appelés les prés Granjan, dont une partie est de la dîme de la cure qui jouxte toujours de bise le restant desdites terres et prés, suivant ledit ruisseau jusqu'à un cerisier, jouxte toujours de bise le pré de Louis Cucherat de Saint-Bonnet, dudit cerisier à une brosse appelée la brosse Ragaste qui traverse les prés dudit Louis Cucherat, appelé le domaine de la Geolete, la séparation est environ à trois cents pas dudit domaine qui jouxte de matin le restant dudit pré de Louis Cucherat, de ladite brosse Ragaste à une borne qui est au coin de la terre de Claude Berry, dans le chemin de l'église de Fleurie au moulin de Lamotte-Camp, de là visant à une autre borne plantée au-milieu du chemin au-dessus du clos dit des Beluses, de là visant droit à la borne plantée au coin de la maison de la veuve Chesnard de la Barnaudière, de là à une pierre regardée comme borne qui est au chemin tendant de la chapelle Saint-Claude à Charlieu et traversant la chenevière et la vigne de ladite veuve Chesnard, de ladite pierre mentionnée à la fontaine du Goutet, renfermée dans le pré de Claude Dejoux, qui jouxte encore de matin partie midi un chemin qui passe à la porte d'Henry Desroches, de la fontaine Gontet depuis une grosse pierre placée dans la terre de Jean-Marie Bonvout et regardée par les anciens comme une borne de la paroisse, elle tend à une autre borne au coin du chemin sortant de la cour de François Burtier, et de là à une autre borne au-dessous d'une brosse de Bonaventure Demont de Champagny, de cette borne à la croix appelée croix des communes, au-dessous de laquelle croix il y a une terre appartenant à la veuve Mathieu Roux, un chemin entre deux, dont il revient années communes deux gerbes à la cure de Fleurie par accommodement entre le seigneur de Saint-Bonnet et le sieur curé de Fleurie, la croix des communes tend à une borne au coin du bois de la dame Donguy, appelé le bois de Marcengy, que l'on croit faire la séparation de Fleurie, Saint-Bonnet et Saint-Pierre, qui traverse le bois de Jean-Marie Bourru et qui jouxte toujours de midi le restant dudit bois. De cette borne visant au grand chemin de Charlieu à Iguerande, ledit chemin fait les confins de midi jusqu'au chemin de Marcengy à l'église de Fleurie. De soir elle jouxte le grand chemin passant par le bourg dudit Fleurie et qui tend à Charrons, de là jouxtant de soir un chemin ou sentier traversant le pré de Philibert Tachier et celui du seigneur des Creux, le clos de Fongrain, ledit chemin ou sentier tend à Saint-Bonnet-de-Cray, sauf meilleurs confins si aucuns sont.
Plus ledit revenu consiste dans la dîme du chanvre dans toute l'étendue de ladite paroisse, comme a été dit.
COUPES DE FEU. - Enquis s'il y a des coupes de feu et gerbes de Passion.
Répondent qu'ils n'en payent point.
DROITS CURIAUX. - Enquis quels sont les droits curiaux ?
Répondent qu'ils payent pour les mariages, remises et sépultures des grands corps trois livres, trente sols pour la sépulture des enfants et pour la relevée des femmes une poule, pour le débito de Pâques il est de six deniers par feu ainsi qu'il conste par les visites précédentes, et le sieur curé consent que ledit droit soit perçu par le fabricien et appliqué aux besoins de ladite fabrique.
Enquis si le sieur curé n'a point d'autres droits ?
DROITS HONORIFIQUES. - Répondent que feu Me Lagueron, curé de Fleurie, ayant institué pour ses héritiers universels les pauvres de l'Hôtel-Dieu de Charlieu aux conditions de recevoir dans ledit Hôpital un pauvre de la paroisse de Fleurie successivement et à perpétuité, il réserva le droit de nommer ledit pauvre à ses successeurs par son testament passé à Marcigny et reçu Fremenville, notaire, le 1er avril 1718, coté A.
Ladite fondation et nomination s'exécutent.
FONDATIONS. - Enquis s'il y a des fondations ?
Répondent qu'il y en a plusieurs :
1° d'une grande messe à laquelle doit être appelés trois prêtres ; plus de douze messes basses et de l'entretien d'une lampe perpétuelle devant le Saint Sacrement, faite par Hugues Huillard, ci-devant curé de Fleurie, pour la supportation de laquelle il a donné les fonds suivants dont jouit le sieur curé : 1° un pré de la contenue d'un char de foin, joignant le presbytère et ci-après confiné avec le pourpris de la cure ; 2° une vigne sise au clos du bois Ronan, de la contenue d'environ six ouvrées ; 3° autre vigne sise au clos de Corbet, de six ouvrées environ, par acte reçu Micol, le 18 mai 1686, coté n° 1.
2° Fondation de douze messes et douze bénédictions chaque troisième dimanche du mois faite par Laurent Marpaud, sous la rétribution annuelle de quatorze livres au profit du sieur curé et dix livres pour la fabrique, par acte reçu Regnard, le 20 décembre 1734, dûment homologué par nous le 25 janvier 1735, coté avec la quittance du droit d'amortissement n° 2.
3° Fondation d'une grande messe le jour de saint Urbain, 25 mai, avec une procession de l'église à la croix de la Serve et de là par le grand chemin à la croix Lagueron et enfin terminée à l'église, et en cas de mauvais temps autour de l'église, faite par le sieur Joseph Fleury et sa femme, sous la rente annuelle et irrachetable de trente sols au profit du sieur curé et vingt sols pour droit de banc au profit de la fabrique, ladite rente de cinquante sols hypothéquée sur tous les biens de Laurent Barnaud qui s'est chargé du principal de ladite rente, par le même acte reçu Desnoyers, le 9 novembre 1738, coté n° 3.
4° Fondation de trente messes faite par Pierette De Lormes et Marie Dumont pour la supportation de laquelle elles cèdent au sieur curé trois contrats : le premier de la rente de trois livres au principal de soixantes livres due, par Benoîte Servajan, veuve d'André Buretier, par acte reçu Rolland, le 24 avril 1700; le second de la rente de quatre livres dix sols au principal de quatre-vingt-dix livres, due par Jacques et Thomas Demont, reçu Rolland, le 20 avril 1704 ; le troisième de la rente de sept livres cinq sols au principal de cent quarante-cinq livres due par Jean Fleurie, reçu Jonart, le 11 août 1717. Ledit acte de fondation reçu de Lapoix de Fremeville, le 17 décembre 1717, coté 4.
5° Fondation de trois messes faite par Louis Jacquet, sous la rente annuelle d'une livre hypothéquée sur une vigne sise au vignoble de Frontgrain et de deux livres au profit de la fabrique, par acte reçu Jacquet et Buchet, notaires royaux, le 15 mai 1635, et depuis renouvelé sous les mêmes conditions par Jérôme Jacquet, par acte reçu Chabrier, le 15 octobre 1690, coté n° 5.
Ladite fondation non exécutée, attendu que les héritiers et bientenants ne payent qu'à la fabrique la somme de quinze sols.
FABRIQUE. - Enquis s'il y a une fabrique, par qui administrée et quels en sont les revenus ?
Répondent que la fabrique est actuellement administrée par honnêtes Philibert Tacher et Claude Roux, nommés le 8 décembre 1737, par acte reçu Desnoyer, et que ses revenus consistent :
1° dans l'huile nécessaire à l'entretien de la lampe perpétuelle devant le Saint Sacrement, aux frais du sieur curé, comme il a été dit ci-dessus à l'article des fondations n° 1.
2° Dans le revenu des bancs posés dans la nef de ladite église et que nous avons fixé du consentement du sieur curé et habitants à la rente annuelle de vingts sols et à faute d'être payée ladite somme par les possesseurs desdits bancs annuellement à la fête de saint Martin, seront lesdits bancs quinze jours après le terme mis hors de l'église et la place donnée à un autre aux mêmes conditions de trois pieds et demi de longueur, deux et demi de large uniforme, et ordonnons que ladite redevance sera payée d'avance à ladite fête de saint Martin, sous les peines ci-dessus portées.
3° Dans les rentes annuelles rappelées ci-dessus au titre des fondations n° 2 et n° 5, et dans celle de dix sols créée au profit de la fabrique par André Desaux, par acte reçu Chabrier, Notaire, le 4 octobre 1598. Coté B.
4° Dans le droit payé à la fabrique par les héritiers de ceux qui sont enterrés dans ladite église, fixé par l'usage à la somme de dix livres, non compris la réparation du pavé, et la fosse ; lequel usage nous confirmons.
5° Dans le produit des quêtes qui se font pendant l'office divin, les fêtes et dimanches, et qui est déposé dans le tronc dont il a été parlé ci-dessus.
6° Dans les offrandes de cire faites par ceux qui amodient les honneurs de l'église vulgairement dit Royaume, qui peuvent produire annuellement dix livres de cire.
Ensuite nous étant fait représenter le livre de compte de ladite fabrique, depuis le dernier arrêté de l'année 1740, nous avons trouvé que la recette montait à la somme de cent trente-six livres et la dépense à celle de cent soixante-quatre livres cinq sols six deniers. Partant la dépense excède la recette de la somme de vingt-huit livres cinq sols six deniers que lesdits fabriciens ont quittée volontairement à la fabrique.
Compte arrêté nous ont présenté lesdits fabriciens un billet de main privée par lequel il appert que le sieur Laurent Barnaud, prêtre desservant de ladite paroisse, a entre les mains cent quarante-deux livres trois sols provenant des quêtes ci-dessus.
Plus il est dû à la fabrique par plusieurs particuliers à qui les fabriciens ont vendu le vin des quêtes la somme de deux cent soixante-huit livres dix sols.
Plus il est dû à la fabrique par la veuve Alemonière la somme de dix livres pour droit de sépulture de son mari et plusieurs années d'arrérages de son banc.
Par le sieur Marpaud quatre livres pour son banc, le sieur Sadoc aussi sept livres pour le banc et le sieur Perroy plusieurs années d'arrérages pour son banc. Chargeons les fabriciens de recouvrer lesdites sommes, à raison d'une livre par banc.
Enquis s'il y a des confréries ?
Répondent qu'il y en a deux, l'une en l'honneur du Saint Sacrement établie de notre autorité à l'occasion de la fondation de Laurent Marpaud, ci-dessus rappelée, n° 2, et l'autre à l'honneur du Saint Rosaire, établie par l'autorité de Mgr de Colbert, l'un de nos prédécesseurs.
CONFRÉRIE DU SAINT SACREMENT. - Enquis quelles sont les pratiques de la confrérie du Saint Sacrement ?
PRATIQUES. - Répondent qu'elles consistent à s'approcher des sacrements le troisième dimanche de chaque mois, assister tour à tour à l'adoration du Saint Sacrement, qui demeure exposé ces jours-là depuis la messe jusqu'à vêpres ; assister pareillement à la bénédiction un cierge à la main et accompagner autant qu'on le peut le saint Viatique lorsqu'on le porte aux malades.
REVENUS. - Enquis quels sont les revenus et par qui administrés ?
Répondent que les revenus consistent dans le produit des quêtes qui se font dans ladite église les jours de confrérie, lesquelles sont déposées dans un tronc et employées par honnête Claude Barnaud et Jacques Rivolier, à ce nommés par le sieur curé et les confrères.
Plus le droit d'introge fixé à vingt sols et le droit annuel de deux sols six deniers. Enfin la redevance d'un sol payable par chacun des confrères à la mort d'un des confrères ; sur laquelle redevance est prélevée la somme de quinze sols pour l'honoraire de la messe qui se célèbre au premier jour non empêché.
COMPTES. - Et ayant demandé les comptes auxdits receveurs nous ont représenté leurs livres de dépense, la recette se faisant dans le tronc fermé à deux clefs dont l'une est au pouvoir du sieur curé et l'autre entre les mains desdits receveurs, duquel tronc ouverture faite, nous avons trouvé que la recette montait à la somme de cent soixante-deux livres sept sols neuf deniers, et la dépense à celle de cent livres dix sols, partant la recette excède la dépense de soixante et une livre dix-sept sols neuf deniers, dont nous avons chargé le sieur Laurent Barnaud, prêtre desservant, pour être jointe à celle de cent quarante-deux livres trois sols faisant le total de la somme de deux cent quatre livres neuf deniers dont il fait sa charge, qui a été remise entre les mains des fabriciens.
CONFRÉRIE DU SAINT ROSAIRE. - Enquis quelles sont les pratiques de la confrérie du Saint Rosaire ?
PRATIQUE. - Répondent qu'ils fréquentent les sacrements le premier dimanche de chaque mois, assistent à la procession et à la bénédiction du Saint Sacrement lesdits jours et le lendemain ou premier jour non empêché à la messe pour les défunts confrères et enfin récitent une fois le Rosaire par semaine.
REVENUS. - Enquis quels sont les revenus de ladite confrérie et par qui administrés ?
COMPTE. - Répondent qu'ils consistent en le produit des quêtes qui se font dans ladite église les jours susdits, dans le droit d'introge et la redevance annuelle, l'un et l'autre fixé à un sol ; enfin dans la quête qui se fait au décès de chaque confrère, à laquelle chacun contribue selon sa dévotion, sur lesquelles sommes on a prélevé quinze sols pour l'honoraire de la messe qui se dit solennellement pour le défunt au premier jour non empêché et la somme de six livres pour l'honoraire des douze messes ci-dessus ; tout le reste demeure confondu dans le tronc avec les revenus de la fabrique et sont administrés par les fabriciens susdits, partant leur compte est commun et l'avons fait clore et arrêter avec celui de la confrérie du Saint Sacrement par un de nos vicaires généraux.
PRESBYTÈRE. - Enquis s'il y a un presbytère ?
Répondent qu'il y en a un et nous y ayant conduit nous avons trouvé un bâtiment composé d'une salle, une cuisine et à coté un fournier ; au-dessus deux chambres et au-dessus desdites chambres un grand grenier, le tout desservi par un degré de pierre en état.
En matin, une cour entre deux et un grand cuvage de soixante et dix pieds de longueur sur trente de largeur, dont la charpente est portée sur des piliers en pierre de taille ; un pressoir et une cuve au presbytère.
Attenant et sous le même toit, une cave voûtée à canne, ladite voûte soutenue par des piliers de pierre massifs ; ladite cave de soixante et dix pieds de longueur sur vingt de largeur, le tout neuf et en état. Les écuries et grenier à foin sont séparés du tinalier par la grande et petite porte d'entrée élevées à neuf ainsi que les murs qui les réunissent auxdites écuries et tinalier ; lesd. écuries construites à neuf.
En midi du presbytère est un grand jardin partie de l'ancien de cure partie de l'acquisition de M. Charles Manoury, ci-devant curé de Fleurie, ainsi qu'il est porté par l'acte reçu Dechizelles le jeune, notaire du 13 octobre 1741, contre Michel Fayard, vigneron de Fleurye, coté C.
En matin dudit jardin est un pré de la fondation rappelée ci-dessus, n° 1, en bise une cour et un puits dans ledit jardin, le tout clos en partie de mur, partie haies vives de la contenue d'environ six mesures, joute de bise le cimetière de ladite église, de matin le chemin tendant d'Iguerande à Charlieu, de midi la maison de Guillaume Le Franc, la chenevière de Mme Buinan et le chemin de Fleurie à Marcengy, de soir les vergers et jardin de lad. dame, et a signé ledit sieur Barnaud, prêtre desservant, et s'est retiré. Barnaud, prêtre.
INTERROGATS AUX HABITANTS SEULS. - Ensuite avons interrogé les habitants seuls comme s'ensuit : 1° si le sieur prêtre desservant ne s'absente point de ladite paroisse ?
Répondent qu'il est très sédentaire depuis trois ans qu'il les dessert ;
2° S'il ne manque point de leur dire la messe et les vêpres les dimanches et fêtes, à l'heure prescrite par les ordonnances ?
Répondent qu'il y est très exact.
3° S'il visite les malades et si personne n'est mort privé des sacrements par sa faute ?
Répondent qu'il remplit tous ses devoirs avec édification.
4° S'il fait les prônes et les catéchismes selon notre dernière ordonnance ?
Répondent qu'il n'y manque point.
5° S'il exécute les fondations ?
Répondent qu'ils ne se sont pas aperçus qu'il y ait manqué.
Lecture faite de tout ce que dessus aux susdits habitants, ont déclaré contenir vérité et ont signé ceux qui l'ont su et non les autres pour ne le savoir de ce enquis.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vic. gén. ; Manoury, curé ; Sadoc ; Rivollier ; Michel l'aîné ; Michel ; E. Pastureau ; J. Fleury ; Barnaud ; J. Quinet ; Louis Rivet ; Taché ; Jean Marpaud ; Benoist Aubret ; Philippe Cucherat ; Pierre Chervier ; M. Dejoux ; Jean-Marie Bourru ; Plassard, vice-promoteur.
INTERROGATS AU SIEUR CURÉ. - Ensuite avons interrogé le sieur curé comme s'ensuit :
1° De ses nom, âge, diocèse, ordination, provision et institution de ladite cure.
Répond qu'il s'appelle Jacques-Louis Manoury, né au diocèse de Rouen, en 1721, ordonné prêtre sur dimissoire, à Paris, en 1745, pourvu de ladite cure par nous ensuite de la démission de M. Charles Manoury, vicaire général, et mis en possession en 1746, présente année.
2° Si les paroissiens observent la sanctification des dimanches et fêtes ?
Répond qu'étant pourvu de ladite cure depuis deux mois seulement, il ne pouvait connaître l'état de sa paroisse et qu'il nous priait de nous en rapporter au sieur Barnaud, prêtre desservant ladite paroisse.
Enquis le sieur desservant : 1° de ses nom, âge, diocèse, ordination et approbation pour la desserte de ladite cure.
Répond qu'il s'appelle Laurent Barnaud, né en ladite paroisse de Fleurie-la-Montagne, ordonné prêtre à Lyon sur notre dimissoire, en 1740, approuvé de notre autorité pour la desserte de ladite cure, en 1743.
2° Si les paroissiens observent la sanctification des dimanches et fêtes ?
Répond qu'il en est très édifié.
3° S'il n'y a point de fêtes de dévotion ?
Répond qu'il n'y en a point.
4° S'il n'y point d'inimitiés d'éclat, de procès scandaleux, de divorces ?
Répond qu'il n'en connaît point.
5° S'il n'y a point de protestants ni personne qui manque au devoir pascal ?
Répond qu'il y en a un qui depuis sept ou huit ans ne satisfait point au devoir pascal et cause du scandale dans la paroisse par son irréligion et les discours impies qu'il tient sans ménagement.
6° S'il y a des sages-femmes en état d'administrer le baptême en cas de nécessité ?
Répond qu'il y en a deux suffisamment instruites.
7° S'il n'y a point de maître d'école ?
Répond qu'il n'y en a point.
AUMÔNE. - 8° S'il n'y a point d'aumône fondée dans ladite paroisse ?
Répond qu'il y en a une fondée par feu M. de Tilladet, notre prédécesseur, de la somme de cinquante livres au principal de mille livres, ladite rente payée par les Etats du Mâconnais et distribuée aux pauvres de ladite paroisse par le sieur curé, suivant le mémoire au catalogue desdits pauvres, dressé par ledit sieur curé et notables de lad. paroisse de Fleurie, et par eux certifié vrai et équitable.
REGISTRES. - Ensuite nous avons demandé au sieur desservant les registres des baptêmes, mariages et sépultures, et il nous a représenté les suivants : un registre contenant tous les actes depuis 1674 jusqu'en 1685 et un double d'actes depuis 1680 jusqu'en 1683, autre registre depuis 1685 jusqu'en 1691 et un double, autre registre depuis 1691 jusqu'en 1692 et double, autres de 1692 et suivants, jusqu'à la présente année 1746, clos et en ordre.
Enquis le sieur curé s'il a quelqu'autres titres que ceux qu'il nous a exhibés au présent procès-verbal.
TITRES DE LA CURE. - Répond qu'il en a plusieurs et 1° un terrier latin de l'année 1535, signé Sylvestri et Rymond, couvert en parchemin, contenant 33 feuillets écrits et non écrits, dont le premier manque, commençant par le préambule nos officialis et finissant par la conclusion du garde-sceau. Coté D.
Transaction entre le sieur curé de Fleurie et les habitants au sujet d'un certain sentier couvert à côté du cimetière, relâché audit sieur curé, par acte reçu Nompert, le 4 février 1680, coté E.
Bornage des limites de la dîmerie de Saint-Bonnet et de Fleurie, par acte reçu Dechizelles, du 4 septembre 1711, dont copie informe, coté F.
Requêtes appointées par le juge châtelain de Châteauneuf-Fleurie, de par laquelle il appert que les habitants de Fleurie ne peuvent ouvrir la vendange sans l'agrément des décimateurs, du 30 septembre 1702, cotées G.
Verbal de déclaration fait par plusieurs habitants de Fleurie, qui attestent avoir vu un ancien chemin tendant de la maison curiale au vignoble du Fontgrain, entre les prés de Laurent Cuisenier, Antoine Buvetier et autres ; ledit chemin destiné au charroi des vendanges et dîmes de la cure, par-devant Rolland, le 12 janvier 1703, ensemble plusieurs actes concernant le même droit de passage, cotés H.
Acquêt du droit de passage dans la vigne de Louis Tachier au vignoble de Corbet pour aller dans la vigne dudit sieur curé, par acte reçu Rolland, le 7 octobre de l'année 1705, coté I.
De tous lesquels titres, ledit sieur curé demeure chargé et a signé avec nous le présent procès-verbal.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Manoury, curé ; Plassard, vice-promoteur.

VISITE DE LA CHAPELLE RURALE DE SAINT-CLAUDE

Du même jour que dessus.
Nous, Évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse, nous nous sommes transportés dans la chapelle rurale, sous le vocable de saint Claude, au village de la Barnaudière, paroisse de Fleurie, où nous étions attendu par le sieur curé dudit lieu, et nous avons procédé à la visite d'icelle, assisté de notre vicaire général et de notre vice-promoteur soussignés en la manière que s'ensuit.
Nous avons trouvé une chapelle isolée, lambrissée à neuf, bien couverte, dont le pavé a besoin de quelques réparations, éclairée en matin et soir de deux vitraux ; elle peut avoir quinze pieds en longueur sur dix de large, au-dessus de la porte est une tour couverte à ancelle avec une cloche bien sonnante, au-devant est un chapiteau de six pieds en carré ; le jambage de la porte a besoin de réparations. L'autel est de pierre dans laquelle il y a un marbre en état, il n'y a point de contre-table et le devant d'autel de calemande est attaché contre la pierre, sur l'autel il y a un gradin, un crucifix, deux chandeliers de bois, un pupitre. Dans un cadre de chêne, servant de retable, est une grande image représentant un crucifix, au-devant un tableau de saint Claude et de chaque côté un tableau, l'un est de saint Jean et l'autre de saint Michel.
On monte audit autel par deux marches, l'une est en pierre et l'autre en bois ; il y a une chasuble de droguet, une aube assortie, trois nappes, un missel usé, une clochette, deux burettes de verre, un Te igitur, une lampe ; il y a un bénitier de pierre dans le mur en entrant, appartenant au sieur Michel Bourgeois, de Fleurie.
Enquis s'il y a quelque fondation dans ladite chapelle ?
Répond le sieur curé qu'il y a une fondation de cinq messes faite par M. Claude Delaronzière, sieur de la Douze, sous la rente annuelle de trois livres, par acte reçu Bevaud, le 12 décembre 1669, homologuée par M. de Colbert, l'un de nos prédécesseurs, dans le cours de sa visite, le 15 juin 1670, paye ledit sieur Michel. Avons réduit de son consentement à trois messes basses annuellement. Coté n° 6.
Lequel acte à nous exhibé a été à l'instant retiré par le sieur curé qui a signé avec nous.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Manoury, curé ; Plassard, vice-promoteur.

CHAPELLE DU CHÂTEAU DE DINECHIN

Du même jour que dessus.
Nous, Évêque de Mâcon, susdit savoir faisons que continuant les visites de notre diocèse, nous sommes transportés au château de Dinechin, paroisse de Fleurie-la-Montagne, pour faire la visite de la chapelle domestique dudit château, où nous étions attendu par le sieur curé dudit lieu, et nous avons procédé à la visite d'icelle, accompagné de notre vicaire général et vice-promoteur soussignés.
Avons trouvé un bâtiment isolé de trois côtés, attenant en arrière à une boulangerie dans le rez-de-chaussée de la cour dudit château, bien lambrissée, éclairée en matin, bise et midi de cinq vitraux bien entretenus, le pavé a besoin de quelques réparations ; elle peut avoir quinze pieds en longueur sur dix de largeur.
Le tableau représente un crucifix accompagné de saint Jean et de la Sainte Vierge dans un cadre simple, avec deux consoles peintes et dorées en partie, de chaque côté est une crédence avec un petit tableau.
L'autel est de pierre avec un marbre en état.
La contre-table est de bois simple, le devant d'autel de soie en état, on y monte par deux marches, l'une en pierre et l'autre en bois.
Sur ledit autel deux gradins de bois peints, un crucifix et deux chandeliers de cuivre, deux nappes en double et un tapis de coton brodé très propre.
Un missel et un pupitre, un calice très propre en état, deux aubes assorties, une chasuble de brocard bleue à fleurs, complète, autres chasubles à deux faces, l'une de satin rouge et l'autre de toile radoucie, noire, complète, deux burettes et un bassin d'étain, une clochette, trois corporaux et trois Purificatoires.
Ladite chapelle est ornée de plusieurs tableaux décents et d'un crucifix au-dessus du bénitier qui est dans le mur à côté de la porte.
Enquis s'il y a quelques fondations.
Répond le sieur curé qu'il y a une fondation de douze messes faite par Gaspard Dupont, sieur de Dinechin, au profit du sieur curé, sous la rente annuelle de six livres hypothéquées sur ladite terre de Dinechin, par acte reçu Marc Benoît, le 3 mars 1674, homologuée le 13 mars de la même année, par M. Tixier vicaire général. Ledit acte à nous exhibé par le seigneur de Dinechin et à l'instant par lui retiré.
L'abbé de Bussy, vicaire général ; Manoury, curé ; Plassard, vice-promoteur.

VISITE DE LA CHAPELLE DU CHÂTEAU DE BEAULIEU

Du même jour que dessus.
Nous Aimé-Ange Mignot de Bussy, abbé de Nant, vicomte de Verdun, grand archidiacre et chanoine de l'église de Mâcon, vicaire général de Mgr l'évêque de Mâcon, en vertu de sa commission datée de cejourd'hui, nous sommes transportés au château de Beaulieu, paroisse de Fleurie-la-Montagne, pour visiter la chapelle construite dans la cour dudit château. Avons trouvé un bâtiment isolé de toute part, les murs sont en mauvais état et menacent ruine ainsi que le lambris.
L'autel est de bois sur lequel est un marbre hors de service, une nappe simple. Le tableau qui sert de retable représente sainte Madelaine dans un cadre de bois simple. Les ornements sont fermés dans une armoire du château et on n'a pu nous les représenter ; attendu l'indécence de ladite chapelle nous avons défendu d'y célébrer et a signé avec nous le sieur curé.
L'abbé de Bussy, vicaire général ; Manoury, curé ; Plassard, vice-promoteur.

SAINT-IGNY-DE-ROCHE

Cejourd'huy dix-huit du mois de juillet de l'an mil sept cent quarante-six.
Henry-Constance de Lort de Sérignan de Valras, par la miséricorde de Dieu et l'autorité du Saint Siège Apostolique, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse et étant arrivé à cet effet en la paroisse de Saint-Igny-de-Roche, sous le vocable de l'Assomption, où après avoir été reçu et fait les prières en la manière accoutumée, en conséquence de la publication de notre visite faite au prône le dimanche précédent, ont comparu par-devant nous M. Claude-François Gondras, curé dudit lieu, M. Claude-François Villaine, vicaire, sieur Pierre Fleury, Joseph Berthier, Etienne Bertillot, Guillaume Roux, Antoine Deshales, Jean Deshales, Jean La Croix, Claude Bufier, Claude Matray, Jacques Buchet, Jean Bufin, Benoist La Croix, Jean Thiven, Louis Labrosse, Jean Denis, Claude Desverchère, Antoine Martin, Jean Duchet, Claude Denis, Nicolas Chaumont, Jean Bruge, Claude Dumont, Jean Donjoux, Benoist Chevreton, Barthélémy Dubuis-Bonnefond, assemblés et convoqués au son de la cloche, les décimateurs autres que le sieur curé ne comparant ni personne en leur nom ni autres intéressés si aucuns sont, contre lesquels non comparant notre vice-promoteur a requis défaut que nous lui avons octroyé et à sa réquisition avons procédé à la visite d'icelle paroisse, assisté de notre vicaire général soussigné, les susnommés tous habitants ou paroissiens dudit lieu faisant et composant la plus grande et saine partie de leur paroisse, en présence desquels avons procédé à la visite d'icelle, dressé le présent procès-verbal.
VASES SACRÉS. - Nous avons reconnu un grand ciboire non doré par dedans, tenant deux cent cinquante hosties dont la seule coupe est d'argent et le pied d'arquemil doré, une custode non dorée dont la coupe est d'argent et le pied d'arquemil argenté, un soleil dont le seul croissant est d'argent non doré et le pied d'arquemil doré, un calice avec sa patène d'un poids médiocre assez propre, mais il n'est point doré par dedans, non plus que la patène.
TABERNACLE. - Un tabernacle avec son gradin, espace dans le dessous, accompagnements formant quatre petites niches dans les côtés dans lesquelles sont les statues de saint Pierre, saint Roch, saint Ignace, saint Martin et saint Claude, niche à colonnes et à jour dans laquelle est la statue de la Sainte Vierge, ladite niche surmontée d'une couronne le tout de bois doré neuf et fort propre ; ledit tabernacle est doublé de papier marbré, il y a six chandeliers de bois doré aussi presque neufs, une croix de même attachée au tabernacle, un rideau de cadis vert en deux pièces pour la conservation du tout.
AUTEL. - L'autel est en maçonnerie, la table de pierre de taille qu'on regarde comme sacrée et sur laquelle on célèbre, il est couvert de trois nappes et d'un tapis de cadis vert revêtu d'un boisage partie peint, partie doré, dans lequel est un devant d'autel de cuir doré, presque neuf. Le marchepied est de pierre de taille, de même que les deux degrés dans le dessous. Cet autel, quoique sans retable, le tabernacle en servant, est d'une grande propreté et décence.
FONTS BAPTISMAUX. - Les fonts baptismaux de pierre circulaire grossièrement faits sont placés du côté de l'évangile près la porte, ils sont garnis d'une cuvette de cuivre avec couvercle de bois, la piscine est sous la cuvette qu'on enlève lors des baptêmes, il y a un autre couvercle armé de pointes de fer fermant à clef.
VASES DE SAINTES HUILES. - Les Saintes Huiles sont dans trois petites boîtes de fer blanc, renfermées dans une autre boîte longue de même matière, il y a un bénitier de pierre grossièrement fait près la porte, et de l'autre côté contre le mur un ancien confessionnal de bois de sapin pouvant encore servir.
La chaire à prêcher de bois de noyer avec son couronnement et degrés sans dossiers est contre le pilier séparant la nef du chœur du côté de l'évangile.
BANNIÈRE. - La bannière est de damas blanc à frange de soie, le milieu de cuir où est peinte d'un côté la Sainte Vierge et de l'autre saint Ignace, elle est attachée à une croix processionnelle de cuivre argentée, il y a encore une autre croix de cuivre argentée avec son étendard de satin rayé et une plus petite croix aussi de cuivre. La table de la communion est une vieille balustrade de bois de noyer placée sous l'arc qui sépare le chœur de la nef.
AUTEL DE LA SAINTE VIERGE. - Au haut de la nef du côté de l'évangile est un petit autel tourné du côté du nord, sous le vocable de la Sainte Vierge, représentée par une statue de bois doré posé sur un pied de même ; il n'y a point de retable, il y a seulement un cadre de bois, où est un satin rayé en forme de tapisserie. Dans le haut est un couronnement de bois peint en forme de dais, un petit rideau de cadis vert en deux pièces pour la conservation du tout, trois petits gradins de bois peints, sur lesquels sont quatre chandeliers et un crucifix de bois. Ledit autel est en maçonnerie, la table de pierre de taille sur laquelle il y a un grand marbre sacré en état, il est couvert d'une nappe à dentelle fort propre et de deux sous-nappes, revêtu d'un cadre de bois de noyer dans lequel est un devant d'autel peint sur toile, déchiré dans le bas, marchepied de pierre. L'espace qui entoure l'autel est fermé par une petite balustrade de bois de chêne, à hauteur d'appui ; point de fondations.
SACRISTIE. - Derrière l'autel est un espace destiné à un vestiaire, mais trop petit ; dans une commode à trois tiroirs et armoire dans le dessus placée dans le chœur sous un arc du côté de l'évangile, avons trouvé :
LINGES. - Deux nappes à la Venise fort propres, deux autres de toile commune garnies de dentelles, cinq sous-nappes, trois nappes de communion, quatre corporaux garnis en dentelles fort propres, cinq autres aussi en dentelles, vingt purificatoires, trois aubes neuves et cinq autres moins bonnes, quatre cordons, quatorze amicts, trois surplis.
ORNEMENTS. - Une chasuble de satin en fleurs en galons de soie, une autre de damas blanc en galons de soie de service, trois de camelot, blanche, violette et noire, toutes garnies d'étoles, manipules, bourse et voile en bon état, une autre vieille de camelot noir, une autre neuve de satin rouge, une chape de satin à fleurs à galon d'or faux encore de service, une écharpe de taffetas à frange de soie, un tour de dais à frange de soie de satin rouge dont l'impériale est de toile rouge, mauvais drap mortuaire de cadis, un missel neuf, un autre encore de service, un petit cahier pour la messe des morts, un antiphonaire, un graduel et un psautier in-folio avec leur pupitre de bois de noyer tournant sur un bas d'armoire, un petit rituel, un encensoir avec sa navette de cuivre, un bénitier de fonte pour l'aspersion, deux burettes d'étain, une petite clochette, trois grandes lampes de cuivre devant le grand autel, dont deux anciennement argentées, une plus petite aussi de cuivre argentée devant l'autel de la Sainte Vierge, un phanal.
DESCRIPTION DE L'ÉGLISE. - L'église est de trois parties, l'une compose le sanctuaire voûté en coquille éclairée de deux petits vitraux, cadette, fort petit, mais propre. Le choeur est aussi voûté en voûte forte, renfermé entre quatre arcs, dont deux font un enfoncement formant deux petits latéraux, il est très bien cadetté de même que la nef éclairée de deux vitraux et d'un troisième plus petit, en état, de grandeur médiocre et fort propre.
CLOCHER. - Dessus est le clocher formant une grosse tour couverte de tuiles creuses en bon état, il y a deux très petites cloches bien sonnantes. Sous l'arc qui sépare la nef du chœur est un crucifix de bois peint supporté par une traverse de bois.
NEF. - La nef est longue d'environ quarante-cinq pieds sur vingt-deux ou vingt-quatre de large, éclairée de quatre vitraux en état ; les murs en paraissent bons, ils sont blanchis ; elle est lambrissée de bois de sapin, en compartiments, qui a besoin de quelques légères réparations ; il y a un banc dont il sera parlé.
CIMETIÈRE. - Avons visité le cimetière régnant autour de l'église, clos partie de murs en terrasse, partie d'haies vives, il y manque une croix ; ordonnons que celle qui en est à quelque distance y soit apportée ou qu'il y en soit placé une autre ; les murs extérieurs de ladite église, de même que la couverture de tuiles creuses, sont en bon état.
Après quoi avons interrogé les sieurs curé et susnommés comme s'ensuit.
NOMINATEUR. - Qui nomme à la cure ?
Répondent que toute provision nous en appartient à cause de notre dignité épiscopale.
COMMUNIANTS. - Combien il y a de communiants, de quel bailliage et parlement, et quel est le seigneur haut justicier ?
Répondent environ deux cent quatre-vingts communiants du bailliage et élection de Mâcon, du parlement de Paris, et qu'il y a plusieurs conseigneurs, dont Mlle la princesse d'Armagnac est la dominante.
DÉCIMATEURS. - Quels sont les décimateurs ?
Répondent que les décimateurs sont le sieur curé pour la plus grande portion, le seigneur de la Garde pour une portion modique et le seigneur de Verpré pour une très petite portion, et se lèvent les dîmes dans les terres et vignes, des froment, seigle, orge, avoine, blé noir, pois, fèves, lentilles, chanvre, tant mâle que femelle, millet, panais, vin et autre chose decimable de quinze la seize, excepté les pois, fèves, lentilles, millet et panais, qui se dîment dans le coffre, le surplus se dîmant même pour les nombres rompus, au dire du sieur curé et non des habitants qui prétendent qu'on ne doit point rapporter les comptes d'une terre à l'autre, ni dîmer les nombres rompus, de même que les seconds blés noirs, et sur ladite contestation, les habitants et le sieur curé se sont engagés à s'en tenir à la décision de deux avocats de Mâcon, qui sont Mes Laborier et Vaillant. Et se confine la dîme du sieur curé par une borne au delà du grand chemin de Charlieu, visant à une autre borne située à la montagne de Montron, de soir, et cette borne passe au milieu de la vigne de Chevreton et dans celle de Philibert de La Coste, qui fait la séparation de midi et de là va dans le chemin de Saint-Igny au village de la Roche jouxte les terres et pré des Cadelles de matin, de là elle va au borne jacob, de midi, et va au pré de Versus jouxte la rivière de Ciel et de là elle va aux terres de Sanerot, de matin, ensuite elle va à la cime de la terre à Poloce de bise, où il y avait une borne plantée qui s'est perdue et auprès de cette borne il y a une grosse pierre à la place de la borne ancienne, encore de matin, ensuite elle suit le chemin jusqu'aux Las où il y a une borne encore de bise et des Las elle va à la borne des pins d'Erfeüille, et delà à la rivière d'Erfeüille, de soir et bise, qu'elle continue jusqu'à Burlon, encore de soir, et le grand chemin de Châteauneuf à Belmont, de midi, fait le séparation de la dîme dudit curé.
Et aucun des décimateurs autre que ledit sieur curé n'ayant comparu, ni personne pour eux, notre promoteur a requis défaut contre eux que nous lui avons octroyé.
NOVALES. - Enquis s'il y a des novales ?
Répondent qu'il y a les suivantes : Guillaume Roux en a en trois endroits, savoir : la terre appelée la Franchise, de la semence de deux mesures ou environ, que jouxte la terre de Benoît Martin de midi et soir, et les terres dudit possesseur de bise et matin.
Terre du Bois, de la semence de cinq mesures ou environ, jouxte les terres du seigneur de Verpré de soir, les terres dudit possesseur de bise, la terre de Claude Denis de midi et matin.
Terre appelée le petit Grand pré, de la semence de deux coupes ou environ, jouxte la terre de François Dinet de matin, la terre de Benoit Vaginay de midi et soir, et la terre de Claude Denis de bise.
Claude Chollier en a en deux endroits, savoir : le petit bois, de la semence d'une mesure ou environ, jouxte les terres de Claude Desverchères de bise, celle de Claude Denis de soir accolant bise, un chemin essentiel des Tronchères à Gottegy.
Terre appelée Troncherderie, de la semence d'une mesure ou environ.
Claude Lacoste en a deux, une de la semence de deux mesures ou environ, appelées les terres du Grand Bois.
Terre appelée le Pré, de la semence de deux coupes ou environ.
Claude Desverchères a deux terres, une de la semence d'une mesure ou environ, appelée le Petit Bois, acquise par Mathieu Auclerc.
Terre appelée la verchère des Seignes, de la semence de trois mesures ou environ, dont la moitié est novale.
Pierre Desverchères a une terre de cinq mesures ou environ ; jouxte la terre de Mathieu Auclerc de matin, la terre du seigneur de Verpré de soir, et celle du possesseur de midi et bise.
Claude Buffin a une terre de la semence d'une coupe ou environ ; jouxte le pré du possesseur de matin, la maison de Benoît Chevreton, un sentier entre deux de soir, le chemin tendant de Châteauneuf à Belmont de bise, et la verchère de Claude Desverchères de midi.
Claude Denis a une terre appelée Troncherderie, de la semence de trois mesures ou environ, et ledit Claude Vaginay en a une de la semence de trois coupes ou environ, dans la même terre et confinée comme dessus.
Jean et George Demurgers, père et fils, ont une terre de la semence de trois coupes ou environ, appelée Possession.
FONDS DE CURE. - Enquis s'il y a des fonds de cure ?
Répondent qu'il y a deux prés, jardin et verchère qui seront confinés dans l'article presbytère.
DROITS DE PASSION. - S'il y a des droits de passion ?
Répondent que les habitants aisés donnent une gerbe de froment quand ils en recueillent et une de seigle quand ils ne recueillent point de froment, les autres une gerbe de deux en deux ans et une de seigle quand ils ne recueillent pas de froment, moyennant quoi le sieur curé doit dire la passion depuis une Sainte Croix jusqu'à l'autre.
CASUEL. - Comment ils payent le casuel ?
Répondent qu'ils payent trois livres pour mariage ou remise, autant pour la sépulture d'un grand corps, la moitié pour celle d'un petit, une poule ou cinq sols pour la bénédiction des femmes après leurs couches, quinze deniers par feu pour le droit de Pâques, le tout par usage, de même qu'un mouchoir pour les fiançailles, qui se donne volontairement.
FABRIQUE. REDDITION DE COMPTES. - S'il y a une fabrique ?
Répondent que le luminaire n'a point de revenu fixe, qu'il s'entretient de quêtes qui se font dans l'église et qui peuvent produire par communes années dix à douze francs plus en oblation, en cire qu'ils en fournissent dix à douze livres ; quant au banc possédé par le sieur Fleury, ordonnons, de l'avis des sieur curé et paroissiens, qu'il sera payé pour la place d'icelui trente sols à chaque fête de saint Martin d'hiver et à défaut de payement sera ledit banc expulsé un mois après la saint Martin. Sont luminiers Joseph Chevrier et Jean Buffin, lesquels ne savent point écrire, l'un deux sachant seulement signer son nom ; ils ne nous ont présenté aucun compte en forme, mais après avoir payé les ornements nouvellement achetés et encore une chasuble de satin rouge qui doit arriver incessamment de Lyon, ils se sont trouvés entre leurs mains la somme de dix-neuf livres dont ils demeurent comptables, sans y comprendre l'argent du tronc qui n'a pas été ouvert depuis un an ou environ ; ordonnons qu'ils rendront leurs comptes tous les ans aux fêtes de la Pentecôte et feront recette de la somme de soixante et dix livres due par les héritiers de Pierre Auclerc, de la somme de trente-trois livres due par Jacques et Pierre Buchet, de celle de dix livres due par Claude-Marie Vaginay, et quant à la sépulture qui se faisait fréquemment dans l'église, a été convenu qu'il ne s'y en ferait point désormais à moins de six livres, non compris le rétablissement des cadettes qui sera fait aux dépens des enterrés, plus feront recette lesdits fabriciens de la somme de sept livres un sou due par Benoît Batis, de celle de neuf livres due par Claude Bufin, de celle de six livres deux sous due par Benoît Tomachot, de celle de cinq livres due par les héritiers de Louis Cartelier, de celle de quatre livres due par Benoit La Croy, de celle de trois livres dix-sept sous due par Noël Tomachot, de celle de trois livres un sol par Antoine Martin, de celle de six livres par Jean Chevreton, de celle d'une livre trois sous due par Benoît Chevreton, de celle d'une livre cinq sous due par Etienne Bertilliot, de celle de deux livres due par Jean Donjoux, lesquelles sommes jointes aux trois autres font celle de cent soixante et une livres neuf sous due à la fabrique, et a été reconnu que le sieur curé a employé dans les ornements achetés la somme de dix écus reçus du sieur curé de Mardore.
S'il y a des confréries dans leur église ?
CONFRÉRIE DU SAINT SACREMENT. - Répondent qu'il y a une confrérie du Saint Sacrement établie par l'autorité de l'un de nos prédécesseurs, en 1668. En conséquence on expose le Saint Sacrement à vêpres, après quoi on donne la bénédiction du Saint Sacrement le troisième dimanche de chaque mois, il peut y avoir soixante et dix confrères qui ne donnent rien, sinon qu'ils contribuent aux quêtes qui se font, ordonnons que sans préjudice desdites quêtes chacun d'eux donnera deux sols pendant l'octave du Saint Sacrement et outre lesdits deux sols ceux qui se feront recevoir à l'avenir donneront cinq sols pour se faire recevoir, et à faute de ce faire seront rayés du tableau des confrères. Et sera le produit employé à faire un service pour les confrères trépassés le premier jour non empêché après l'octave du Saint Sacrement, et le surplus employé au luminaire et ornements à l'usage de ladite confrérie.
PRESBYTÈRE. - Avons procédé avec les susdits à la reconnaissance du presbytère, distant d'environ mille pas de l'église, avons trouvé qu'il consiste en une cour avec portail, close de murs, dans laquelle est la maison presbytérale, composée d'une galerie en pierre, d'une cuisine, chambre et deux cabinets avec grenier dans le dessus, sous la galerie est une cave et tous les autres bâtiments deux autres petites caves et un petit tinalier où est une cuve tirant six pièces de vin appartenant au bénéfice ; plus bas est une grange, écurie, fenil et volière sous le même couvert, tous lesdits bâtiments d'un ancien goût un peu caduques, quoiqu'ils ne demandent pas de réparations urgentes ; au bout et plus loin que la galerie est un autre bâtiment neuf fait aux frais dudit sieur curé, consistant le bas en un bûcher où est un pressoir fait aussi par le sieur curé et qu'il déclare laisser au bénéfice ; le dessus du bûcher consiste en un grenier ; au midi de ladite cour est un jardin clos partie de murs, partie de haie vive d'une grandeur médiocre assez propre, plus dépend de ladite cour un pré joignant d'un char et demi de foin, clos d'haie vive et d'un canal, jouxte le chemin dutrérie de Chaufailles et à Belmont de soir et bise, de matin la verchère de Claude Mattrait, et de midi la verchère de Louis Labrosse.
Autre petit pré d'un demi-char de foin, appelé la rivière ; jouxte les prés des frères Vaginay de matin et bise, et le pré de Louis Vaginay, dit Perrin de soir et de midi, aussi le pré de la Cottonière de bise et soir ; appartient encore au sieur curé une petite maison près l'église, dite le petit presbytère, consistant en une cuisine ; grenier et volière en état, si ce n'est que le plancher est mauvais, et auprès de ladite maison est une chenevière de deux coupes de semence ; jouxte le chemin de la croix Burelon à la croix de Rampas de soir et bise, le cimetière de matin, et le chemin de l'église aux treués (Trêves) de midi inclinant matin.
VICAIRE. - Enquis s'il y a vicaire et par qui payé. Répondent que oui quoique la paroisse n'y soit pas sujette et qu'il est payé par le sieur curé, qui l'a pris attendu son âge et infirmités.
Gondras, curé, Devillaine, vicaire.
INTERROGATS AUX SEULS HABITANTS. - Après quoi avons interrogé les habitants seuls comme s'ensuit, si leurs curé et vicaire font leur résidence dans leur paroisse.
Répondent qu'ils la font bien.
S'ils ne manquent point à leur dire les messes dimanches et fêtes et à quelle heure, pareillement s'ils disent les vêpres.
Répondent qu'ils disent la messe paroissiale à huit heures en été et à neuf en hiver, et qu'ils disent l'autre à heure différente et les vêpres sur les deux heures.
S'ils sont contents de leurs curé et vicaire par rapport à l'administration des sacrements, aux secours spirituels des malades et aux autres fonctions curiales.
Répondent qu'ils en sont contents.
S'ils sont exacts à faire les catéchismes, prônes et instructions.
Répondent que oui.
S'ils ne connaissent point d'empêchements de parenté et autres entre personnes mariées.
Répondent que non et ont signé avec nous ceux qui l'ont su.
H. C. Évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; Fleurie ; Desverchères ; Devercheire ; Roux ; Deal ; Berthier ; Duibouf ; Bonnefond ; Dumont ; Plassard, vice-promoteur.
INTERROGATS AUX CURÉ ET VICAIRE. - Avons ensuite interrogé les sieurs curé et vicaire seuls comme s'ensuit :
Enquis de leurs noms, âges, diocèse, ordinations, provisions ou approbations.
Répond le sieur curé qu'il s'appelle Claude-François Gondras, âgé de soixante-dix-huit ans, de notre diocèse, prêtre depuis 1694, pourvu de ladite cure en 1703.
Répond le sieur vicaire qu'il s'appelle Claude-François Vilaine, âgé de vingt-huit ans, de notre diocèse, prêtre depuis 1743, sur notre approbation.
Si leurs paroissiens observent la sanctification des dimanches et fêtes.
Répondent qu'ils pourraient mieux l'observer.
S'il n'y a point de divorce, troubles, inimitiés, procès ?
Répondent qu'ils n'en connaissent point.
S'il n'y a point de gens qui manquent au devoir pascal.
Répondent que non.
S'il y a une sage-femme capable de donner le baptême.
Répondent qu'il y en a deux ou trois, mais qu'il y en a une entre elles fort instruite.
REGISTRES. - Ayant demandé au sieur curé les registres des baptêmes, mariages et sépultures, il nous a exhibé les suivants, affirmant n'en avoir point d'autres : sept cahiers non couverts contenant tous actes depuis 1653 jusqu'en 1675, des feuilles volantes, informes et sans ordre, contenant des actes depuis 1678 jusqu'en 1685, cinquante-six cahiers partie couverts en parchemin ou papier, d'autres ne l'étant pas, depuis 1692 jusqu'en 1745, finalement le registre en double de l'année courante.
FONDATIONS. - Enquis le sieur curé des fondations de son église ?
Répond qu'il y a les suivantes, une fondation de deux messes et d'un Libera me tous les dimanches par Pierre et Barthélémy Tomachot, par acte reçu De la Coste, le 23 juin 1658, signé par expédition Gondras, coté n° 1er, sous la rente de trente sous, paye Benoist Tomachot.
Autre de deux messes d'un Libera me et Salve tous les mois par Claude Deverchère, dit Meauson, par acte reçu De la Coste, le 3 juin 1658, par expédition Gondras, coté 2, sous la rente de vingt-six sous, paye Claude Denis.
Autre de quatre messes et d'un Libera me tous les dimanches par Pierrette De la Coste, veuve Fleurie, par acte reçu Buchet, le 19 janvier 1661, coté 3, sous la rente de 3 livres, paye le sieur Pierre Fleury.
Autre de deux messes et un Libera me tous les dimanches par Claude Barican et Françoise Tomachot, par acte reçu Buchet, le 10 septembre 1660, coté sous la rente de trente sous, payent les mineurs de Biesse.
Autre de deux messes et d'un Libera me tous les dimanches par Benoit Gaillard, selon l'acte reçu Buchet, le 16 décembre 1664, coté 5, sous la rente de trente sous, paye Jean Buchet.
Autre de deux messes et d'un Libera me tous les dimanches par Antoine Denizières, selon l'acte reçu Ducard, le 19 avril 1667, coté 6, sous la rente de trente sous, paye Antoine Tomachot.
Autre de deux messes et d'un Libera me tous les dimanches par Antoine Bazart, selon l'acte reçu Buchet, le 19 octobre 1671, coté 7, sous la rente de trente sous, payent les mineurs Christophe.
Autre de deux messes et d'un Libera me tous les dimanches par Etienne Montaigu, selon l'acte reçu De la Coste, le 29 octobre 1660, coté 8, sous la rente de trente sous, payent Claude Labrosse et Benoist La Croix.
Autre de deux messes et d'un Libera me tous les dimanches par Antoine Tomachot, selon l'acte reçu De la Coste, le 13 juillet 1661, coté 9, sous la rente de trente sous, paye Claude De la Coste.
Autre de cinq messes et d'un Libera me tous les dimanches, selon l'acte reçu Buchet, le 2 juin 1677, coté 10, sous la rente de trois livres, paye Claude Deverchère.
Autre de deux messes et d'un Libera me tous les dimanches par Jean Cholier, selon l'acte reçu Buchet le 10 septembre 1660, coté 11, sous la rente de trente sous et d'un pot d'huile au profit de la lampe. Paye Claude Demurgers.
Autre de deux messes et d'un Libera me tous les dimanches par Jacques Mondelin, selon l'acte reçu De la Coste le 17 octobre 1671, coté 22, sous la rente de trente sous. Paye Noël Tomachot.
Autre de trois messes et d'un Libera me tous les dimanches par Benoist Desverchere, selon l'acte reçu Buchet le 10 septembre iééo, coté 13, sous la rente de quarante-cinq sous. Paye Pierre Deverchère.
Autre de deux messes et d'un Libera me tous les dimanches par Jean Desgorgier, selon l'acte reçu Buchet le 21 février 1665, coté 14, sous la rente de trente sous. Paye Claude-Marie Vaginay.
Autre de quatre messes, sous la rente de quarante sous. Paye ledit Vaginay, selon la reconnaissance 1687. Coté 15.
Autre de trois grands messes et d'un Libera me tous les dimanches par Benoîte Cholier et Philibert Degorgier, selon l'acte reçu Thivend le 13 novembre 1692, coté 16, sous la rente de trois livres. Paye Benoît Batie.
Autre de deux messes et d'un Libera me tous les dimanches par Jean Prajou et sa femme, selon les actes reçus Buchet le 14 janvier 1661 et le 2 mai 1669, coté 17, sous la rente de trois livres. Paye Claude Dumont.
Autre de deux messes par Claude Deverchère le jeune, selon l'acte reçu Buchet le 14 avril 1664, coté 18, sous la rente de trente sous, pour supportation de laquelle a été abandonnée partie de la vigne dont sera parlé.
Autre de deux messes par Claude De la Coste sous la rente de trente sous, paye Etienne Bertillot, selon la reconnaissance reçue Nompère le 2 août 1711. Coté 19.
Autre d'une messe par Antoine Matray, selon l'acte reçu Desportes le 25 septembre 1682, coté 20, pour supportation de laquelle a été léguée une terre de deux mesures de semence, jouxte la terre de Claude Desverchere, un chemin de midi, la vigne de Georges Desmurgers, de soir, celle du curé de bise.
Autre de deux messes par Claude Deverchere le jeune, selon l'acte reçu Buchet le 2 mai 1669, coté 21, pour supportation de laquelle il a légué une terre de deux mesures faisant partie de la vigne dont sera parlé.
Toutes lesquelles fondations ont été réduites par M. de Tilladet, notre prédécesseur, le 6 mai 1707, a autant de messes que le sieur curé percevra de fois dix sous et a autant de Libera me qu'il recevra de deux sous ; les deux fondations pour lesquelles ont été abandonnés des fonds sont hypothéquées sur une vigne possédée par le sieur curé, de quatre ouvrées, au bas de laquelle est une petite verchère d'une coupée, jouxte la vigne et terre de Georges Demurgers de soir et bise, la vigne de Nicolas Chaumont de matin, la terre de la cure de midi.
M. Guy Thivent, prêtre curé de Saint-Igny-de-Roche, par son testament reçu Boisson le 4 février 1701, a fait une fondation de deux messes par semaine dans ladite église de Saint-lgny-de-Roche pour supportation de laquelle il a légué un domaine dit le domaine du Dez, situé en ladite paroisse, consistant en une petite maison et galetas en mauvais état, jouxte la maison d'Antoine Martin, celle de Jean Chevreton de midi, grange dudit domaine, chemin du village entre deux de soir.
Plus une grange, écurie et fenil sous le même toit, jouxte ledit chemin du matin, ladite grange de Jean Chevreton de midi, le chemin de Thizy à La Clayette de soir et bise.
Une verchère d'une mesure prés lesdits bâtiments, jouxte la verchère de Jean Chevreton de matin et midi, un chemin de soir et bise.
Autre verchère de deux coupes, jouxte un pré de ladite grange de matin, un chemin de midi, la verchère dudit Chevreton de soir et bise.
Deux prés ou pasquiers de cinq mesures, jouxte un chemin de midi et soir, la terre de Jean Chevreton de bise, la verchère encore de soir, les terres de Claude Material de matin.
Une verchère, d'une mesure de froment, jouxte la terre du seigneur de Chauffailles et de Jean Chevreton de matin et midi le grand chemin de bise et soir.
Autre verchère de la semence de trois mesures, dite Prajoux, jouxte le grand chemin de matin, la terre d'Antoine Martin de midi, celle dudit seigneur de Chauffailles de soir et bise.
Terre, bois, pré, contigus de la semence de quinze mesures, jouxte le chemin de matin, la terre de Jean Chevreton encore matin, midi et bise, et celle de Claude Materay encore de midi, le bois des héritiers Christophe de soir.
Terre de dix mesures, jouxte ledit chemin de soir, terre dudit Chevreton de midi, celle de Louis La Brosse de matin, un chemin d'aisance de bise.
Terre de cinq mesures, jouxte le chemin d'aisance de midi et soir, la terre dudit Chevreton aussi soir, la terre de M. de Chauffailles de bise et matin.
Terre dite des Lacs, de six mesures.
Une terre dite des Antes, d'une coupe.
Un pré dit la Cotonière, d'un char et demi de foin.
Terre en la paroisse de Chauffailles, de dix coupes de semence, jouxte la terre de Benoît Tomachot de bise, celle de Jean Chevreton de midi, ruisseau de soir, la terre des héritiers Christophe de matin.
TITRES. - Enquis le sieur curé des titres concernant son bénéfice.
Répond qu'il a les suivants, un contrat d'acquisition dudit domaine reçu Thivend le 5 septembre 1687. Coté 23.
Autre contrat pour une prise d'eau, reçu Desportes le 26 octobre 1680. Coté 24.
Sentence de Mâcon du 10 avril 1604 sur la quotité des dîmes. Coté 25.
Transaction aussi sur la quotité des dîmes, reçu de Cligny le 19 septembre 1692. Coté 26.
Arrêt du Parlement de Paris du 23 février 1650, réglant finalement la quotité des dîmes. Coté 27.
Déclaration de Jean Chevreton reçue De la Coste le 6 août 1690, par laquelle il reconnaît que le sieur curé a droit de dîmer les nombres rompus. Coté 28.
Déclaration des habitants de Saint-Igny, faite à la porte de l'église, reçue Thivend le 8 août 1720, par laquelle ils reconnaissent qu'au cas qu'il y ait des gerbes sur compte ils en doivent donner ce qui peut appartenir au sieur curé. Coté 29.
Lesquels titres et papiers le sieur curé a retirés dont il demeure chargé et a signé avec nous :
H. C., Évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; Gondras, curé ; Devillaine, vicaire ; Plassard, vice-promoteur.

IGUERANDE

Cejourd'hui jeudi, vingt-huitième jour de l'année mil sept cent quarante-six.
Henry Constance par la miséricorde de Dieu et l'autorité du Saint Siège apostolique, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales du diocèse, et étant arrivés en cet effet en la paroisse d'Iguerande, sous le vocable de saint André, apôtre, dont la fête se célèbre le 30 du mois de novembre, et de saint Marcel, martyr, dont la fête se solennise le 4 septembre, où après avoir été reçu et fait les prières accoutumées en conséquence de notre mandement de visite publié au prône le dimanche précédent, ont comparu par-devant nous M. Claude Chetard, prêtre curé dudit lieu; M. Pierre Vernay, prêtre vicaire de ladite paroisse ; honnêtes Jean Chevalon, Benoît Thevenet, Claude Barnaud, Claude Burdin, André Burdin, Philibert Popelin, Joseph Pomier, François Lacombe, sieur Joseph Captier, Philibert Fretier, Jacques Burdin, Pierre Laplanette, Michel Bonetin, Laurent Burdin, Claude Carron, Antoine Girard, François Desrosiers, Henry Ginet, Pierre Maillet, Jean Boussant, sieur Jean Deschizelles, Philibert Berthier, Louis Glace, Claude Burdin, Antoine Fleury, Jean Tinon, Pierre Burdin, René Thomas, sieur Henry Dechizelles, Gabriel Captier, Philibert Burdin, Pierre Demont, Marc Burdin, François Bouffant, Philibert Popelin le jeune, Jean Tinon, Joseph Lacoste, Claude Deville et Jean Laval, Claude Merle, Benoît Maillet, tous habitants composant la plus saine et plus notable partie de la paroisse, en présence desquels nous avons procédé à la visite de la susdite paroisse, les décimateurs ni personne fondé de procuration d'iceux ne comparant quoique dûment appelés et avertis, soit par la publication de notre mandement de visite, soit par le cours de notre visite dans l'archiprêtré de Charlieu, notre promoteur a requis défaut que nous lui avons octroyé et à sa réquisition dressé le présent procès-verbal de visite comme s'ensuit, assisté de notre vicaire général et promoteur soussignés.
VASES SACRÉS. - Premièrement quant aux choses nécessaires pour la célébration de l'office divin et l'administration des sacrements, nous avons reconnu un ciboire d'argent non doré en dedans, pouvant contenir environ trois cents hosties, couvert d'un pavillon de soie broché en or, doublé de satin cramoisi, item un soleil d'argent, fort propre, dont le croissant sera doré.
Item, un calice d'argent avec sa patène, dorés en dedans, propre et en état ; item une custode d'argent sans croix, dorée en dedans, en état, fermée dans une bourse de velours cramoisi à galons d'or fin, attachée contre une bourse de corporal de velours cramoisi, ciselée, neuve et très propre.
TABERNACLE. - Le tabernacle inférieur est une caisse de bois doré et sculpté en plein, de neuf pouces de hauteur sur un pied et demi de longueur, accompagné de deux gradins aussi dorés en plein et sculptés en bas-relief ; il est doublé de soie en entier et très propre.
TABERNACLE SUPÉRIEUR, NICHE DU SAINT SACREMENT. - Le tabernacle supérieur est une caisse d'un pied et demi en carré, posée sur le premier tabernacle, la portière est sculptée d'une croix sur laquelle est un christ en relief ; de chaque côté deux pilastres en sculpture et deux petites consoles, il est pareillement doré en plein et doublé de soie. Au-dessus est une glace de deux pieds de hauteur sur quinze pouces de large, dans un cadre doré accompagné de consoles aussi dorées, surmonté d'un couronnement porté par deux petits anges détachés, de huit pouces de hauteur ; au milieu, au-dessus du tabernacle, est un piédestal fait en tombeau, de six pouces de longueur, pour reposer le Saint Sacrement, accompagné de deux anges adorateurs, de la hauteur de huit pouces.
GRADINS. - Sur le dernier gradin sont deux consoles à volute sur lesquelles sont agenouillés deux anges adorateurs d'un pied et demi de hauteur. Sur la même ligne sont deux statues en relief sur un piédestal, de la hauteur de deux pieds, y compris ledit piédestal. Le tout neuf, doré en plein sans aucune peinture.
AUTEL. - L'autel qui est d'une seule pièce longue de sept pieds, dans laquelle on a incrusté un marbre en état et revêtu en entier d'un boisage en forme de tombeau, terminé par deux consoles dorées en plein, orné de chaque côté d'un pilastre doré en sculpture, les baguettes des moulures sont dorées ainsi que le cadre du devant d'autel, qui est sculpté dans les coins en bas-relief, le reste marbré ; le tout revêtu d'un cadre sapin pour le conserver.
Le tout construit nouvellement aux frais de dame Marie Debayle de Patural, qui a fourni la somme de deux cents écus à cet effet. On y monte par deux marches en pierre, en état, et le tour de la coquille du sanctuaire est pavé en lozanges très proprement.
FONTS BAPTISMAUX. - Les fonts baptismaux sont posés dans le mur du côté de l'évangile, en bise, au bas de l'église. L'eau baptismale y est conservée dans une cuvette de cuivre, carrée, en état ; on verse l'eau baptismale avec une coquille et elle est reçue dans le couvercle de ladite cuvette, en état ; le tout fermé sous clef par une autre porte en noyer.
La piscine est dans une pierre de taille posée de niveau au carrelage au bas desdits fonds.
SAINTES HUILES. - Les Saintes Huiles sont conservées dans deux ampoules d'étain et celle des infirmes est conservée séparément dans une ampoule d'argent ; il faudrait une croix au-dessus.
CHAIRE A PRÊCHER. - La chaire à prêcher est posée contre le pilier qui sépare le chœur de la nef, elle est à cinq faces, avec son dais, dossier, couronnement et cul-de-lampe en menuiserie, on y monte par une rampe douce avec une balustrade en état et neuve.
CONFESSIONNAUX. - Il y a quatre confessionnaux, dont deux neufs construits en chêne, aux frais de la susdite dame de Patural et deux en sapin, encore en état, posés dans les collatéraux de la nef.
BÉNITIERS. - Il y a deux cuvettes de pierre sur des piliers à la principale entrée, contre les deux premiers piliers, autre cuvette dans l'épaisseur du mur à la seconde entrée, trois petits bénitiers de fonte en état.
CROIX ET BANNIÈRES. - Deux croix processionnelles de cuivre, trois bannières, l'une de damas blanc à franges de soie, brodée, représentant le Saint Sacrement avec deux anges de chaque côté, avec une croix de cuivre argenté au bout de la lance, aussi aux frais de ladite dame, neuve.
Autre de damas rouge avec un tableau représentant d'un côté saint André et de l'autre saint Marcel, en état.
Contre chaque pilier de la nef, il y a un autel de pierre de quatre pieds et demi, il y a un marbre portatif servant pour chacun.
1° PREMIER AUTEL DE SAINT ROCH, AUTREFOIS SAINT CLAUDE. - L'autel contre le premier pilier, du côté de l'épitre, en entrant, est sous le vocable de saint Roch, fondé par honnête Philibert Burdin.
Le tableau qui lui sert de retable représente un crucifix dans un cadre de bois simple de cinq pieds de hauteur sur quatre et demi de largeur.
Sur ledit autel est un gradin couvert de cuir doré, en état, au-dessus duquel est une statue de saint Roch de la hauteur de quatre pieds, y compris le piédestal, doré et fort propre, un crucifix de bois peint, deux chandeliers peints en rouge et argentés en partie, fort propre.
L'autel est couvert d'un tapis de serge verte à franges de soie, neuf et en état.
La contre-table est de noyer dans laquelle on a monté un devant d'autel de cuir doré, en état ; il y a un rideau de cadis vert avec sa tringle en état. Le marchepied est de pierre en état.
2° AUTEL DE SAINT THOMAS. - L'autel du premier pilier du côté de l'Évangile est sous le vocable de saint Thomas, représenté dans un tableau de même facture que le précédent.
Le gradin est de bois simple ; il y a un crucifix de bois, deux chandeliers de bois noir, deux vases de faïence. Le tapis d'autel est de cadis vert en état.
La contre-table de noyer, le devant d'autel de camelot rayé et onde, le marchepied est de bois en état ; il n'y a point de marbre particulier, on transporte celui du premier autel lorsqu'on veut y célébrer. Il appartient à Pierre Boussant.
3° AUTEL DE SAINTE CATHERINE. - L'autel contre le second pilier est sous le vocable de sainte Catherine, représentée dans un tableau de même grandeur que le précédent ; il y a deux gradins de bois peint. Sur le premier, de chaque côté du tableau, est une statue en marbre de deux pieds de hauteur, y compris le piédestal, l'une de sainte Agathe, l'autre de sainte Catherine.
Sur le second gradin un crucifix de bois rouge et argenté en partie, quatre chandeliers de même.
Il y a un rideau de cadis violet avec sa tringle et un tapis d'autel de serge violet à franges de soie en état, un coussin d'indienne ; il y a un marbre incrusté en état.
La contre-table est de noyer et le devant d'autel d'indienne ; le marchepied est de pierre. Ladite chapelle appartient à Mme de Patural.
4° AUTEL DE SAINT ANDRÉ. - L'autel contre le second pilier du côté de l'évangile est sous le vocable de saint André, représenté dans un tableau de même structure que le précédent, couvert d'un rideau de serge vert avec sa tringle. Le tapis est de même étoffe, à dentelles et franges de soie en état.
Il y a un gradin de bois azuré et doré en partie, sur lequel est un crucifix de bois doré usé, deux chandeliers de bois simples, deux vases de faïence ; il n'y a point de marbre et l'on se sert du marbre portatif susdit.
La contre-table est un cadre de bois de noyer en menuiserie, dans lequel est monté un devant d'autel en indienne.
Le marchepied est de bois en état. Il appartient au sieur curé.
5° AUTEL DE SAINT JOSEPH. - L'autel contre le troisième pilier est sous le vocable de saint Joseph, représenté en statue en relief, peinte et dorée, de la hauteur, avec son piédestal, de trois pieds.
Le tableau qui sert de retable représente la descente du Saint-Esprit, dans un cadre de même hauteur et construction que les précédents, couvert d'un rideau d'indienne avec sa tringle.
Il y a un crucifix et deux chandeliers de bois rouge et argentés avec quatre vases de faïence sur un gradin de bois simple.
Le tapis est de serge verte en état, un coussin de satin. La contre-table est de noyer, le devant d'autel de satin rayé et le marchepied d'une seule pierre. Il appartient à Gabriel Captier.
6° AUTEL DE SAINT ANTOINE. - L'autel contre le troisième pilier du côté de l'Evangile est sous le vocable de saint Antoine, représenté dans un tableau servant de retable, à cadre sculpté et blanchi, de trois pieds et demi de largeur sur quatre de hauteur ; le gradin est de bois peint, double, sur lequel il y a un crucifix et deux chandeliers de bois dont l'un est rompu, deux vases de faïence, un coussin. L'autel est couvert d'un tapis de serge verte à franges de soie en état.
La contre-table est de bois noyer et le devant d'autel de calamandre rayée, usée, dans un cadre de noyer en état ; le marchepied est de bois en état. Ladite chapelle appartient à M. Deschizel.
7° AUTEL DE SAINT MARCEL, SAINT BLAISE. - Dans la croisée de l'église du côté de l'épître est un autel fondé sous le vocable de saint Blaise, aujourd'hui saint Marcel.
L'autel est d'une seule pierre, couvert d'un tapis de soie, posé en matin.
La contre-table est de bois chêne dans laquelle est un devant d'autel de cuir doré en état ; le marchepied est de bois.
Le tableau qui sert de retable représente un crucifix dans un cadre de noyer, à pilastres de canne, au-devant desquels sont deux piliers aussi à cannes, posés sur leurs bases et soutenant un dais en bois, de cinq pieds en carré, en bois ; il y a deux gradins aussi de noyer. Le tout simple et de six pieds de hauteur sur cinq de large.
Au milieu du premier gradin est une statue en relief dorée et argentée, représentant saint Marcel, de quatre pieds de hauteur, en état.
Sur le second un crucifix de bois rompu et deux chandeliers de bois en état ; il y a un rideau de cotonne rayée avec sa tringle.
Ladite chapelle appartient à Denys Vernay et René Thomas.
8° AUTEL. - Au fond du collatéral du côté de l'épître est un autel appelé Palbaud, sur lequel est l'ancien tabernacle, posé sur un gradin de bois doré et sculpté en bas-relief fort propre. C'est une caisse à trois faces, ornée de colonnes torses et de niches à fond azuré, dans lesquelles est une sculpture en bas-relief dorée, les accompagnements sont deux cadres dorés et sculptés, d'un pied en carré, dans lesquels on a monté un panneau à fond azuré avec une image en demi-relief, peinte et dorée, représentant l'une saint André, l'autre saint Marcel ; au-dessus est un morceau d'architecture doré.
Au-dessus est l'ancienne niche du Saint Sacrement, dans laquelle il y a une statue de la Sainte Vierge. Ladite niche est en même figure que le tabernacle, ouverte seulement par le devant où l'on a cintré une niche à fond d'azur ; les panneaux des côtés sont ornés de petits piliers. Le tout doré en plein et en état, couvert d'un pavillon de garence en état.
Il y a une croix de bois sans Christ, quatre chandeliers de bois en état. L'autel est couvert d'un tapis de serge vert à franges de soie en état ; il est revêtu en entier d'une menuiserie blanchie, le devant d'autel de satin rayé usé dans un cadre de bois blanchi. Le marchepied est de pierre. Il appartient à la paroisse.
9° AUTEL DELA SAINTE VIERGE. -De l'autre côté, vis-à-vis, est l'autel de la Sainte Vierge, il y a un marbre en état incrusté dans la pierre, couvert d'un tapis d'indienne, revêtu en devant d'une boiserie et d'un cadre de bois blanchi, dans laquelle on a monté un devant d'autel de bois, semé de fleurs de lys en relief, dorées à fond d'azur en état.
Le retable consiste en une niche en sculpture de quatre pieds de hauteur, à fond azuré, dans laquelle on a placé une belle statue en relief de la Sainte Vierge, dorée, de quatre pieds de hauteur, y compris le piédestal. Ladite niche est accompagnée de quelques morceaux de sculpture de couleur gris perle ; de chaque côté, une colonne torse de cinq pieds de hauteur, portant une double corniche sculptée et crénelée, surmontée d'un fronton semblable ; au milieu, est un cartouche avec les armoiries en peinture de la maison de Patural à qui elle appartient.
Le tout terminé par deux consoles de chaque côté.
Il y a un double gradin de huit pieds de longueur, remplissant tout le fond de l'emplacement dudit autel, sur lequel il y a quatre chandeliers dorés et sculptés, quatre vases de même, un crucifix d'ébéne avec un Christ d'ivoire, quatre autres anciens chandeliers et quatre vases de faïence, un coussin d'un côté satin et de l'autre tapisserie ; le marchepied est de pierre, une clochette en état. Elle est entretenue par Mme de Patural.
Enquis s'il y a quelqu'une desdites chapelles fondées, s'il y a des titulaires, quels ils sont ?
TITULAIRE. - Répond le sieur curé qu'il y a plusieurs fondations faites à différents autels dont il nous rendra compte ci-après ; qu'à la chapelle de la Sainte Vierge, dite autrefois des Cinq Plaies, il y a une fondation faite par les seigneurs du Palais ; que le titulaire ou chapelain de ladite chapelle est le sieur Lobscure, curé d'Aiguilly, lequel comparant nous a dit être prêt à nous répondre sur les charges et revenus de ladite chapelle et être venu à cet effet, et avons renvoyé à la suite de notre présent procès-verbal les déclarations, nos interrogats et réponses.
SACRISTIE. -Ayant ensuite demandé d'être introduit dans la sacristie nous y sommes entrés.par une porte pratiquée du côté de l'épître, dans le sanctuaire entre les deux premiers piliers de la coquille.
Elle est bâtie extra tecta, bien voûtée et carelée en losanges ; elle peut avoir dix-huit pieds en profondeur sur neuf de largeur, éclairée en matin par un grand vitrail barré, grillé et vitré.
Tout le fond en midi est occupé par la longueur d'une commode de noyer fermant à six portières, au-dessus de laquelle est un buffet de même longueur, à huit portières ; au-dessus est un crucifix et un miroir.
ORNEMENTS. - 1° Dans le milieu de ladite commode sont des tiroirs sur lesquels nous avons trouvé les ornements suivants, étendus de leur longueur :
Une chasuble complète de camelot blanc, simple, propre.
Autre de coton à fleurs complète en état, blanche.
Autre de satin blanc à fleurs rouges, complète en état.
Autre de damas rouge, complète, à galons faux, en état.
Autre de satin blanc à fleurs vertes, complète en état.
Autre de camelot gaufré noir, à croix blanche, complète en état.
Autre de camelot gaufré violet, en état et complète.
Autre de satin noir à dentelles d'argent.
Autre de satin violet à dentelles d'or et d'argent.
Autre de camelot simple à croix de panne noire brodée.
Autre de damas blanc à galons d'or fin, très propre et complète.
Autre brochée en or et en argent, à galons d'or fin, doublée de soie verte.
Une chape de damas blanc à galons d'or fin ; le dos est brodé en or, représentant le Saint Sacrement.
Une étole de damas blanc avec la bourse à galons d'or fin.
Une chape de camelot gaufré à croix blanche, neuve en état.
Un devant d'autel de damas blanc à galons d'or fin.
Autre de satin à fleurs, vert, à dentelles d'or faux.
Autre de camelot gaufré violet, à dentelles d'or faux.
Autre noire à galons d'argent fin, de camelot gaufré.
Autre de damas rouge à dentelles d'or faux.
Autre de cuir peint en état.
Tous lesquels devant d'autel sont renfermés dans un buffet pratiqué dans un arc du côté de soir, servant de pupitre ou prie-dieu.
Un voile de satin à fleurs garni d'une dentelle d'or fin pour voiler le Saint Sacrement, doublé de soie.
Autre de satin broché à fleurs, garni comme dessus.
Autre de moire d'or garni de même.
Une écharpe de moire d'or doublée de soie, garnie comme dessus.
Autre de taffetas blanc à franges d'or fin.
Autre de taffetas bleu à franges d'or faux.
Une bourse à petits grains, dorée, etc.
Un tour de dais de satin rayé à franges d'argent fin, très propre.
Un pavillon d'indienne bleue pour couvrir le retable.
Autre d'indienne blanche à fleurs rouges.
Trois étoles pastorales dont une en soie et une autre rouge de damas, usée.
La plupart desdits ornements ont été donnés par Mme de Pâturai.
Une tunique et dalmatique à deux faces, noire et rouge, de camelot gaufré.
LINGES. - 2° Une nappe à grandes dentelles unies, donnée par ladite dame, avec douzes nappes ouvrées ; deux autres grandes, par Mlle de Chassereux.
Deux autres de quêtes, anciennes mais bonnes.
Trois fines à petites dentelles, quatre garnitures de nappes de communion en huit pièces, deux données par Mme de Patural et deux par Mlle de Chassereux ; trois surplis, dont un fin et deux autres usés.
Une aube fine dont la dentelle a été donnée par ladite dame, et douze communes, dix-huit amicts, quatre pâlies.
Vingt-quatre purificatoires et douze corporaux, des cordons et des lavabos suffisamment, outre la garniture des neuf autels fournie par ladite dame, chacune d'une nappe en double.
LIVRES. - 3° Deux bons missels et deux petits pour les morts, quatre rituels, un Te igitur à cadre doré et deux autres en état, un graduel, antiphonaire et psautier, in-fol. usés, un encensoir de cuivre en état, avec sa navette, une clochette, une lampe, deux burettes de cristal, un fanal pour viatique, un pupitre pour la messe, une représentation avec un drap mortuaire, un lutrin couvert d'un tapis vert en état.
Six grands chandeliers dorés et sculptés avec quatre vases assortis, un petit crucifix de cuivre à l'antique pour les processions, quatre anciens chandeliers de bois doré.
L'église est composée de trois parties, sanctuaire, chœur et nef [L'église d'Iguerande, décrite par M. J. Virey (l'Architecture romane dans l'ancien diocèse de Mâcon, p. 130-136), est d'une conservation parfaite : c'est, selon lui, une construction de la fin du XIe siècle].
SANCTUAIRE. - Le sanctuaire est une coquille éclairée de trois grands vitraux, bien entretenus, ornés de piliers en ordre d'architecture, qui s'avance jusqu'au milieu de l'avant-chœur ; il peut avoir vingt-deux pieds de profondeur sur douze de large ; il est séparé du reste de l'avant-chœur par une balustrade en fer qui règne autour en forme de demi-octogone ; il y a deux chandeliers en fer contre les piliers.
TRONC. - Le tronc est placé contre le pilier du côté de l'évangile, fermant à deux clefs ; le sanctuaire est pavé en losanges très proprement ; on descend dans le reste de l'avant-chœur par deux marches en pierre.
STALLES, AVANT-CHŒUR. - Contre les piliers qui soutiennent l'arc qui sépare l'avant-chœur du chœur, sont deux stalles de chaque côté pour le sieur curé et les chantres, en état, fort élevées ; il est pavé comme le sanctuaire et voûté.
Au-dessus est une traverse de bois avec un crucifix.
CHŒUR. - On descend au chœur par une marche, il est sous la voûte du clocher, il prend son jour au-dessus de la voûte de l'avant-chœur, il est compris entre les quatre piliers qui soutiennent ledit clocher, il peut avoir neuf pas en carré. Du côté de l'épître, joignant les stalles, est un banc appartenant à Mlle Descrots de Chassereux, lequel nous avons ordonné être enlevé, et la place pour un prie-dieu avec un banc lui a été accordée dans la chapelle Palbaud, vis-à-vis celle de la Sainte Vierge, pour lui tenir lieu de sa fondation.
NEF. COLLATÉRAUX. - La nef est de plein pied au chœur, avec deux ailes qui s'étendent jusqu'à côté de la coquille du sanctuaire ; il y a trois arcs ; bien voûtée, blanchie et éclairée par un vitrail au-dessus de la grande porte en soir et par ceux des collatéraux qui sont aux nombre de six, bien entretenus, outre les deux grands qui sont aux chapelles aux côtés de l'avant-chœur, aux deux côtés des collatéraux ; vis-à-vis le chœur est une continuité de voûte qui forme un croison dans l'un desquels est la chapelle de saint Blaise et dans l'autre la petite porte d'où l'on descend par cinq marches dans ladite église.
La grande nef est pavée comme le chœur, excepté vers la grande porte ; le pavé des collatéraux est inégal et a besoin de réparation, excepté celui des chapelles à côté de l'avant-chœur qui est semblable à celui de la nef.
BANCS. ORDONNANCE. - Dans ladite nef il y a plusieurs bancs appartenant à différents particuliers dont il sera parlé au titre des fondations, permettons d'en placer contre le pilier de la nef de quatre pieds et demi de longueur sur trois de large et uniformes vis-à-vis les autels, et deux dans le fond de l'église dans les mêmes sens et figure, et avons ordonné, du consentement du sieur curé et habitants, que les possesseurs d'iceux payent annuellement à la fabrique la somme de quinze sols à la Saint-Martin d'hiver, et d'avance, et, à défaut de payement, quinze jours après seront lesdits bancs mis hors de l'église et la place délivrée à un autre aux mêmes conditions, défendons d'en placer un plus grand nombre.
PORTE. - La grande porte est posée en face du grand autel fermant avec une barre de bois en état ; on descend par quatre marches usées dans ladite église.
La petite porte est en mauvais état.
EXTÉRIEUR DE L'ÉGLISE. - Visite faite de l'extérieur de l'église, les murs nous ont paru en bon état, surtout du côté de midi, à l'aide des talus et grandes augives en pierre de taille ; la pierre qui sert de couverture à la grande porte est fendue et le devant de ladite église aurait besoin d'être griffé avec du ciment pour la garantir des injures de l'air qui calcine les pierres ; le bas des augives en soir et bise ont besoin de menues réparations qui négligées en causeraient de plus grandes. La couverture est en assez bon état ; il y manque quelques lattes.
CLOCHER. - Le clocher est une tour carrée ouverte de chaque côté par deux fenêtres séparées par un rang de piliers en état. Le cordon est rompu et le mur endommagé en conséquence de plusieurs côtés. Le beffroi et la charpente sont en bon état ; il y a quelques gouttières à réparer ainsi que le coq qui sert de girouette. Nous y avons trouvé deux belles cloches et une moindre bien sonnantes.
On monte audit clocher par une rampe en pierre posée à l'extérieur de l'église du côté de bise ; le mur d'appui doit être repris et recouvert en pierres de taille.
CIMETIÈRE. - Le cimetière environne ladite église de toute part, il y a une croix de pierre dont les degrés ont besoin de réparation. La clôture n'est point régulière, ordonnons qu'il sera clos incessamment et à faute d'exécuter ladite ordonnance sera et demeurera interdit ledit cimetière après quatre mois, invitons lesdits habitants à le niveler pour assainir les murs du côté de bise. Le tout avec ladite église de la contenance de deux grandes mesures de Marcigny ; confine : de bise, le chemin de Maillye à la Loire ; de matin, la vigne de fondation du sieur curé ; de midi, les vignes de Mme de Patural et du sieur Captier, et de soir, la place de l'Eglise.
INTERROGATS COMMUNS. - Après quoi nous avons interrogé le sieur curé et autres susnommés comme s'ensuit :
NOMINATEURS. - 1° Qui nomme à la cure ?
Répondent que c'est M. le Prieur de Marcigny.
HAMEAUX. COMMUNIANTS. RESSORT. - 2° Combien de hameaux et de communiants, et de quel ressort ?
Répondent qu'il y en a plusieurs : 1° le bourg d'Aiguerande ; 2° le village des Champs au delà de la Loire ; 3° la Rivolière ; 4° les Grandes Varennes ; 5° des Têtes ; 6° des Brouillards ; 7° de Chassereux ; 8° le Perreux ; 9° les Lavalles ; 10° Chevarcie ; 11° la baisse des Burdins ; 12° Montguillard ; 13° les Petites Varennes ; 14° les Fleuria et le bas d'Aiguerande, le tout environ de six cents communiants : les deux tiers de la sénéchaussée de Lyon, Parlement de Paris, élection de Roanne ; l'autre tiers du baillage de Semur, Parlement de Dijon ; les Brivet et Lagrange des Coindris alternatifs de Saint-Martin-du-Lac.
SEIGNEUR. - 3° Quel est le seigneur haut justicier ?
Répondent que le principal seigneur et du clocher est le sieur Prieur de Marcigny ; dans quelques villages, le sieur marquis de Tavanes, seigneur du Palais, M. le comte de Vichy et Mme de Patural.
DÉCIMATEURS. - 4° Qui sont les décimateurs et à quelle quotité se lève ladite dîme ?
Répondent que le sieur Prieur de Marcigny et Mme de Patural sont décimateurs, cette dernière pour une petite portion et se lève ladite dîme dans toute la paroisse sur le blé, vin, orge, froment, avoine, chanvre et légumes, qui se lient de douze la treize ; lorqu'il n'y a que douze gerbes au moins, le décimateur ne prend rien, mais le vin se dîme de plus le plus, de moins le moins ; lorsqu'il y a dans un champ cent gerbes ou plus, le propriétaire en lève quatre, appelées croison, avant que compter pour le décimateur, et s'il n'y en a pas cent le propriétaire n'en lève qu'une.
Les possesseurs des fonds nobles de ladite paroisse ne payent la dîme que de treize la quatorze ; il n'y a point de croison pour le chanvre.
FONDS ET REVENUS DE LA CURE. - Enquis quels sont les fonds et revenus de la cure ?
Répondent que le sieur curé est à portion congrue de trois cents livres ; payé par le sieur prieur de Marcigny ; il n'y a point de fonds anciens de cure.
Enquis s'il y a un vicaire et par qui payé ?
Répondent qu'il y en a un appelé Pierre Vernay, né dans ladite paroisse en 1714, ordonné prêtre sur dimissoire à Lyon en 1739, approuvé par nous pour le susdit vicariat en 1739 et que ledit sieur prieur de Marcigny lui paye la portion congrue de cent cinquante livres.
NOVALES. - Enquis s'il y a des novales ?
ANCIENNES ET NOUVELLES.- Répondent que le sieur curé d'Yguerande reçoit du sieur Prieur de Marigny la somme de cent vingt livres pour les anciennes novales par traité passé entre Noël Dinet, curé dudit lieu, et Mme De La Chaize, Prieure de Marcigny ; reçu Girard le 19 décembre 1740, coté A.
Et que les nouvelles défrichées depuis ledit temps sont :
1° Une terre d'environ trois mesures à Claude Boiry, confine de soir la rivière de Loire, de bise la commune de Chanvrom, de matin la susdite rivière, et de midi la terre de François Peguet.
2° Une terre d'environ huit mesures asservisée par ledit Peguet.
3° Une portion de terre défrichée par Etienne Fongie d'environ six mesures.
4° Autre terre d'environ trois coupes, à Claude Berry.
5° Une chenevière d'environ trois quarteranches, à Claude Boiry.
6° Une terre à Etienne Fongie d'environ deux coupes.
7° Une terre d'environ trois quarteranches à Etienne Fongy, appelée petit Parc, confine la susdite ile de tout côté.
8° Une terre de trois quarteranches, à Benoit Boyry.
Aux Grandes-Varennes. - 1° un pré appelé Chenaux, défriché par Etienne Fongie, de trois mesures.
2° Une terre d'environ un bichet à Vincent Bachelet, enclavée dans les terres dudit Bachelet.
3° Une terre de trois mesures, asservisée à François Burdin.
4° Une terre qui fut pré d'environ deux coupes, à Claude Chenaux.
5° Une terre de deux mesures au sieur Narbeaux.
6° Une chenevière d'environ une coupe qui fut cour et jardin, à Jean Fleury, enclavée dans ses fonds.
7° Une vigne d'une ouvrée environ à Claude Burdin. Confine de matin et bize Mlle Descrots de Chassereux, de soir la vigne de Burdin, de midi la terre de François de Ville.
8° Autre vigne de deux ouvrées à Claude Burdin.
9° Une terre d'un bichet au granger de la Huchette. Confine de soir la Croix et la terre de Philibert Burdin, de bise la terre du confessant, et de midi le chemin d'Iguerande à Chavancy, de matin la terre de Philibert Popelin.
10° Une terre qui fut pré à honnête Magnin,
11° Une terre qui fut pré à Philibert Popelin d'une coupée environ.
12° Une vigne au sieur Philibert Beauchamp d'environ une ouvrée située au treuil de Chassigny au milieu d'une terre vacante appartenant au même.
Au village de Chassereux. - 1° Une terre dite le Charbon, d'environ deux mesures à Benoît Thevenet.
2° Une terre d'un bichet à Jean Tozet de Maillie.
3° Autre terre d'environ une mesure au même.
4° Autre terre d'environ une quarteranche à Pierre Demon, au-dessus du pré de Sorbier.
Au village Deschamps. - 1° Une terre d'une mesure à Jean Charrier. Confine de midi la grange et jardin dudit Charrier, de soir le grand chemin de Melet à Rouane, de bise la terre du sieur de Montmegin et de matin le pré de ladite grange.
2° Une terre appelée le petit Rompet, à Claude Lacoste de deux coupes environ.
3° Une terre, qui fut étang, d'environ trois mesures, à Claude Berger.
4° Autre terre de trois mesures à Antoine Beaucher.
5° Une terre à semence de deux coupes à Claude Berger, appelée Ancienne Perrière.
6° Un scillon et demi de terre, environ un bichet, à Claude Berthilier.
7° Une terre d'environ une mesure, à Jean Charrier, qui est enclavée dans les terres du prieuré.
8° Une terre d'environ deux mesures, au granger d'Azon.
9° Une terre de deux coupes, appelée Breland, au même.
10° Ladite terre novale, au même, d'une mesure.
11° Une terre de trois mesures environ, à Claude Simonin.
12° Une terre, qui fut chemin, d'un bichet, à François Desroziers.
13° Une terre dans le Chambon d'environ quatre mesures, qui fut marais, à Jean Charrier.
14° Une terre qui fut perrière comblée d'une bicuppe, à Claude Berger.
15° Une terre d'environ trois coupes aux Chambons, à Jean Charrier.
16° Une terre de sept mesures au même.
17° Autre terre de vingt mesures, au même lieu, enclavée dans ledit champ.
18° Autre terre d'environ une coupe dans le bois des Perrières.
Au village des Bouillards. - 1° Une terre de deux mesures environ à Jean Prévost.
2° Autre terre de deux mesures environ, à Jérosme Vernay, enclavé, dans ladite commune.
3° Autre terre à René Thomas d'environ une mesure enclavée dans ladite commune.
4° Une terre d'environ deux mesures, qui fut pré, à Jean Boussant.
5° Autre terre d'environ trois mesures au même.
MONTGUILLARD ET LES FLEURIOTS.
1° Une terre qui fut pré, d'environ une mesure, à Pierre de Ville.
2° Une vigne qui fut terre, d'environ six ouvrées, à Pierre de Ville.
3° Une vigne d'environ cinq ouvrées, à Antoine et Jean Jalet.
4° Une chenevière et vigne d'environ une demi-coupe, audit Jean Derosche.
5° Une vigne d'environ deux ouvrées, au sieur Defarges.
6° Autre vigne d'environ deux ouvrées, à Laurent Demont, au même clos.
7° Autre vigne à François Guillialot, d'environ quatre ouvrées.
8° Une vigne d'environ vingt ouvrées, au sieur de Tigny.
9° Une terre d'environ deux coupes, à l'Évêque.
10° Une terre d'environ trois mesures, à Joseph Fleurie, la partie supérieure appartient au dîme novale du sieur curé de Fleury qui peut lui rendre une gerbe environ, lesquelles novales inondées pour la plupart par les crues de la Loire ou réduites en prés faute de bestiaux rendent fort peu audit sieur curé.
COUPES DE FEU. - Enquis si l'on paye des coupes de feu ?
Répondent que les habitants tenant bêtes arables ont coutume de payer un boisseau seigle, mesure de Marcigny, ceux qui n'en ont point un demi boisseau, ledit droit quétable appelé vulgairement la quarteranche, lequel a été confirmé par une sentence contradictoire rendue par le juge de Marcigny le 30 juin 1642 à nous exhibée, coté B.
Ladite sentence rappelle une transaction passée entre le sieur curé d'Yguerande et les habitants sur le même sujet par devant la Ronzière, le 25 septembre 1513, le même droit est reconnu par les habitants dans la visite de M. de Colbert, l'un de nos prédécesseurs, le 18 mai 1672, plus dans celle de M. Dinet aussi l'un de nos prédécesseurs, le 7 octobre 1612 ; il est porté dans ladite sentence que le sieur curé moyennant le payement dudit droit est obligé de chanter à haute voix sous le clocher un Libera avec l'oraison avant la première messe de chaque dimanche, et il est porté dans la visite de M. Dinet que ladite transaction qui y est visée règle les droits de sépulture, mariages et remises ; copie desdites visites nous a été exhibée par le sieur curé.
GERBES DE PASSION. - Enquis si l'on paye des gerbes de Passion ?
Répondent que ceux qui tiennent bêtes arables donnent une gerbe de seigle et ceux qui n'en ont point ne payent rien, moyennant quoi le sieur curé est obligé de réciter la Passion chaque jour depuis l'Invention de Sainte Croix jusqu'à l'Exaltation d'icelle.
DROITS CURIAUX. - Enquis quels sont les droits curiaux ?
Répondent qu'ils payent trois livres pour les mariages, remises et sépultures des grands corps, trente sols pour la sépulture des enfants, un mouchoir pour les baptêmes, pour la relevée des femmes trois sols, pour le Debito de Pâques on ne paye rien sur quoi le sieur curé et habitants susdits s'en rapportent à ce qu'il nous plaira d'ordonner à ce sujet.
FONDATIONS. - Enquis s'il y a des fondations dans ladite église ?
Répondent qu'il y en a plusieurs,
1° une fondation d'une messe basse dans la chapelle de Saint-Marcel pape faite par Blaise de Laval à qui ladite chapelle a été concédée pour lui et ses ayant cause par Laurent Moreau, prêtre ou curé de Varennes, archiprêtre et commis par M. [de Lingendes], l'un de nos prédécesseurs pour la visite de son archiprêtre, aux charges d'entretenir ladite chapelle et de payer annuellement au sieur curé quinze sols, et ce ensuite des enchères faites pour donner ladite chapelle à celui qui se chargerait de la réparer et de l'entretenir ; ledit acte à la suite du procès-verbal des enchères signé Moreau, du 2 juin 1660, coté n° 1.
Avons ordonné que les nommés Denis Vernay et René Thomas bientenant dudit Laval entretiendront ladite chapelle conformément à la susdite concession, feront incessamment réparer le pavé qui est en mauvais état et payeront annuellement à la fabrique la somme de quinze sols et les arrérages d'icelle rente ; avons déchargé le sieur curé de ladite messe sauf auxdits possesseurs de ladite chapelle à faire une fondation de messe pour eux et les leurs dans ladite chapelle.
2° Fondation d'une messe basse faite par dame Éléonore de Noblet dans la chapelle de Notre-Dame, sous la rente de vingt sols, remboursée au sieur curé qui n'a point encore placé ladite somme, chargeons ledit sieur curé de la placer utilement de notre consentement en nous en donnant avis, ladite fondation par acte reçu Brac du 13 juillet 1647, coté n° 2.
3° Fondation de trois messes dans la chapelle de Saint-Claude aujourd'hui de Saint-Roch, sous la rente annuelle de trois livres, savoir trente sols au sieur curé pour lesdites messes et trente sols de réfusion à la fabrique pour la concession de la place de ladite chapelle dans laquelle ils ont placé un banc, faite par Claude Burdin, par acte reçu Boussand du 16 décembre 1688, coté n° 3. Ladite rente aujourd'hui payée par Philibert Burdin, héritier du fondateur, le chargeons lui et ses ayants cause de l'entretien de ladite chapelle aux termes du titre de ladite fondation ; avons réduit lesdites messes à deux aux jours de saint Claude et saint Roch.
4° Fondation de huit bénédictions du Saint Sacrement et d'une messe basse chaque jour de l'octave du Saint Sacrement, faite par Claude Margue, curé d'Aiguerande, pour laquelle le sieur curé jouit d'une vigne près du cimetière de trois ouvrées environ, joint de soir ledit cimetière, de bise le chemin de l'église à Saint-Marcel, de matin la vigne de la Prébende de M. du Palais, de midi la vigne de Mme Patural, appert de ladite fondation par un inventaire des titres de la cure faite d'autorité de justice, le 27 juin 1610, coté n° 5.
5° Fondation de six messes basses faite par Antoine Bourru et sa femme sous la rente annuelle de trois livres au principal de soixante livres, hypothéquée sur un pré sis à Fleurie, lieu dit à La Barnaudière, près du château d'hereux, par acte reçu Audibert du 28 avril 1706, coté 5.
Chargeons le sieur curé de faire reconnaître le nommé Cervier, héritier et bientenant dudit fondateur, qui doit ladite rente et avons à sa demande réduit lesdites messes à quatre annuellement à sa commodité.
6° Fondation de quarante messes faite par Antoine Fleury sous la rente perpétuelle et irrachetable de vingt livres, et de vingt autres messes après la mort de Jeanne Fleury, sous autre rente de dix livres aussi irrachetable par acte reçu Dechizelle, le 23 juin 1739, acte coté n° 6.
7° Fondation de six messes basses faite par Jean Debrosses, prêtre seigneur de Chassereux, qui a donné pour la rétribution d'icelle une vigne dite La Torette, de six ouvrées environ, joint de soir la vigne d'Antoine Ginet, de midi Henry Ginet, de matin la vigne de la fondation suivante, de bise le chemin de l'église à Saint-Marcel, suivant l'acte reçu Vaginay du 18 mars 1707, coté 7.
Le sieur curé est chargé par ledit acte de payer annuellement pour la lampe à la fabrique trois livres.
8° Fondation de quatre messes faite par Guillaume Robin et une pour les prédécesseurs de Michel Pelletier pour lesquelles le sieur curé jouit d'une vigne d'environ huit ouvrées. Confine de soir la susdite vigne et celles de Claude Merle, Antoine Ginet et Benoît Joignard, de bise le chemin de l'église d'Yguerande à Saint-Marcel, de matin la vigne dudit Chabrier l'aîné, et de midi la vigne d'Antoine Ginet : il n'y a d'autres titres entre les mains du curé que le tableau des fondations et un mémoire laissé parmi les papiers de son prédécesseur.
9° Fondation d'une messe basse faite par sieur Noël Disné, curé dudit lieu, qui a donné pour la rétribution d'icelle une vigne joignant la susdite du cimetière, confondue avec elle par acte reçu De chizelle, du 17 août 1709 coté n° 8.
10° Fondation d'une bénédiction chaque troisième dimanche du mois, chaque fête chômée de la Sainte Vierge et jours de saint Marcel, Epiphanie, Pâques, Ascension, Pentecôte, Toussaint et Noël, en faveur de la confrérie du Saint Sacrement, et de cinq messes à haute voix faite par Mme de Patural, sous la rente annuelle de vingt-cinq livres, hypothéquée sur ses biens, par acte reçu De chizelles, du 8 décembre 1721, dont copie informe, coté 9.
11° Fondation de huit messes basses et d'un salve chaque dimanche à l'issue des vêpres à basse voix, faite par René Lozat et sa femme, sous la rente annuelle de six livres dix sols, hypothéquée sur deux prés l'un au-dessus et l'autre au-dessous du moulin, sur le ruisseau Thuron, par acte reçu Carme, du 21 juin 1717, coté n° 10, avec d'autres concernant l'acquisition faite des fonds hypothéqués pour la susdite fondation et la quittance du droit d'amortissement.
Avons, à la réquisition du sieur curé, réduit ladite fondation à six messes basses qui se diront de suite les jours non fêtés qui suivront la Nativité de saint Jean-Baptiste et chargeons le sieur curé de chanter les Litanies de la Sainte Vierge chaque jour de fête chômée d'icelle.
12° Fondation d'une messe basse chaque lundi de l'année faite par Noël Disné, ci-devant curé dudit lieu, qui a donné pour la supportation d'icelle une terre aujourd'hui vigne d'environ douze ouvrées, joint de bise le ruisseau de la Rousse et la rivière de Loire, de matin le chemin de Marcigny à Charlieu, de midi et soir les prés, chenevière et terre de Mme de Patural.
Plus un pré d'une demi charretée de foin, sis au bas de Chassereux, indivis avec Jean Chevalon, de matin le pré du même, de soir le pré de Mme de Patural une haie entredeux, par son testament ci-dessus coté 8.
TABLEAU DES FONDATIONS. - Lesdits fonds de fondation exempts de dîme suivant le traité ci-dessus coté A... Avons ordonné que le sieur curé dressera un tableau desdites fondations, conformément à notre présent procès-verbal, lequel sera placé dans la sacristie, auquel les parties intéressées puissent avoir recours pour connaître le jour que lesdites fondations doivent être acquittées.
FABRIQUE. - Enquis s'il y a un luminier ou fabricien et quels sont les revenus du luminaire ?
Répondent que la fabrique est actuellement administrée par honnêtes Pierre Démont et Philibert Renaud, nommés probablement par le sieur curé et habitants en 1744, et que les revenus consistent :
1° Dans les rentes dont il a été parlé ci-dessus au titre de fondations.
2° Dans le produit des quêtes déposées dans le tronc dont il a été parlé, et dans les aumônes en cire qui se font par quelques personnes.
3° Dans le revenu des bancs dont l'un est fondé et possédé par Philibert Burdin sous la redevance annuelle de trente sols dont il a été parlé ci-dessus, et l'autre dans la chapelle de Saint-Marcel possédé par Denys Vernay et René Thomas, sous la rente annuelle de quinze sols, le troisième par les sieurs de Chassereux sous la redevance de quinze sols, suivant les titres à nous exhibés, et à l'instant retirés par les ayants cause des fondateurs ; les autres bancs seront sujets au règlement ci-dessus porté.
4° Les droits payés à la fabrique par les héritiers de ceux qui sont inhumés dans l'Église, non compris la réparation de la fosse et du pavé, lesquels ont été fixés par l'usage à six livres, lequel nous confirmons et ordonnons être exécuté.
5° Les honneurs de l'église, vulgairement appelés royaume, qui se délivrent au plus offrant en cire, lesquels peuvent rendre actuellement douze livres de cire.
COMPTE DE LA FABRIQUE. - Ayant ensuite demandé auxdits fabriciens le compte de leur administration, ils nous l'ont représenté et avons trouvé la dépense monter à la somme de treize livres trois sols six deniers, et la recette à celle de trente-neuf livres, partant la recette excède la dépense de vingt-cinq livres seize sols six deniers, que les susdits posséderont en recette dans leur premier compte, et avons fait arrêter le présent par notre vicaire général. Et pour donner un ordre à ladite administration, conformément à l'ordonnance de 1696, avons ordonné qu'il sera rendu à l'avenir chaque année le compte de ladite fabrique par articles séparés, de dépenses, recettes et reprises, par-devant le sieur curé et notables de ladite paroisse et ledit compte par eux clos et arrêté.
PRESBYTÈRE. - Enquis s'il y a un presbytère ?
Répondent qu'il est ruiné depuis longtemps et qu'il n'en reste qu'une vieille écurie en ruine, un jardin et une petite verchère au bas, d'environ trois coupes et demie, joint le chemin de l'église à Saint-Marcel de midi, de matin la maison et jardin d'Henry Ginet, de bise un chemin aisanciel, de soir le jardin de Claude Merle et de la veuve Bauderon, et que le sieur curé loge actuellement dans la maison de la prébende du seigneur du Palais, et au cas que le propriétaire de ladite maison répète quelque somme pour le loyer de ladite maison, proteste ledit sieur curé qu'il aura son recours contre lesdits habitants.
Enquis s'il y a des Indulgences et Reliques dans ladite église ?
Répondent qu'il n'y en a point.
CONFRÉRIE DU SAINT SACREMENT. - Enquis s'il y a quelque confrérie établie dans ladite église ?
Répondent qu'il y en a une établie de notre autorité en l'honneur du Saint Sacrement, et que ses pratiques consistent à assister à la bénédiction fondée par Mme de Patural chaque troisième dimanche du mois, un cierge à la main, comme aussi aux messes fondées par ladite dame, au lendemain des fêtes de la Sainte Vierge.
Plus récitent une fois la semaine cinq Pater et cinq Ave ; on célèbre un service au décès de chaque confrère et la rétribution dudit service au sieur curé est de quinze sols.
REVENUS. - Enquis en quoi consistent ses revenus.
Répondent que chaque confrère paye pour droit d'introge douze sols et par années deux sols six deniers ; un sol au décès de chacun desdits confrères pour le service qui se fait pour lui.
COMPTE DE LA CONFRÉRIE. - Ayant demandé à honnête Jean Chevalon, receveur de ladite confrérie, le compte de sa régie, avons trouvé que la dépense montait à la somme de soixante-dix-huit livres cinq sols, et la recette à celle de quatre-vingt-quatre livres treize sols six deniers, partant la recette excède la dépense de six livres huit sols six deniers qui a été remise dans le tronc.
Ordonnons que le bénéfice qui proviendra de ladite confrérie, les charges payées, sera employé pour la décoration de l'église.
AUMÔNE. - Enquis s'il n'y point d'aumône fondée dans ladite paroisse, ou autre œuvre pie ?
Répondent que par son testament reçu Dumont et Grizard, du 12 décembre 1741, Me Noël Disné, curé dudit lieu, a fondé une aumône et une mission ayant par son dit testament institué pour ses héritiers universels M. Jean Claude Dumas, curé de Maillye, et M. Hubert Gregaine, curé du Lac, les invitant d'employer le prix de la vente de ses effets mobiliers qu'il leur demeure loisible de faire en aumône aux pauvres nécessiteux et honteux, notamment à ses pauvres parents de la paroisse d'Yguerande. De même sera fait emploi des biens par lui délaissés et charge ledit sieur Dumas de l'économie et régie desdits biens, lui permettant de retenir pour l'honoraire de ses peines vingt francs annuellement, même de faire faire une mission ainsi qu'il jugera à propos, et lorsqu'il y aura un autre curé à Yguerande il l'invite sous la même rétribution d'économer lesdits biens soit pour le soulagement des pauvres, soit pour une mission réitérée autant de fois qu'il y aura des fonds suffisants.
Et à l'instant se sont présentés les sieurs Dumas, curé de Maillye, et Gregaine, curé du Lac, exécuteurs testamentaires du sieur Disné, lesquels désirant être déchargés de leur administration, nous ont requis de vouloir recevoir leur compte, ce que nous avons fait et renvoyé à la fin du présent procès-verbal.
Chetard, curé.
INTERROGATS AUX HABITANTS SEULS. - Après quoi, le sieur curé s'étant retiré, nous avons interrogé les habitants seuls comme s'ensuit:
1° Si le sieur curé fait sa résidence et ne fait point d'absences préjudiciables au bien de la paroisse ? Répondent qu'il y est exact.
2° S'il visite les malades et si personne n'est mort privé des sacrements par sa faute ?
Répondent qu'il n'y manque point.
3° S'il fait les prônes et les catéchismes suivant nos ordonnances ?
Répondent qu'il les fait régulièrement.
4° S'il est exact à exécuter les fondations ?
Répondent qu'ils ne se sont pas aperçus qu'il y manquât.
Lecture faite aux susdits habitants de tout ce que dessus ont déclaré contenir vérité et ont signé avec nous le présent procès-verbal, excepté ceux qui ne l'ont su.
H. C., évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Dechizelles ; Captier ; Dechizelles ; Philibert Fretier ; Ginet ; B. Thevenet ; Lacombe ; Cathié ; François Boussant ; René Boussant ; Philibert Popelin ; J. Chevalon.

INTERROGATS AU SIEUR CURÉ SEUL. - Ensuite avons interrogé le sieur curé seul comme s'ensuit:
1° De ses nom, âge, diocèse, ordination, provision et institution de ladite cure ?
Répond qu'il s'appelle Claude Chetard, né à Saint-Forgeux l'Espinasse, diocèse de Lyon en 1701 ; ordonné prêtre à Lyon en 1725, pourvu de ladite cure par permutation entre nos mains en 1743.
2° Si ses paroissiens observent la sanctification des fêtes et dimanches.
Répond qu'il en est assez content.
3° S'il n'y a point de fêtes de dévotion ?
Répond qu'ils célèbrent saint Marcel au mois de janvier, sainte Barbe, saint Roch et saint Abdon.
4° S'il n'y a point d'inimitié d'éclat, de procès scandaleux, ni de divorces ?
Répond qu'il n'en connaît point.
5° S'il y a des sages femmes en état d'administrer le baptême en cas de nécessité ?
Répond qu'il y en a trois suffisamment instruites.
6° S'il n'y a point de maître d'école ?
Répond qu'il n'y en a point.
7° S'il n'y a point de chapelles rurales ou domestiques dans l'étendue de ladite paroisse ?
Répond qu'il y a une chapelle rurale sous le vocable de saint Marcel martyr, à quelques pas de l'église ; qu'au village de Chassereux, dans le château, il y a une chapelle domestique, et enfin autre chapelle domestique au château de Chéry, au bas d'Yguerande, et nous avons commis notre vicaire général pour faire la visite d'icelles et en dresser un procès-verbal qui sera joint au présent.
REGISTRES. - Ayant ensuite demandé les registres de baptêmes, mariages et sépultures, il nous a représenté les suivants : 1° un registre en parchemin, lacéré en partie, décousu avec des feuilles volantes et des blancs laissés contenant plusieurs actes sans ordre depuis 1613 jusqu'en 1622 ;
Il n'y a point d'actes jusqu'en 1640 ;
Autre en parchemin depuis 1640 jusqu'en 1647, autre en papier depuis 1647 jusqu'en 1650, plusieurs blancs laissés ;
Autre depuis 1650 jusqu'en 1652, autre contenant d'un côté les sépultures depuis 1652 jusqu'en 1654, de l'autre côté les baptêmes des mêmes années et au milieu les mariages aussi des mêmes années ;
Un gros cahier couvert en carton contenant les baptêmes depuis 1654 jusqu'en 1674; Un grand cahier contenant les mariages des mêmes années ; Un grand cahier contenant les sépultures des mêmes années ;
Une feuille volante contenant les actes omis en 1670 et 1671 ;
Une feuille volante continuant les actes de baptêmes depuis 1674 jusqu'en 1675, autre feuille contenant les sépultures des mêmes années ; une demi-feuille des actes de baptêmes de 1675 ;
Un registre long et étroit, contenant tous les actes en différents sens depuis 1675 jusqu'en 1676 ; les actes de 1677 manquent ;
Autre registre semblable, contenant les actes depuis 1678 jusqu'en 1680 avec quelques actes de 1628 ;
Plusieurs cahiers reliés ensemble depuis 1680 jusqu'en 1701, il y a plusieurs blancs laissés ;
Depuis 1701 jusqu'à la présente année 1746 les actes sont suivis et en ordre en différents cahiers, quelques-uns des anciens battonnés en plusieurs endroits avec des feuilles détachées.
TITRES DE LA CURE. - Enquis le sieur curé s'il a quelqu'autres titres concernant ladite cure.
Répond qu'il n'en a pas d'autres que ceux qu'il nous a exhibés et retirés à l'instant, dont il demeure chargé et a signé avec nous le présent procès-verbal.
H. C. évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Chetard, curé.

S'ensuit l'état de la chapelle rurale de Saint-Marcel.

Du même jour que dessus.
Nous Aimé Ange Mignot de Bussy, abbé de Nant, vicomte de Verdun, grand archidiacre de l'église de Mâcon, vicaire général de Monseigneur l'évêque de Mâcon, en venu de sa commission datée de ce jourd'hui nous sommes transporté à la chapelle rurale d'Yguerande où nous étions attendu par le sieur curé et avons procédé à la visite d'icelle de la manière que s'ensuit.
1° Nous avons reconnu une armoire pratiquée dans un prie-Dieu, une chasuble de satin bleu à fleurs, à croix de satin rouge, à galons d'argent faux, complète ;
Un devant d'autel de velours rouge, à dentelles d'or et d'argent faux, un coussin de môme étoffe ;
Un tapis d'autel de toile peinte en indienne ;
Une aube, un amict et un cordon usé, trois nappes propres et en état ;
Un corporal et un purificataire avec une pâlie ;
Un missel ancien en état, une clochette, un Te igitur en état.
L'autel est d'une seule pierre dans laquelle on a incrusté un marbre en état, sur ledit autel est un double gradin en bois blanchi ; sur le premier est une belle statue en relief de bois doré peint et argenté, représentant saint Marcel de trois pieds de hauteur, posée sur piédestal marbré.
Sur le second un crucifix et quatre chandeliers de bois peint en rouge et argenté en partie, avec quatre vases de bois.
Ladite chapelle isolée, voûtée, carrelée, éclairée en soir, bise et midi, par un vitrail en état.
Elle est composée de deux parties, d'une coquille qui fait le sanctuaire et d'un chœur, ornée de piliers, bien blanchie.
Le tout d'environ vingt pieds de profondeur, sur dix de largeur.
A côté de la porte est un bénitier dans une colonne en pierre, en état.
La porte est en chêne, neuve, dont le bois s'est un peu jetté, peinte et bien fermante en face de l'autel ; les murs sont en état ; au-devant d'icelle chapelle sont les ruines de l'ancienne nef dont il ne reste plus que les murs de dix-huit pieds en longueur sur huit de large environ, menaçant ruine.
En devant est une place avec une croix de pierre au milieu, qui paraît être l'endroit du cimetière de ladite église, autrefois paroissiale (1), confine le chemin d'Yguerande à Mailly de midi, le pré du sieur Dechizelle de matin, de bise accolant soir le chemin d'Yguerande au village de Laval.

(1) Cette chapelle est mentionnée en 939, dans une charte de l'abbaye de Cluny (Bruel, n° 493) ; mais rien ne prouve qu'elle fut paroissiale ; elle figure plutôt comme dépendance de l'église Saint-André.

Enquis s'il y a quelques services affectés à ladite chapelle ?
Répond le sieur curé qu'il n'y en a point si ce n'est les offrandes que les fidèles y font pour y faire célébrer le saint sacrifice de la messe, et a signé avec nous le présent procès verbal.
L'abbé de Bussy, vicaire général ; Chetard, curé.

S'ensuit l'état de la chapelle du château de Chassereux.

Du même jour que dessus.
Nous, vicaire général susdit, en vertu de la commission à nous donnée par Mgr l'évêque de Mâcon, cejourd'hui nous sommes transportés au village de Chassereux, paroisse d'Yguerande, avons procédé à la visite de la chapelle sous le vocable de saint Jean Baptiste, dans le château dudit Chassereux, appartenant à Mlle Descrots de Chassereux, accompagnés du sieur curé et en présence de la susdite demoiselle de la manière que s'ensuit.
Avons trouvé un calice d'argent avec sa patène, l'un et l'autre dorés en dedans, le pied est faussé et a besoin d'être raccommodé.
L'autel est un massif de maçonnerie sur lequel est une pierre, comme il était trop bas on a posé une table de bois dans laquelle on a incrusté un marbre sacré ; ordonnons que ladite table sera enlevée et le marbre incrusté dans la table de pierre, ce qui ne préjudiciera point au service.
Il est couvert de trois nappes, celle de dessus à dentelles avec un tapis vert et régulier.
Ledit autel est revêtu de menuiserie et sculpture peinte en blanc, dans laquelle on monte deux devants d'autel en bois peints en bleu avec des fleurs de lys en relief dorées, et l'autre noir avec une croix blanche.
Le tableau qui sert de retable représente le crucifiment revêtu de menuiserie et sculpture en ordre d'architecture, lequel repose sur deux gradins où sont quatre chandeliers de bois dont deux simples et deux dorés avec six vases et un crucifix ; on monte audit autel par une marche de pierre et deux de bois, aux deux côtés de l'autel sont deux crédences ou armoires dans lesquelles on tient les ornements suivants : 1° une chasuble complète en soie de toutes couleurs ; 2° autre de garence à fleurs de toutes couleurs ; 3° autre complète de camelot noir en état.
Une douzaine de purificatoires, trois corporaux, douze lavabos, deux palles, quatre autres nappes ouvrées, trois aubes, dont une à dentelles propre et en état, douze amicts et un surplis et suffisamment de cordons, une clochette.
Un missel romain avec son pupitre et un Te igitur avec les cartons pour la préparation et actions de grâces de la messe, deux burettes de verre.
Ladite chapelle isolée de toute part a environ dix-huit pieds de long sur treize et demi de large, bien voûtée et cadettée, fermant à deux portes l'une du côté de soir et l'autre en bise en état ; il y a trois vitraux en état.
Au-dessus de la première porte est un campanier avec une cloche bien sonnante ; il y a deux bénitiers de pierre posés dans le mur.
L'ayant visitée par le dehors avons trouvé les murs et la couverture en état.
Enquis le sieur curé s'il y a des fondations ou services dans ladite chapelle.
FONDATION . - Répond qu'il y en a une de vingt messes basses faite au profit du sieur curé par Jean Debrosse de Chassereux, prêtre, par acte reçu Geoffrion le 10 novembre 1707, que la demoiselle Descrots nous a exhibé et à l'instant retiré, sous la redevance annuelle de dix livres, et attendu la modicité de ladite rétribution avons invité ladite demoiselle d'augmenter ladite rente jusqu'à celle de vingt livres, ce qu'elle nous a promis et avons signé avec ledit sieur curé.
L'abbé de Bussy, vicaire général ; Chetard, curé.

S'ensuit l'état de la chapelle du château de Chérye.

Du même jour que dessus.
Nous, vicaire général de Monseigneur l'évêque de Mâcon susdit, en vertu de la commission à nous donnée par ledit seigneur évêque ce jourd'hui, nous sommes transportés au château de Chérye, dans la chapelle dudit château, sous le vocable de la Sainte Vierge, représentée dans le tableau servant de retable, dans un cadre de bois blanchi, de six pieds de largeur sur huit de hauteur.
Il repose sur un gradin double de même longueur, peint en blanc, sur lequel nous avons trouvé trois belles statues dorées et peintes en partie de la hauteur de deux pieds et demi, l'une de la Sainte Vierge, sur un piédestal marbré, l'autre de saint Pierre, et la troisième de saint Nicolas ; six chandeliers de bois sculptés et argentés avec quatre vases assortissants, un crucifix d'ébène avec un christ d'ivoire.
L'autel est d'une seule pierre dans laquelle on a incrusté un marbre en état, il est couvert de trois nappes et d'un tapis vert en état, il est revêtu d'un cadre en menuiserie et sculpture, blanchi, dans lequel on a monté un devant d'autel de bois azuré, semé de fleurs de lys en demi-relief, doré ; le marchepied est de bois à deux marches en état.
ORNEMENTS. - Dans un prie-Dieu servant d'armoire nous avons reconnu les ornements suivants : 1° une chasuble de satin rouge à galons d'or faux, complète ; autre de satin blanc, à galons d'or faux, complète, en état ; autre de satin damassé noir à croix de satin blanc, à galons de fil en état ; autre de satin violet, à galons et dentelles d'or faux, complète.
LINGES. - 2° Quatre aubes, dont deux à dentelles, six amicts, quatre corporaux, douze purificatoires, douze nappes, y compris celles qui sont sur l'autel, deux burettes de verre, une clochette, un missel romain neuf avec son pupitre.
VASES SACRÉS. - Un calice avec sa patène d'argent, l'un et l'autre dorés en dedans, fermés dans un étui proprement.
Ladite chapelle isolée de toute part, construite en forme de coquille, bien voûtée et carrelée, éclairée de trois vitraux bien entretenus, de treize pieds de largeur sur dix-huit de profondeur. A l'entrée, sur un pilier en pierre, est une cuvette de pierre en état ; la porte en face de l'autel en état ; au-dessus de ladite porte est un campanier avec une cloche bien sonnante et servant de timbre à une horloge dont la caisse est posée au bas de ladite chapelle, du côté de l'épître.
Les murs et la couverture sont en état ; au-devant est le cadran de ladite horloge.
Enquis s'il y a quelque service ou fondation dans ladite chapelle.
FONDATION. - Répond le sieur curé qu'il y en a une de quatre messes, faite par Messire René de Patural, seigneur de Chérye, fondateur de ladite chapelle, au profit du sieur curé, sous la rente annuelle de trois livres quatre sols, hypothéquée sur une vigne appelée de La Font, sise en ladite paroisse d'Yguerande, par acte reçu Dutroncy, notaire, le 19 mars 1637, dont extrait collationné nous a été représenté par le sieur curé qui l'a retiré à l'instant. Fait en ladite chapelle, en présence dudit sieur curé et de dame Élizabeth de Bayle de Patural, dame de Chérye, et a signé le sieur curé avec nous.
L'abbé de Bussy, vicaire général ; Chetard, curé.

Suite de l'aumône fondée par le sieur Disné.
Ouï lecture des procès-verbaux ci-dessus, nous évêque de Mâcon susdit, nous sommes transportés en la maison du sieur curé où en sa présence avons procédé au rendement de compte de l'administration de la succession du sieur Disné, ci-devant curé d'Yguerande, et revenus d'icelle, faite par les sieurs Dumas et Gregaine, exécuteurs testamentaires, conformément à leur réquisition ci-dessus énoncée, et pour cet effet ils nous ont présenté le testament dudit sieur Disné dont il a été parlé, un extraict de l'inventaire des effets de ladite succession ensuite de l'apposition et levée du scellé faite par le sieur Raphanel, premier en ordre de la justice de Marcigny, plus la main-levée de l'oirie faite en faveur des susdits à la suite dudit inventaire, signé Jacquet de Chalonay, plus l'acte de vente des meubles et effects de ladite succession faite par Delachapt, huissier royal, le 18 may 1742, ensemble la quittance des legs faits par ledit testateur, par les légataires aux sieurs Dumas et Gregaine, exécuteurs testamentaires.
Plus l'état de la recette et dépense de ladite administration fait double et paraphé par ledit sieur Raphanel, le 8 mai 1742, et avant examiné ledit compte ensemble les quittances qu'il nous ont exhibées, nous avons trouvé la recette monter à la somme de deux mille quatre cent vingt livres cinq sols, et la dépense à celle de deux mille huit cent quatre-vingt-quinze livres neuf sols quatre deniers, ledit compte depuis le jour du décès dudit sieur Disné jusqu'au mois d'octobre 1745, que le sieur Chetard, curé d'Yguerande, a pris l'administration des héritages de la succession aux termes dudit testament ; partant la dépense excède la recette de la somme de quatre cent quatorze livres quatre sols six deniers, dont le sieur Dumas, qui a fait la recette et dépense des deniers, ne demande rien aux pauvres ainsi que l'honoraire qui lui était donné par ledit testateur pour l'administration.
Avons commis notre vicaire général pour clore et arrêter ledit compte sur ledit état double de recette et dépense, et parapher les quittances qui nous ont été exhibées, desquels états l'un sera remis au pouvoir dudit sieur Dumas pour lui servir et valoir ce que de raison, et l'autre remis avec les pièces justificatives dudit compte entre les mains de qui il appartiendra.

INVENTAIRE DES PAPIERS CONCERNANT LADITE SUCCESSION

1° Pièces justificatives du compte rendu par Mes Dumas et Gregaine, exécuteurs testamentaires du sieur Disné, coté n° 1.
2° Pièces d'un procès intenté par le sieur Disné pour payement du prix d'un tonneau vendu au nommé Chalin ; il n'y a point eu de jugement définitif, coté n° 2.
3° Pièces d'un procès concernant les services demandés au sieur Disné pour des biens qu'il avait acquis dans la paroisse d'Yguerande et qui font partie de la succession, cotées n° 3.
4° Sentence d'adjudication par décret des biens des héritiers Jean Berry d'Yguerande, au profit de Me Noël Disné, du 31 janvier 1715, coté 4.
5° Pièces concernant le droit d'amortissement des biens de la succession dudit sieur Disné, coté n° 5.
6° Billets et obligations en faveur du sieur Disné, l'un du sieur Degoute, de cent cinquante livres, au dos duquel sont des quittances pour cent deux livres douze sols, plus un accord portant obligation de quatre-vingt livres, l'autre de quatre-vingt-deux livres douze sols, autre de trente livres, cotés ensemble 6.
7° Acquêt de deux prés par le sieur Disné avec trois quittances, l'une de l'accord et l'autre des sommes payées par ledit sieur, cotés 7.
8° Testament de Me Noël Disné, curé d'Yguerande, coté 8.
9° Livre de Raison du sieur Disné, coté 9.
10° Papiers concernant le patrimoine et les affaires de famille dudit sieur, Disné. Coté 10.
11° Différentes quittances concernant des affaires particulières du même, sous la cote et n° 11.
12° Papiers concernant un procès entre M. de Marcigny et ledit sieur Noël Disné, coté 12.

ÉTAT DES BIENS DE LA SUCCESSION

MAISONS. - 1° Une maison consistant en une chambre basse et un fournier à côté, au-dessus un grenier, en matin, joignant ledit bâtiment, une grange où il y a une grande cuve reliée avec quatre cercles de fer, une écurie et espèce de bûcher en mauvais état, pratiqués par un mur de refent en bise.
En matin de ladite grange, une cave voûtée en bon état.
En midi, une cour entre deux, deux celiers séparés par un mur de refent, un grenier ; en dessus dudit grenier il y a une galerie en bois, couverte à tuile creuse, au-dessus du portail aboutissant à la première chambre par un degré en pierre, en état.
En bise dudit bâtiment, un jardin clos de murs qui ont besoin de réparations ainsi que la porte de la grange en matin, le tout de la contenue de trois mesures environ. Confine de matin les vignes appartenant à ladite succession, de midi les mêmes vignes, de soir le chemin d'Yguerande à Charlieu; de bise les vignes du sieur Dechizel.
FONDS. - 2° Une vigne close de haies vives du côté du chemin, d'environ quarante ouvrées. Confine de matin les vignes du sieur Dechizel et des Boileaux, de midi le chemin de Maillie à la Loire et la terre de René Thomas, de soir le chemin d'Iguerande à Charlieu, et de bise les vignes du sieur Dechizelles.
3° Une terre située à la Rivoliere, paroisse d'Iguerande, contenant deux mesures. Confine de matin et midi l'étang de Mme de Patural, de soir et bise les terres de ladite dame.
4° Autre terre d'une mesure, au même lieu.
ARGENT MONNAYE. - 5° Le sieur Dumas nous a déclaré avoir reçu manuellement du sieur Disné, en présence du sieur Gregaine, une somme d'argent pour être employée suivant l'intention du sieur Diné qui l'en avait chargé verbalement, de laquelle somme il reste entre ses mains quarante-six louis d'or monnaye courante, un louis d'or de Noailles aux quatres couronnes, un aux deux L L couronnés, un demi-louis de même, un louis d'or dit Milleton, un autre demi-louis à l'écu de France, cinq écus de six livres, plus deux billets sous main privée, l'un de cinq cent vingt livres et l'autre de trois cents livres dont il nous a supplié de charger qui il nous plairait, déclarant que le sieur Disné entendait que lesdites sommes fussent employées aux mêmes œuvres pies que les héritages et revenus ci-dessus énoncés.
COMPTE. - Après quoi nous avons demandé au sieur curé d'Yguerande le compte de son administration depuis le mois d'octobre 1745 qu'il est entré dans la régie desdits héritages, il nous a dit qu'il avait recueilli pour la portion du propriétaire quatre pièces de vin rouge et cinq pièces de vin blanc, lesquelles ont été vendues au sieur Mourier, de Saint-Haon, commissionnaire, le rouge à vingt-six livres la pièce, le blanc à vingt-deux livres, ce qui compose la somme totale de deux cent quatorze livres dues par ledit commissionnaire. Plus le sieur curé a trouvé dans la cave dudit domaine quatre pièces de vin vieil y laissées par le sieur Dumas, curé de Maillie, lesquelles ont été vendues une à Thomas Tachet, au prix de douze livres, une à Hugues Pomier, au prix de sept livres ; plus il reste dans ladite cave trois pièces de vin rouge et six pièces de blanc, outre les deux susdites, ce que le sieur curé a affirmé être véritable et a signé avec nous.
H. C. Évêque de Mâcon ; Du Sou de Saint-Amour, Chetard, curé.

PRÉBENDE DE LA CHAPELLE DU PALAIS

Du même jour que dessus.
PRÉBENDE DU PALAIS. - Ensuite s'est présenté le sieur Lobscure, curé d'Aiguilly, chapelain de la chapelle de Notre-Dame, alias des Cinq Playes, fondée en l'église susdite d'Yguerande, lequel nous a présenté le titre de fondation de ladite prébende ou prestimonie par lequel il appert que M. Simon Perreaud, curé d'Yguerande, a fondé dans ladite chapelle une messe chaque vendredi de l'année avec deux Libera me à voix basse sur deux tombeaux désignés par acte reçu Delaforge, notaire royal à Roanne, le 27 août 1743, a nous exhibé par le sieur chapelain et à l'instant par lui retiré.
PATRON. - Enquis qui nomme à ladite prébende ?
Répond le sieur Chapelain que par l'acte susdit la nomination et présentation appartient au sieur de Digoine et l'institution nous appartient à cause de notre dignité épiscopale.
Enquis quels sont les fonds et revenus affectés à ladite prébende ?
Répond qu'ils consistent :
1° En une maison sise à quelques pas de l'église d'Yguerande, occupée aujourd'hui par le sieur curé, composée d'une chambre et une cuisine, deux chambres au-dessus de la première et un grenier au-dessus de la cuisine, en dessous un cellier fort humide, un mauvais degré hors d'œuvre. Le tout en très mauvais état et menaçant ruine. Confine de matin Claude Merle, un chemin entre deux, de midi le chemin d'Yguerande à Saint-Marcel, de soir la maison d'Antoine Ginet, de bise le nommé Magnin.
2° Une vigne de trois ouvrées, sise à Chassereux.
3° Une vigne de trois ouvrées, en haut d'Yguerande, jouxte le grand chemin de la chapelle de saint Marcel, à l'église d'Yguerande de bise, les vignes de Benoît Magnin de matin et soir, la vigne de Mme de Patural de midi.
4° Une vigne de cinq ouvrées, sise au territoire de Briallie, presqu'en friche, et une terre de deux mesures, contigüe, laquelle vigne ne produit qu'une demi feuillette de vin.
Ajoute le sieur Chapelain qu'il soulait y avoir une terre à présent inconnue et une petite rente de vingt-cinq sols perdue et prescrite depuis longtemps.
L'abbé de Bussy, vicaire général.

Et ledit sieur Chapelain nous ayant représenté que lesdits fonds ne lui rendaient annuellement que deux pièces de vin parce qu'une partie est en friche ou en vieille vigne, et que la maison de ladite prébende, depuis longtemps caduque, exigeait un entretien et des réparations considérables et que d'ailleurs il n'en pourrait tirer qu'un modique loyer, il nous a supplié de vouloir réduire ladite fondation, à quoi ayant égard nous l'avons chargé de dix-huit messes par an, à l'autel désigné par le fondateur et à son intention.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Lobscure, curé d'Aiguilly, chapelain.

SUITE DE L'AUMÔNE DE M. DINET. - Et le susdit Chapelain s'étant retiré avons fait appeler les sieurs Chetard, curé d'Aiguerande, et Dumas, curé de Maillye, lesquels avons chargé, conformément à la volonté et intention du sieur Dinet, ci-devant curé d'Aiguerande, dans son testament ci-dessus coté, de l'administration des biens légués par ledit sieur Dinet, pour le revenu d'iceux, être convertis en aumône au profit des pauvres de la paroisse d'Aiguerande, les parents dudit testateur préférés, et encore en missions dans ladite paroisse, lorsqu'il y aura des fonds suffisants et pour donner une forme stable et convenable à ladite administration, aumône et autres œuvres pies, nous avons statué et ordonné ce que s'ensuit.
1° Que le sieur curé d'Aiguerande sera à perpétuité l'économe du domaine et vignoble délaissés par le sieur Dinet et l'administrateur des revenus provenant de ladite fondation, conformément au testament dudit testateur.
2° Qu'il aura toujours un ou plusieurs adjoints, avec lesquels il régira de concert lesdits biens, et au cas que le sieur Dumas, curé de Maillye, chargé par ledit testateur de ladite régie et par nous continué pour adjoint au sieur curé d'Aiguerande, ne peut vacquer à cause d'infirmités à ladite régie ou autrement, il sera par nous pourvu d'un ou plusieurs adjoints au sieur curé d'Aiguerande, comme nous le jugerons convenable pour l'intérêt des pauvres.
3° Que le sieur curé d'Aiguerande sera chargé des papiers concernant la succession du sieur Dinet, conformément à l'inventaire fait par nous ci-dessus, et pour la conservation d'iceux seront lesdits papiers déposés dans une armoire fermant à deux clefs, dans la sacristie de l'église d'Aiguerande, desquels l'une sera au pouvoir du sieur curé, et l'autre entre les mains de l'adjoint ou de l'un des adjoints.
4° La distribution de ladite aumône se fera chaque année à la Saint-Martin d'hiver, à commencer à la Saint-Martin prochaine, et sera dressé pour ladite distribution un rôle double des pauvres nécessiteux de la paroisse, en présence et de l'avis des notables, et certifié par eux véritable et équitable, dans lequel seront inscrites les sommes qui doivent être distribuées à chacun desdits pauvres, vis-à-vis de leurs noms, et desdits rôles, l'un sera déposé dans l'armoire des papiers de ladite succession et l'autre à nous envoyé.
5° Les deux tiers des revenus du vignoble et héritage de la succession, tous frais et charges déduites, ainsi que les deux tiers de la rente, qui sera créée au profit de ladite aumône comme il sera dit ci-après, seront employées au soulagement des pauvres de ladite paroisse dans la forme ci-dessus prescrite, chaque année, et l'autre tiers mis en réserve soit pour fournir aux réparations qui pourront survenir dans les bâtiments dudit domaine, soit pour faire le fond d'une mission qui sera donnée de temps ne temps à ladite paroisse, conformément à l'intention dudit fondateur, et que nous le jugerons à propos.
6° Chaque année lesdits administrateurs rendront leur compte, par-devant l'un de nos vicaires généraux, ou telle autre personne qu'il nous plaira commettre, en présence des notables de la paroisse, ledit compte par articles séparés de dépenses, recettes et reprises, pour lesquels ils rapportent le rôle de la distribution de l'aumône dont il a été parlé.
7° Le revenant bon de chaque compte, et l'argent qui sera mis en réserve comme a été dit seront déposés dans l'armoire servant à retirer les papiers de ladite succession.
8° Sur l'argent qui avait été donné en dépôt par le sieur Dinet, au sieur curé de Maillye, lequel nous a été par lui remis, en espèce ou en billets, il en sera placé par nous la somme de douze cents livres sur les États du Mâconnais, pour en créer une rente de soixante livres, au profit de ladite aumône, laquelle rente sera payée auxdits sieurs administrateurs par le receveur desdits actes sur leurs quittances ; et le surplus consistant en un écu de six livres, et deux billets au montant de huit cent quatre livres, a été présentement remis entre les mains du sieur Chetard, curé d'Aiguerande, lequel en demeure chargé, et l'emploiera ainsi qu'il sera dit ci-après. Lesdites sommes ainsi que celles provenant de la vente des fruits de l'année dernière ou de ceux qui sont encore dans les caves dudit domaine, seront employées comme s'ensuit : 1° à la réquisition du sieur curé de Maillye qui nous a déclaré la volonté du sieur Dinet, il sera donné à la nommée Claudine Merle, parente dudit fondateur, la somme de trois cents livres, laquelle somme sera allouée aux administrateurs sur la quittance de ladite Merle ; 2° il sera distribué à la Saint-Martin prochaine la somme de cinquante écus en la forme qui a été dite ci-dessus ; 3° il sera fourni aux frais d'une mission qui sera incessamment faite dans ladite paroisse, ainsi que nous le réglerons ; 4° on fera dans ledit domaine les réparations nécessaires ; 5° on plantera trois ouvrées du domaine, qui sont aujourd'hui en vin blanc, en plan de vin rouge, et le surplus desdites sommes sera porté en recette par les administrateurs dans le compte de l'année mil sept cent quarante sept, à la Saint-Martin. Et sur les représentations du sieur curé de Maillye, exécuteur testamentaire du sieur Dinet, et en considération des services rendus audit sieur Dinet par la susdite Claudine Merle, lui avons accordé, pendant sa vie, la chambre qui est sur la galerie du domaine, pour en jouir et y habiter quand bon lui semblera, sans pouvoir toutefois la louer n'y prêter à quelqu'autre personne, à la charge des réparations locatives et usufructaires ; comme encore avons accordé au nommé Merle, frère de ladite Merle, actuellement vigneron et cultivateur dudit domaine, la culture desdits fonds et habitation dans la maison, pendant sa vie seulement, à condition qu'il fera bien les vignes et satisfera les sieurs administrateurs, à défaut de quoi il leur sera loisible de mettre un autre à sa place ; et lesdits sieurs Chetard et Dumas ont accepte tout ce que ci-dessus, promis de s'y conformer et ont signé avec nous et nos vicaires généraux et promoteur et greffier.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Du Sou de Saint-Amour, vicaire général ; Manoury, vicaire général ; Chetard, curé ; Dumas, curé ; Pégut, promoteur.

JONZIE

Cejourd'hui mardi douzième juillet mil sept cent quarante-six après midi.
VOCABLE. - Henri Constance, par la miséricorde de Dieu et l'autorité du Saint-Siège apostolique, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse et étant arrivés à cet effet en la paroisse de Jonzie, sous le vocable de saint Martin, évêque, dont la fête se célèbre le 11 novembre, où, après avoir été reçu et fait les prières accoutumées, en conséquence de la publication de notre mandement de visite, faite au prône le dimanche précédent, ont comparu par devant nous M. Jean-Marie Bourru, curé de Jonzye, Philibert Beauchampt, Pierre Beauchampt, Thomas Alaimonière, François Vernay, Guillaume Perrier, Antoine Aubret, Pierre Guyard, Jean Beauchampt, sous-diacre du diocèse de Mâcon, Claude Langlois, Pierre Lespinasse, Claude Beauchampt, Joseph Burdin et Thomas Pegon, tous composant et faisant la plus saine et meilleure partie de leur paroisse, les décimateurs ne comparant ni autres intéressés si aucuns, quoique dûment avertis, tant par lesdites publications de notre mandement de visite que par l'affiche d'icelui à la porte de l'église dudit lieu de Jonzie, contre lesquels non comparant notre promoteur a requis défaut que nous lui avons octroyé et avons ensuite à sa réquisition dressé le présent procès-verbal de notre visite en présence que dessus et accompagnés de nos vicaires généraux, ainsi que s'ensuit.
VASES SACRÉS. - Premièrement quant aux choses nécessaires pour la célébration de l'office divin, nous avons reconnu un petit ciboire d'argent, doré en dedans, couvert d'un pavillon de soie or et argent, très propre.
Plus un soleil d'argent, le croissant est rompu et sera raccommodé et doré.
Plus un calice avec sa patène d'argent, doré en dedans, fort petit et à l'antique.
Plus une custode d'argent doré en dedans, fort propre, un croissant de cuivre que nous avons interdit.
TABERNACLE. - Le tabernacle est de bois doré, sculpté et orné de deux colonnes torses en devant, la portière sculptée d'une croix en bas-relief avec un christ en relief servant de croix à l'autel ; il y a deux accompagnements aussi dorés en plein, chacun une niche azurée et une statue, l'une de saint Pierre et l'autre de saint Paul, ornés de colonnes torses et terminés par deux consoles, couronné d'une petite tribune et de quelques morceaux d'architecture à jour dorés, il est doublé de saint ; au-dessus est un panneau doré et sculpté, au-dessus duquel est un couronnement supporté par deux petits anges assis au-dessus de la corniche qui sert de couronnement audit panneau.
Au-dedans une statue de la Sainte Vierge accompagnée de deux anges adorateurs, de huit pouces de hauteur.
Ledit tabernacle repose sur deux gradins dorés et sculptés en plein, toute la dorure ci-dessus est passée et écaillée en plusieurs endroits. Le tout couvert d'un pavillon de cadis rouge en état.
Sur lesdits gradins, quatre chandeliers de bois sculptés et argentés, un de cuivre, deux petits de bois simple, quatre vases de bois et deux de faïence.
AUTEL. - L'autel est d'une seule pierre, de cinq pieds en longueur, qui passe pout être consacrée, posé sur un massif de pierre de taille, couvert d'un tapis de cadis rouge en état.
La contre-table est une boiserie de noyer qui revêt l'autel en entier. Dans le cadre du milieu est monté un devant d'autel de satin rayé en état, au revers duquel est un autre de camelot brodé en laine rouge.
Autre devant d'autel de damas blanc à fleurs de soie, avec un galon d'or fin, très propre.
Le marchepied est d'une seule pierre, très propre.
FONTS BAPTISMAUX. - Les fonts baptismaux sont dans l'angle du bas de l'église du côté de l'évangile, dans une cuvette de pierre fracturée posée dans un massif de maçonnerie dans laquelle on a pratiqué une piscine. L'eau baptismale est conservée dans une cuvette de cuivre étamé d'un pied de diamètre environ couverte d'un bassin d'étain fort usé, il y a une coquille en état. Le tout fermé sous clef par un couvercle de bois usé qui sera armé de pointes.
SAINTES HUILES. - Les Saintes Huiles sont conservées dans trois ampoules d'étain bien distinctes renfermées dans un vase oblong de même métal ; il y manque une croix et une goupille (Petite cheville).
CONFESSIONNAL. - Le confessionnal est de sapin neuf joignant deux prie-Dieu pour les pénitents, du reste décent et en état au fond de l'église du côté de l'épître.
La chaire à prêcher est de bois noyer de figure carrée avec son dossier sans dais en état, on y monte par une rampe douce en bois.
CROIX. - La croix processionnelle est de cuivre avec une écharpe de camelot blanc, autre croix processionnelle plate de cuivre avec son christ, à la lance de laquelle est attachée la bannière de camelot blanc au milieu de laquelle est d'un côté le tableau de saint Martin et de l'autre la Sainte Vierge, fort usé ; au milieu de l'église il y a un pilier de pierre sur lequel est posé une cuvette aussi de pierre qui ne peut contenir l'eau bénite, au-dedans de laquelle est un bénitier de fonte servant pour l'aspersion.
De chaque côté de la nef contre le mur qui la sépare du chœur sont deux autels uniformes non fondés revêtus en entier d'un panneau de noyer, le marchepied est de bois en état, sur ledit autel est un double gradin de noyer en état.
AUTEL DE LA SAINTE VIERGE. - Sur le premier est une statue de la Vierge dorée, de trois pieds et demi, et quatre petits chandeliers de cuivre.
Le devant d'autel est de damas blanc à fleurs. Le tableau qui sert de retable représente la Sainte Famille dans un cadre de bois peint de huit pieds de hauteur sur cinq de largeur, très ancien.
AUTEL DE SAINTE MARGUERITE. - Sur le second est un crucifix de cuivre, deux petits chandeliers, une statue de sainte Marguerite qui a besoin d'être retouchée, un marbre en état, le devant de satin rayé. Le tableau qui sert de retable est de sept pieds de hauteur sur cinq de large, sans cadre, représentant Notre-Dame du Rosaire ; il y a deux tapis de cadis vert, et un Te igitur ; il n'y a point de services auxdits autels.
SACRISTIE. - De là nous sommes entrés dans la sacristie par une porte du côté de l'évangile dans le chœur, elle est pavée, voûtée et éclairée en matin par une fenêtre en état ; le tout construit aux frais du sieur Bauchamp ; elle peut avoir huit pas en large sur quinze en long.
Dans une commode en poirier neuve en forme d'autel avec un marchepied, au-dessus de laquelle est un petit tabernacle en état, dans laquelle nous avons trouvé les ornements suivants.
ORNEMENTS. - Une chasuble de satin blanc à fleurs rouges, complète.
Trois chasubles de camelot gaufré complètes, vert, noir et violet ; autre de camelot blanc avec les ornements en broderie complète.
Une chape de satin à fleurs avec une écharpe de même, à galons de soie et or faux ; un drap mortuaire de cadis, un tour de dais camelot blanc à franges d'or faux, le ciel de même étoffe monté sur un cadre à quatre bâtons, deux étoles pastorales de camelot gaufré.
LINGES. - Quatre aubes neuves dont deux à dentelles, six amicts, trois cordons, sept nappes d'autel unies à dentelles propres, six lavabo, douze purificatoires, cinq corporaux, trois pâlies, la plus grande partie desdits ornements a été fournie par le sieur Beauchamp, une petite lampe d'étain, deux burettes de verre et deux d'étain, un encensoir avec sa navette en état, un fanal pour le viatique, une clochette, quatre chandeliers de fer.
LIVRES. - Un missel neuf et un usé hors d'usage, un cahier pour les morts, un Te igitur pour le maître-autel, un Rituel romain en état, un graduel et un antiphonaire in-4°, les mêmes in-12, une représentation et une chapelle ardente, un pupitre pour les messes.
TRONC. - Il y a un tronc posé contre le mur au-dedans de ladite sacristie. L'église est divisée en trois parties, le sanctuaire, le chœur et la nef.
SANCTUAIRE. - Le sanctuaire est une coquille peinte, éclairée en matin par deux vitraux bien entretenus, il peut avoir dix pieds en largeur sur douze de profondeur, il est pavé en compartiments, en pierres, proprement ; de chaque côté est un banc pour le sieur curé et les chantres.
CHŒUR. - On descend dans le chœur par une marche en pierre, il est sous la voûte du clocher, il est pavé en losanges, il peut avoir six pas en longueur sur douze de largeur, éclairé par un grand vitrail en midi, en état ; du côté de l'évangile est le banc du sieur Beauchamp.
Du côté de l'épître quatre marches en pierre, sur la dernière desquelles repose l'échelle qui va aboutir à une ouverture pratiquée au milieu de la voûte en forme d'œil de bœuf ; il n'y a point de table de communion.
NEF. - La nef peut avoir quinze pieds en carré, le carrelage peut avoir besoin de réparations, elle est lambrissée proprement et éclairée par quatre vitraux en état.
Il y a deux portes bien fermantes, l'une du côté de l'épitre et l'autre en face du maître-autel, le crucifix est au-dessus de la grande porte.
CLOCHER. - Le clocher est une tour carrée, mal percée, couverte à tuiles creuses, la charpente ainsi que le joug des cloches sont en état, nous y avons trouvé deux cloches bien sonnantes.
Visite faite de l'extérieur de l'église, les murs nous ont paru en assez bon état, excepté l'angle du coté de soir qui est fendu mais soutenu par un éperon.
CIMETIÈRE. - Le cimetière environne ladite église, il est clos suffisamment et il y manque une croix. Le tout de la contenue d'une mesure environ, confine de matin la cour du presbytère, de midi le jardin de la cure, de soir la chenevière des héritiers François Beauchamp, de bise le chemin de Saint-Julien.
INTERROGATS COMMUNS. - Après quoi avons interrogé le sieur curé et autres susnommés comme s'ensuit :
1° Qui nomme à la cure ?
NOMINATEUR. - Répondent que la nomination et pleine collation de ladite cure nous appartient à cause de notre dignité épiscopale.
COMMUNIANTS. RESSORT. - 1° Combien il y a de communiants ? De quel bailliage et parlement ?
Répondent qu'il y a environ quatre-vingt-dix communiants du bailliage de Semur, parlement de Bourgogne.
SEIGNEUR. - 3° Quel est le seigneur haut justicier ?
Répondent que c'est M. le comte de Vichy.
DÉCIMATEURS. - 4° Qui sont les décimateurs et à quelle quotité se paye ladite dîme ?
QUOTITÉ. - Répondent que M. le comte de Vichy et le sieur curé ont chacun une dîme cantonnée et se lève ladite dîme de froment, seigle, vin et menus grains qui se lient de douze la treize, le chanvre de vingt-quatre la vingt-cinq de plus le plus de moins le moins, excepté lorsqu'il y a cent gerbes, le propriétaire en lève quatre, ce qui s'appelle le croison avant que compter pour le décimateur, les menus grains qui ne se lient pas ne sont point sujets à la dîme ; lorsqu'il n'y a pas cent gerbes la première ne se compte point. Avant le sieur curé d'aujourd'hui, ladite dîme se payait de onze la douze, sous l'obligeance d'un repas auxdits habitants chefs de maison par le sieur curé après la récolte, à laquelle quotité d'onze la douze le sieur curé a renoncé sans préjudice des droits de ses successeurs, et s'est déchargé dudit repas.
FONDS DE CURE. CONFINS DE LA DIXMERIE. - Enquis quels sont les revenus et fonds de la cure ?
Répondent qu'ils consistent : 1° en une dîme cédée par le prieur de Marcigny et le seigneur pour la portion congrue du sieur curé, confine le chemin de Mailly aux Justices de midi laissant au midi le clos de Gourmoux dont la dîme appartient à M. de Vichy ; desdites Justices elle suit le chemin qui tend desdites Justices à la place de Lodi, jusqu'au chemin tendant à la tour de Villeret, laissant de matin et de bise le chemin de Saint-Julien, et dudit chemin elle traverse les bois de la Tour, de bise en soir jusqu'au lieu dit La Goûte d'Enfer, laissant toujours la dîmerie de Saint-Julien, de bise accolant soir, ensuite de la Goûte d'Enfer elle traverse encore les bois de plusieurs particuliers jusqu'à deux terres, l'une à François Martin de Saint-Julien, l'autre au même Martin, qu'elle prend et laisse de soir la dîmerie du Chapitre de Semur, de là elle traverse les bois du seigneur de Maillye de soir accolant midi et aboutit au coin du bois taillis dit Les Grands-Fonds laissant de soir la dîme de Maillie, ensuite elle remonte allant de bise ou midi jusqu'à une borne plantée dans le chemin de Chassereux à Saint-Julien de cette borne visant à une autre plantée dans le chemin tendant de Jonzie aux Chavanes de Maillye, et de ladite borne elle vise et aboutit à une autre borne plantée qui va de Mailly aux Justices
2° Une vigne dite du Montet de dix ouvrées environ, laquelle vigne le sieur curé nous assure avoir ouï dire à un ancien habitant être de fondation pour une messe qu'il a toujours acquittée au jour de Saint-Philibert et que nous le chargeons de continuer.
3° Un pré et une terre, près de l'église, dits fonds de la cure, de trois bichettées environ.
4° La terre dite la Petite Cure, de deux mesures et demie environ.
5° Une broussaille dite Bourgognon, de deux mesures environ.
6° Une terre dite de Breuïl, d'une mesure environ, joint de matin, midi et soir les pasquier et terres des sieurs Beauchamp, de bise la terre de Pierre Guiard.
7° Un pré dit Des Rivières, d'environ trois quarts d'un char.
8° Une vigne sise au Cloux de Gournoux, de douze ouvrées environ.
Plus le sieur curé de Jonzie a droit de suite sur les paroisses de Saint-Julien, Maillie et Saint-Martin de Semur, dont les décimateurs l'ont pareillement sur celle de Jonzie, et lève la dîme à moitié avec lesdits décimateurs, excepté dans les fonds appelée franchises, dans la paroisse de Saint-Julien, et dans lesquels le sieur curé de Saint-Julien dîme seul.
NOVALES. - Enquis si le sieur curé a des novales ?
Répondent que dans le canton de la dîmerie du sieur curé, elles sont confondues dans la dîme ; dans celui de M. le comte de Vichy, elles lui appartiennent, mais jusqu'ici le sieur curé n'en a pu découvrir aucune.
COUPES DE FEU ET GERBES DE PASSION. - Enquis si l'on paye un droit de coupes de feu et de gerbes de Passion ?
Répondent qu'ils ne paient point de coupes de feu, mais que les laboureurs doivent chacun une gerbe de froment, et ceux qui ne labourent point cinq sols, le tout par usage, moyennant quoi le sieur curé récite la Passion chaque jour depuis l'Invention de la Sainte-Croix jusqu'à l'Exaltation d'icelle.
DROITS CURIAUX. - Enquis quels sont les droits curiaux ?
Répondent qu'on paye trois livres pour les mariages et remises, autant pour la sépulture d'un grand corps, et pour celle des enfants trente sols, pour la purification des femmes cinq sols, non compris la rétribution de la messe, pour le Debito de Pâques un sol par chaque feu ou maison, suivant l'usage.
FONDATIONS. - Enquis s'il y a des fondations dans ladite église ?
Répondent qu'il y en a plusieurs, et :
1° de vingt messes basses faite par Thomas Buisson qui a donné pour la rétribution d'icelle un bois dit des Brondelives, par acte reçu Boussant le 29 septembre 1688 coté A. Attendu la modicité du revenu dudit bois, avons réduit ladite fondation, à la réquisition du sieur curé, à une messe vigile des fêtes chômées de la Sainte Vierge.
2° Fondation de deux messes basses, faite par Denys Bolery, sous la rente annuelle de vingt sols, reconnue, par Michel et Louis Moreau, par acte reçu Polissard du 9 juin 1741, coté B. Et attendu la modicité de ladite rétribution, avons, à la réquisition du sieur curé, réduit ladite fondation à une messe dont l'octave des morts et deux Libera me à haute voix à l'issue des deux dimanches suivants.
3° Fondation de deux messes, faite par M. le marquis de Champrond, qui a obligé le sieur Beauchamp, curé de Jonzie, à les célébrer annuellement à son intention en lui vendant un fonds, qui fait aujourd'hui partie du pourpris et jardin de la cure, au prix de cent vingt livres ; ledit acte sera coté ci-après.
4° Fondation de douze bénédictions, faite en faveur de la confrérie du Saint-Sacrement, parle susdit sieur Beauchamp, pour la rétribution de laquelle il a acquis le fonds ci-dessus énoncé de demi-bichettée environ ; l'acte d'acquisition reçu Musset le 24 mars 1727, coté C, avec la cession qui en a été faite à la cure.
5° Fondation de neuf messes basses, faite par Pierre Beauchamp et sa femme, qui chargent le sieur curé d'avertir eux et leurs héritiers dans leur maison de Jonzie des jours qu'il acquittera ladite fondation, sous la rente annuelle de quatre livres dix sols hypothéqués sur tous leurs biens, par acte reçu Carme du 30 novembre 1709, coté D.
Ladite rente aujourd'hui payée par le sieur Philibert Beauchamp qui a promis de reconnaître.
Il y a une autre fondation de six messes, faite par sieur Pierre Beauchamp, qui avait donné une rente de trois livres pour la rétribution d'icelle, et vingt sols annuellement pour avoir un banc dans le chœur de ladite église, lesdites deux rentes hypothéquées sur un pré qui fut terre lieu dit le Dodâne, dont le possesseur ne paye point ; chargeons le sieur curé d'en faire passer reconnaissance.
FABRIQUE. - Enquis s'il y a une fabrique, quels sont les revenus et par qui administrés ?
Répondent qu'il n'y a point de fabricien ou luminier nommé et que le luminaire s'entretient par quelques revenus casuels, et pour y faire un fond nous avons ordonné que l'on nommera deux luminiers ou fabriciens, et à l'instant les habitants ont unanimement choisi sieur Philibert Beauchamp et Germain Vernay, qui percevront les revenus suivants :
1° Le produit des quêtes que nous ordonnons être faites dans ladite église chaque fête et dimanche, et qui seront déposées dans le tronc fermant à deux clefs, dont l'une sera remise entre les mains du sieur curé et l'autre au pouvoir du sieur Beauchamp.
2° Les honneurs de l'église vulgairement dits Royaume, lesquels sont accordés au plus offrant en cire et peuvent rendre au rapport desdits habitants annuellement environ dix livres de cire.
3° Les droits qui sont dus à la fabrique par les héritiers de ceux qui sont inhumés dans la nef de ladite église, lesquels droits nous avons fixés à quatre livres, non compris la réparation de la fosse et du pavé, laquelle est à la charge desdits héritiers.
4° Le revenu des bancs qui sont dans l'église, un dans le chœur, pour lequel le sieur Beauchamp paye vingt sols, et un petit dans la nef, à Mme Delagoute, à qui le sieur curé et habitants ont accordé ladite place, à cause des biens qu'elle fait à l'église. Défendons d'y en placer un plus grand nombre, attendu le peu d'espace qui reste dans la nef pour lesdits habitants.
Et pour se conformer à l'édit de 1696, les fabriciens et luminier rendront leur compte quand ils en seront requis par le sieur curé et notables par articles séparés de dépense, recette et reprise.
Enquis s'il y a des indulgences et reliques ?
Répondent qu'il n'y en a point.
CONFRÉRIE DU SAINT-SACREMENT. - Enquis s'il y a quelque confrérie dans ladite église ?
Répondent qu'il y en a une établie en l'honneur du Saint-Sacrement, de notre autorité, le 8 mars 1735, à la fin de l'acte coté parmi les fondations C.
Enquis quelles en sont les pratiques ?
Répondent que les confrères inscrits dans un livre à cet effet, assistent un cierge à la main à la Bénédiction du Saint-Sacrement, chaque second dimanche du mois, qu'alors la plupart communient et qu'ils récitent chaque jour sept Pater et sept Ave Maria, et lorsque quelqu'un des confrères est décédé, ils font célébrer par le sieur curé une messe à haute voix, et donnent pour la rétribution d'icelle chacun un sol.
Enquis quels en sont les revenus ?
Répondent qu'ils consistent dans le droit d'introge, qui se paye à raison de cinq sols par chaque confrère, et deux liards par mois, à cause du cierge qui est fourni à chacun desdits confrères pour la Bénédiction du Saint-Sacrement.
COMPTE. - Et ayant demandé le compte des deniers qui en sont provenus, ont répondu qu'ils étaient remis entre les mains de la dame Beauchamp, laquelle fait les dépenses nécessaires de ladite confrérie et a épargné jusqu'à présent soixante et douze livres dix sols dont elle s'est chargée et qui seront employées pour l'église de concert avec le sieur curé, les confrères et notables de la paroisse.
PRESBYTÈRE. - Enquis s'il y a un presbytère ?
Répondent qu'il y en a un, et nous y ayant conduit, nous l'avons trouvé dans la situation suivante. Deux chambres, dont l'une sert de cuisine, avec un four attenant audit bâtiment en soir, et dont l'ouverture est dans la cheminée, au-dessus un grenier très bas et au-dessous deux celliers.
En matin et joignant le corps du bâtiment en soir est une grange ouverte de toute part où il y a deux cuves dont l'une appartient au presbytère ; au-devant desdites chambres en midi est une galerie de bois en très mauvais état couverte d'un apentis qui n'est pas plus sûr.
Il n'y a d'autre cheminée que celle de la cuisine ; les murs, planchers et couvert sont en assez bon état.
Une cour et un jardin en midi clos des haies vives et palissade, les portes et degrés sont en mauvais état, le tout de la contenue d'environ trois mesures. Confine de soir le cimetière, de bise le chemin de Jonzie à Saint-Julien, de matin le clos de Pierre Guiard, un chemin aisanciel entre deux, de midi les terres de sieur Philibert Beauchamp.
BOURRU, curé de Jonzye.

INTERROGATS AUX HABITANTS SEULS. - Après quoi le sieur curé s'étant retiré, nous avons interrogé les habitants comme s'ensuit.
1° Si le sieur curé fait sa résidence actuelle et ne fait point d'absence préjudiciables au bien de la paroisse ?
Répondent qu'il y est très exact.
2° S'il visite les malades et si personne n'est mort privé des sacrements par sa faute ?
Répondent qu'il n'y manque point.
3° S'il fait les prônes les dimanches et les catéchismes suivant nos ordonnances ?
Répond qu'il les fait régulièrement.
4° S'il est exact à exécuter les fondations ?
Répondent qu'il s'acquitte au mieux de tous ses devoirs.
Lecture faite de tout ce que dessus aux susdits habitants ont déclaré contenir vérité et ont signé avec nous le présent procès-verbal, excepté ceux qui ne l'ont su de ce enquis.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; C. Périer ; Beauchampt, sous-diacre ; Beauchampt ; Beauchampt ; Vernay ; Vernay ; Alemonière ; Pégut, promoteur.

Et lesdits habitants nous ayant supplié de fixer et de régler le salaire du marguillier, de leur consentement exprès, avons ordonné que chaque laboureur payera audit marguillier une mesure de Marcigny du blé qu'il recueille. François Vernay a promis dix sols, Pierre Guyard dix sols, Claude Langlois quinze sols, Thomas Pégon quinze sols, Joseph Burdin huit sols, Claude Corger huit sols, Mathieu et Claude Vernay dix sols. Germain Vernay huit sols, et tous les locataires de la paroisse chacun dix sols, ce que nous avons approuvé et confirmé.
Beauchampt, Vernay, Alemonière, G. Périer.

INTERROGATS AU SIEUR CURÉ SEUL. - Après quoi nous avons interrogé le sieur curé seul comme s'ensuit.
1° De ses nom, âge, diocèse, ordination, provision et institution de ladite cure ?
Répond qu'il s'appelle Jean-Marie Bourru, né à Fleurie-la-Montagne, diocèse de Mâcon, en 1697, ordonné prêtre à Lyon sur dimissoire et mis en possession en 1743, ce qu'il a justifié par titres à nous exhibés et à l'instant par lui retirés.
2° Si ses paroissiens observent la sanctification des fêtes et dimanches ?
Répond qu'il n'a pas lieu de s'en plaindre.
3° S'il n'y a point de fêtes de dévotion dans ladite paroisse ?
Répond qu'il n'y en a point.
4° S'il n'y a point d'abus, d'inimitié d'éclat, de procès scandaleux ni de divorces ?
Répond qu'il n'en connaît point.
5° S'il y a des sages-femmes en état d'administrer le baptême en cas de nécessité ?
Répond qu'il n'y en a point, mais qu'on se sert de celle de la paroisse de Saint-Julien-de-Cray qui est très voisine de celle de Jonzie.
6° S'il y a un maître d'école ?
Répond qu'il n'y en a point.
7° S'il n'y a point de chapelle rurale ou domestique dans l'étendue de ladite paroisse ?
Répond qu'il n'y en a point.
REGISTRES. - Ayant ensuite demandé au sieur curé les registres des baptêmes, mariages et sépultures, il nous a exhibé les suivants :
1° un registre couvert en parchemin contenant tous les actes depuis le 11 février 1699 jusqu'au 25 octobre 1670, les trois quarts du cahier contiennent des états de dépenses.
2° Une feuille simple contenant les actes de 1671 et 1672 ; outre en papier timbré contenant 1678 et 1679, les actes intermédiaires manquent.
3° Depuis ledit temps les actes sont suivis et en ordre jusqu'à l'année courante, dans des feuilles simples, parce que la paroisse est peu nombreuse dont plusieurs sont sans couverture, chargeons le sieur curé de couvrir chaque registre de papier un peu fort pour les conserver ?
TITRES DE LA CURE. - Enquis s'il a d'autres titres concernant ladite cure que ceux qui sont énoncés au présent procès-verbal ?
Répond qu'il n'en a qu'un seul qui est un accord fait entre le sieur curé de Jonzie et celui de Saint-Julien au sujet des maisons de Claude Griffon et Claude Douroux, contestées entre lesdits sieurs curés, lesdites maisons restent rière la paroisse de Jonzie, reçu Boussant du 20 novembre 1688. Ledit acte coté E.
De tous lesquels titres à nous exhibés le sieur curé demeure chargé et a signé avec nous le présent procès-verbal.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Bourru, curé de Jonzye.

SAINT-LAURENT-EN-BRIONNOIS

Cejourd'hui samedi deuxième jour du mois de juillet mil sept cent quarante-six.
Nous, Évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse, et étant arrivé à cet effet en la paroisse de Saint-Laurent-en-Brionnois, dont la fête se célèbre le 11 août, où après avoir été reçu et fait les prières en la manière accoutumée, en conséquence de la publication de notre visite faite au prône le dimanche précédent, ont comparu par-devant nous M. Claude Prévost, curé dudit lieu, Louis Ginet, Louis Ducray, Philibert Janvier, Jean et Pierre Ducart, Barthélémy Ducray, Claude Livet, Claude Peguet, Benoist Du Bray, Georges La Grange, Antoine Peguet, Claude Petit, Laurent Chevreton, Estienne Montardre, Claude Auclerc, Jean Lombard et autres convoqués au son de la cloche, les décimateurs ni personne pour eux ni aucuns autres intéressés si aucuns sont ne comparant, contre lesquels non comparants notre vice-promoteur a requis défaut que nous lui avons accordé et à sa réquisition assisté de notre vicaire général soussigné et de tous et un chacun des susnommés tous habitants ou paroissiens dudit lieu, faisant et composant la plus grande et saine partie de leur paroisse, en présence desquels avons procédé à la visite d'icelle et dressé le présent procès-verbal.
VASES SACRÉS. - Nous avons reconnu un petit ciboire non doré par dedans, tenant cent hosties, un soleil dont le seul croissant et la vis sont d'argent, et le pied de métal argenté, une petite custode non dorée où il manque la croix, celle du ciboire a aussi besoin d'être raccommodée, un calice avec sa patène, légers mais presque neufs, bien dorés par dedans, le tout d'argent et en état, excepté le pied de l'ostensoir.
TABERNACLE. - Le tabernacle avec ses deux gradins, accompagnements dans les côtés, niche à jour et à quatre colonnes supportant une couronne, est de bois doré et en état ; il y a dans le fond de la niche une petite glace, dans le devant un crucifix de bois doré, sur les gradins dix chandeliers de bois, point de retable, mais sur un mur derrière le tabernacle s'élèvent les statues en bois doré de saint Abdon et de saint Laurent qui symétrisent avec la niche.
AUTEL. - L'autel est en maçonnerie, la table une pierre de taille que la tradition fait regarder comme sacrée, il est couvert de trois nappes, nouvellement revêtu d'un boisage de chêne dans les bouts et d'un cadre où est un devant d'autel de cuir doré, fort propre, avec degré et marchepied de bois.
FONTS BAPTISMAUX. VASES DES SAINTES HUILES. - Les fonts baptismaux placés contre le mur du côté de l'évangile, à quelque distance de la principale porte, sont de pierre de taille, de figure ovale, posés sur un pied de même, garnis d'une cuvette de cuir et d'un couvercle de bois armé de pointes de fer, fermant à clef; la piscine est dans lesdits fonts. Les Saintes Huiles sont dans trois ampoules d'étain ornées d'une croix.
CONFESSIONNAL. CHAIRE A PRÊCHER. BÉNITIER. DAIS. CROIX PROCESSIONNELLES. TABLE DE COMMUNION. - Le confessionnal est de bois de sapin placé dans le bas de l'église et en état ; près la porte est un bénitier de pierre de taille, proprement fait sur un pied de même ; la chaire à prêcher avec son dossier couronnement et degré fort propre est placée contre un pilier séparant le chœur de la nef du côté de l'évangile ; il y a deux bannières, l'une de satin cramoisi représentant d'un côté sainte Catherine, de l'autre saint Laurent, l'autre bannière est de damas blanc représentant des deux côtés deux anges soutenant le Saint-Sacrement ; deux croix processionnelles, l'une de cuivre, l'autre de cuivre argenté ; le tour du dais est d'un satin à fleurs, à franges d'or faux, doublé de toile rouge, semblable au ciel du dais ; la table de communion est une petite balustrade de chêne sans porte, placée sous l'arc qui sépare la nef du chœur.
AUTEL DE LA SAINTE VIERGE. - Dans les deux latéraux du sanctuaire sont deux autels, l'un à droite sous le vocable de la Sainte Vierge, ledit autel est en maçonnerie, la table d'une pierre de taille sur laquelle est un marbre sacré en état, mais bien petit, il est couvert de trois nappes, revêtu d'un cadre de bois où est un devant d'autel de calmande rayé, marchepied de bois ; sur deux gradins de pierre est un ancien tabernacle avec ses accompagnements, il y a deux chandeliers de bois argenté et un crucifix en bois noir, derrière un tableau un peu effacé représentant une descente de croix dans un cadre de bois.
AUTEL SAINT ROCH. - L'autre autel dans le latéral du côté de l'évangile est sous le vocable de saint Roch, représenté par une statue de bois doré, sur un piédestal, le tout reposant sur un gradin couvert d'un cuir doré ; l'autel est comme le précédent, excepté que le devant d'autel est d'un satin un peu passé, à galons de soie ; lesdits deux latéraux sont séparés des deux du chœur par une balustrade de bois.
AUTEL SAINTE CATHERINE. - Contre un pilier, dans le latéral du chœur du côté de l'évangile est un autre petit autel sous le vocable de sainte Catherine, représentée dans un tableau pouvant encore servir, reposant sur un gradin de bois où sont deux chandeliers de bois et un petit crucifix de cuivre ; l'autel est comme les deux autres, excepté qu'il est plus petit.
Il n'y a point de sacristie, mais dans un espace non fermé derrière l'autel est une commode à trois tiroirs et une petite armoire au dessus où nous avons trouvé :
LINGES. - Deux nappes d'autel, une nappe de communion, quatre corporaux, douze purifications, trois aubes, deux cordons, deux amicts, trois surplis ; le tout de service.
ORNEMENTS. - Une chasuble de taffetas rouge et blanc à galons et franges de soie, une autre de satin vert rayé à galons et dentelles d'or faux, une de camelot blanc à galons de soie, une de camelot noir, toutes garnies et en bon état, deux autres de camelot rouge et blanche un peu usée, une écharpe de satin à franges d'or faux presque neuve, un mauvais drap mortuaire de cadis, un tapis de cadis vert pour le grand autel et deux d'indienne pour les petits.
LIVRES. LAMPE. - Un bon missel, un autre usé, un graduel in-4°, un vespéral in-12°, un petit missel, un encensoir avec sa navette de cuivre, un bénitier de cuivre pour l'aspersion, quatre burettes d'étain et un bassin de cuivre, une petite lampe d'étain, un fanal, un pupitre.
DESCRIPTION DE L'ÉGLISE. - L'église est de trois parties, l'une compose le sanctuaire voûté, partie en voûte unie, éclairé de trois vitraux en bon état, très bien cadetté, de même que les deux latéraux éclairés chacun d'un vitrail, où l'on communique par deux arcs pratiqués entre quatre piliers de pierres, dont deux supportent partie du clocher et répondent à deux autres qui terminent la nef.
CHŒUR. CLOCHER. - Le chœur est cadetté comme le sanctuaire, il a deux latéraux semblables, deux vitraux, dont un est bouché ; ces deux parties de l'église renfermées entre six arcs et autant de piliers en pierres de taille sont d'une beauté plus qu'ordinaire. Sur le chœur est un beau clocher formant une tour carrée, et couvert de tuiles creuses, mais dont la couverture a besoin de réparations, de même que quelques piliers dans le dehors ; les bois du clocher sont aussi en très mauvais état et hors de service, excepté trois ou quatre pièces, ce qui supporte la croix a aussi besoin d'être raccommodé ; il y a deux cloches d'un poids médiocre, bien sonnantes ; sous l'arc qui sépare le sanctuaire du chœur, est un crucifix de bois.
NEF. - La nef est très spacieuse, mais les cadettes, et partie pierres dont elle est pavée, ont besoin d'être rétablies à neuf dans toute son étendue ; elle est éclairée de trois vitraux ; les murs et les deux portes en sont bons, de même que les lambris de sapin à compartiments ; il y a trois petits bancs [L'église de Saint-Laurent, décrite par M. J. Virey (loc. cit , p. 203-205), classée comme monument historique, n'offre d'ancien et de remarquable que le transept, le chœur et le clocher. Elle peut dater du commencement du XIIe siècle, et elle fut l'œuvre des Clunistes qui avaient reçu l'ancienne d'Archambaud Le Blanc, un peu avant l'an 1039. (Cartulaire de Cluny, par Bruel, n°2932)]
CIMETIÈRE. - Avons visité le cimetière, il est clos de murs, qu'il est nécessaire de réparer en plusieurs endroits ; il y a une croix de pierre ; les murs extérieurs de ladite église sont en bon état, quoiqu'il serait bon de les remailler en plusieurs endroits ; il faut remanier la couverture en tuiles creuses sur les latéraux et sur une partie de la nef.
INTERROGATS COMMUNS. - Après quoi avons interrogé le sieur curé et susnommés comme et s'ensuit.
NOMINATEUR. - Qui nomme à la cure ?
Répondent que c'est M. l'abbé de Cluny.
COMMUNIANTS. - Combien il y a de communiants, de quel bailliage et parlement et quel est le seigneur haut justicier.
HAMEAUX ALTERNATIFS. - Répondent quatre cent cinquante, y compris ceux des hameaux de Chopailles, Sarnin et les Thevenins, composant quatre-vingts communiants alternatifs de la paroisse de Vareille, diocèse d'Autun, y compris encore le village de la Boudure, de trente communiants alternatifs avec Baudemont et de plus le village de Chenauderie de quarante-cinq communiants, alternatifs avec Saint-Maurice, du bailliage de Mâcon, du parlement de Paris, la justice appartient à Mlle d'Armagnac.
DÉCIMATEURS. - Quels sont les droits des décimateurs ?
Répondent que ce sont Mlle la princesse d'Armagnac pour les deux tiers et le prieur de Charlieu pour l'autre tiers, lesquels n'ont comparu, quoique dûment appelés, notre promoteur ayant requis défaut contre eux que nous lui avons octroyé, et se lèvent les dîmes dans les champs et vignes, du froment, seigle, orge, avoine, vin et de toutes choses décimables, soit qu'elles se lient ou qu'elles ne se lient pas, de quinze la seize, mais non des rompus, sinon des lieux où il ne se trouverait pas seize gerbes, excepté dans la dîme de Chopaille où l'on dîme de treize la quatorze, excepté encore les chanvres qui se dîment partout et de tout le chanvre, de vingt la vingt et une.
REVENU DU SIEUR CURÉ. - Enquis en quoi consiste le revenu du sieur curé ?
Répondent qu'il consiste en cent quatre-vingts livres qui lui sont payées par Mlle d'Armagnac et en quatre-vingt-dix livres que lui paye le prieur de Charlieu, plus en un terrier signé Bouilloux, en 1553, contenant huit feuillets écrits, ledit terrier renouvelé, et les rénovations signées Louvrier et De Chagny, en 1728 et 1729, cotés ensemble n° I, la recette dudit terrier portant laods et servis, est de dix-huit sous six deniers, et de sept mesures huit coupons de seigle, mesure de Châteauneuf.
Jouit encore ledit sieur curé d'un petit canton de dîme appelé La Franchise Saint-Laurent, qui se confine par la place et le château Joux de matin, la terre de l'Orme et le pré du Pécher du midi, le chemin de Saint-Laurent au Mathis de soir, le chemin de Mathis à La Clayte de bise.
Autre portion de dîme située au finage des Gaillards, de la contenue de vingt gerbes de dîme par an, jouxte le chemin de Saint-Laurent à Vauban de bise, les prés du sieur de la Serve de soir, lesquelles dites deux portions de dîmes et terrier ont été cédés de temps immémorial aux sieurs curés, en leur diminuant dix écus sur leur portion congrue.
FONDS DE CURE. - S'il y a des fonds de cure ?
Répondent qu'il y a une seule terre d'environ sept coupes de semence dite des Ovigny, échangée avec le seigneur de Joux, contre une semblable qui faisait partie du pourpris de la cure ; ajoutent qu'il est néanmoins incertain si ladite terre n'est pas chargée de fondations.
DROITS DE PASSION. - Enquis s'il y a des droits de Passion ?
Répondent que les liant bœufs payent deux gerbes de froment quêtables, les tenant vaches cinq sous, les autres deux sous six deniers, le tout par usage, moyennant quoi le sieur curé doit dire la passion depuis une Sainte Croix jusqu'à l'autre.
CASUEL. - Comment ils payent le casuel ?
Répondent que par mariage ou remise, ils payent trois livres, autant pour la sépulture d'un grand corps, la moitié pour celui d'un petit, une poule pour la bénédiction des femmes après leurs couches, un sou par feu pour le droit de Pâques.
FABRIQUE. CONFRÉRIE DU SAINT-SACREMENT. ORDONNANCE. REDDITION DE COMPTE. - S'il y a une fabrique et comment administrée ?
Répondent que le luminaire n'a aucun revenu fixe et qu'il s'entretient de quêtes qui peuvent produire vingt francs par an, plus de royautés ou oblations en cire qui en fournissent environ soixante livres, on donne encore un écu pour être enterré dans l'église et la moitié pour les petits corps ; est actuellement fabricien Benoist Gaillard, lequel nous a présenté son compte conjointement avec celui de la confrérie du Saint-Sacrement, érigée en ladite église par M. de Colbert, l'un de nos prédécesseurs, le 30 may 1672 ; en conséquence on expose le Saint-Sacrement depuis la messe jusqu'à la fin des vêpres, après lesquelles on donne la bénédiction le second dimanche de chaque mois, et pendant que le Saint-Sacrement demeure exposé deux confrères et presque toujours plus sont en station dans l'église ; il y a environ trois cents confrères dont chacun a donné, jusqu'à présent, cinq sous pour sa réception, mais attendu qu'ils se multipliaient en trop grand nombre, on n'en reçoit point depuis un an, à moins qu'ils ne donnent dix sous, ce que nous approuvons et ordonnons que tous les confrères reçus ou à recevoir payeront annuellement deux sous dans l'octave du Saint-Sacrement dans les mains du receveur, sinon et à faute de ce faire seront rayés du tableau et sera le produit employé à faire faire un service tous les mois pour les confrères trépassés, à l'entretien du luminaire de ladite confrérie et le surplus en ornements à son usage ; les revenus de la confrérie ont été jusqu'à présent confondus pour l'emploi avec ceux de la fabrique quoiqu'il y ait deux troncs séparés ; ledit Gaillard nous a présenté son compte depuis le 6 août 1742 jusqu'au 12 juin 1746, sa recette pendant ledit a été de cent quatre-vingt-quinze livres, la dépense pendant le même temps de deux cent neuf livres, partant la recette doit à la dépense quatorze livres dont sera tenu compte au nommé Poizeuil, menuisier, et ledit Gaillard déchargé de la recette.
PRESBYTÈRE. - Ensuite avons procédé avec les susdits à sa reconnaissance du presbytère qui consiste en une chambre et cuisine avec cave, chambre haute et cabinet, dans le dessus un grenier, plus une grange et écurie, lesdits bâtiments peu logeables et ayant besoin des réparations suivantes : I° il faut réparer la cheminée de la cuisine qui est de pierres, la clef de ladite cheminée étant ouverte, plus le mur contre lequel est ladite cheminée est fendu de haut en bas, plusieurs soliveaux sont aussi mauvais ; il faut refaire aussi plusieurs marches du degré de bois ; l'écari de la grange du côté de matin menace aussi ruine et la couverture a besoin d'être réparée ; attenant la cour close de murs où sont lesdits bâtiments est un jardin aussi clos de murs, et encore un autre plus petit, le tout de la semence d'environ deux mesures, jouxte la verchère du seigneur de Joux de matin, le chemin de La Clayte à Vauban de midi et soir, la place de bise.
Prévost, curé.

INTERROGATS AUX HABITANTS SEULS. - Après quoi ont été interrogés les habitants seuls comme s'ensuit : si leur curé fait sa résidence actuelle dans la paroisse ?
Répondent qu'oui.
S'il ne manque point à leur dire la messe les dimanches et fêtes et les vêpres, et à quelle heure ?
Répondent qu'il dit la messe à huit heures en été, à neuf heures en hyver, et les vêpres entre deux et trois heures.
S'ils sont contents de leur curé par rapport à l'administration des sacrements, aux secours spirituels des malades, à ses fonctions curiales, comme catéchismes, prônes et instructions ?
Répondent qu'ils ont lieu de s'en louer.
S'ils ne connaissent point d'empêchement de parenté ou autres entre personnes mariées.
Répondent que non, et ont signé avec nous ceux qui l'ont su.
H. C. Évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; L. Ginet, Claude Robin, Benoist Gaillard, Janvier, Ducray, Ducarre, Peguet, Plassard, vice-promoteur.

INTERROGATS AU SIEUR CURÉ SEUL. - Avons ensuite interrogé le sieur curé seul comme s'ensuit :
Enquis de ses noms, âge, ordination et provisions.
Répond qu'il s'appelle Claude Prévost, âgé de trente et un ans, prêtre depuis 1739, pourvu de ladite cure depuis 1742.
Si ses paroissiens observent la sanctification des dimanches et fêtes ?
Répond qu'oui.
S'il n'y a point de gens qui manquent au devoir pascal ?
Répond qu'il n'y en a point qui manquent à s'y présenter.
S'il y a une sage-femme capable de baptiser et un maître d'école ?
Répond qu'il n'y a point de maître d'école, mais deux sages-femmes suffisamment instruites.
REGISTRES. - Ayant ensuite demandé au sieur curé les registres des baptêmes, mariages et sépultures, il nous a exhibé les suivants, affirmant n'en avoir point d'autres : un cahier couvert en parchemin commençant en 1655 et finissant en 1665, autre cahier aussi couvert en parchemin commençant en 1665 et finissant en 1682, dix cahiers, en partie extraits des anciens registres attachés ensemble, commençant en 1695 et finissant en 1683 (sic), douze cahiers attachés ensemble ou reliés commençant en 1690 et finissant en 1745, finalement le registre à double de l'année courante.
FONDATIONS. - Enquis le sieur curé des fondations de son église ?
Répond qu'il y a les suivantes : une fondation de quatre messes par Alix Royet pour supportation de laquelle a été légué un pré dit de Pierres lis, de la contenue de deux chars de foin, jouxte le pré et pasquier du sieur Chevalier de matin et de midi, le pré du sieur de la Cerve de soir, la terre de Louis Ginet de bise ; il n'y a point de titre mais une déclaration du sieur Ducray, curé dudit Saint-Laurent, le 11 août 166 H. Coté 2.
Autre de douze messes par Mlle de Joux, sous la rente de six livres, par contrat reçu Perrier le 26 juin 1654, côté 3, paye le sieur Geofroy, avocat de Semur.
Autre d'une messe et droit de banc sous la rente de vingt sous, par Claudine Guillermet, par contrat reçu Ducar, le 17 décembre 1673, côté 4, paye Claude Lardet.
Autre d'une messe par Jean de la Grange, par acte reçu Perrey le 11 février 1679, coté 5, pour supportation de laquelle a été léguée une terre dite des Pernets.
Autre d'une messe, cinq Libera me, droit de sépulture et de banc, par Jean Boffet, par acte reçu Butaud le 8 juillet 1664, coté 6, sous la rente de quinze sous, paye Claude Boffet.
Autre de douze messes et douze De profundis par Marie-Charlotte Bulet, par acte reçu Boyer, le 21 septembre 1682, coté 7, sous la rente de cinq livres, paye Laurent Angelin ; nous réduisons ladite fondation à huit messes et huit De profundis.
Autre de cinq messes par Jean Sochon, par acte reçu Perey le 17 juillet 1702, coté 8, sous la rente de cinquante sous, paye Barnaud des Thevenins.
Autre de cinq messes par Toussaine Chemet, par acte reçu de la Grange du 8 novembre 1705, coté 9, payent Claude Livet et Claude Robin chacun trente sous.
Le sieur curé jouit d'une terre des Revillets, de cinq mesures, plus de la terre de l'église de huit mesures, jouxte un chemin de matin et midi, les bois et terres du sieur de la Cerve de soir et bise, plus deux autres terres aux Bocauderies incultes ; le sieur n'a aucun titre desdites terres et acquitte cinq messes pour le tout, il demeure chargé des papiers énoncés au présent procès et a signé avec nous.
H. C. Évêque de Mâcon ; Manoury, vicaire général ; Prévost, curé ; Plassard, vice-promoteur.

LIGNY

Cejourd'hui, vingt-deux juillet mil sept cent quarante-six.
Nous, Évêque de Mâcon, savoir faisons que, continuant les visites générales du diocèse, et étant arrivé à cet effet en la paroisse de Ligny où nous étions attendus par le sieur curé et les paroissiens qui nous ont reçus et conduits processionnellement en leur église paroissiale, où, après avoir fait les prières accoutumées, avons, accompagnés de nos vicaires généraux et de notre promoteur, procédé à notre visite, en présence dudit sieur curé et desdits habitants qui sont Benoist Buby, Benoist Raquin, Etienne Polette, Claude Perret, Jean Barberet, Claude Raquin, Etienne Bonneton, Claude du Troncy, Jean Raquin, Jean Janvier, Antoine Augay, autre Claude Raquin, Joseph Peray, Etienne Soly, Benoist Duvernay, autre Jean Raquin, Jacques Raquin, Marc Gipont, Laurent Buland, Etienne Desgranges, Laurent Niguet, Claude Jondet, Etienne Duvernay, Benoist Deschavanes, Benoist Millet, Gaspard Barican, Etienne Raquin, Claude Augagneur, Pierre Montadre, Jean Charnay, Philibert Duvernay, sieur Etienne Pauselier, pour et au nom du seigneur comte de Vichy, décimateur principal de ladite paroisse, convoqués au son de la cloche, les autres intéressés si aucuns sont ne comparant, assistés de notre vicaire général et des susnommés et autres non habitants mais seulement locataires ou domestiques chez les habitants.
Tous lesquels composent la plus nombreuse et la plus saine partie de leur communauté, aucuns autres intéressés ne comparant, quoique dûment avertis par les publications de notre mandement de visites faites aux prônes de ladite paroisse, notamment dimanche dernier, et par les affiches d'icelui ; contre lesquels non comparant, notre promoteur a requis défaut que nous lui avons accordé, et ensuite à sa réquisition avons dressé le présent procès-verbal de notre visite, présents que dessus et à la forme que suit :
VASES SACRÉS. - Premièrement, quant aux choses nécessaires à la célébration des services divins et à l'administration des sacrements :
CIBOIRE. - Nous avons reconnu un ciboire fort léger d'argent, doré en dedans, qui peut contenir environ deux cents hosties.
SOLEIL. - Un soleil ou ostensoir dont le croissant n'est pas doré, il est d'argent mais aussi fort léger.
CUSTODE. - Une custode dont la croix est dorée et qui a été donnée par M. le comte de Champron.
CALICE. - Un assez beau calice avec sa patène, dorés par dedans, le tout d'argent et en assez bon état.
TABERNACLE. - Le tabernacle avec ses accompagnements, niche au-dessus sous laquelle est la statue de la Sainte Vierge sous une couronne, et les statues de saint Jacques et saint Philippe aux côtés sont de bois doré, mais dont la dorure est passée ; à la porte du tabernacle est attaché un crucifix ; sur le gradin sont quatre chandeliers de bois doré ; il y a six autres chandeliers de bois argenté tout neufs et deux petits de cuivre ; le tabernacle est couvert d'un pavillon de calemande rayée.
MAÎTRE-AUTEL. - L'autel est à trois pieds de distance du mur, il est en maçonnerie couverte d'une grande pierre de taille non sacrée où est incrusté un petit marbre que nous ordonnons de changer ; il est couvert de trois nappes, revêtu d'un cadre de bois dans lequel est un devant d'autel de satin rayé, le marchepied est de bois.
FONTS BAPTISMAUX. - Les fonds baptismaux sont placés à quelque distance de la porte de l'église et pratiqués dans un enfoncement de la muraille, l'eau est dans un bassin de cuivre dont le couvercle est de bois ; ils sont fermés dans un placard qui est à fleur de la muraille.
VASES DES SAINTES HUILES. BÉNITIERS - Les vases des Saintes Huiles sont dans trois petites ampoules d'étain ; aux côtés de la porte d'entrée en l'église, deux bénitiers en pierres, tenant dans les murailles.
CHAIRE A PRÊCHER. - La chaire à prêcher avec son degré est de bois chêne mais elle est en couleurs ; elle est au milieu de l'église contre le mur du côté de l'évangile, un cuir doré forme le couronnement.
CONFESSIONNAL. - Le confessionnal est en chêne, placé dans une chapelle extra tectum, mais à la vue du public.
BANNIÈRES. CROIX PROCESSIONNELLES. - Deux bannières, l'une de damas blanc à frange façon d'argent, au milieu des deux côtés sont les images de saint Jean et de saint Philippe ; l'autre est de camelot blanc, où sont les représentaons (représentations) de la Sainte Vierge, de saint Jacques et de saint Philippe ; il y a deux croix processionnelles de cuivre.
PETITS AUTELS. AUTEL SAINT ROCH. - Au haut de la nef, et contre le mur qui la sépare du chœur, sont deux petits autels : l'un du côté de l'épître est sous le vocable de saint Roch, représenté dans un tableau renfermé par un cadre avec corniche et couronnement de bois marbré ; sur le gradin sont deux chandeliers de bois doré ; il n'y a point de crucifix ; le tout est couvert d'un rideau de cadis vert avec sa tringle. L'autel est une grande pierre portée par une maçonnerie, il n'est pas sacré, il est revêtu d'un cadre de calemande rayé, le marchepied est de bois.
AUTEL SAINTE MARGUERITE. - L'autre autel, du côté de l'évangile, est sous le vocable de sainte Marguerite ; ledit sieur curé nous a dit qu'il y a une fondation dont il sera parlé ci-après dans l'article des fondations. Il y a un tableau représentant sainte Marguerite, avec son cadre de menuiserie, le tout renfermé dans un petit retable orné de corniche et d'un couronnement peint en couleur de marbre ; au bas est un gradin de bois sapin sur lequel sont deux chandeliers de bois, sculptés et dorés. Il n'y a point de crucifix ; le surplus est semblable à l'autel ci-dessus de saint Roch.
Du côte de l'épître extra tectum est la chapelle du seigneur, sur l'autel de laquelle est un tableau renfermé dans un cadre de bois doré, lequel représente la Sainte Vierge qui tient entre ses mains l'Enfant Jésus, et, à ses côtés, sont en adoration les statues de saint Dominique et de sainte Catherine, ladite chapelle est sous le vocable du Rosaire. Il y a un rideau de cadis vert avec sa tringle ; sur deux gradins couverts de cuir doré sont deux chandeliers et un crucifix de bois doré ; l'autel en maçonnerie est revêtu d'un cadre de bois dans les bouts et dans le devant où est un devant d'autel de cuir doré, il est couvert de trois nappes ; il y a un marbre enchâssé dans du bois appartenant à ladite chapelle, trois degrés de bois de chêne. Sous l'arc qui sépare la chapelle de la nef est un grillage de fer, elle est voûtée d'une voûte à arêtes, nouvellement blanchie, éclairée d'un beau vitrail, bien carrelée en carreaux de terre au milieu desquels sont trois tombes ; il y a une petite lampe d'arquemil.
AUTEL SAINT JEAN. - Du même côté, extra tectum, est une autre chapelle de saint Jean-Baptiste représenté dans une statue en bois ; à ses côtés sont les statues de saint Antoine et de saint Sébastien, aussi en bois, celle de saint Jean est soutenue sur un gradin de pierres et les deux autres sur un de bois peint. L'autel est en tout semblable à celui de saint Roch, excepté qu'il y a un crucifix dont le Christ est d'étain et un devant d'autel de toile peinte ; il y a une fondation de deux messes faite par Jacques Raquin et Benoîte Vernay, dont il sera parlé ci-après à l'article des fondations, n° 13.
SACRISTIE. ORNEMENTS. - Ensuite nous sommes entrés dans la sacristie qui est du côté de l'évangile, où, dans une table à tiroirs, nous avons trouvé une chasuble de satin rouge à fleurs avec galons d'or faux toute neuve, une de satin rayé à galons d'argent faux, une de satin blanc à fleurs avec galons d'or faux presque neuve, une de damas rouge à galons d'argent faux fort propre, une autre neuve de damas blanc à galons d'or faux, une de damas blanc à galons de soie encore de service, une de damas vert avec galons d'argent faux aussi en état, cinq autres de camelot, rouge, blanc, violet, vert et noir en fort bon état, toutes lesdites chasubles assorties de leurs bourses, voiles, étoles et manipules en même état que les chasubles, une chape de satin rouge à fleurs dont le chaperon et les fleurs sont de satin rayé et à galons d'or faux, une chape de taffetas rayé, un drap mortuaire de cadis, les pentes du dais sont d'un satin rouge à fleurs avec galons d'or faux et fort propres, l'impérial est de toile, trois devants d'autel dont deux de satin, blanc et rouge, l'autre est noir.
LINGES. - Douze nappes d'autel, dont six à dentelles et en état, deux nappes de communion, trois douzaines de purificatoires, douze corporaux, cinq autres de toile commune mais bonnes et dont trois à dentelles, quatre cordons, sept amicts, cinq surplis.
LIVRES. - Deux missels, un graduel et un antiphonaire in folio en état de service, un encensoir et sa navette de cuivre, une lampe de cuivre argenté, deux petites clochettes, quatre paires de burettes de verre et un plat de faïence, deux falots, deux bénitiers de fonte pour l'aspersion.
TRONC. - Il y a encore dans ladite sacristie bien carrelée, éclairée d'un vitrail garni de fer, lambrissée et blanchie, un buffet pour serrer le calice, avec deux espèces de crédence pour retirer les linges ; contre la muraille est un vieux tableau représentant le Rosaire ; il y a un tronc à l'usage de la confrérie dont sera parlé.
SANCTUAIRE. CHŒUR. - L'église est composée de trois parties, la première forme le sanctuaire, qui est en forme de coquille, voûté en voûte forte, bien blanchi, éclairé de deux vitraux garnis de barreaux de fer, carrelé en carreaux de terre ; entre les deux arcs qui séparent le clocher et le chœur en forme de dôme, éclairé d'un seul petit vitrail, dans lequel sont plusieurs bancs pour les officiants, carrelé en carreaux de terre ; dans le clocher qui est une tour carrée se terminant en aiguille sont deux petites cloches bien sonnantes ; sous l'arc qui sépare le chœur de la nef est une balustrade de bois de noyer servant de table de communion ; au-dessus est suspendu un crucifix ; nous ordonnons qu'on l'appuiera sur un arc.
NEF. - La nef de trente-six pieds de long sur vingt-quatre de large est lambrissée, mais le lambris est défectueux en plusieurs endroits, éclairée d'un seul petit vitrail, mais elle reçoit du jour de deux grands vitraux qui sont l'un dans la chapelle du seigneur et l'autre dans celle de saint Jean ; elle est nouvellement blanchie, partie cadettée, partie carrelée en carreaux de terre, il faudrait les remanier en quelques endroits ; les murs intérieurs paraissent fort bons ; la porte est construite de nouveau et bien conditionnée ; il y a le long des murailles de l'église des bancs, trois prie-Dieu et un autre banc dans le milieu dont sera parlé ; au devant de la porte est un grand chapiteau en bon état. Ensuite avons visité le cimetière qui est fort spacieux, entouré de murs de toutes parts, il y a deux croix de pierre.
Les murs extérieurs de l'église et la couverture à tuiles creuses paraissent en bon état [L'église de Ligny, qui a été remaniée en grande partie, paraît dater du XIIe siècle, sauf les deux chapelles ogivales qui sont du XVe. L'église primitive fut donnée, vers l'an 1070, à l'abbé de Saint-Rigaud, qui en fut toujours le collateur. (Archiv. départ. H. 142.)]
INTERROGATS COMMUNS. - Puis, étant rentrés dans l'église avec ledit sieur curé et les habitants susnommés, les avons interrogés en commun comme s'ensuit :
VOCABLE. - Premièrement sous quel vocable est leur église ?
Disent sous le vocable des Apôtres saint Jacques et saint Philippe, dont la fête se célèbre le 1er mai.
NOMINATEUR. - Qui nomme à leur cure ?
Disent que M. l'Abbé de Saint-Rigault a la nomination et présentation, et que toute autre disposition nous appartient.
COMMUNIANTS. - Combien il y a de communiants, de quel parlement, et de combien de hameaux est composée leur paroisse ?
RESSORT. HAMEAUX. - Disent du hameau de Ligny, Lessertines, Fromentalet, La Pierre, Les Burtinaux. La grande et petite Forest, et le hameau de Saint-Rigaud où ils sont environ cinq cents communiants, tous paroissiens sans variation de cette paroisse de Ligny et ressortissent tous au parlement de Paris, bailliage et élection de Mâcon.
SEIGNEUR HAUT JUSTICIER. - Qui est le seigneur haut justicier ?
Disent que le hameau de Ligny vers l'église est dans la justice de Champron et que le seigneur de Champrond est seigneur du clocher ; celui d'Essertines est moitié dans la justice de l'Etoile et moitié en celle de l'abbaye de Saint-Rigaud ; le Fromentalet est entièrement de l'Étoile ; La Pierre de même ; Les Burtinaux ; la grande Forest dépend de la justice de Saint-Rigaud ; la petite Forest est moitié dans la justice de Saint-Rigaud et l'autre moitié en celle de Champrond ; à l'égard du village de Saint-Rigaud limité par quatre plâtres où soulait être une croix dans chacun, il est entièrement de la justice de Saint-Rigaud. Chacun desdits seigneurs ont leurs officiers devant qui ils plaident en premières instances, et par appel à Mâcon.
A qui appartiennent les dîmes ?
DÉCIMATEURS. - Disent que le seigneur de Champron prend la dîme dans la plus grande partie de leur paroisse ; l'abbaye de Saint-Rigaud a aussi sa dîmerie particulière et ledit sieur curé jouit d'un canton de dîme pour partie de sa portion congrue, et se limite ledit canton du sieur curé par le ruisseau qui vient de Chissot en baize, duquel ruisseau il faut monter par le chemin tendant, par la grande Forest, à une place appelée place de la Forest ; de là tirer par le grand chemin à la tuillière de Robin et à l'étang des Burtinaux qu'on laisse hors de ce canton ; de cet étang suivre le chemin qui conduit à la Vèvre ; de la Vèvre à planche Dusaint qui est sur ledit ruisseau qui coule de Chissot en baise.
A quelle cotité ils payent la dîme et quelles sont les choses décimables ?
COTITES DES DÎMES. - Disent que dans le canton du sieur curé ils payent la dîme du seigle d'onze la douze, et du froment, orge, avoine, fèves et légumes, ils payent la dîme de douze la treize, de même le vin ; quant aux chanvres, si l'on tire le mâle avec la femelle, la dîme se lève de vingt-deux la vingt-troisième poignée, et si l'on ne tire que la femelle, l'on n'en paye pas la dîme, mais lorsqu'on tire le mâle, la dîme se paye de douze la treize ; on ne paye point de dîme pour les surcomptes, mais s'il y a dans une terre un nombre inférieur à celui de la cotité suivant laquelle se dîment les choses susdites, l'on dîme ce nombre inférieur par proportion auxdites cotités.
SUPPLEMENT DE PORTION CONGRUE. - M. l'Abbé de Saint-Rigaud paye chacun an pour supplément de portion congrue au sieur curé, par quartier et d'avance, la somme de cent vingt et une livres dix sols, ce qui est 30 liv. 7 s. 6 d. par quartier.
NOVALES. - Enquis à qui appartiennent les novales ?
TRAITES SUR LA DÎME DES NOVALES. - Disent que la dîme des novales, dans toute l'étendue de cette paroisse, appartient au sieur curé, lequel ajoute que, par acte reçu Musset, notaire, du 12 décembre 1691, Me Etienne Lefebvre, l'un de ses prédécesseurs curés, a traité avec M. Dusauzey, abbé commendataire de Saint-Rigaud, pour la dîme des novales rière la dîmerie de Saint-Rigaud, lors présentes et avenir, moyennant la somme de neuf livres par chacune année ; et que, par autre traité sous seing privé entre lui présentement, et M. Joseph-Ignace Buat, curé de Charnay, fondé de procuration de M. d'Eterno, abbé moderne, commendataire dudit Saint-Rigaud, en date du 4 septembre 1742, il lui est payé annuellement six francs outre lesditesneuf livres, ce qui fait, par chacun an, quinze livres, ajoutant ledit sieur curé que ces traités lui sont désavantageux, et proteste d'en revenir.
Quant aux novales qui sont rière la dîmerie du seigneur de Chamron, ledit sieur curé dit en avoir aussi traité avec ledit seigneur qui lui paye vingt livres par an, tant pour la dîme des novales existantes lors de ce traité fait le 31 août 1738 que des futures, contre lequel traité il proteste pareillement de revenir et a ledit sieur Painselier, au nom du seigneur de Chamron, fait toutes protestations utiles et nécessaires en ce qui concerne lesdites novales.
ANCIENS DE LA CURE. - S'il appartient à leur curé quelques héritages ?
Disent qu'il lui appartient :
1° Une terre d'environ une mesure de semence, située du côté de Saint-Christofle, appelée la Suye, jouxte le pré Jacques Raquin de matin, de soir et midi, et de bise terres de....
2° Une chenevière du côté de midi, au cimetière de ce lieu, contenant environ une mesure de semence, jouxte la terre du sieur Beraud de matin et bise, la chenevière de Claude Duvernay de soir et midi.
3° Une petite vigne située au territoire de Gournoux joignant la grand-raze et au-dessous d'icelle, de la contenue de l'œuvre à deux hommes, jouxte de matin la vigne du sieur curé de Saint-Julien, vigne du sieur Dupleix de soir, ladite grand-raze de bise, et ladite vigne du sieur Duplex et encore celle de Jean Raquin de midi.
4° Un pré situé au finage du hameau de Ligny, près le ruisseau de bise, jouxte icelui ruisseau et le pré du sieur Perret de matin et bise, terre du sieur Beraud de soir, pré dudit Beraud, appelé pré à la Charnaize, de midi, de la contenue d'environ deux chars de foin.
5° Un taillis ou broussailles contenant environ dix mesures, situé auprès du pourpris de la cure, jouxte le pré du sieur Perret de matin, grand chemin de Saint-Amable à Ligny de soir et bise, et ledit pour-pris de la cure de midi.
MAISON CURIALE. - 6° La maison curiale est située au nord de l'église et du cimetière, à environ cinquante pas. Elle consiste en un corps de bâtimens construits entre cour et verger ou pâquier. Au matin de ladite cour est un réservoir, et, au midi dudit pâquier, est le jardin, le tout contigu et de la contenue d'environ cinq mesures de semence, s'il se semait, jouxte le chemin de l'église à Saint-Amable de soir, inclinant sur midi, ladite broussaille de la cure de bise, et encore partie matin ; la terre de Claude Beraud et héritiers Musset aussi partie matin ; et leur pré de midi, au delà duquel est le cimetière. Ladite maison curiale consiste en un salon et une cuisine de plein pied ; à côté d'icelle de soir est un fournier, et une petite souillarde ; au nord du salon est un cellier et une cuisine, le long desquels est la grange au delà l'écurie. Au-dessus desdits salon et cuisine sont deux chambres hautes, et sur ladite petite chambre est un petit grenier ; le tout couvert à tuiles creuses, excepté la chambre au-dessus de la cuisine dont le couvert en forme de pavillon est à tuiles plates, le tout en bon état et réparé depuis peu aux seuls frais du sieur curé. Le puits est au milieu du susdit pâquier.
7° Une petite terre fromentale de la contenue de deux coupes environ, située au haut du vignoble de Gournoux, paroisse de Jonzie, jouxte de matin la vigne de Jean Boulery, de soir le fromental du seigneur de Chamron, et de midi le vignoble de Gournoux.
COUPES DE FEU. - Enquis s'ils payent des coupes de feu ou gerbes de la Passion. Répondent qu'il ne payent point de coupes de feu.
GERBES DE LA PASSION. - Mais que, par usage, ceux qui tiennent deux charrues donnent deux gerbes de seigle, et ceux qui n'en mènent qu'une ne donnent qu'une gerbe de seigle ; à l'égard de ceux qui ne labourent point, ils doivent par feu deux sols, au moyen de quoi le sieur curé dit la Passion avant sa messe d'une Sainte Croix à l'autre.
CASUEL. DROIT DE PÂQUES. - Disent qu'ils sont en usage de payer pour chaque mariage ou remise trois livres, autant pour l'enterrement d'un grand corps et la moitié pour celui d'un enfant ; les femmes qui relèvent de couches donnent une poule lorsqu'elles viennent à la messe, et si elles la font dire elles donnent dix sols, et chaque maison donne un sol pour le droit de Pâques.
PÂQUES FONDATIONS. - Enquis des fondations faites en leur église ? Disent qu'il y a plusieurs fondations faites en leur église lesquelles, ledit sieur curé ayant en main les titres, avons mieux inventoriées à mesure qu'elles nous ont été déclarées.
Premièrement, fondation de trois messes dont l'une à haute voix faite par Jacques Bachelet de Ligny, par acte reçu Boyer, notaire royal, le 23 avril 1684, sous la rente annuelle de trente-deux sols, ledit acte coté n° 1.
Icelle rente due et payée par Claude Livet de Ligny suivant sa reconnaissance du 20 février 1740, reçue Musset, notaire royal, inscrite et expédiée dans le cartulaire des fondations de Ligny, ci-après inventorié au feuillet premier ; laquelle fondation nous réduisons à une grand messe et une messe basse avec un Libera me à la suite de chacune.
Item, fondation de la rente de trois livres huit sols créée pour fondations de services non énoncés, et dont le titre primordial est perdu, pourquoi réglons lesdits services à quatre messes basses avec un De profundis après chacune : icelle rente reconnue par Antoine Thinié et Antoine Raquin, son gendre, devant Boiret, notaire, le 17 novembre 1664 ; cet acte énonce simplement que cette rente est causée pour fondation et est ici coté n° 2.
Doit et payent Estienne et Jean Raquin, père et fils, demeurant à Saint-Julien-de-Cray, suivant leur reconnaissance commune reçue ledit Musset, en date du 15 mars 1740, inscrite et expédiée audit cartulaire, fol. 2.
Item, fondation de douze messes par an à dire les premiers jours de chaque mois, et vingt-quatre Libera me, sous la rente annuelle de six livres, au capital de cent vingt livres, faite par Me Nicolas Février, curé d'Iguerande, en son testament du 28 juin 1652, reçu Butaud, notaire royal, et coté n° 3.
Icelle rente de 6 livres, reconnue par Mathieu Raquin, avec autre pareille rente de 6 livres, sous pareil capital de 120 livres, causée pour fondation non expliquée et dont le titre primordial ne se trouvant plus, avons réduit ladite première fondation et réglé la seconde ensemble à vingt messes par an pour les deux, dont douze seront dites les douze premiers jours de chaque mois non empêchés, et les autres huit messes le lendemain des huit premiers jours des mois ; et en outre sera tenu le sieur curé de dire après chacune un De profundis avec l'oraison fidelium.
Doivent et payent les deux rentes revenant ensemble à celle de douze livres Antoine et Laurent Raquin frères, suivant leur reconnaissance passée devant ledit Musset le 12 mars 1740, inscrite et expédiée audit cartulaire, fol. 3 et suivants.
Item, fondation des Litanies de la Vierge en la chapelle du Rosaire tous les premiers dimanches de chaque mois de l'année, de même que les jours de fête de la Sainte Vierge, avec un Salve Regina tous les dimanches de l'année, le tout à l'issue de la messe paroissiale, sous la rente annuelle de neuf livres, faite par Philibert Raquin, devant Perret, le dernier may 1682, l'acte coté n°4.
Payent les mariés Philibert Duvernay et Barthélemie Raquin, suivant leur reconnaissance reçue ledit Musset le 23 mars 1640, inscrite et par lui expédiée audit cartulaire, folio 4 verso et suivants.
Item, fondation de six messes basses par an et un Libera me tous les dimanches, sous la rente annuelle de cinq livres, au capital de cent livres faite par François Fongie, acte reçu Perret, notaire, le 2 avril 1682, coté n° 5.
Autre fondation d'un Libera me tous les dimanches en la chapelle saint Jean sous la rétribution de trois livres, faite par Jacques Perret, dont les auteurs ont fait construire ladite chapelle et l'ont fondée ; acte reçu ledit Perret, notaire, le 2 décembre 1694, n° 6.
Payent Louis et Laurent Raquin père et fils, lesdites deux rentes jointes ensemble, et par eux reconnues devant ledit Musset, le 15 mars 1740; l'acte inscrit et expédié sur ledit cartulaire, au folio 6 et suivants.
Item, fondation de dix messes, en l'église de Ligny, sous la rente de cinq livres, au capital de 100 livres faite par Me Gaspard de Vichy, seigneur de Chamron, par acte reçu Butaud, notaire royal, le 19 janvier 1653, coté n°5.
Cette rente de cinq livres se paye, savoir : 50 sols par Benoît Mellier et Claudine Tachier, sa femme, de Ligny, suivant leur reconnaissance reçue ledit Musset expédiée par lui sur ledit capitulaire, folio 10, et datée du 16 mars 1740.
Et l'autre moitié, qui est aussi 50 sols, est due et payée par le sieur Gilbert Perret, bourgeois de Semur-en-Brionnais, suivant sa reconnaissance passée devant ledit Musset le 12 mars 1640, aussi inscrite et expédiée au folio 13 (verso) dudit cartulaire.
Item, autre fondation de deux messes basse, sous la rente à présent de seize sols au capital de 16 livres, faite par Jean Butaud, notaire, acte reçu Du Cellier, notaire royal, le 19 septembre 1651, coté au n° 8.
Doit et paye présentement Pierre Perret, dit Godet, laboureur de Ligny, suivant sa reconnaissance du 12 mars 1740, reçue Musset, notaire, et par lui inscrite et expédiée sur ledit cartulaire, folio 11 et pages suivantes.
Item, fondation de deux messes sous la rente annuelle de vingt sols au capital de vingt livres, faite par Laurent Buisson, meunier, acte reçu ledit Perret, notaire, le 24 décembre 1688, et coté au n° 9.
Doit et paye le tuteur des enfants mineurs de feu Benoît Lévêque et Anne Mondelain, suivant leur reconnaissance du 15 mars 1740, acte reçu ledit Musset, inscrit et expédié sur ledit cartulaire, au feuillet 12 retourné.
Item, rente de cinq livres seize sols huit deniers, reconnue par François de la Crouze, laboureur de La Pierre hameau de Ligny, devant ledit Perret, notaire, le 18 juin 1683, sans désignation de fondation ; pourquoi nous réglons le service à cinq messes, chacun an, avec un De profundis et oraison fidelium après chacune messe, ledit acte de reconnaissance coté n° 10.
Doit et paye Madeleine de la Crouze, femme de Claude Raquin, de Saint-Maurice-les-Châteauneuf, suivant leur reconnaissance reçue ledit Musset, le 15 mars 1740, et expédiée sur ledit cartulaire, au feuillet 8.
Item, fondation de la rente originellement de six livres cinq sols, au capital de cent livres, et à présent de quinze livres, sous le même capital de cent livres, faite pour dotation de la chapelle rurale de Notre-Dame de Bonnes Nouvelles, au profit du sieur curé, pour y être dites douze messes basses ; icelle fondation, faite par Messire Gaspard de Vichy de Chamron, le 3 novembre 1645, par acte reçu Butaud, notaire royal, et coté n° 11.
Icelle rente transportée sur Michel et Jean Berry père et fils, par acte reçu ledit Perret, le 21 septembre 1683, et coté n° 12.
Doit et paye Charlotte Butaud, fille majeure demeurante à Ligny, bientenante des biens de Philibert et Jean Berry, de Saint-Julien-de-Cray, suivant sa reconnaissance passée devant ledit Musset, le 16 mars 1740, inscrite et par lui expédiée sur ledit cartulaire.
Item, fondation d'une messe de Requiem, sous la rétribution de seize sols, faite par Claude Niguet, alias Niguet, père de Laurent, tuteur de son frère François qui paye ladite fondation, apert par le testament dudit père du 8 may 1716, reçu Musset. Et icelle fondation ratifiée et renouvelée par le contrat de mariage dudit François avec Jeanne Robin ; il faut faire reconnaître.
Item, autre fondation sous seings privés de deux grandes messes, sous la rétribution de trente sols, lesquelles doivent se dire les deux fêtes de saint Jean-Baptiste et saint Jean-Evangéliste, en la chapelle saint Jean ; faite par Jacques Raquin et Benoîte Vernay, suivant leur billet d'eux, signé en date du 4 septembre 1735, et coté n° 13.
Et finalement, fondation de sept messes chacun an, et encore des sept premiers versets du Miserere qui se diront tous les dimanches de l'année, sous la rétribution de dix livres, au capital de deux cents livres, faite par Me Pierre Jobert, présentement curé de cette paroisse de Ligny, pourquoi il fait cession d'un contrat de pareille rente de dix livres, au capital de deux cents livres, sous seing privé, ainsi qu'il se voit sur le dos dudit contrat de rente, créée au profit de demoiselle Jeanne Perret dont il est cessionnaire, par Benoît Raquin et sa femme, le 18 octobre 1684, devant Perret, notaire royal, coté n° 14.
Et reconnue et renouvelée au profit dudit fondateur par Jean Raquin, le 13 février 1734, acte reçu Godin, notaire, et coté n° 15.
Et finalement ledit cartulaire ou livre des reconnaissances susdatées contenant quinze feuillets écrits desdites fondations, signés Musset, notaire royal, de l'année 1740, et icelui cartulaire, coté n° 16.
LUMINAIRE. - Enquis du luminaire de leur église ?
CONFRÉRIE DU ROSAIRE. - Disent que leur luminaire n'a absolument aucun revenu et qu'il s'entretient par le moyen de la confrérie du Rosaire qui est établie en cette église sous la permission de M. de Colbert, l'un de nos prédécesseurs, le 4 janvier 1668, et continuée par M. de Tilladet, notre prédécesseur immédiat, les revenus de laquelle confrérie sont confondus avec les aumônes qui se font pour le luminaire dans le tronc qui est placé dans l'église et qui ferme à deux clefs, dont l'une est au pouvoir du sieur curé et l'autre du luminier, et consistent les revenus de ladite confrérie en cinq sols que chaque confrérie donne à sa réception, en trois deniers que donnent tous les-dits confrères, chacun des premiers dimanches des mois. Pour le luminaire il ne se fait point de quête les autres dimanches et fêles de l'année. L'on ne paye rien pour les bancs dans l'église, et il est rare que l'on s'y fasse enterrer et même ceux qui ont été enterrés il y a quelque temps n'ont rien donné à l'église.
LUMINIER. - Enquis qui est luminier ?
Répondent que c'est Claude Raquin depuis plusieurs années, duquel ils se contentent, et lequel cy présent a dit qu'il n'a jamais argent en son pouvoir, et que quand il faut acheter les choses nécessaires, soit pour le luminaire de l'église, soit pour ladite confrérie, M. le Curé se transporte en l'église où ils ouvrent ledit tronc et prennent ce qu'il faut pour payer, et le sieur curé écrit ensuite la dépense sur un petit livre qui demeure dans ledit tronc, et lequel nous a été exhibé.
EXERCICES DE LA CONFRÉRIE. - Les exercices publics de dévotion sont de donner la bénédiction du Saint Sacrement tous les premiers dimanches des mois, et de faire la procession ensuite autour du cimetière où l'on chante les Litanies de la Sainte Vierge. L'on tient un registre des confrères, et après le décès d'un chacun l'on dit une grand'messe pour laquelle il est payé au sieur curé sur l'argent du tronc quinze sols.
AUMÔNE. - Enquis s'il y a quelque fondation d'aumône ou autres ?
Disent qu'autrefois tous les Jeudis Saints l'on faisait une aumône générale en pain à l'abbaye de Saint-Rigaud qui est de leur paroisse, que plusieurs d'entre eux l'ont encore vu faire, et les autres l'ont entendu dire à leurs auteurs, mais que depuis quelques années il ne s'y en fait plus. Lecture faite auxdits sieur curé et habitants du contenu ci-devant, ils ont affirmé qu'il est véritable et a ledit sieur curé signé, les habitants se réservant de le faire à la clôture de notre présent procès-verbal.
Jobert, curé de Ligny.

INTERROGATS FAITS AUX HABITANTS SEULS. - Ledit sieur curé s'étant retiré, avons interrogé les habitants seuls comme s'ensuit :
Comment ils appellent leur curé et depuis quel temps il les sert ?
Répondent qu'il s'appelle Pierre Jobert, et qu'il est leur curé depuis environ vingt-quatre ans.
S'il ne manque point à leur dire la messe les dimanches et fêtes ?
Disent qu'il n'y a jamais manqué, et qu'il la dit régulièrement en été à huit heures et en hiver entre neuf et dix ; à l'égard des vêpres, il les dit à une heure et demie.
S'ils sont contents de leur curé par rapport à l'administration des sacrements, visites des malades, instructions, prônes et catéchismes, et autres secours et devoirs spirituels ?
Disent qu'il s'aquitte à leur contentement de tous ces devoirs, et qu'il fait bien les catéchismes les dimanches et fêtes aux grandes personnes, et aux enfants pendant l'Avent et le Carême.
S'ils n'ont rien vu faire à leur curé contre la décence de son état ?
Répondent qu'au contraire ils n'en reçoivent que de bons exemples.
S'ils ne savent point quelques empêchements de parenté ou autres entre personnes mariées ?
Disent qu'ils n'en connaissent point.
Lecture faite auxdits habitants de leurs réponses ci-dessus ont dit ni vouloir ajouter ni diminuer non plus qu'au surplus de notre verbal ci-devant dont ils ont déjà ouï lecture, et ont signé ceux d'entre eux qui le savent et non les autres qui ont déclaré ne le savoir enquis.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Dusou de Saint-Amour, vicaire général ; Manoury, vicaire général ; Pauselier, Béraud, J. Raquin, Augay, Lauran, Butau, Pierre Montadre.

INTERROGATS FAITS AU SIEUR CURÉ SEUL. - Ensuite les habitants retirés avons interrogé le sieur curé seul sur l'état spirituel de ses paroissiens.
Premièrement, enquis de ses noms, âge, diocèse, ordination et provision de cette cure.
Dit avoir nom Pierre Jobert, natif de Changy, du diocèse de Clermont, ordonné prêtre par M. d'Hallencourt, évêque d'Autun, sur le dimissoire de M. Bochard, vicaire général de Clermont, en 1714, et qu'il est âgé d'environ 56 ans et a été pourvu de cette cure par notre prédécesseur sur la présentation de M. Dusauzey, abbé de Saint-Rigaud, le 14 octobre 1721, ainsi qu'il nous a justifié du tout par ses titres et lettres d'ordre qu'il a dans le moment retirés.
Si ses paroissiens observent la sanctification des dimanches et des fêtes.
Dit qu'il est très content du plus grand nombre, et qu'il n'en est point qui travaillent les dimanches ou fêtes sans permission, et que tous sont très assidus aux services de la paroisse et aux instructions et catéchismes.
S'ils fréquentent les sacrements, et s'ils envoient bien leurs enfants et domestiques aux catéchismes.
Disent qu'ils s'approchent souvent des sacrements et qu'ils envoient aux catéchismes leurs enfants et domestiques bien régulièrement, et qu'il est très content d'eux à cet égard.
S'il n'y a point de divorce entre personnes mariées, point d'inimitiés d'éclat, de procès ou usures publics, de blasphémateurs. Dit qu'il n'en connaît point.
S'il n'y a point de fêtes de dévotion dans sa paroisse, point d'apport des paroisses voisines.
Dit qu'il n'y a point de fêtes de dévotion particulières en sa paroisse, ou des vœux de paroisse. A l'égard des apports il y en a à la chapelle saint Amable où les paroisses du voisinage et même des paroisses éloignées se rendent avec des instruments, ce qui rend leur dévotion quelquefois des fêtes profanes.
S'il n'y a point de superstition, ou d'abus publics parmi ses paroissiens.
Dit qu'il n'en connaît pas.
S'il y a une sage-femme dans sa paroisse suffisamment instruite pour donner le baptême dans le besoin ?
Dit qu'il y en a plusieurs et qu'elles sont bien instruites.
Il n'y a point de maître ni de maitresse d'écoles.
DEVOIRS PAROISSIAUX QUANT AUX HABITANTS DE SAINT-RIGAUD. - Ajoute le sieur curé à ses réponses qu'il n'a entendu parler dans icelles que des paroissiens qui ne demeurent pas dans le territoire ou village de Saint-Rigaud, lesquels se contentent pendant l'année d'entendre la messe à l'abbaye, ne viennent jamais en leur église paroissiale aux prônes, instructions et catéchismes, et que même ils n'y viennent pas faire leur devoir pascal, ce qui l'oblige de nous représenter que pour le bien spirituel de cette partie de son troupeau que d'autant qu'il ne se fait messe conventuelle à Saint-Rigaud, ni prône, ni instructions, ni catéchismes aux grandes personnes pendant l'année, les paroissiens de cet endroit fussent obligés d'assister à la messe paroissiale de Ligny et aux autres services paroissiaux ; que les jeunes gens y fissent leur première communion après avoir été par lui examinés, et non à Saint-Rigaud sans sa participation, comme il se pratique ; que les habitants de Saint-Rigaud sont d'autant plus obligés de venir à la messe paroissiale de leur église de Ligny, que toutes les publications de mariages, mandements et autres se font à Ligny et non à Saint-Rigaud ; enfin qu'il lui paraît nécessaire pour l'état des familles que les actes de sépultures qui se font à Saint-Rigaud doivent lui être envoyés chacun an pour être joints aux registres ordinaires de la paroisse de Ligny, dont le village de Saint-Rigaud fait partie.
Sur toutes lesquelles choses il sera par nous, après un plus ample informé, réglé ce qu'il appartiendra.
REGISTRES. - Ensuite ledit curé requis de nous présenter le registres de baptêmes, mariages et sépultures, nous a exhibé soixante-sept cahiers ou registres qui contiennent lesdits actes de baptêmes, mariages et sépultures, à compter du mois d'octobre 1642 jusque et compris l'année dernière 1745, sans interruption ; il y a quelques-uns même de ces registres qui sont à double.
CONTINUATION D'INVENTAIRE DES TITRES DE LA CURE. - Enfin ledit sieur curé requis de nous exhiber les titres et papiers faisant au profit de sa cure autres que les susdits déjà par nous inventoriés et cotés, nous a présente les suivants en affirmant n'en avoir pas d'autres. Savoir :
Traité sur les dîmes des novales présentes et avenir, fait sous-seing privé le 12 octobre 1691, entre M. Etienne Dusauzey, abbé de Saint-Rigaud, décimateur cantonné d'une part, et le sieur Etienne Lefebvre, curé de Ligny d'autre, par lequel, pour jouir des dîmes de novales, ledit sieur abbé donne une rente de neuf livres au sieur curé, icelui traité, numéroté en suivant les numéros des autres actes ci-devant, n° 17.
Autre traité avec M. d'Eterno, abbé dudit Saint-Rigaud, qui, pour supplément au précédent, fait une augmentation de six livres, icelui traité aussi sous-seing privé, daté du 14 septembre 1742,et coté, n° 18.
Autre traité sur les novales présentes et avenir dans la dîmerie de M. de Chamron, fait entre lui et le sieur curé auquel il donne pour en jouir la rente annuelle de vingt livres ; ledit traité sous-seing privé, en date du 31 août 1738 et coté n° 19.
FONDATIONS. - Acte sous-seing privé entre le sieur curé et Me Jobert, notaire à Ligny, énonciatif de trois fondations : l'une d'une messe la veille de la Toussaint, pour le repos de l'âme de la demoiselle Griollet, sous la rétribution de trente sols, la seconde de 17 s. 6 d., et la troisième de 6 s. 3 d., lesquelles trois rentes ledit sieur Musset reconnaît devoir aux lieu et place de son père, ledit acte sous-seing privé daté du 15 octobre 1739, et coté n° 20.
Parchemin contenant construction et fondation de la chapelle saint Jean en l'église de Ligny, par Jean Terponnet, prêtre dudit lieu, daté du 14 octobre 1488, reçu Raquin, notaire, et coté n° 21.
Tous lesquels titres, papiers et registres de baptêmes, etc., ledit sieur curé a retirés en son pouvoir, en demeure chargé et a signé.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Jobert, curé de Ligny.

Ordonnance de M. l'Évêque de Mâcon qui défend au curé de Ligny d'aller dans ma chapelle que quand il y sera appelé.

Michel Cassagnet de Tilladet, évêque de Mâcon, à tous ceux qui ces présentes verront, salut. Sur la requête à nous présentée par le seigneur de l'Etoisle, par laquelle il nous a exposé qu'en conséquence de notre permission il aurait établi un chapelain pour le service de la chapelle de saint Amable située dans la paroisse de Ligny, que nous aurions approuvé, lequel est troublé dans ses fonctions par le sieur curé de Ligny qui, poussé par son propre intérêt, vient souvent à la chapelle, croyant tirer quelque profit des dévotions qui s'y font, sous prétexte d'y dire des évangiles, que c'était une occasion à faire naître des différents avec le chapelain, ce qui pouvait causer quelques scandales comme il était arrivé nouvellement, et concluait le suppliant à ce qu'il fût fait par nous un règlement pour prévenir toutes difficultés, nous aurions commis sur ce, le 23e du présent mois, le sieur Cousinet, notre grand vicaire, pour aller sur les lieux et examiner ce qui était contenu en ladite requête, nous a donné sur le tout son avis sur lequel il serait ordonné ce qu'il appartient.
Nous, évêque de Mâcon, vu ladite requête et l'avis de notre grand vicaire, en attendant que nous puissions juger des choses par nous-même, ordonnons au curé de Ligny de s'attacher uniquement et exactement au service de sa paroisse, d'y faire les instructions et les catéchismes les dimanches et les fêtes conformément à nos précédentes ordonnances, comme sa principale obligation, et d'y remplir toutes les fonctions de son ministère avec le zèle qu'il convient aux véritables prêtres, lui défendons, sous la peine de droit, d'aller à la chapelle de Saint-Amable, pour y dire des évangiles et y faire le service dont nous avons chargé le chapelain, lequel au cas qu'il eût besoin de secours, pourra appeler ledit curé aux heures qu'il ne sera pas occupé à sa paroisse, qui s'y rendra si bon lui semble, et comme nous avons ordonné que le chapelain ne dira sa messe qu'après la messe de paroisse, les dimanches et fêtes, s'il arrivait que le curé ne l'a dit pas aux heures réglées par nos ordonnances, permettons au chapelain, l'heure étant passée, de la dire à la chapelle sans la sonner, à condition de ne point administrer aux habitants de la paroisse ces jours-là, comme aussi lui permettons de laisser dire la messe sans la sonner à quelque prêtre qui pourrait se rendre dans la chapelle du grand matin, pour satisfaire aux devoirs des sieurs qui y vont en dévotion, pourvu néanmoins qu'il soit connu ou qu'il fait apparoir auparavant de la permission qu'il a eue de nous ou de nos grands vicaires, pour empêcher que des prêtres vagabonds, libertins et souvent liés de censures ecclésiastiques et des religieux sans obédiences et autres n'étant prêtres ne soient admis à célébrer les saints mystères. Donné comme ci-dessus. Donné à Mâcon en notre palais épiscopal, le 29 août 1700, signé Michel, évêque de Mâcon, et plus bas par Monseigneur J. Soldat, 14 août, signifié à M. le curé de Ligny, le 6 septembre 1700, par Musset, notaire royal.

Copie de la fondation de la chapelle de Saint-Amable.

Par-devant le notaire royal soussigné réservé pour Sa Majesté au bailliage du Mâconnais, résidant à Saint-Christophe-en-Brionnais et en présence des témoins ci-après nommés, ont comparu en personne dame Marie de Belriant, relaissée de messire, Aimé Duclos, chevalier, seigneur de l'Étoile, lieutenant-colonel du régiment, et M. Emile Duclos, aussi chevalier seigneur de l'Étoile, capitaine maréchal de logis des gens d'armes de la Reine, lesquels, de libre volonté, touchés de dévotion, en reconnaissance des grâces qu'ils ont reçues par l'intercession de saint Amable, sous le vocable duquel ils ont fait bâtir, construire et édifier une chapelle proche leur château et maison de l'Étoile, en la paroisse de Ligny, diocèse de Mâcon, et pour faire subsister la dévotion qu'ils ont à l'avenir, ils ont fondé et doté ladite chapelle, au profit du sieur chapelain qu'ils voudront choisir et nommer pour la desserte d'icelle, la rente annuelle et perpétuelle de trente livres qu'ils promettent payer chacun an au chapelain de ladite chapelle qui sera par eux nommé et choisi à chacune fête Saint-Martin d'hiver ; le premier payement commençant à la prochaine et à continuer perpétuellement, pour assurance du payement de laquelle rente de trente livres, lesdits seigneurs et dame de l'Étoile ont assigné et affecté et hypothéqué icelle rente de trente livres, sur les héritages ci-après déclarés, premièrement sur la maison, cour et aisance asservie audit seigneur de l'Étoile par le sieur Bernichon, ledit jardin, terre à chanvre, joignant ladite maison, le tout situé au village des Bertinaux, paroisse de Ligny, le chemin tendant de la place des Bertinaux aux Brosses de la Maubrie, du soir à l'enclos de maison de Pierre Gipon, et de bise les terres audit seigneur de l'Étoile ; item, sur un pré situé audit Ligny, appelé pré Dessus, autrement du moulin, contenant l'assiette de deux chars de foin ou environ, tenant de matin la brosse du sieur de l'Étoile, de midi, soir et bise, le pré dudit seigneur ; item, un autre pré proche la fontaine de Foumoux, aussi appelée le pré du Moulin, contenant l'assiette de deux chars de foin ou environ, tenant de matin la brosse du sieur François Godin qui fut de Claude Lopin, de midi le pré de Benoit Raquin, de soir à l'écluse du moulin vaque de Crouze, et de bise le pré de Claude Turret qui fut de Jean Degrange, sauf meilleurs confins, si aucuns sont avec fond, fruit, droit, entrée, issue, aisances et appartenances quelconques, le tout chargé du simple cens et servis non arréragés, généralement quelconques, franc au reste de toutes autres charges généralement quelconques, desquels bâtiments, jardin, terre à chanvre et pré, le sieur chapelain nommé par lesdits seigneur et dame de l'Étoile ou les leurs pourra jouir faute de payement de ladite rente annuelle de trente livres, à condition que ledit chapelain et ses successeurs qui seront choisis et nommés par lesdits seigneur et dame, et les leurs seront tenus de dire et célébrer perpétuellement dans ladite chapelle de saint Amable le nombre de quarante messes, savoir : deux à haute voix, la première le 11 juin, auquel jour l'on célèbre la fête de saint Amable avec les vêpres dudit jour, et la seconde le 19 octobre aussi avec les vêpres du jour, les autres messes aux jours qu'elles seront indiquées par lesdits seigneur et dame, et les leurs audit sieur chapelain ; le tout en mémoire desdits sieurs et dame et leurs familles, laquelle fondation lesdits seigneur et dame de l'Etoile ont faite sur le bon vouloir et plaisir de Monseigneur l'évêque de Mâcon, lequel ils supplient de vouloir homologuer icelle, sous offre qu'ils font de délivrer expédition pour être mise aux archives et que le sieur chapelain invitera ledit jour saint Amable deux prêtres pour la grande messe et vêpres, dont le sieur curé sera du nombre, auxquels deux prêtres le sieur chapelain payera la rétribution de leur messe, voulant et entendant lesdits sieur et dame que les maison, chambre, cour, aisances, jardin et terre à chanvre ci-devant déclarés, spécifiés et confinés, soient, pour la retraite et logement du sieur chapelain qu'ils choisiront pour la desserte de ladite chapelle, exempts de toute charge, cens et fruit, et que outre ledit logement, ladite rente annuelle de 30 liv. sera payée audit sieur chapelain et à ses successeurs qui seront nommés par lesdits seigneur et dame. Ainsi l'ont voulu et fait rédiger lesdits seigneur et dame, fondateurs, sous les promesses d'entretenir obligeant à ce leurs biens qu'ils soumettent (etc.). Fait et passé audit l'Étoile après midi, le 14 novembre 1698, présents : Estienne Boussand, laboureur de Ligny, et Jacques Maillet, clerc audit Saint-Christophe, témoins requis. Ledit Maillet a signé avec lesdits seigneur et dame, et non ledit Boussand pour ne le savoir enquis. Signé Auretina, M. Beleriant de l'Étoile, Maillet et Perret, notaire royal.
Ladite fondation a été homologuée par Monseigneur l'évêque de Mâcon, le 29 octobre 1599.
M. l'abbé Mey, avocat à Paris.

Chapelle de l'Étoile.

Nous, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse, nous nous sommes transportés dans une chapelle située au hameau dit des Bertinaux, dans l'étendue de la paroisse de Ligny, où nous étions attendu par le sieur curé dudit lieu.
AUTEL. VOCABLE. - Visite faite de l'autel, nous l'avons trouvé en maçonnerie, sur laquelle règne une pierre de taille et où sont placées plusieurs planches pour préserver les nappes de l'humidité ; il y a, au milieu, un fort beau marbre bénit ; sur deux gradins de bois marbré sont quatre chandeliers de bois doré, et au milieu un vieux tabernacle supportant la statue de saint Amable, en bois, sous le vocable duquel est ladite chapelle ; aux deux côtés de ladite statue sont deux tableaux, chacun dans un cadre de bois doré, l'un représentant la Sainte Vierge et l'autre saint Pierre ; derrière, et servant de retable, est un autre tableau décent dans son cadre représentant saint Amable ; il y a encore deux autres tableaux déchirés, avec leurs cadres de bois de chêne où est peinte, sur l'un l'Annonciation de la Sainte Vierge et sur l'autre saint Augustin. Le devant d'autel de cuir doré est dans un cadre de bois de chêne attenant à un boisage qui couvre les deux côtés de l'autel.
Marchepied de bois ; il y a un crucifix de bois doré attaché au bas de la statue de saint Amable.
Du côté de l'épître extra lectum est une petite chapelle destinée particulièrement pour placer le seigneur et fondateur de la chapelle saint Amable ; sur la muraille est peinte l'Annonciation de la Sainte Vierge ; sur deux gradins de bois de chêne sont deux chandeliers de bois doré ; il n'y a point de crucifix, l'autel est fort étroit, sans cadre, ni devant d'autel, on n'y célèbre point et nous faisons défense d'y célébrer jusqu'à ce qu'elle ait été mise en état. Ledit lieu est séparé de la chapelle de saint Amable par une balustrade de bois, éclairé par un vitrail garni de barreaux de fer, carrelée de carreaux de terre, il y a une porte d'entrée dans la rue.
SACRISTIE. - Du côté de l'évangile et au vis-à-vis est placée la sacristie, carrelée de carreaux de terre, blanchie proprement, éclairée d'un vitrail garni de barreaux de fer, lambrissée à neuf, où, étant entré, dans une armoire à forme de commode avons trouvé un calice avec sa patène d'argent, fort légers, mais propres ; ils sont dorés par dedans.
ORNEMENTS. LINGES. - Une chasuble de satin blanc à fleurs avec galons d'or faux presque neuve, une autre de damas rayé broché en or faux et en état, trois autres de camelot rouge, blanc et violet, toutes fort bonnes, assorties de leurs bourses, voiles, étoles et manipules, un devant d'autel de velours vert à galons d'argent faux usé.
Il n'y a pour tous linges qu'une nappe d'autel et deux sous-nappes mauvaises, deux vieilles aubes avec un cordon, un surplis déchiré, deux amicts ; il y a des purificatoires et corporaux en quantité suffisante, un missel encore de service, une lampe de cuivre, deux burettes d'étain, une petite clochette.
DESCRIPTION DE LA CHAPELLE. - La table de communion de bois de chêne sépare le sanctuaire de la nef, longue de vingt-deux pieds sur douze de large, elle est bien carrelée en carreaux de terre, blanchie, éclairée de quatre vitraux garnis de barreaux de fer, lambrissée de planches de sapin nouvellement raccommodées et à compartiments ; auprès de la porte qui est en bon état est un bénitier en pierre enfoncé dans la muraille ; les murs, tant intérieurs qu'extérieurs de ladite chapelle, paraissent bons, la couverture de tuiles plates est bien entretenue, il y a un petit campanier où est une cloche cassée.
PATRON. - Enquis ledit sieur curé de Ligny à qui appartient ladite chapelle, s'il y a un titulaire, des fondations et offices qui s'y célèbrent ?
Répond que ladite chapelle appartient à M. Duclos de l'Etoile par les actes duquel elle a été fondée sous la permission de M. de Tilladet notre prédécesseur qui leur a accordé le droit de patronage.
Note ajoutée au manuscrit. - Il faut 1° que M. le curé de Vauban, chapelain, présente l'acte de fondation et certifie le droit de patronage, 2° qu'il donne l'acte de fondation des messes qu'il acquitte dans ladite chapelle.
CHAPELAIN. - Est actuellement chapelain sieur Jacques Philippe Sébastien Henry Pytois, curé nommé à Saint-Sernin de Vauban, lequel nous a présenté sa nomination par M. Maximilien du Clos, seigneur de l'Etoile, et sa prise de possession, sous notre institution, le 15 septembre 1741, signée Ouvrier, notaire royal et apostolique.
FONDATION. - Répond qu'il y a une fondation de quarante messes faite ..... (sic) pour supportation de laquelle a été léguée une maison consistant en chambre, cave, écurie, fenail en assez bon état, plus une verchère attenante à ladite maison, le tout de la semence de deux mesures, jouxte la terre du seigneur de matin, un chemin d'aisance de midi, la commune de soir, le jardin des mineurs Gipon de bise, plus un pré aussi au finage des Bertinaux dit le pré dessus, d'un char de foin, jouxte le pré de Jondet de matin, celui du seigneur de midi, celui de Jean Charnet de soir, un pasquier du seigneur de bise, autre pré situé au finage de Fontlevret d'un demi-char de foin, jouxte le chemin de Fontlevret aux Mussans de matin, le bois de plusieurs particuliers de bise, les prés de plusieurs particuliers de midi et soir.
Laquelle fondation ledit sieur chapelain nous a déclaré avoir jusqu'à présent fait acquitter, n'ayant pu y satisfaire par lui-même, et avoir en outre fait célébrer la messe les jours de saint Barnabé, de saint Louis, et le lundi et mardi de la Pentecôte, pour seconder la dévotion des fidèles qui y viennent les jours susdits avec un grand concours ; lesdits sieurs curé et chapelain nous ont déclaré qu'il n'y avait rien que de louable et qui pût préjudicier aux offices de la paroisse. Lecture faite du procès-verbal, l'ont reconnu véritable et ont signé avec eux.
H. C. Évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Pitoys, curé nommé à Vauban et chapelain de Saint-Amable ; Jobert curé de Ligny.

Chapelle du château de Chamron.

Nous, évêque de Mâcon, savoir faisons que continuant les visites générales de notre diocèse, nous nous sommes transportés dans la chapelle du château de Chamron, où nous étions attendu par le sieur curé.
VOCABLE. - L'autel est en maçonnerie, sur icelle règne une pierre de taille non sacrée où est incrusté un beau marbre bénit ; il est couvert de trois nappes de toile ouvrée et d'un tapis de cadis vert, revêtu d'un boisage, mis à couleurs, dans les deux bouts, et d'un cadre doré dans le devant, où est un devant d'autel de toile sur laquelle est peinte la Sainte-Famille ; marchepied de bois de chêne ; sur un gradin de bois doré sont quatre chandeliers aussi de bois doré avec un crucifix de même ; il y a deux statues en marbre, l'une représentant saint Jean-Baptiste, l'autre saint François ; contre la muraille et servant de retable est un fort beau tableau représentant Notre Seigneur en croix et les trois Maries à ses pieds, avec l'image de saint Claude en adoration, sous le vocable duquel est ladite chapelle,
Enquis ledit sieur curé des vases sacrés, linges, ornements de ladite chapelle,
Il nous a conduit dans une sacristie ou vestiaire du côté de l'épître ; ladite sacristie est éclairée d'un vitrail garni de barreaux, bien blanchie, voûtée à voûte canne, carrelée de carreaux de terre, et dans une armoire il nous a fait voir :
VASES SACRÉS. - Un fort beau calice avec sa patène d'argent, la coupe du calice est dorée par dedans et par dehors, la patène l'est aussi sur la surface.
ORNEMENTS. LINGES. - Une chasuble de damas rouge à fleurs avec galons d'or faux, une d'une moire blanche avec une croix de damas rouge, à fleurs d'or avec un galon d'or fin, une autre de velours violet avec galons d'or fin, toutes presque neuves et en très bon état, deux autres d'une étoffe en laine à galons de soie de toutes couleurs, une noire de camelot gaufré, toutes assorties de leurs bourses, voiles, étoles et manipules en aussi bon état que les chasubles, six nappes d'autel de toile ouvrée et en état, une très belle aube à dentelle, cinq autres de toile commune et propre, trois cordons, six amicts, une douzaine de purificatoires, six corporaux.
LIVRES. - Un missel de service ; un autre presque neuf, à la fin duquel est la messe de saint Jean de Népomucène, dont on célèbre la fête le 16 mai, jour de sa fête, dans ladite chapelle, avec la permission de M. Manoury, l'un de nos vicaires généraux ; deux burettes de verre, une clochette.
DESCRIPTION DE LA CHAPELLE. - Ladite chapelle, de six toises et demie de long sur trois de large, est cadettée très proprement, éclairée de deux beaux vitraux, nouvellement blanchie et lambrissée ; sur la muraille où est l'autel sont deux tableaux chacun dans un cadre de bois doré, l'un représentant saint François Régis et l'autre saint Jean de Népomucène. Ladite chapelle est isolée ; il y a une porte à deux battants par où l'on y entre de la cour, et une autre qui communique au château, près laquelle est un bénitier de pierre de taille marbrée ; une table de communion de bois tourné sur lequel on a mis une couleur sépare le sanctuaire du reste de ladite chapelle.
FONDATION. - Enquis ledit sieur curé de Ligny, dans la paroisse duquel est ladite chapelle, des fondations de ladite chapelle.
Répond qu'il y a une fondation de vingt-deux messes faite par les seigneurs de Chamron et qu'il déclare acquitter, plus, de temps immémorial, le sieur curé conduit processionnellement sa paroisse à la chapelle dudit château où il dit la messe le jour de saint Claude, le tout par dévotion, et a, ledit sieur curé, signé avec nous.
H. C. Évêque de Mâcon ; Jobert, curé de Ligny; l'abbé de Bussy, vicaire général.

Chapelle rurale Notre-Dame de Bonnes Nouvelles.

Nous, évêque de Mâcon, savoir faisons que, continuant les visites générales de notre diocèse, nous sommes allés dans une chapelle dite la chapelle des Bois, dans l'étendue de la paroisse de Ligny, où nous étions attendus par le sieur curé dudit lieu.
AUTEL. - Nous avons trouvé l'autel en maçonnerie, sur icelle une pierre de taille, dans le devant un cadre de bois dans lequel est un devant d'autel de cuir doré, un marchepied de bois dans le bas, sur deux gradins de bois peint sont deux chandeliers et un crucifix de bois doré ; il y a encore une statue de la Sainte Vierge tenant en ses mains l'Enfant Jésus ; derrière et contre la muraille est un tableau dans son cadre représentant aussi la Sainte Vierge.
VOCABLE. DESCRIPTION DE LADITE CHAPELLE. - Ladite chapelle, sous le vocable de Notre Dame de Bonnes Nouvelles, est longue de vingt pieds sur quatorze de large, carrelée en carreaux de terre, éclairée de huit vitraux avec leurs vitres et contrevents, voûtée en voûte forte et bien blanchie, les murs intérieurs et extérieurs sont en fort bon état, la couverture à tuiles est entretenue avec soin ; il y a un petit campanier de pierre sans cloches.
Enquis ledit sieur curé des vases sacrés, linges et ornements et fondations, et à qui elle appartient.
ORNEMENTS. - Répond que ladite chapelle a un calice avec sa patène d'argent dorés par dedans et fort propres, que ledit calice avec ses linges et ornements sont fournis par M. le comte de Chamron, à qui appartient ladite chapelle, et que le tout se transporte au château dudit seigneur, de peur que lesdits ornements et vases sacrés ne soient enlevés par une main étrangère.
FONDATION. - Dit qu'il y a une fondation de douze messes, des Litanies de la Sainte Vierge après l'une desdites messes, et d'une antienne de la Sainte Vierge avec l'oraison après les autres, faite par M. Gaspard de Vichy, seigneur de Chamron, par acte reçu Butaud, le 3 novembre 1645, pour supportation de laquelle il a donné une pension de six livres cinq sous, due par Claude Raquin dit Blanc, acte du 6 mars 1646, reçu ledit Butaud, paye Charlotte Butaud ; ledit sieur curé a retiré les titres et a signé avec nous.
H. C. évêque de Mâcon ; l'abbé de Bussy, vicaire général ; Jobert, curé de Ligny,

Nous soussignés, sommes convenus de ce qui s'ensuit, moi, Pernéty, au nom de M. de Saint-Rigaud et moi, curé, offre et promets d'abandonner à la première réquisition de M. l'abbé de Saint-Rigaud tout ce qui sera prouvé par ledit sieur abbé ou ses ayant cause avoir été donné au sieur curé de Ligny et à ses prédécesseurs pour former sa portion congrue en quelques effets que le tout puisse consister, moyennant quoi, moi, Pernéty, au nom de M. l'abbé de Saint-Rigaud, promets au sieur curé de Ligny lui donner toutes les années, quartier par quartier, la somme de quatre cent cinquante livres, savoir : trois cents livres pour sa portion congrue et cent cinquante pour son vicaire quand il en aura un, en outre, moi, Pernéty, au nom dudit M. l'abbé, et moi, curé de Ligny, choisissons MM. Geoffroy, avocat à Semur-en-Brionnais, et Mornant, avocat à La Clayte, conjointement avec le sieur Louvrier, commissaire à terrier aussi de La Clayte, pour décider en dernier ressort des effets qui ont constitué la portion congrue, pour, sur leur décision, réduire à la première réquisition de l'une des deux parties l'acte le plus authentique, pour qu'il ait toute sa force et son exécution, en foi de quoi nous nous sommes soussignés et avons fait double à Chamron, entre nous, ce dix-huitième novembre mil sept cent cinquante.
A. Pernéty, fondé de procuration de M. l'abbé de Saint-Rigaud ; Jobert, curé de Ligny.

Autre visite pastorale : St-Hilaire-sous-Charlieu

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